Cemac : L’enseignement supérieur dans un tableau noir

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Amphithéâtres et campus surpeuplés. Laboratoires et bibliothèques obsolètes. Enseignements surannés. Enseignants à recycler. Recherche à promouvoir. La liste des impairs de l’enseignement supérieur n’est pas exhaustive en zone Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale. Manifestement, la sous – région a mal à son enseignement supérieur. Mal préoccupant au vu du rôle moteur de l’enseignement et de la recherche dans le développement des pays. Mal préoccupant au vu de la forte demande en formation, conséquence d’une poussée démographique vertigineuse. Les solutions sont envisagées à plusieurs niveaux. A côté des efforts – encore insuffisants – des pouvoirs publics dans chaque pays de la Cémac, il y a l’engouement ô combien salutaire de l’initiative privée. L’exemple concret vient du Cameroun. Environ 175 institutions privées de l’enseignement supérieur (Ipes) côtoient actuellement la dizaine d’universités d’Etat, pour une demande évaluée à plus de 100.000 étudiants. Malgré la synergie d’action public- privé, le problème de fond demeure. En effet, les diplômés de l’enseignement supérieur dans la sous – région continuent à grossir les effectifs des sans emplois.


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Ce qui justifie l’option prise pour la professionnalisation des enseignements, à travers la mise en place du système Licence Master Doctorat dans toutes les universités de la Cémac. A l’observation, force est de constater que chaque pays y va de ses moyens et de ses potentialités. Pourtant, la solution concertée est fondamentale. Elle devrait être facilitée par la Commission de la Cémac, à travers son instance spécialisée, en l’occurrence la Conférence des recteurs des universités d’Afrique centrale (Cruror). Malheureusement, cette instance n’a que le pouvoir de proposition auprès de la Commission de la Cémac. Les egos nationalistes des pays membres de la Cémac continuent donc à plomber l’avènement d’une nouvelle politique commune effective de l’enseignement supérieur, capable de tirer la sous – région par le haut. La voie d’une solution concertée est pourtant reconnue comme incontournable, dans un environnement mondialisé très concurrentiel. Il faudra encore attendre un peu, en croisant les doigts pour que la coopération interuniversitaire entre le Cameroun et la RCA fasse tâche d’huile et inspire toute la sous – région.


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