Le pays se félicite de l’arrêt des poursuites judiciaires des hommes politiques de l’opposition prononcé par le chef de l’Etat du Cameroun, Paul Biya.
«L’ambassade des Etats-Unis se félicite de la décision d’abandonner les poursuites contre Maurice Kamto et des autres membres et soutiens du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) arrêtés en début d’année suite à des manifestations électorales», rapporte un communiqué du 05 octobre 2019.
Pour les Etats-Unis, cet acte va participer à la réduction des tensions socio politiques que connaissent le Cameroun et démontre «l’affirmation de l’engagement du gouvernement en faveur des libertés fondamentales.»
Le pays de l’oncle Sam espère cependant d’autres mesures fortes, suite au dialogue national tenu du 30 septembre au 04 octobre dernier à Yaoundé, en vue d’apaiser les actes de violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
L’incarcération de Maurice Kamto et d’autres leaders de l’opposition a été à l’origine d’une brouille entre les Etats-Unis et le Cameroun. On se souvient, des missives, en mars dernier, de Tibor Nagy, «Monsieur Afrique de Donald Trump». Profitant d’une tribune à Paris, il avait demandé la libération de Maurice Kamto donc les raisons de l’emprisonnement, selon lui étaient « perçus comme [étant liés à] ses activités politiques et cela est inacceptable. Ses militants et lui doivent être libérés», avait-il scandé. Une sortie que, René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication du Cameroun a qualifié de « grave velléité d’immixtion à peine voilée et inadmissible, dans les affaires intérieures du Cameroun.»
Martin Forcha Ndobegang a été remplacé par Daniel Moukondou au cours d’une réunion tenue récemment à Kumba.
Les signes de tensions au sein du Social democratic front (SDF) dans le Sud-ouest sont récemment apparus lors d’une réunion de l’exécutif régional tenue à Kumba. Au cours de la rencontre, Martin Forcha Ndobegang, président régional du parti dans la région du Sud-Ouest, a été détrôné, en son absence.
La destitution de Forcha Ndobegang, par ailleurs maire de Kumba II, rappelle le passé tumultueux de cette personnalité à la tête du SDF dans cette région. Le 1er novembre 2013, un communiqué controversé prétendument signé par le premier vice-président national du SDF, l’Honorable Joshua Osih, est devenu viral. Ledit communiqué annonçait l’exclusion de Forcha du SDF pour avoir défié les ordres du parti et le candidat investi par le parti lors des dernières élections municipales. Le maire de Kumba II a été réadmis dans le parti le samedi 20 février 2016, après une décision du Comité national exécutif (NEC). Après sa réadmission dans le parti, Forcha a été nommé au comité chargé de réorganiser les élections au sein des organes régionaux du parti dans le Sud-Ouest.
Lors de la récente réunion de Kumba, Forcha a été remplacé par Daniel Moukondou, maire de Tiko. S’exprimant après son élection, celui-ci a déclaré que son prédécesseur n’avait pas été reconduit parce qu’il n’avait pas convoqué une réunion régionale pour clarifier certaines irrégularités financières après la récente convention élective de Bamenda.
Alors que les querelles internes au sein du parti se multiplient, les militants espèrent que le Comité exécutif national du parti interviendra pour calmer les esprits avant les prochaines élections.
Au lendemain des résultats des élections Kizza Besigye, toujours retenu chez lui, a menacé le gouvernement d’appeler à manifester
Deux jours après l’annonce des résultats donnant Museveni vainqueur, les tensions politiques sont encore bien présentes. Un grand meeting devant célébrer la victoire de Museveni ce lundi, 22 février 2016, a cependant été repoussée. Au lendemain des résultats des élections, Kizza Besigye était toujours retenu chez lui. Il a menacé le gouvernement d’appeler à manifester : « Si le régime continue à me restreindre, à me détenir dans ma maison, aussi illégal que ce soit… J’appelle chacun d’entre vous, citoyens à protester contre cela. Au minimum, empêchons les aussi de se déplacer. Nous avons tous les mêmes ambitions pour ce pays. Vous ne pouvez pas continuer à nous détenir et vous continuez à jouir de votre propre liberté. Ceci ne serait être accepté. Donc restons vigilants, restons en alerte. »
Le nouveau président Museveni a donné une conférence de presse dans sa maison de campagne à Rwakitura. Il a rassuré les Ougandais sur la situation sécuritaire: « Je leur ai dit avant les élections que personne ne pourrait perturber ce scrutin. Je vous ai dit que ces élections seraient pacifiques et cela a été pacifique parce que personne ne peut perturber notre paix. Nous avons mobilisé 87 000 policiers, comment pouvez-vous apporter de l’insécurité ? Donc, je veux assurer à tous les Ougandais qu’il y avait la paix avant les élections, il y a eu la paix pendant les élections et il y aura une paix totale après les élections. »
Les patrouilles des forces de l’ordre se poursuivent à Kampala. Aucun incident grave n’a été signalé depuis l’annonce des résultats, samedi en fin d’après-midi.
La localité affiche un air de sérénité que seule trahit la présence de militaires armés de mitraillettes prêtes à l’usage
Un immense nuage de poussière ocre m’accueille à l’entrée de Maroua, à l’extrême nord du Cameroun. Nous sommes à plus de mille kilomètres de la capitale, Yaoundé. Des motos-taxis de fabrication indienne circulent dans tous les sens. Les étals des commerçants bordent la rue qui donne sur la gare routière. Un enfant aux yeux hagards passe près de moi et me sourit. La ville a un air de sérénité, bien loin du danger et de la violence que j’imaginais.
Nuançons : ce calme cache les profondes tensions qui traversent la région. A Maroua, où vivent près de 400 000 âmes, il est impossible de faire dix mètres sans tomber sur des hommes en uniforme militaire, mitraillette prête à l’usage. Les contrôles sont spontanés et courants.
Alidou, mon guide, est membre d’un comité de vigilance de quartier contre les fillettes « kamikazes » de Boko Haram. Selon des témoignages, les membres de la secte islamiste nigériane enlèvent ces jeunes filles, leur font porter une bombe, parfois à leur insu, qu’ils activent à distance. Le guide Alidou raconte que la ville est encore sous le choc des attentats-suicides perpétrés les 22 et 25 juillet 2015 au marché central et dans un bar du quartier dit Pont-Vert, au c ur de la ville. Une vingtaine de personnes y ont perdu la vie.
Comment repérer une fillette « kamikaze » ?
Malgré les sourires, la vigilance, la suspicion sont donc de mise. Toute silhouette étrange, tout comportement et langue inhabituels sont suspects. Mais comment repérer une « kamikaze » potentielle ? Narquois, Alidou répond par une question : « Est-il écrit sur le front d’un terroriste qu’il l’est ? ». Pour le guide, tout est dans la routine, dans le « feeling ». Au moindre soupçon, un numéro de téléphone permet d’informer les forces de l’ordre qui prennent alors le relais. Mais l’homme assure qu’aucun climat de délation ne s’est installé pour autant.
Les mosquées et autres lieux de culte, dans cette ville composée majoritairement de musulmans, restent sous haute surveillance. Les bars et les motos-taxis, eux, s’autorisent à déroger progressivement à l’arrêt des activités après 18 heures instauré par les autorités camerounaises.
En début d’après-midi, Alidou propose de me montrer le plus inquiétant à ses yeux : le camp de réfugiés de Minawao, en pleine zone désertique à plus de 70 km de Maroua et qui abrite 60 000 personnes, selon les dernières estimations. Des habitations à perte de vue, des dispensaires tenus par l’organisation non gouvernementale Médecins sans frontières (MSF), des écoles, des plantations, des marchés, des quartiers entiers où vivent non seulement des réfugiés venus du Nigeria voisin, mais également des Camerounais ayant fui les villages reculés où la protection l’Etat est quasiment absente.
Dans ces villages, des « kamikazes » agiraient sans que personne n’en parle. Les enlèvements et les tueries attribués aux islamistes de Boko Haram y seraient monnaie courante. Soit on trouve refuge chez un proche à Maroua, très protégée par l’armée, soit on va à Minawao, où une coalition de donateurs occidentaux, dont la France et la Suisse, financent l’action de grandes ONG.
Porosité de la frontière avec le Nigeria
Le plus frappant est l’absence totale de contrôle par rapport à Maroua. Comment expliquer que nous ayons pu entrer dans cette ville-camp avec autant de facilité ? Comment expliquer que nous l’ayons traversée en voiture sur plusieurs kilomètres sans jamais être inquiétés ? Et même si nous avions été interpellés, assure Alidou, il aurait suffi de quelques billets de francs CFA pour que l’affaire soit réglée. Plusieurs habitants de Maroua font le même constat de corruption : « Vous saluez bien le militaire et il vous fout la paix ».
Une situation propice aux trafics et à l’infiltration d’éléments de Boko Haram dans le camp. Qu’adviendra-t-il, à long terme, de ces milliers d’habitants de Minawao ? L’Etat va-t-il délivrer aux Nigérians la citoyenneté camerounaise ? Tous ceux à qui je pose ces questions me conseillent d’attendre la prochaine élection présidentielle, théoriquement prévue en 2018, pour avoir des réponses. Une carte d’identité délivrée dans ce contexte est toujours une voix potentielle de plus.
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L’organisation exige l’arrêt des affrontements et se montre inquiète des tensions qui augmentent entre les deux pays frères
Le Conseil de sécurité de l’ONU a «exigé», mardi 6 mars, l’arrêt des hostilités et des attaques menées dans les zones frontalières entre le Soudan et le Soudan du Sud. Les quinze pays membres du Conseil se sont aussi dit «extrêmement inquiets» des tensions grandissantes entre les deux pays, et exigent désormais que les deux parties cessent les opérations militaires dans les zones frontalières. Sur le terrain, les négociations semblent dans une impasse. Les deux parties ont une fois encore engagé, mardi, à Addis Abeba de nouvelles discussions sur leurs nombreux différends. Les discussions ont notamment porté sur le partage des revenus du pétrole qui sont au c ur des causes de ces affrontements, mais aussi sur la démarcation de la frontière et la définition de la nationalité, autres sujets de contentieux depuis la proclamation de l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011 dernier. Je ne crois pas qu’il y ait eu aucun développement positif depuis les précédentes négociations infructueuses tenues en janvier, à Addis Abeba, a déclaré à la presse le négociateur en chef pour le Soudan du Sud, Pagan Amum selon des informations rapportées par de nombreux médias.
Les négociations, qui doivent se poursuivre jusqu’au 16 mars, sont menées avec la médiation de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. Les deux parties, qui se sont livrées des décennies de guerre civile avant les accords de paix en 2005 s’accusent mutuellement d’alimenter une rébellion l’un sur le sol de l’autre. Le Soudan du Sud a hérité des trois quarts de la production de brut du Soudan d’avant la sécession (soit environ 350 000 barils/jour), mais le nouvel Etat reste dépendant du Nord pour pouvoir vendre ce pétrole. Les deux parties ne sont pourtant pas parvenues à s’accorder sur les frais de passage. Dans le Soudan du nord, Khartoum exige de se faire payer en nature à raison d’une valeur de 36 dollars par barils. Une proposition que le sud Soudan ne veut pas entendre. Il propose environ 6 dollars US par baril. Face à la difficulté de s’accorder avec son voisin du nord, le Sud Soudan a décidé de signer en janvier un accord avec le Kenya, en vue de bâtir un oléoduc qui passerait par ce pays jusqu’au port de Lamu, sur l’océan Indien. Ce que Khartoum considère comme une violation des accords d’indépendance. La semaine dernière apprend-t-on, un champ pétrolier a été bombardé au sud Soudan qui accuse naturellement son voisin du nord, qui lui aussi dément. La résurgence des conflits entre les deux pays aurait déjà fait plusieurs centaines de morts dans la population civile. L’union africaine (UA) a invité les deux pays à montrer le degré nécessaire de compromis et de volonté de bon voisinage, afin de mener rapidement à leur terme les négociations sur toutes les questions en suspens.
Le négociateur en chef de l’UA pour le Soudan du Sud, Pagan Amumgurtong.net)/n
Expert en intelligence économique, il nous parle des révolutions du Maghreb et de la situation politique au Cameroun. Interview
L’Afrique, depuis la fin du mois de décembre, vit au rythme de mutations particulières. On prendra au cas par cas, mais quelle réflexion vous inspire la situation actuelle en Côte d’ivoire ?
Votre question est très intéressante, et j’aurais bien aimé y répondre. Mais pour des raisons contractuelles, je ne suis plus autorisé à commenter la crise politique ivoirienne, en tout cas, pas avant son dénouement définitif. En revanche, les mêmes causes provoquant les mêmes effets, il ne fait aucun doute que l’Afrique est promise à des sérieux bouleversements au cours de la décennie qui commence. Deux options se présentent d’ores et déjà aux gouvernants subsahariens : soit entrer dans l’histoire en tirant les conséquences de ce qui se passe dans les pays arabes, soit s’entêter et s’attendre à être débarqués, sans aménité, comme un marin qui échoue sur une plage inconnue, jetée par une vague qu’il croyait dominer.
Et pour ce qui est du Maghreb ?
Ce qui se passe actuellement dans les pays arabes est similaire à une éruption volcanique sans précédent, avec un réel potentiel d’effet domino. Or, autant il est aisé de prévoir une éruption à moyen terme, autant il est impossible de déterminer le moment de l’explosion avec exactitude. C’est pour cette raison que malgré les dispositifs de surveillance, aucun analyste n’a été capable d’anticiper ce qui est en train de se passer dans cette partie du monde. La veille de la démission de Hosni Moubarak, le directeur de la CIA a dû annoncer le renforcement des effectifs de l’agence américaine de renseignement pour accroître la capacité d’anticipation des évènements de type « révolution de Jasmin ». La principale leçon que nous en avons tirée chez Knowdys est que la détection et le traitement des signaux faibles par le biais du renseignement humain reste un puissant levier pour anticiper les évènements qui peuvent modifier le destin des peuples concernés, et impacter le business de nos clients.
les camerounais ont tendance à surévaluer tout ce qui vient de l’étranger, et il est quelquefois difficile d’expliquer à l’opinion publique que depuis 30 ans, les grandes ONG ont des clients et des carnets de commande sous forme de plans d’action, que depuis une dizaine d’années, on essaie de distiller dans la conscience populaire l’idée qu’il ne peut y avoir d’alternance politique pacifique au Cameroun. Mais à qui profite le crime?
Guy Gweth
De nombreuses analyses ont attribué à la force des nouvelles technologies la réussite des révoltes dans ces pays. Peut-on donner sans risque une force aussi grande à Internet?
Internet, avec ses blogs, ses fora et ses réseaux sociaux, est en soi un formidable instrument de liberté. Mais c’est toute la panoplie des moyens de communication, le mobile notamment, avec 500 millions d’utilisateurs en Afrique, qu’il faut saluer dans ces victoires. Car la perception est sensiblement différente suivant qu’on se situe dans les gradins ou dans le théâtre des évènements. Pour l’opinion publique occidentale, celle qui est connectée sans discontinuer à Twitter, Myspace ou Facebook, celle à qui les premières images insurrectionnelles de Tunisie, d’Egypte ou de Libye sont parvenues via les réseaux sociaux, les révolutions arabes seront à jamais associées à Facebook. Pour les manifestants en revanche, le baiser va au téléphone mobile, formidable moyen low cost par lequel des cellules organisées ont pu envoyer des millions de SMS aux populations pour diffuser des mots d’ordre ou fixer des rendez-vous décisifs comme ceux de la place Tahrir au Caire. Autoroutes de la liberté, internet et le mobile ne pourront malheureusement pas résoudre tous les problèmes inhérents à la vraie vie. Maintenant que la lave populaire a coulé, il va falloir répondre aux défis de la reconstruction.
Au Cameroun, on a célébré cette année le 3e anniversaire des émeutes de février 2008. Des partis politiques ont invité à des marches du souvenir. Cette démarche vous a-t-elle semblé cohérente de la part de ces opposants camerounais?
Le Cameroun n’a pas la culture des commémorations. Si c’était le cas, nous aurions beaucoup de héros et d’évènements à commémorer. Cette question est semblable à un serpent qui se faufile entre le mur de l’ordre public et celui de la récupération politique. Les opposants auxquels vous faites référence le savent lorsqu’ils sélectionnent les évènements à célébrer. Cela étant, les violences dont certains ont été les victimes le 23 février dernier n’honorent absolument pas notre pays. Dans un contexte de compétition mondiale, avec quels arguments éthiques voulez-vous que nous incitions les touristes à visiter l’Afrique en miniature ou que nous convainquions les investisseurs internationaux d’aller s’implanter dans un pays dont les images de violence policière défilent en boucle sur internet ? Mises à part les questions liées à l’alternance et à la gouvernance politique, n’est-ce pas en attirant des capitaux et en créant des emplois générateurs de richesses que l’on peut efficacement désamorcer la bombe sociale
On continue d’aborder les protestations de février 2008 comme des manifestations contre la vie chère, alors que dans la foulée, de nombreux autres problèmes, objets eux aussi de revendications, ont été occultés et continuent d’exister. Est-ce que ce n’est pas une erreur pour le régime au pouvoir au Cameroun d’occulter ces problèmes des camerounais?
Je n’ai pas les compétences pour dire si le pouvoir en place à Yaoundé pratique la politique de l’autruche ou pas. En revanche, je peux vous affirmer deux choses. Premièrement, les émeutes de la faim ont touché plusieurs pays du globe en 2008, à cause des aléas climatiques et de l’incapacité de certains gouvernements à enrayer la spéculation générée autour des matières premières agricoles. Au cours des 30 derniers mois, notre pays a malheureusement continué à céder, sans contrôle stratégique, des terres arables à des groupes agro-industriels étrangers qui ont bien compris les enjeux. A l’heure où je vous parle, les prix des denrées alimentaires frôlent la côte d’alerte, la hausse des huit derniers mois ayant fait tomber près de 45 millions de personnes sous le seuil de pauvreté depuis juin 2010. Chez Knowdys, nous prévoyons déjà les prochaines émeutes de la faim, inévitables dans un tel contexte. Deuxièmement, les revendications populaires liées à la vie chère ou au chômage des jeunes ne peuvent, en aucun cas, être résorbées par des mesures à la petite semaine. C’est pourquoi, lorsque j’ai l’occasion de conseiller un politique africain sur ces questions, je ne manque jamais de le mettre en garde : « Mettez-vous à la place d’un jeune diplômé au chômage qui pense qu’il n’a plus rien à perdre. Multipliez sa ranc ur par un million. Et imaginez le produit des dégâts possibles…»
Journalducameroun.com)/n
Je regrette d’avoir à m’exprimer en ces termes, mais les atermoiements de la Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale (CEMAC) sont une plaie dans le processus d’intégration et de développement concerté de notre continent. La CEMAC se hâte trop lentement, travaillée qu’elle est, de l’intérieur, par des égoïsmes nationaux.
Guy Gweth
Quel degré de pertinence accordez-vous aux prévisions d’International Crisis Group, qui laissaient percevoir que le Cameroun, de par ses particularités socio économiques, n’est pas à l’abri d’une crise systémique sur le plan politique?
Notre scanner des outils et méthodes d’International Crisis Groupe (ICG) et le profiling des personnes qui le composent révèlent qu’il s’agit d’une institution solide et crédible. Créée en 1995, l’organisation qui est dirigée depuis 2009 par l’ancien Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Louise Arbour, a essentiellement un but de prévention des conflits. Et c’est sous cet angle préventif qu’il faut comprendre ses warnings. ICG n’a donc pas vocation à annoncer les bonnes nouvelles. Il n’a pas non plus un don de divination, sinon il aurait prévu les révolutions en cours dans le monde arabe. Or c’est seulement depuis la chute de Ben Ali qu’il cherche un analyste senior sur la Tunisie. Accablé par les conclusions de l’ICG, le gouvernement camerounais devait naturellement se défendre. Sauf à perdre la face. Et c’est là qu’intervient notre expertise en matière de guerre de l’information. Car les camerounais ont tendance à surévaluer tout ce qui vient de l’étranger, et il est quelquefois difficile d’expliquer à l’opinion publique que depuis 30 ans, les grandes ONG ont des clients et des carnets de commande sous forme de plans d’action, que depuis une dizaine d’années, on essaie de distiller dans la conscience populaire l’idée qu’il ne peut y avoir d’alternance politique pacifique au Cameroun. Mais à qui profite le crime ? Par la magie de la répétition, ce message a fini par infecter y compris les rapports sérieux comme ceux d’ICG qui ne sont pas, loin s’en faut, des données ex nihilo. Le diable pourrait apparaître à force d’être dessiné…
L’année dernière, le parlement britannique, examinant les accords intérimaires ACP signés par le Cameroun, ne les a pas ratifiés, argumentant que le niveau d’intégration du marché dans la zone CEMAC était faible. Est-ce qu’aujourd’hui vous pensez que le renforcement de cette intégration peut être une solution face aux risques de crises politiques?
Je regrette d’avoir à m’exprimer en ces termes, mais les atermoiements de la Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale (CEMAC) sont une plaie dans le processus d’intégration et de développement concerté de notre continent. La CEMAC se hâte trop lentement, travaillée qu’elle est, de l’intérieur, par des égoïsmes nationaux. Songez, à titre de comparaison, que pendant les 10 ans qu’ont pris le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad pour mettre en circulation le passeport CEMAC, la Communauté Est-Africaine (CEA) a rendu effectif le premier marché commun en Afrique. La signature du protocole intervenu le 1er juillet 2010 après l’union douanière a tout simplement levé les droits à l’importation entre le Burundi, l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie. De plus, sans avoir besoin d’un passeport communautaire, les ressortissants des Etats membres peuvent circuler et travailler librement dans tous les pays de la CEA, munis de leur seul titre de voyage national ; pendant ce temps, des travailleurs camerounais sont expulsés de la Guinée voisine… Au vu des performances de ses concurrents, on peut comprendre que la CEMAC échoue aux stress tests des Accords ACP malgré les discours d’autosatisfaction de certains dirigeants. Un tel bilan ne peut que semer le doute quant à ses capacités à juguler les crises politiques qui pourraient survenir en Afrique centrale.
Si vous deviez conseiller les autorités camerounaises en cette année électorale pleine de tension, que leur diriez-vous?
Certains de vos lecteurs s’en souviennent peut-être, mais d’autres ignorent que j’ai été l’un des trois experts retenus par le Service national Justice et Paix du Cameroun en 2002 pour mettre en place le premier dispositif chrétien d’observation électorale en Afrique centrale. Pendant six mois, mon équipe et moi avons formé 800 observateurs indépendants sur l’ensemble du territoire national, et les avons déployés dans les 10 provinces du Cameroun avant, pendant et après le scrutin. Le succès de cette opération m’a valu d’être convié en 2003 par la direction de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) à animer des séminaires académiques sur l’observation électorale au profit de nos hauts fonctionnaires. C’est dire si j’ai été confronté aux questions d’organisation électorale au Cameroun. Mon intérêt pour la question ne s’est pas arrêté là. Entre 2009 et 2010, j’ai rencontré en tête à tête à Paris, des acteurs de tous bords tels que Jean Stéphane Biatcha, conseiller au cabinet civil de la présidence de la République, le professeur Titi Nwel, président de la Commission électorale citoyenne indépendante, Hilaire Kamga porte-voix de l’offre Orange pour l’alternance par les urnes et dans la paix au Cameroun, Léopold Ebene, commissaire de police en exil, ou encore le syndicaliste Jean-Marc Bikoko, et bien d’autres. Par ailleurs, des correspondances avec des esprits aiguisés comme le professeur Eboussi Boulaga ou encore Célestin Bedzigui installé aux Etats-Unis, permettent d’enrichir mes analyses en vue d’une cartographie à peu près complète des questions liées à la gouvernance et aux perspectives d’avenir du Cameroun. En plus de la veille média de Knowdys LLC et des notes de nos correspondants locaux, notre Facebook’s friendship avec la plupart des candidats à la présidence tels Kah Walla, Jean Blaise Gwet ou Vincent Sosthène Fouda, pour ne citer qu’eux, permet de suivre 24h/24 ce qu’ils proposent au peuple camerounais en termes de critiques, de stratégies, de méthodes, d’outils et de valeurs. Qu’est-ce que je tire de toutes ces sources en rapport avec votre question? Au moins une leçon majeure: où qu’ils soient, quoiqu’ils fassent, les camerounais aiment profondément leur pays. Seulement, quelque chose s’est cassé quelque part qui a fait dire au professeur Nicole Claire Ndoko, en 1996, que les Camerounais se comportent chez eux comme de véritables criminels. S’ils veulent de nouveau regarder ensemble dans la même direction, il faudra que les filles et fils de ce pays cessent de se regarder en ennemis, qu’ils s’asseyent autour d’une table pour dire d’une seule et même voix : « ça suffit ! » Le plus tôt sera le mieux.
Peut-on s’attendre à voir Monsieur Gweth venir au Cameroun partager son expérience avec des jeunes camerounais?
Ma modeste personne ne mobilise pas les médias quand elle se rend dans son pays d’origine ou lorsqu’ensemble avec mes jeunes compatriotes, nous partageons nos expériences respectives. Mais – et vous le savez mieux que d’autres – quelle que soit ma position géographique, il n’est pratiquement pas de jour où mon équipe et moi ne posons un acte concret au profit du Cameroun et de l’Afrique en général. Je profite d’ailleurs de cette opportunité pour annoncer, en prime à vos lecteurs, que nous allons proposer un PIE (Pacte d’Intelligence Economique) à tous les candidats à la prochaine présidentielle camerounaise sitôt le corps électoral convoqué. Ensemble avec les entreprises, les ONG, les syndicats, les médias et les pouvoirs publics, nous allons contribuer structurellement et plus efficacement à booster la compétitivité du Cameroun, et ce, quel que soit le Président de la République qui sera élu.
Gilbert Tsimi Evouna s’est pour la première fois prononcé officiellement sur les problèmes qui font débat dans la ville de Yaoundé
AES Sonel indexé sur le défaut de lumière à la place de la DGSN
Depuis près d’une semaine, la place dite de la Sous-préfecture 1 à Yaoundé, la capitale camerounaise, est privée de lumière. Une situation qui a placé l’esplanade de la Délégation générale à la sûreté nationale d’habitude très éclairée la nuit en situation d’obscurité. Le défaut d’éclairage était trop flagrant pour ne pas être aperçu. L’absence d’électricité a aussi affecté les feux de signalisation. Les embouteillages restent contenus par l’échangeur multidirectionnel récemment construit à cet endroit. Jusqu’ici aucune explication n’avait été donnée sur les raisons de cette panne d’électricité. La situation a alimenté de nombreuses conversations dans la capitale. La mémoire qui contrôle l’éclairage à cet endroit a pris feu explique Gilbert Tsimi Evouna, qui précise que l’incendie a été maitrisé par les pompiers. Le délégué du gouvernement a aussi mis en cause l’opérateur AES Sonel pour justifier le défaut de résistance des installations qui comportent la mémoire brulée. Après les tests AES Sonel est venue installer de nouveaux appareils, si ça ne marche pas je ne sais pas ce que je peux dire affirme Tsimi Evouna. Incertitudes aussi sur le temps que prendra la situation pour revenir à la normale. Maintenant que vous posez la question, Madame le Délégué régional de la Sonel suit et j’espère qu’elle a instruit ses collaborateurs dans ce sens a conclu sur ce point précis le Délégué du gouvernement. La place a fait l’objet de gros travaux financés dans le cadre du C2D, la part française de l’initiative d’allègement de la dette aux pays pauvres et très endettés (PPTE) au Cameroun. Difficile de comprendre comment un ouvrage aussi neuf peut connaitre des problèmes quelques mois à peine après son inauguration. L’investissement a couté près de 14 milliards de FCFA. Il constitue un des exemples les plus cités sur la coopération entre la France et le Cameroun.
Le partenaire du projet Résidence Ongola sera mis en demeure
Un autre problème abordé par Gilbert Tsimi Evouna est celui de la construction de logement d’habitation ultra moderne au quartier Tsinga toujours à Yaoundé. Le projet appelé Yaoundé Ongola avait justifié le déguerpissement de plusieurs familles qui vivaient à cet endroit géré par la Société Immobilière du Cameroun. Le projet très ambitieux a connu un temps d’arrêt depuis la fin d’année 2009. Tout récemment, on a appris que la communauté urbaine était à la recherche d’un nouveau partenaire. Le Délégué du gouvernement a sur le sujet dénoncé la campagne de médiatisation négative faite à ce sujet sur sa personne. Les gens se comportent comme si c’est moi qui suis responsable de ce qui arrive. Au départ nous avions un partenaire technique, qui est allé s’engager avec un partenaire financier, Afriland First Bank; quelque temps après Afriland first Bank nous a appris que le partenaire n’avait pas affecté les fonds destinés à l’utilisation prévue a dit Tsimi Evouna. Il admet aussi que des poursuites pénales dans ce qui était une malversation claire n’avaient pas été engagées. Moi cela ne me regarde pas c’est un problème entre eux, j’ai tout simplement mis le partenaire en demeure pour ce qui est de l’exécution des travaux a-t-il dit pour conclure sur le sujet.
Tsimi Evouna le Déléguéjournalducameroun.com)/n
L’opération contre les fous et les mendiants se poursuivra
Il a enfin été question de l’opération visant à débarrasser le centre-ville de Yaoundé et autres mendiants. Le Délégué du gouvernement reconnait que l’initiative rencontre quelques difficultés. Entre ces personnes et les force de l’ordre, il se passe comme un jeu entre le chat et la souris, mais vous savez ce n’est pas un problème qui est seulement propre au Cameroun, dans toutes les grandes villes du monde, les autorités rencontrent ce type de problème, a déclaré Tsimi Evouna. Mais a-t-il assuré, au moins ces gens sauront qu’ils sont en situation de danger permanent et plus jamais ils ne se livreront à leurs activités en toute quiétude, du moins pas tant que je serais encore Délégué du gouvernement. Il y a près d’une semaine, la communauté urbaine de Yaoundé a lancé une opération visant à débarrasser les grands carrefours de Yaoundé la capitale camerounaise, des mendiants et autres commerçants ambulants. Il est depuis ce moment-là fréquent de voir des forces de l’ordre lancées à la poursuite de jeunes avec leurs petites affaires sur la tête ou dans un sac. Les mendiants et les fous sont aussi visés par l’opération. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés et parfois réunis dans un coin de l’esplanade de l’Hôtel de ville. Mais l’opération connait un succès relatif.