Le Cameroun paie 294 milliards de FCFA de sa dette au 1er trimestre 2023

 

L’information ressort du rapport de conjoncture de la dette publique du Cameroun au 1er trimestre 2023 rendu public par la Caisse autonome d’amortissement (CAA).

 

La note de conjoncture mensuelle de la dette publique au 23 mars 2023 signale un cumul réglé du service de la dette de 294,3 milliards de FCFA entre janvier et mars 2023. Il s’agit notamment de 82,6% pour la dette extérieure et 17,4% au titre de la dette intérieure (Hors Restes à Payer et remboursement BTA). En perspective, pour le second trimestre de l’année 2023, il est prévu le règlement d’un service de 212,7 milliards de FCFA dont 140,8 milliards de FCFA au titre de la dette extérieure et 71,9 milliards de FCFA au titre de la dette intérieure.

En perspectives, pour le second trimestre de l’année 2023, le service prévisionnel est estimé à 212,7 milliards, dont 140,8 milliards pour la dette extérieure et 71,9 milliards au titre de la dette intérieure.

Rappelons qu’au cours de l’année 2022, la somme honorée par le Cameroun au titre du paiement du service de la dette publique est de 1 165,8 milliards de Fcfa. 706,4 milliards de Fcfa ont été remboursés au titre de la dette extérieure et 459,4 milliards de Fcfa pour la dette intérieure.

De façon détaillée, il s’agit, pour ce qui est de la dette extérieure, de 530,9 milliards pour l’amortissement du principal (soit 75,2% du service total) et 175,5 milliards de Fcfa de charge d’intérêts (soit 24,8 dudit service). En fonction des catégories de partenaires, la répartition montre que le paiement du service de la dette est plus important pour les dettes bilatérales et commerciales que pour la dette multilatérale.

Cameroun : la dette est de 12 374 milliards F à fin septembre 2022, en hausse de 11%

D’après la Caisse autonome d’amortissement (CAA), la dette du Cameroun se situe à 12 373 milliards de FCFA à fin septembre 2022, soit une hausse annuelle de 11%.

En hausse annuelle de 11%, elle est liée essentiellement aux décaissements effectués dans le cadre du programme économique et financier du FMI.

Concrètement, elle représente 45,8% du Produit intérieur brut (PIB). L’organisme public chargé de la gestion de la dette de l’État lie cette hausse particulièrement aux décaissements effectués dans le cadre du Programme économique et financier 2021-2024 avec le Fonds monétaire international (FMI).

 « En effet au cours de l’année 2022, le Cameroun a décaissé auprès du FMI 114,6 milliards de FCFA à travers le Mécanisme élargi de finance et la Facilité élargie de crédit et 45,9 milliards de FCFA auprès de la France », a précisé Richard Evina Obam, directeur général de la CCA.

 Il cite également les émissions de plus en plus prononcées des titres publics à moyen et long terme, les décaissements effectués dans le cadre de la mise en œuvre de divers projets et programmes et la dépréciation du FCFA.

Au détail, la dette du secteur public est composée de 92,3% de celle de l’administration centrale, évaluée à 11 427 milliards (42,3% du PIB) au cours de la période sous-revue, dont 8 204 milliards de FCFA de dette extérieure et 3 222 milliards de FCFA de dette intérieure. La dette des entreprises publiques quant à elle, s’élève à 937 milliards de FCFA (3,5% du PIB) et celle des collectivités territoriales décentralisées à 10 milliards de FCFA (0,04% du PIB).

A en croire la CAA, la dette du pays demeure viable même s’il existe un risque de surendettement extérieur élevé, du fait de la faiblesse des recettes d’exportations et des recettes budgétaires.

« Cette situation constitue une source d’inquiétude importante qui requiert la mise en place d’une politique d’endettement prudente et des mesures de politiques économiques visant à rétablir un environnement économique sain. La dette intérieure quant à elle ne créerait pas de vulnérabilité particulière, du fait du mécanisme des comptes séquestres », affirme l’organisme.

Le Cameroun présente un “risque de surendettement élevé” (BAD)

Le ratio de la dette publique totale au Produit intérieur brut a triplé entre 2008 en 2019, se situait à la fin de l’année dernière à 40,9%, selon la Banque africaine de développement

 

Pour ne pas “compromettre l’équilibre budgétaire de moyen-terme”, le Cameroun doit surveiller son “recours à l’endettement à coût plus élevé” que celui de ses partenaires techniques et financiers, met en exergue la Banque africaine de développement dans le rapport d’évaluation du Programme d’appui budgétaire en réponse à la crise du Covid-19 au Cameroun (PABRC).

“Le Cameroun a déjà un risque de surendettement élevé; le ratio de la dette publique totale au PIB a plus que triplé à 40,9% en 2019 de son niveau de 2008”, souligne la BAD.

Pour la demande de financement adressée par le gouvernement camerounais à la BAD pour le PABRC, la Banque a consenti, le 23 juin, un prêt de 55,7 milliards de F CFA remboursable sur 25 ans.

Estimée à 4754 milliards de F, la dette du Cameroun reste «modérée» pour le Minfi

Alamaine Ousmane Mey a souligné que le taux de la dette, actuellement à 27,3% du PIB, se situait en-deçà du plafond de la Cemac fixé à 70% du PIB

Le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, a déclaré que le risque de surendettement du pays, de l’ordre de 4754 milliards FCFA au 31 juillet 2016, «reste modéré et viable à l’horizon 2035».

S’exprimant mardi, 30 août 2016 à Yaoundé, à l’occasion d’un séminaire-atelier d’appropriation des textes et procédures du Comité national de la dette, il a souligné que le taux de celle-ci, actuellement à 27,3% du produit intérieur brut (PIB), se situait en-deçà du plafond de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale fixé à 70% du PIB.

Entre le 31 décembre 2015 et fin juillet dernier, l’encours de la dette du Cameroun, qui était alors de 4716 milliards FCFA et constituée à 93,5% de dette directe, a évolué de l’ordre de 38 milliards FCFA du fait de gros besoins de financement de projets structurants.

Bien que rassurant, Alamine Ousmane Mey a néanmoins évoqué des «risques de non viabilité» en cas de chocs sur les recettes d’exportation : d’où son appel à plus de vigilance quant à la qualité de l’endettement, et à la discipline budgétaire.

Cet optimiste du gouvernement camerounais est toutefois douché par les analyses alarmantes du Fonds monétaire international (FMI), qui depuis 2015, a affirmé que le risque de surendettement du Cameroun était passé de «modéré» à «élevé».

Ainsi, alors que le pays se focalise sur le ratio de l’endettement par rapport au PIB, l’institution financière planche sur cinq critères, dont le service de la dette lié aux exportations ou encore les sources de devises permettant le remboursement.

«Nous prenons particulièrement en compte l’économie globale pour notamment justifier nos projections, qui incluent le prix du baril de pétrole», explique le représentant-résident du FMI, Kadima Kalonji.

Pour ce dernier, les projections à moyen terme vont rester faibles, au même titre que la demande extérieure en termes d’exportations du pays, qui «seront impactées par le ralentissement des exportations en Chine et dans d’autres pays émergents».


Droits réservés)/n