Le prix littéraire « Voix d’Afriques », co-fondé par RFI et les éditions JC Lattès en partenariat avec la Cité Internationale des Arts a révélé le nom de l’auteur qui remporte cette troisième édition.
La Camerounaise Ernis a remporté, ce mercredi 21 septembre 2022, la troisième édition du prix littéraire « Voix d’Afrique » avec son premier roman « Comme une reine ».
À l’image de son texte intitulé « Comme une reine », où Ernis met en scène une jeune Camerounaise dont l’existence se dilue à Douala et qui revient dans son village natal ; un retour aux sources qui s’accompagne d’une redécouverte des coutumes ancestrales et d’une histoire d’amour avec le roi du territoire.
Son roman est tendu entre modernité et tradition, avec au cœur la liberté des femmes. Par exemple, Ernis pose la question de la polygamie, de l’avortement, de la sorcellerie, de la maternité, du sida. Autant de thèmes sensibles abordés ici sans détour, la marque d’une écrivaine qui fait ses premiers pas en littérature.
Ernis, c’est son nom d’artiste. Celui sous lequel elle slame et publie son premier roman aujourd’hui. Née au Cameroun à Bafoussam en 1994. Clémence, de son prénom d’origine, a été élevée par une mère célibataire avec trois enfants. Une expérience qui a nourri la jeune auteure d’abord pour ses poèmes puis ses textes de slameuse jusqu’au concours du prix « Voix d’Afrique » dont elle est la troisième lauréate et la première voix féminine.
Écrivaine (poétesse et dramaturge) et slameuse, Ernis (Clémence Lontsi à l’état civil) n’en est pas à sa première récompense. En 2017, elle a remporté le concours littéraire national jeunes auteurs, organisé par le ministère des Arts et de la Culture (Minac. Ce concours a été créé afin d’inciter et de favoriser la création chez les jeunes et à renforcer la production nationale en qualité et en quantité. Elle est déjà l’auteure de « L’héritage des autres », une pièce de théâtre publiée l’année dernière.
Initié par les éditions JC Lattès et RFI, en partenariat avec la Cité internationale des arts, « Voix d’Afrique » est un prix littéraire destiné à faire émerger les jeunes auteurs et auteures de langue française du continent africain, âgés de moins de 30 ans.
Emilie Kouatchou est officiellement la première femme noire en tête d’affiche d’une comédie à l’opéra de Broadway. Une nouvelle qui pousse encore une fois le Cameroun au sommet du monde.
Emilie Kouatchou met le Cameroun au sommet de l’art théâtral aujourd’hui. Elle vient d’être désignée comme rôle principal de la pièce « le fantôme de l’Opéra ». Elle entre ainsi dans l’histoire en tant que première femme noire à avoir joué un rôle de premier plan dans une production à Broadway.
Broadway est connu mondialement comme la capitale américaine du théâtre et des comédies musicales.
Emilie Kouatchou
Et c’est grâce à son parcours et son talent que la camerounaise va gravir les marches de ces théâtres. Diplômée du programme de théâtre musical de l’Université du Michigan, cette jeune dame est passionnée du théâtre depuis son enfance. Elle a joué dans plusieurs pièces en se produisant dans des productions théâtrales locales aux USA. Et la chance lui sourit aujourd’hui où elle va faire ses débuts au fameux opéra Broadway qui est l’une des plus grandes scènes théâtrales du monde.
Le scénariste et réalisateur camerounais anime un atelier centré sur le jeu d’acteur. Une opportunité pour lui de partager sa longue et riche expérience dans le cinéma.
Et action ! C’est partie pour la nouvelle vague de formation et de renforcement de capacité en matière de tournage cinématographique. Il s’agit d’un atelier intitulé : Le jeu d’acteur face cinéma. Une initiative organisée par Thierry Ntamack aka Molla de Mboa manga (réalisateur et producteur des films Le blanc d’Eyenga ou encore La patrie d’abord).
Le prétexte derrière la tenue de cet atelier est tout trouvé, «quand on voit nos productions, on constate que nous n’arrivons pas à être compétitifs sur le plan international. Beaucoup reste à faire et la formation est une clé si on veut être compétitif » explique Thierry Ntamack.
Prenant le taureau par les cornes, il outille un bon nombre d’amoureux du cinéma autour des préceptes du jeu d’acteur. Une démarche qui permet entre autre d’évacuer la confusion qui existe autour du sketch, le théâtre et le cinéma.
L’atelier s’articule autour des séances de travail sur des techniques de prestation notamment la voix, l’articulation, la diction, la respiration. Les apprenants sont alors soumis à des exercices de buccaux.
On peut les écouter dire de manière lente et ensuite rapidement des phrases comme : « je veux et j’exige d’esquisses excuses, un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur ou encore Jésus va chez Zachée, chez Zachée loge Jésus ».
Par ailleurs, l’atelier permet également de confronter les stagiaires à la camera. Ceci donne l’opportunité à ces derniers de s’habituer et de s’adapter aux contraintes qui sont liées au jeu d’acteur face à la caméra.
Pour davantage peaufiner les notions, des thématiques comme l’influence du scénario sur le jeu d’acteur sont revisités. C’est l’opportunité d’éclairer les lanternes et de faire comprendre qu’un bon scénario fabrique un bon acteur. Car si le scénario est mauvais, peu importe les moyens mis, le talent des acteurs, le rendu sera loin d’être éclatant.
Pour les organisateurs, un bon acteur doit savoir choisir le bon scénario pour mieux s’exprimer.
Martin Ambara a fait du théâtre sa raison de vivre, depuis 30 ans. Dans cet entretien avec Journal du Cameroun TV, le promoteur de la compagnie « Les Ménestrels » et du Laboratoire du théâtre de Yaoundé (Othni) explique l’intérêt de son art.
En s’attaquant au mythe du Mvett (objet d’une performance à Yaoundé du 11 au 14 novembre 2020), Martin Ambara espère continuer à assurer le dialogue culturel entre les peuples du monde.
L’artiste explique aussi, dans cet entretien, comment il parvient à surmonter les difficultés dans un environnement camerounais où le théâtre est peu exploré.
C’est le fil conducteur qui va traverser les différentes représentations de la 4ème édition du carrefour international des arts du spectacle qui s’ouvre le dimanche 25 mars 2018 à 19h.
La dernière fois que Stéphanie M., 30 ans, avait assisté à une représentation théâtrale, remonte à ses années du primaire. La jeune dame était alors élève en classe de Cours élémentaire deuxième année (Ce2) et prenait part à une des activités périscolaires organisées par son école. Depuis lors, elle n’a plus jamais assisté à une représentation sur scène.
Les statistiques sont bien plus alarmantes. D’après Michelle Masuke, comédienne, à peine 2 Camerounais sur 10 ont déjà assisté à une représentation sur scène. Elle s’exprimait ainsi en 2017, à l’occasion du lancement de Compto’art54 (54 représentant les pays que compte le continent africain). Ce festival dédié à la promotion de la culture et des Arts du spectacle revient sur les planches cette année encore à Douala. La quatrième édition s’ouvre ce dimanche 25 mars 2018 à 19h.
Jusqu’au 31 mars donc, le public de Douala pourra prendre part à des représentations théâtrales, mais aussi à des spectacles de danse, d’humour et à la performance. Toutes ces activités ont pour fil conducteur un thème qui se présente sous la forme d’une interrogation. « Quelle place peuvent avoir les arts du spectacle dans le développement sociétal d’une ville comme Douala ?». Une question qui interpelle à la fois les comédiens, le public, les bailleurs de fonds et le gouvernement.
«Vu le contexte dans lequel on vit, comment est-ce que nous en tant que comédiens et hommes de théâtre nous pouvons permettre à la ville de se développer. Plusieurs actions peuvent être entreprises dans ce sens. A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’eau par exemple, les organisateurs auraient pu rencontrer une compagnie de théâtre pour monter une pièce et la jouer dans les quartiers. Ça peut sensibiliser les populations et les prémunir des maladies hydriques », pense Eric Delphin Kwégoué, le directeur artistique du festival.
En ouverture de Compto’art54 dimanche 25 mars 2018 à 19h, la pièce « La forêt illuminée » sera représentée par la compagnie Atelier mobile à la Maison de la culture et de la danse au quartier Bali. Les acteurs ont été formés par le comédien et metteur en scène Martin Ambara, qui promet un spectacle qui met en exergue l’esthétique camerounaise. Le spectacle de danse intitulé « Pssst » de la compagnie Pas de Quatre donnera aussi à voir au public, sur le même site, le même soir.
Trois autres lieux ont été retenus pour abriter les rencontres tout public de cette 4ème édition du festival, à savoir l’Institut français de Douala, la Maison des jeunes et des cultures de New-Bell et Chez Kiki à Bali. Un atelier d’écriture sera en outre animé par Wakeu Fogaing, l’inventeur du personnage « Monsieur n’importe qui ».
Dans la rubrique de l’innovation, figure des programmes de lecture des œuvres de trois camerounais ayant obtenu des prix en 2017. Il s’agit entre autres de l’œuvre « Debout un pied » de Sufo Sufo, prix SACD 2017, de «La poupée barbue » d’Edouard Elvis Byouma, Prix Rfi 2017 et « Igonshua » d’Eric Delphin Kwégoué.
Ce sera jeudi 12 juillet à l’institut français du Cameroun
Un homme entre dans un bistrot, commande à boire puis, rapidement, laisse libre cours à ses pensées. La télévision vient de diffuser des images du pays qu’il a fui pour cause de guerre. Des souvenirs douloureux refont surface. Le Maya, aujourd’hui exsangue, était autrefois une terre libre et prospère. Mais les intérêts personnels d’une classe politique corrompue ont plongé dans le chaos ce pays au nom imaginaire. La Mémoire assiégée, c’est l’histoire d’un homme qui, s’il a fui son pays en état de siège, ne peut échapper, où qu’il aille, à son passé.
C’est un cri de c ur, une indignation face à un monde où guerres et divisions fratricides servent des intérêts égoïstes. Les interrogations qu’il pose en font une uvre attachante où le quotidien des masses anonymes se conjugue au désespoir. C’est une réflexion sur les politiques névrosées des conflits mesquins. Un holà sur les politiciens prédateurs pour qui, démocratie et pensées plurielles deviennent prétextes de divisions meurtrières. L’écriture « orale » de ce texte apporte un souffle novateur au théâtre engagé. Inspiré de l’art du griot qui interpelle notre mémoire et dialogue avec notre quotidien, elle s’approprie les techniques modernes des arts de la scène pour dire nos maux.
La pièce de théâtre, « La mémoire assiégée », a été écrite en 1998. Juste, une année, avant le renversement de Henri Konan Bedié. Cette uvre s’inspire de la situation de guerre qui a prévalu auLibéria, en Sierra Léone, au Congo, au Rwanda.des pays qui ont sombré dans le chaos. En écrivant cette pièce de théâtre,Fargass Assandé ne s’imaginait même pas que son pays, la Côted’Ivoire, allait connaître le même destin que ces pays-là. Ainsi, à travers cette pièce de théâtre, il veut montrer que nul n’est épargné par les soubresauts de la vie. Et c’est là où réside tout l’intérêt de cette uvre qui parle à toute l’humanité entière.
Comédien-metteur en scène et auteur dramatique ivoirien, Fargass Assandé est un autodidacte du théâtre. Enseignant à l’origine, il éprouve plus tard le besoin d’élargir son auditoire et parcoure les scènes du monde. A ce jour, ces textes et ses prises de positions font de lui un éternel rebelle à l’ordre décadent de notre monde d’abjuration et de luxure. Exilé dans l’âme, il égraine les capitales du monde avec ses angoisses et la vitalité de ses râles contre l’ordre précaire de cette humanité perverse et gavée d’abus de toutes sortes.
« La mémoire assiégée », de Fargass Assandé, en représentation à Yaoundé http://www.ifcameroun.com)/n
Les histoires extraites du livre « Moments » de la journaliste écrivaine Birgit Pape-Thoma ont été interprétées le 18 mai 2012 au Théâtre Bodule Mukilo
Ce vendredi 18 mai 2012, une franche partie des habitants du quartier Bonambape sis à Bonaberi dans l’arrondissement de Douala cinquième, s’attend à vivre la première édition de »Soir au village » de l’année. La rencontre théâtrale est produite par le Révérend et homme de culture Bodule Mukilo. L’homme de Dieu offre gratuitement le spectacle à ses invités. Pour cette édition, huit rôles dont, quatre extraits du livre « Moments » de l’allemande Birgit Pape-Thoma sont incarnés par la formation de l’artiste. La moyenne d’âge des acteurs encadrés par Mukilo, est de vingt ans. A la tombée de la nuit au quartier, les éclaireurs placés à l’entrée de la salle de spectacle remplacent la lumière du jour. Les invités peuvent donc entrer et prendre places sans soucis de se heurter le pied contre une chaise. Autour de 18h 30 minutes, la salle grouille de monde. Les petits enfants occupent les chaises du devant pour mieux appréhender les contes. Naser Mukilo, l’imprésario prend la parole pour souhaiter la bienvenue aux convives. Il ira par la suite introduire Génie, une charmante demoiselle. C’est elle qui ouvre la soirée avec le conte de « L’homme invisible » de Birgit Pape-Thoma qui capte aussitôt l’attention du public. Au grand regard des spectateurs, la jeune femme récite le roman de l’allemande sans avaler un mot. A en croire à son maitre, il lui a fallu moins d’un mois pour mémoriser les textes. Viendra ensuite l’instant de la « Carte de visite » interprétée par Fifi. Génie remonte sur scène quelques minutes plus tard pour émerveiller le public avec deux autres histoires de Birgit Pape-Toma : « les forces et les faiblesses » et « un conseil maternel ». « Pape-Thoma est une s ur blanche. Nous nous sommes rencontrés dans le domaine à Afric avenir ; elle m’a offert un de ses livres » indique le Révérend Mukilo. Les quatre autres pièces présentées tout au long de la soirée sont les uvres écrites par le Révérend.
A 54 ans, Bodule Mukilo a 40 ans de métier de théâtre professionnel. Il a plusieurs fois représenté le Cameroun sur les scènes internationales. En 2002, il reçoit le prix de littérature d’épi décernés par l’Etat camerounais. « C’est une grande première au Cameroun de jouer une uvre de Pape-Thoma. C’est écrit simplement. Ce livre est conçu pour les jeunes. Je pense que je vais créer des spectacles avec ses écrits » ajoute l’artiste. Loin et proche du Cameroun, Birgit Pape-Thoma prête une oreille attentive aux activités menées tous ces derniers temps au Théâtre Bodule Mukilo de Douala(TBMD). « Le DVD de ce tournage lui sera envoyé », rassure le doyen du théâtre camerounais.
« Parmi les contes que j’ai interprétés, j’ai trouvé intéressant le dernier. Mais le premier nous montre que nous ne sommes pas seuls. Puisque les hommes ne se rendent pas compte de notre présence, il faut qu’on se sente capable de faire des choses. Le deuxième nous a montré à travers la femme, ses faiblesses deviennent ses forces. Le troisième nous montre que la maman attentionnée est là pour son fils et dirige son enfant. Tous les moments de Birgit Pape sont instructifs. Quand tu les lis, tu ressens à l’intérieur une facilité à comprendre les choses, une émotion d’incarner les rôles de son livre Moments », explique Génie à la fin du spectacle. Naser : « C’était une très belle soirée. On a tiré plusieurs leçons. C’était très enrichissant, surtout pour les enfants qui étaient là. Ils savent maintenant déclamer une poésie, comment on peut retenir une histoire comme celle du varan et de l’hippopotame. Si c’était à refaire, nous le ferons pour que tout le monde puisse en profiter». Au mois de janvier 2013, le Théâtre Bodule Mukilo de Douala prestera tout le Roman « Moments » en présence de son initiatrice Birgit Pape-Thoma.
Les histoires extraites du livre « Moments » de la journaliste écrivaine Birgit Pape-Thoma ont été interprétées le 18 mai 2012 au Théâtre Bodule Mukilo
La compagnie Deux Temps Trois Mouvements propose une adaptation du texte des auteurs sud-africains Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona
Après l’avoir découverte en anglais il y a une quinzaine d’années sur la scène des Bouffes du Nord, Hassane Kouyaté a décidé de mettre en scène une pièce de l’auteur sud-africain Athol Fugard Lorsque j’ai découvert cette île merveilleuse qu’est le texte d’Athol Fugard, John Kani et Winston Nsthona, j’ai immédiatement compris que cette pièce englobait tout ce qu’était, pour moi, le théâtre, qu’elle était et qu’elle représentait l’essence même de mon travail et de mes recherches. Même si le texte traite de l’apartheid, il ne s’agit pas ici de faire une réunion de pensées moribondes, déprimantes et moralisatrices. Tout au contraire: la pièce nous propose une rencontre vivante et vivifiante. Un moment de plaisir et de jeu où l’on utilise la vitalité des rires pour exprimer de façon bien plus forte les situations d’avilissements et de précarités. Pas de misérabilisme mais la vie et le jeu déclare Kouyaté. Le décor est réduit à l’essentiel au Centre Culturel Français ce mercredi 02 novembre: Une île de sable qui encercle un rectangle gris, la cellule, des tasses qui font téléphone, des cordes, clous, récipients pour représenter la figure d’Antigone et surtout deux acteurs Hassane Kassi Kouyaté et Habib Dembélé.
C’est l’histoire de deux hommes, qui, chaque matin, entrent dans un cycle de labeur qui détruit l’âme et efface l’esprit sous un soleil brûlant. Le soir, dans leur cellule, aussi morts qu’ils peuvent l’être, ils recommencent à vivre en parlant, en riant, et surtout en essayant de ne pas se couper du monde. Pour cela l’imaginaire est leur seul échappatoire. Un rituel quotidien: L’un d’eux ramasse une tasse et passe un appel longue distance pour New Brighton. Ils parlent à la famille et aux amis…Mais surtout, la préparation d’une pièce de théâtre: Antigone. Elle doit être prête pour la fête de la prison dans une semaine. Préparation d’un spectacle pour dire et exposer leurs conditions aux autres et au monde… Au sortir de cette représentation théâtrale, les avis sont les mêmes Je suis venue ce soir découvrir la pièce de théâtre The Island parce-que j’aime le théâtre en plus notre professeur nous l’a recommandé. J’ai beaucoup appris et j’en suis fière affirme Sandrine P, étudiante à l’université de Yaoundé filière arts du spectacle. Heureux d’être venu, la pièce de théâtre était bien mise en scène, le décor était exceptionnel et les acteurs m’ont fait vivre l’histoire dit Jeff K, jeune cinéaste.
Né au Burkina Faso d’une famille de griots, Hassane Kassi Kouyaté est conteur, comédien, musicien, danseur et metteur en scène; son apprentissage est traditionnel. Il joue d’abord dans plusieurs compagnies africaines puis aborde le théâtre européen. Directeur artistique de la compagnie « Deux Temps Trois Mouvements » à Paris. Il donne des stages de formation d’acteurs dans différents pays (Europe, Afrique, Asie et Amérique Latine). Il est aussi directeur pédagogique de l’école de théâtre de Naples. Habib Dembelé dit Guimba est né au Mali, il crée la compagnie Gouakoulou et monte la Compagnie Guimba National puis Le Mandenka Théâtre International. En 1983, il reçoit le prix du meilleur acteur du district de Bamako et en 1984, le prix de meilleur acteur du Mali. En Europe et dans le monde, on a pu le voir dans La Tragédie d’Hamlet de Peter Brook crée en 2002, dans Le Pont de Laurent W.Water mis en scène par Sotigui Kouyaté en 2003 et plus récemment dans Tierno Bokar mis en scène par Peter Brooken 2004 ou encore Babet Sanede René Zahnd mis en scène par JeanYvesRuf au théâtre Vidy Lausanne.
«The Island» présentée le 03 novembre au CCF de YaoundéJournalducameroun.com)/n
L’institut lance un concours de mise en scène de théâtre sur la pièce «Iphigènie en Tauride» de Johann Wolfgang von Goethe
Placée sous le signe d’une réflexion sur les 50 ans de dialogue interculturel entre le Cameroun et l’Allemagne, le Goethe-Institut lance un concours de mise en scène « Goethe in Kamerun » pour les professionnels et amateurs de théâtre. Concernant la participation, chaque compagnie désireuse de concourir doit envoyer une présentation (Curriculum-Vitae de la compagnie, noms de membres, etc.) et une note de mise en scène jusqu’au vendredi 27 mai 2011 au Goethe-Institut. L’équipe ne doit pas dépasser cinq personnes, y compris le metteur en scène et le régisseur. Les tâches sont les suivantes : chacune des compagnies présentera la même séquence, le Goethe-Institut choisira la séquence à mettre en scène et elle sera communiquée le 01 juin 2011. Les raccourcissements de textes et les improvisations sont permis. Les pièces à présenter ne doivent pas dépasser douze minutes. Toutes les mini-pièces seront présentées pendant la journée porte ouverte du Goethe-Institut prévue le 07 juillet 2011 entre 10 h et 16 h. Les trois compagnies gagnantes rejoueront leur pièce le même soir à 18 h. Pour des questions techniques, le Goethe-Institut ne peut mettre à disposition des salles de répétition et il ne soutient pas financièrement les participants du concours. Chaque groupe aura la scène du Goethe-Institut pour un filage et l’installation technique pendant une heure, le Mercredi 06 Juillet 2011. Chaque équipe a le droit d’utiliser trois projecteurs du Goethe-Institut. Chaque équipe est responsable de sa scénographie. Pendant la représentation, chaque compagnie doit avoir un régisseur qui assure la technique. Une présélection de 12 compagnies sera effectuée sur la base de la note de mise en scène. Un jury indépendant sélectionnera les trois meilleures propositions de mise en scène.
Historique du Goethe-Institut Kamerun
En janvier 1961, le Dr F. Th. Schnitzler a dispensé le premier cours d’allemand à Yaoundé. Il venait de Douala et avait emprunté le pont de la Sanaga qui relie les capitales économique et politique. En automne de la même année, une succursale du Goethe-Institut a ouvert ses portes à Yaoundé. Depuis sa mise en place au Cameroun, 50 années se sont écoulées. Le large éventail des activités menées par le Goethe-Institut pourrait être symbolisé par un pont. En tant qu’institution allemande et européenne, le Goethe-Institut agit dans le sens d’un échange et d’un dialogue dans les domaines de la langue, de l’éducation et de la coopération culturelle internationale. La richesse culturelle, les multiples expériences du « vivre ensemble » et la diversité linguistique offrent de nouveaux défis dans la perspective du dialogue culturel entre le Cameroun et l’Allemagne, l’Afrique et l’Europe aussi bien par le passé que pour l’avenir. Ces défis constituent une rencontre créative et critique, et proposent en même temps des questions et des réponses. En 2011, le programme du Goethe-Institut Kamerun est placé sous le signe de la perpétuation de ce pont.
Arpentant les territoires de l’absurde, la troupe présente une satire de la société contemporaine servie dans un bouillon de comédie hilarant.
Sous couvert d’un humour aiguisé et ingénieux, la compagnie camerounaise ALBATROS dans une pièce intitulée ça fé mal !, profitera de sa sortie au Tchad pour dénoncer les maux et incohérences qui meurtrissent nos sociétés. Sur la scène, trois jeunes comédiens porteront la casquette de trois citoyens s’interrogeant sur le devenir de leur pays malmené par la corruption, les détournements de biens publics, les abus d’autorité, les injustices sociales et autre incivisme notoire. Dans les rôles principaux, Amadou Kalkaissa, Valérie Kamanyo et Oxygène Hamada.
L’intrigue mise en scène par Oxygène Hamada est celle d’une jeune mendiante aveugle, d’un homme généreux et compatissant et d’un voyou mal intentionné… Soudain, les masques tombent et nous ne savons plus à quel saint se vouer. De l’éducation à la santé, de la religion à la tradition, de l’exode rural à l’immigration, les trois personnages parfois hystériques, mais toujours comiques, décortiqueront les freins de développement des pays du sud. Le metteur en scène de cette pièce est très engagé et souhaite aujourd’hui être utile à sa société, bien que les débuts n’aient pas toujours été faciles. Il aura fallu bien du temps pour que je cède à la peur de blesser des âmes sensibles et de m’attaquer aux systèmes mis en place dans les pays du sud. Jamais je n’avais ressenti autant de volonté et de détermination à jouer mon rôle dans ma communauté, nous confie Oxygène Hamada. Pour cette grande sortie dans le pays d’Idriss Déby, l’Institut Français du Tchad (l’IFT) propose au public de découvrir cette compagnie et de venir mêler le rire à la réflexion, le temps d’une comédie à l’humour acéré. Un véritable pot de sketches de la compagnie camerounaise Albatros. La pièce est proposée par l’IFT en collaboration avec l’Alliance Française de Garoua. Bon à savoir, le spectacle débutera à 19H30 ce vendredi 20 mai 2011 aux prix de 1000 F CFA pour les adhérents et 1500 F CFA pour les non adhérents.
Interview du promoteur du festival des canaris qui vient de s’achever à Garoua
Quels sont les objectifs du festival des canaris?
Le festival des canaris a pour but de créer un cadre de diffusion théâtrale dans le Grand Nord, de former les jeunes comédiens et de créer un public qui saura apprécier les uvres théâtrales qui leur seront proposées.
Quel bilan faites-vous à l’issue de cette deuxième édition du festival des canaris?
Je suis satisfait de cette édition car ce qui compte dans une organisation c’est l’effectivité des programmations. Et je pense que nous avons osé inviter des gens qui venaient d’un peu partout, du Tchad et du Cameroun profond, tout le monde est arrivé dans les délais et tout le monde est reparti satisfait d’avoir été présent cette année à Garoua pour le festival des canaris. Je suis vraiment comblé.
Comment ont été sélectionnés les spectacles proposés cette année?
Les spectacles ont été choisis par le comité d’organisation sur la base de leur programmation dans les festivals ou de leur programmation dans une salle de spectacle. Nous avons ensuite contacté les différents responsables afin d’avoir les dossiers de présentation de ces spectacles qui ont par la suite fait l’objet d’une étude de la part du comité d’organisation. C’est sur cette base que nous avons retenu toutes les pièces présentés au festival.
Quelles auront été les difficultés de l’organisation de cette seconde édition du festival des canaris?
L’organisation n’a pas été facile car certains partenaires qui nous avaient pourtant donné leur accord de principe nous ont lâchés à la dernière minute. La deuxième difficulté est liée à la programmation des spectacles en dehors du village du festival qu’est l’Alliance franco-camerounaise. Ce n’est pas évident dans une ville telle que Garoua, de programmer des spectacles hors de l’Alliance du fait de l’absence d’infrastructures adéquates. Et vous savez que la lumière est un élément capital dans le théâtre. Du coup nous n’avons pas pu produire des spectacles dans d’autres salles. Nous envisageons pour l’année prochaine recevoir tous nos spectacles à l’Alliance, quitte à avoir deux à trois spectacles par jour.
Oxygène Amada, promoteur du festival des canarisJournalducameroun.com)/n
Pour cette 2e édition, il y a eu cinq spectacles phares, ainsi que des représentations hors les murs, notamment à Ngong et Lagdo
Du 15 au 19 mars dernier, Garoua a accueilli la deuxième édition du Festival des Canaris, pour le plus grand plaisir du public conquis par la découverte ou la redécouverte de grandes uvres théâtrales, d’humoristes et de conteurs talentueux qui ont enchanté la ville de Garoua le temps de leur présence. Cette deuxième édition avait une saveur toute particulière puisqu’elle célèbrerait deux années de théâtre à Garoua. Elle a été rehaussée par la présence de Valery Ndongo, Major Asse, David Noundji, Gbadom Beloko… Evènement théâtral unique en son genre dans toute la partie septentrionale, le Festival des Canaris avait cette année programmé cinq spectacles phares, ainsi que des représentations hors les murs, notamment à Ngong et Lagdo.
Mardi en ouverture du festival, le public a pu apprécier une représentation de la pièce « Les fous illuminés » par la Cie Danata de Ngaoundéré. Mercredi 16 mars, David Noundji a séduit seul en scène avec son adaptation du roman « Verre cassé » d’Alain Mabankou. Le jeudi 17 mars, la Cie Blue Leader de Yaoundé a démontré son savoir-faire à travers la pièce « Les dormeurs ». Le vendredi, ce fut autour de la Cie Cargos venu du Tchad de monter sur les planches pour sa pièce à succès « la république à vendre », pièce inspirés du roman d’Isac Tédambé. Cette belle création adaptée par Hassan Kéro décrie le ras le bol des trois personnages principaux qui n’en peuvent de vivre toutes les injustices dont ils sont victimes dans leur propre pays. Le samedi 19 mars, « la copine nationale» Major Assé a clôturé le festival en présentant au public son spectacle à succès « Mon Blanc à moi ».
Le conteur Gbadomo Beloko a également proposé au public des ateliers contes tous les soirs en lever de rideau. Parallèlement au festival, Valery Ndongo a aussi animé un atelier sur les techniques de stand up. Neuf jeunes comédiens de l’Alliance Comedy Club ont pris part à cet atelier et quatre d’entre eux ont eu la chance de se produire le samedi dernier en première partie du spectacle de Major Assé. Ce festival a fut enfin l’occasion de décerner les prix du meilleur comédien, de la meilleure comédienne et de la meilleure pièce théâtrale. Tout n’aura pas été rose cependant pour les Canaris cette année. Au-delà des difficultés d’ordre financier et du désistement de certains partenaires, le festival a aussi connu un certain échec concernant l’affluence du public aux différents spectacles. Seul le spectacle de clôture de Major Assé a pu faire salle comble. Les organisateurs avaient pourtant réalisé un tapage médiatique maximum et une communication de proximité afin de drainer le maximum de monde.
L’on ne peut tout de même que se réjouir du succès rencontré par cette manifestation et rendre hommage au travail mené par le directeur du festival, Oxygène Amada, et son équipe de bénévoles. Le Festival des Canaris contribue de façon importante à la dynamique culturelle dans la partie septentrionale du Cameroun et peut se vanter d’être dorénavant un rendez-vous majeur pour les acteurs du théâtre camerounais et de la sous région Cemac. Vivement 2012 pour une autre aventure théâtrale au c ur des Canaris !
Les lauréats de la 2e édition du festival des canarisJournalducameroun.com)/n
l’auteur vit et travaille toujours à Nantes où il est Président de l’association Passerelle Noire
Marcel Zang est né en 1954 au Cameroun. Un pays qu’il quitte à l’âge de neuf ans pour la France. Il ira à l’école et fera les Lettres. On le retrouve des années plu tard à Nantes où il publie des nouvelles dans des journaux, magazines et revues littéraires. Il est aussi auteur de pièces de théâtre. Son premier texte, La danse du Pharaon paraîtra dans le quotidien Libérations en 1981. Vingt ans plus tard, elle est devenue une pièce de théâtre. A l’apogée de sa vie, Marcel Zang est dramaturge, poète et nouvelliste. Et en parallèle, il devient formateur en publicité. Aujourd’hui, l’auteur vit et travaille toujours à Nantes où il est Président de l’association Passerelle Noire; Responsable du mouvement «La Marche des esclaves». Sa dernière publication: Pure vierge est publiée par les éditions Actes Sud-papiers depuis avril 2007.
Un auteur compositeur dramatique
Le prix SACD 2010 qu’il vient de remporter récompense des années de labeur alors que Marcel Zang n’espérait plus. Dans le quotidien Ouest-France il déclare à ce propos, cette marque de reconnaissance survient au moment même où je m’apprêtais à tourner définitivement la page du théâtre pour le roman, (.) Une inquiétante lassitude commençait à me gagner à n’avoir eu le bonheur d’assister jusqu’ici et depuis dix ans à une seule création professionnelle d’une de mes quatre pièces. elles sont publiées aux éditions Actes Sud Papiers. Il s’apprête à publier une cinquième uvre dramatique, Le Programme, chez ce même éditeur. Ce prix contribuera sans doute à faire connaître un auteur qu’on pourrait dire «maudit», commentent des critiques. Avec cette dernière pièce, Christophe Rouxel, du Théâtre Icare (Saint-Nazaire) avoue que lorsqu’il voulait monter Le Programme, il a fait le tour des salles de spectacle. Tout le monde lui a dit: Pas Marcel Zang.
Marcel Zang
Une levée de boucliers que l’auteur explique par le côté un peu bizarre qu’il a de voir et de faire du théâtre. Certains programmateurs le jugent à son caractère épidermique et ombrageux. A croire qu’il soit victime des réseaux, de son tempérament, de son écriture politiquement incorrecte? Quoi qu’il en soit, Marcel Zang ne reviendra pas sur sa décision: Pour continuer d’être un plaisir, le théâtre doit être mis en scène. Or, je n’ai vu mon uvre sur scène qu’une seule fois, quand la Comédie française a mis en espace «La danse du pharaon», en 2005. Mais je m’étais élevé contre le côté caricatural de cette mise en espace. Et la pièce n’a pas été donnée dans les théâtres francophones, comme prévu; justifie-t-il. Le prix de la SACD, l’on espère, va essayez de ramener des pièces du dramaturge Zang dans les théâtres. Je continuerai à suivre attentivement le destin de mes pièces, mais je retourne au roman. C’est ma décision, tranche-t-il.
La cérémonie officielle d’ouverture a eu lieu ce mardi 17 novembre au Djeuga Palace à Yaoundé
Les rideaux ont été levés ce mardi 17 novembre 2009 à Yaoundé sur la 17e édition des Rencontres Théâtrales Internationales du Cameroun (RETIC). Cette année, l’évènement se déroule sous le thème central, « La femme artiste de théâtre ». Un thème qui n’a pas été choisi au hasard ; Depuis 1996 en effet, le Comité d’organisation du festival a pris la décision de rendre un grand hommage à des personnes qui se sont distinguées par la créativité, la passion, le talent et le travail qu’elles déploient pour le rayonnement de l’art théâtral. C’est partant de là que l’édition de cette année rend hommage à sept doyennes du théâtre, les Camerounaises Were Were Liking, Rabiatou Njoya, Massan a Biroko et Anne Tanyi Tang, la Tchadienne Maryam Mayoumbila, la Grèce Lia Karavia et la Française Martine Quentric. Depuis la première édition le promoteur Ambroise MBIA, acteur et metteur en scène camerounais s’est fixé comme objectif de « promouvoir un théâtre de recherche inspiré des rites et coutumes de l’Afrique et d’instaurer un dialogue entre ces valeurs nouvelles et les techniques dramatiques conventionnelles ». Ainsi, les hommes et femmes de théâtre des quatre coins du monde se retrouvent le temps d’une semaine dans la capitale politique du Cameroun, l’occasion d’échanger sur divers sujets et problèmes auquel fait encore face le théâtre, tant camerounais, africain, qu’international.
Tout ceci passe par des représentations théâtrales, un colloque, un symposium, des tables rondes, des rencontres entre les artistes et les décideurs du monde du théâtre, des stages et des ateliers de formation dirigés par des experts internationaux, des expositions (livres, décors, costumes, affiches, photographies) et des projections vidéo et cinématographiques.
Programme des RETIC 2009
Depuis une semaine, se déroule au centre culturel Zingui à Yaoundé, un stage de régie technique son et lumière, animé par Francis Beïdi, le régisseur des Retic. Ce stage sera suivi dès ce mercredi 18 novembre par un stage/atelier de mise en scène dirigé par Were Were Liking à la Case des arts à Essos. Le 20 novembre à 15h, la princesse Rabiatou Njoya animera une table ronde sous le thème « L’art théâtral au féminin ».
Des représentations théâtrales sont également prévues, et devraient se dérouler dans les Centres culturels français de Yaoundé et Douala, et dans les alliances franco-camerounaise de Buéa et Dschang.
A noter qu’à la fin du festival, une Couronne d’Ebène (trophée des RECTIC) est décernée pour marquer le couronnement de la carrière d’un homme ou d’une femme de culture dans le domaine théâtral.
Les pièces de théâtres au programme des RETIC 2009
– Une vie de boy de Léopold Oyono par le théâtre Osumare (Benin) ;
– Brifata par la compagnie Koravy (Tchad) ;
– Chansons d’une immigrée par la compagnie Mami Rice (Etats-Unis) ;
– James Black par Valery Ndongo (Cameroun) ;
– Mélusine par la compagnie Martine Quentric (France) ;
– Cannibales de José Pliya par la Compagnie arts culturels Sahmen (Cameroun) ;
– Prison de Lia Karavia par la compagnie Diben (Cameroun) ;
– Ino Moxo par la compagnie Rafo Diaz (Pérou) ;
– Madame Magrano par la compagnie Musinga Drama (Cameroun).
Revaloriser les statuettes, masques et marionnettes africains, tel est le but de ce festival qui cette année est rendu à sa sixième édition. Masques et marionnettes, des objets au service des Hommes et par les Hommes, un ensemble de matériaux issus des us et coutumes, des pensées, rites, rituels, et autres traditions anciennes et modernes, qui viennent constituer le miroir de toute société à travers lequel tout homme, quelque soit son origine, viendra se reconnaître, se souvenir et prendre conscience de son existence.
Pendant une semaine, le public de Douala et autres professionnels d’arts dramatiques auront droit à des spectacles de masques et marionnettes, offerts par des troupes venus du Tchad, du Bénin, de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine, de la France et bien entendu du Cameroun. Les spectacles auront lieu dans dix sites choisis à travers toute la ville de Douala. Le programme affiche aussi des rencontres, échanges avec le public et des ateliers de formation. Pour les organisateurs, il s’agit là d’une nouvelle stratégie de communication, d’information et d’éducation des jeunes générations sur l’art des masques et des marionnettes, et de leur place dans notre culture.
La principale innovation de cette édition est une exposition de masques et de coffrets à proverbes qui symbolisent l’unification de tout un peuple autour d’une même racine ; l’exposition sera conduite par le maître Mwumbai Kalagai de la compagnie Crasa de Kinshasa. Les RIMAC sont en même temps un vibrant appel que les organisateurs lancent « à l’endroit de tous les hommes de culture, afin que ceux-ci opèrent un retour à la culture ancestrale pour une éventuelle actualisation ». De plus, cette semaine sera l’occasion de favoriser les échanges interculturels et favoriser l’innovation et la recherche permanente sur l’art de la marionnette à partir de notre environnement.
Programme des RIMAC 2009
Lundi 09/11/09 : Centre Culturel Français de Douala (CCF)
-15h : Conférence de presse
-19h : Spectacle Une aventure de guignol ; compagnie Les Zonzons (France).
Mardi 10/11/09 : CCF de Douala
-Spectacle La bas ; compagnie Reine d’Afrique (Bénin).
Mercredi 11/11/09 :
– Collège Ste Marthe, 09h : Spectacle Les aventures de Papout et Boitout ; compagnie Conni-Dzing (Cameroun).
– Ecole Maria Goretti, 09h : Spectacle de la compagnie Reine d’Afrique (Bénin).
– Maison des jeunes et des cultures (MJC), 10h : Rencontres et échanges.
– Ecole CEBEC de Bonadibong, 11h : spectacle de la compagnie Les Zonzons (France).
– CCF de Douala, 16h : Spectacle KAPL ; compagnie GJMAC (RCA).
Jeudi 12/11/09 : Esplanade de la paroisse Notre Dame des victoires.
-Spectacle Mond’idiotisation ; compagnie Théâtre des coulisses (Congo – pointe noire).
Vendredi 13/11/09 :
-Ecole St Kisito de Bépanda, 09h : Spectacle de la compagnie GJMAC (RCA).
-MJC, 10h : Rencontres et échanges
-CCF, 17h : Spectacle Traduit de Lobine ; compagnie Le Chao (Cameroun).
Samedi 14/11/09 :
-Ecole Notre Dame de Bonadibong, 10h : Spectacle La tortue et la jeune fille ; compagnie ATL (Cameroun)
-MJC, 10h : Rencontre et échanges (fin)
-Centre Culturel Camerounais, 15h : Spectacle Les aventures de Kulu ; Compagnie MMT (Tchad)
-CCF, 16h : projection de film sur les marionnettes Initiation, conte et légende + clôture du festival.
Le Cameroun est représenté à ce festival dans les domaines de la musique et du théâtre
Un projet de promotion pour l’Afrique
La ville de Caen dans la région de Normandie en France vivra ce vendredi 02 octobre, le lancement de la troisième édition du festival AFRIKALES. Une cérémonie d’ouverture qui se prolongera demain samedi, à Lisieux, toujours dans la région normande. AFRIKALES c’est l’ambition d’une association devenue très grande. C’est durant l’été 2003 que des élus de communes de l’agglomération de Caen, désireux de compléter leurs politiques de coopération décentralisée en direction de l’Afrique et de contribuer à l’éducation au développement, se lancent dans le projet d’organiser une manifestation culturelle africaine. L’association Horizons Solidaires devient un partenaire majeur du projet. Le festival parcourra à son habitude, de nombreuses localités.
Une initiative des élus Normands
Au mois de Mars 2004, l’association, « Créations Culturelles Africaines en Basse-Normandie », est créée pour impulser cette action. Elle est composée d’élus et de responsables d’associations de développement des départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne. En Avril 2004, le projet prend l’appellation « Les Afrikales ». En janvier 2005 plusieurs partenaires publics et privés soutiennent le projet et facilitent le lancement de la première édition du festival Les Afrikales. Une deuxième édition sera organisée deux ans après. Les objectifs principaux qui animent les organisateurs son triples: Susciter un autre regard sur l’Afrique, mettre en valeur le dynamisme culturel du continent en favorisant des échanges entre artistes et populations et enfin sensibiliser les participants et les visiteurs sur les actions de solidarité internationale.
Le Cameroun présent
Le Cameroun participe à ce rendez vous culturel par la présence d’une troupe de théâtre. L’association Rencontre de Développement présentera le spectacle de théâtre et de marionnettes » Meyong Meyeme » l’intrigue du spectacle est attrayante. Meyong Meyeme est un M’bomo Mvet (un joueur de mvet, cithares traditionnelle de l’Afrique Centrale) très réputé et aimé de toutes les femmes de son village. Mais Meyong tombe amoureux d’une Bekon, Eding et il doit braver la mort pour retrouver sa belle. Aidé par l’oiseau-génie, il devra traverser le fleuve Endama. La troupe se produira cinq fois dans autant de villes différentes, qui seront traversées par le festival.
Sur le plan musical, c’est Kristo Numpuby qui jouera au nom du Cameroun. Selon certains experts musicaux, ce qu’il y a d’intéressant dans la musique de Kristo Numpuby, c’est que l’on y retrouve plusieurs musiques: on peut l’entendre traditionnelle, blues, jazz, brésilienne ou méditerranéenne. C’est une musique africaine qui évoque d’autres sons. Au c ur de la musique de Kristo, l’Assiko, un rythme traditionnel de la région Bassa du Cameroun qui est exécuté à l’aide d’une guitare, de couverts et d’une bouteille vide pour la percussion. A l’instar du blues, l’Assiko est une manière de vivre le rythme. Son intervention dans le cadre du festival est prévue le Samedi 17 octobre à Granville, à 20h30 au Théâtre de l’Archipel, lors de l’escale des Afrikales dans la Manche.
Les Afrikales qui débutent ce jour seront l’occasion pour les visiteurs de mieux appréhender l’Afrique, à travers le panel d’activités prévues. Les évènements seront clôturés les 22, 23, et 24 octobre prochain à Hérouville. Au par avant il fera escale à Alençon et Granville.
Patricia Bakalack » Le CCF de Yaoundé était plein mais on a vendu seulement 30 billets »
A quelques heures de sa prestation au CCF de Douala, la « vipère folle » nous donne son état d’esprit.
On a là une femme qui n’a pas, ou presque pas de cheveux, c’est votre style à vous ou c’est pour des besoins de scène?
(Rires) C’est d’abord mon style à moi. J’aime être imprévisible. Je change tout le temps de tête. C’est la première fois que je me rase le crâne. Donc peut être d’ici cinq mois vous me verrez avec les rastas. Quand je suis venue de Paris j’avais beaucoup de cheveux et j’ai rasé parce que je voulais radicalement changer de style. En même temps ça sert aussi au spectacle mais ce n’était pas prévu.
Aujourd’hui vous êtes à l’affiche d’une pièce qui est votre première prestation sur les planches, comment vivez-vous cela?
Très bien ! Je suis assez impressionnée mais ça va. Je le vis très bien. Au départ je manquais énormément d’assurance mais au fur et à mesure que je travaille, le public accueille bien, les professionnels, les médias ont bien accueilli Re-Belle. Donc super ! Ça va.
Re-Belle ! Entre Re et Belle il y a un tiret qui naturellement suscite beaucoup d’interrogations. Ce tiret à quoi il renvoie?
Exactement ! Toute la pièce est contenue dans le titre. Re-Belle a pour thème principal les enfants soldats dans le monde. C’est l’histoire d’une adolescente soldat qui a vu ses parents tués sous ses yeux, qui a été enlevée de force, qui a vécu les viols, les violences et qui est traumatisée. Elle ne sait pas qui elle est, ni comment s’appelle, encore moins son âge. Alors il y a la petite fille qui sommeille en elle et comme on dit, on peut enlever le mal de quelqu’un mais on ne peut pas lui enlever le bien. La petite fille qui est en elle vient de temps en temps et lui dit « beh !! Ecoute tu n’es pas rebelle, c’est pas toi ça, redevient belle ! Tu es belle et pas rebelle, tu es une enfant et pas un soldat. Donc il y a un combat intérieur entre ces deux personnages : le rebelle qui est le soldat et la belle qui est la petite fille. Il va lui falloir choisir entre rester rebelle ou redevenir belle, donc voila ! Re pour rebelle, et belle. Re-devenir belle ».
Vous venez de le dire c’est l’histoire d’une enfant soldat qui est tiraillée entre sa vie violentée et sa mort. Mais au-delà quel est le message que la pièce véhicule?
Mais écoutez la chance qu’on a c’est qu’il n’y a pas de guerre au Cameroun et vivement que cela n’arrive pas. Mais malgré tout on ne peut pas rester indifférents à tout ce qui se passe autour de nous, dans le monde. C’est-à-dire même si on n’a pas les enfants soldats au Cameroun on a les enfants de la rue. S’il y a une guerre qui déclenche au Cameroun, les premières personnes à porter les armes ce sera les enfants de la rue. Utiliser les enfants comme des soldats c’est très crapuleux, mais n’empêche que ces dix dernières années on a retrouvé des enfants dans tous les conflits. Il y a plus de 300 000 enfants dans le monde, dont plus du tiers en Afrique. Alors on ne saurait croiser les bras ! Re-Belle en appelle à la conscience humaine, à la compassion aussi. Il n’y a pas la guerre chez nous mais intéressons nous quand même à tout ce qui se passe au Congo, au Burundi, ces pays qui ont connu et qui continu d’avoir des enfants soldats dans leur rangs.
On vous a connu comme actrice de cinéma et aujourd’hui comédienne. Quel rapport faites-vous personnellement entre la comédie et le cinéma?
Pour moi, passer du cinéma au théâtre c’est que j’ai acquis une certaine maturité. Je veux dire que entre mes débuts en 2004 et maintenant, j’ai grandi. Il y a quand même 5 ans et en même temps, je voulais faire autre chose. Je voulais faire autre chose qui me paraissait difficile. On disait « c’est une actrice de cinéma, ça ne vaut pas la peine » ! Même avant que je ne parte du Cameroun il y a deux ans, je voyais des metteurs en scène pour leur dire faites moi travailler. Emery (auteur et metteur en scène de la pièce) lui même ne voulais pas parce que pour lui je n’avait pas suffisamment de maturité pour faire du théâtre. Donc pour moi partir du cinéma pour le théâtre c’est d’abord me prouver à moi même que je peux faire autre chose. Il faut dire que les deux sont bien différents. Au cinéma on prend des fragments de scènes qu’on monte ; on peut tricher au cinéma mais pas au théâtre. J’ai une formation de monteuse et j’en ai fais les frais. Le théâtre demande plus de rigueur, plus de travail et de discipline. Ça je l’ai compris avec la création Re-Belle. Deux jours sans travailler au théâtre et cela se ressens dès que tu montes sur scène. Il faut aussi se remettre en question tout le temps. Et puis le théâtre se vit directement avec le public donc si tu pleures et que ton corps ne pleure pas, on voit juste tes larmes coulées, c’est un peu faux.
[b Au Cameroun il y a une image, quand on parle de théâtre les gens voient tout de suite le comique, ce qui fait rire et rien d’autre. Qu’en dites-vous?
C’est parce que le théâtre n’est pas encore encré dans les mentalités camerounaises et africaines en général. Le théâtre n’est pas vulgaire; Je crois que c’est même le terme qu’il faut employer. Les gens ne partent pas au théâtre comme s’ils allaient au cinéma. Ce qui fait que quand on parle de théâtre les gens voient juste les humoristes. Depuis que je suis arrivé tout le monde me dit tu fais du one man show, je dis non ! C’est un monologue. C’est bien différent. C’est une pièce d’art dramatique, très dramatique d’ailleurs, même si de temps en temps on a essayé d’alléger le texte. Je me rends même compte que c’est une élite de personnes qui va au théâtre. Ici au Cameroun j’ai fait mon spectacle au CCf de Yaoundé la salle qui a près de 300 places était plein, mais j’ai vendu 30 billets. Ma petite s ur n’a rien compris. Ma famille seule occupait près de 150 places mais ils n’avaient pas payé parce que j’ai fait des billets pour eux. L’autre partie était constituée au 2/3 des hommes de théâtre, des professionnels et des hommes de médias. Les 30 billets vendus c’était justement des personnes qui venaient découvrir. Vous voyez, sur 300 personnes, 30 viennent pour la première fois au théâtre. On se demande mais celle là elle fait quoi ? Jusqu’aujourd’hui ma famille me demande mais tu as passé six semaines à travailler pour faire 45 minutes sur la scène ? Et comme je produis la pièce aussi, tu as mis autant de sous pour monter 45 minutes ! Ils ne comprennent pas.
Est-ce que cette situation ne vous stresse pas par rapport à ce soir?
Non pas du tout ça ne me stresse pas ! Parce que sans vouloir me jeter les fleurs, je viens d’Europe et avec Re-Belle on a voulu faire les choses un peu comme je vois là-bas. Le problème c’est la communication. On ne communique pas assez. On doit sensibiliser les masses, les personnes civiles, et c’est ce que j’ai fait. Je me suis entourée de personnes qui maîtrisent leur métier de communicateur. Donc en même temps c’est notre faute. On ne communique pas suffisamment sur ce qu’on fait. En une seule représentation on parle Re-Belle partout. Je suis la première surprise, mais c’est ce que je voulais. Je vois comment ça marche ailleurs. Donc c’est aussi à nous artistes de sortir de notre « cocon » avec nos uvres. Il faudrait que comme les gens vont à un concert de musique, qu’ils aillent aussi au théâtre ; même si on ne danse pas, on retient beaucoup de choses.
Justement est-ce dans votre art vous avez l’impression d’être marginalisée par rapport à la musique par exemple?
Depuis que j’ai commencé ce métier je me sens marginalisée. D’abord par ma famille, même si aujourd’hui elle a compris que ce n’est pas un métier pour ceux qui n’ont pas fait beaucoup d’études ; bon c’est vrai que j’en ai pas beaucoup fais (éclats de rire). Quand on sait que tu fais du théâtre tout de suite on voit les rastas, la drogue, l’alcool, la cigarette, non ! Ni l’un ni l’autre. Donc oui pour l’instant on se sent marginalisé. Mais comme j’ai dis c’est aussi de notre faute on doit sortir pour rendre notre art vulgaire.
Patricia BakalackJournalducameroun.com)/n
Comment on vit grâce à cet art?
Pour l’instant je ne vis pas grâce au théâtre. Je fais comme tout immigré en France (elle y suit des études d’art dramatique), comme tout artiste qui se bat, qui se cherche. Les blancs aussi c’est pareil, mes camarades d’école. Ils ont un boulot, ils vont à l’école, ils courent après les castings, bref on se bat. C’est un métier qui demande énormément de patience, de persévérance et vraiment savoir ce qu’on veut, être audacieux, oser.
Là vous êtes devant votre scène de ce soir, qu’est ce que vous vous dites, quel est votre état d’esprit?
Tellement les professionnels et les hommes de médias ont venté mes talents à Yaoundé que je ressens une pression. Quand je suis arrivée à Douala j’ai été assez impressionnée par l’accueil qui m’a été réservé et c’est la pression qui monte je dis « ça passe ou ça casse ». Je vais donner le meilleur de moi, je n’ai pas le choix de toutes les façons. Je vais faire en sorte que les personnes qui m’ont fais confiance, qui ont cru en moi ne soient pas déçus.
Alors Patricia Bakalack a quel âge ?
26 ans.
Un dernier mot ?
Beh, Ce sera pour lejounalducameroun. C’est un site que j’ai découvert en ligne, et j’ai cru que vous étiez seulement à Paris, c’est génial que vous soyez partout et vous êtes le deuxième journaliste du site que j’ai en face de moi ; vous avez beaucoup parlé de la pièce et vraiment je vous remercie énormément pour votre soutien. J’espère que je ne vais pas vous décevoir. Je vais faire tout mon possible pour être à la hauteur de vos attentes et celles du public.
Interview de Martial Nguea du groupe Acor contemporain
Merci de répondre aux questions de JDC. Vous aller présenter au public camerounais une nouvelle pièce appelée Vipère folle. Présentez la pièce à nos internautes
On l’appelle vipère folle, c’est une enfant soldat, adolescente, qui a oublié son nom, son âge et son origine. Aujourd’hui, elle est blessée au cours d’un affrontement entre les factions rebelles et les forces gouvernementales fréquentes en Afrique. Dans ce meli-melo, elle se pose la question: doit-elle s’accrocher, essayer de continuer de vivre, ou inspirer une dernière fois? Elle, qui a vécu les affres de la guerre. Délogée tout d’abord de chez ses parents, tués devant elle; Capturée et emmenée de force, droguée, résignée à être violée et violentée par une armée d’hommes qui ne connaît d’autres langages que celui de la violence. Sa mémoire lui revient. Elle relate en silence sa courte et mouvementée vie mais surtout son désir ultime: redevenir BELLE, pas RE-BELLE.
La pièce est jouée par Patricia Bakalack
La pièce Re-Belle est un spectacle de théâtre joué sous la force de monologue. Elle est tirée d’un texte inédit écrit et mis en scène par Emery Noudjiep Tchemdjo, un jeune dramaturge camerounais, lauréat de plusieurs prix de mise en scène et nominé à la première édition du grand prix africain de littérature francophone, en décembre 2008. L’interprétation est faite par Patricia Bakalack, jeune comédienne camerounaise résidente en France. Habituée des plateaux de cinéma, par ce projet elle fait son véritable pas majeur au théâtre. Elle en assure d’ailleurs la production.
Le spectacle raconte le quotidien et la vie des enfants soldats. Pourquoi ce thème, qu’est-ce vous a inspiré ?
Dans plusieurs pays à travers l’Afrique, le phénomène des enfants de la rue, des enfants soldats devient une véritable question de conscience aussi bien pour les politiques que pour l’être humain en général. On a l’impression que les politiques de défenses des droits des enfants entretiennent une sorte de complicité avec les Etats et les milices incriminées. Les enfants sont abandonnés à leur propre sort. Une question revient constamment à l’esprit : Qui seront les parents de demain si on ne fait rien pour extirper ces milliers d’enfants dans les guerres et dans les rues? C’est en regardant à la télé les combats entre forces armées loyalistes et rebelles presque entièrement composées d’enfants soldats que nous sont venues, les questions qui ont accouchées de ce texte. En quoi ces enfants enlevés, drogués et forcés au combat, sont-ils réellement coupables dans ces guerres? Après recherches, la vérité nous est apparue, brutale et sèche. Ces enfants ne sont que des instruments emmenés contre leur gré à se battre pour les intérêts des multinationales dont ils ignorent les moindres enjeux. Il nous est alors paru important de le dire avec des paroles empruntées aux victimes extrêmes, les filles enfants soldats. Dans cette contribution au débat, il est question pour nous, à défaut de ne pouvoir faire changer cet état de choses, au moins de l’exorciser par des mots et le jeu.
L’affiche de « Re-belle »Journalducameroun.com)/n
Un mot sur la compagnie Acor contemporain
C’est une association culturelle professionnelle. Elle a été créée en 2005 à l’initiative des jeunes artistes comédiens, auteurs, metteurs en scène et autres techniciens de spectacle, camerounais, préoccupés par le développement et l’industrie de l’art. Ses principales activités sont consacrées à l’encadrement, la production, la création et la diffusion théâtrale. Grâce aux séries d’ateliers de formations, aux programmes de lectures de textes, aux productions théâtrales et aux spectacles d’envergure ayant fait l’objet de plusieurs tournées aussi au Cameroun, en Afrique et en Europe, avec quelques stages de formation au Canada, la compagnie théâtrale Acor contemporain s’impose peu à peu comme un levier du théâtre contemporain dans l’univers théâtral camerounais et africain. Ses récentes productions Black Neige et les Sept nègres, le temps d’une cigarette, le jeu de vengeance ont respectivement reçu les prix du meilleur texte et prix du meilleur spectacle au festival les scènes du théâtre francophone ; Elle collabore à plusieurs créations, tel le procès de l’oreille rouge mise en scène du metteur en scène d’origine Béninoise Kocou Yemadje qui a donné près d’une dizaine de représentation à la fois au Cameroun et au Benin au FITHEB. Le spectacle Re-Belle est l’un de ses projets majeurs de l’année 2009. Il déplace pour la circonstance une comédienne, inscrite au cours d’arts dramatiques au studio pygmalion de Paris pour donner de l’éclat à la production. La pièce, en création, est attendue dans 05 salles de spectacle à Yaoundé et Douala.
D’autres projets en cours?
Pour le moment, nous nous consacrons à cette production. Nous cherchons le moyen de le mettre dans un circuit de diffusion à l’international. Nous sollicitons certains théâtres en Europe et après il pourra rentrer dans les festivals pour un autre type de diffusion.
Patricia Bakalack assurre le monologue dans « Re-belle »Journalducameroun.com)/n
Les grandes premières se dérouleront au centre culturel français de Douala et Yaoundé
Le 04 Septembre 2009 aux centre culturel français de Yaoundé , le 11 Septembre 2009 à l’espace culturel Urban Village à Mimboman banlieue de Yaoundé et le 17 septembre 2009 au centre culturel français de Douala , la compagnie Acor contemporain une association culturelle professionnelle de jeunes artistes comédiens, auteurs, metteurs en scène et techniciens de spectacle camerounais présentera «Re-Belle».
«Re-belle» est une pièce de théâtre mettant en scène « vipère folle » une adolescente enfant soldat qu’incarne Patricia Bakalack , une jeune comédienne du cinéma camerounais et de la télévision française.
«Vipère folle» a vécu beaucoup d’atrocités. D’abord le meurtre de ses parents auquel elle a assisté, ensuite sa capture. Mais aussi et surtout la violence. Pendant son enrôlement de force dans les troupes rebelles, elle est droguée, violée et violentée par une armée d’hommes qui ne connaît d’autre langage que celui de la violence. L’héroïne de « Re-belle » a tout oublié de son passé même son nom.
C’est alors qu’elle est blessée lors d’un affrontement entre les factions rebelles et les forces armées loyalistes en Afrique. elle plonge ensuite dans un rêve: celui de la mort. Dans lequel elle se demande si elle doit continuer de se battre pour survivre? Dans ce songe la mémoire lui revient . Elle raconte alors en silence sa vie courte et mouvementée mais aussi son désir ultime de redevenir «Belle» et non plus une «Re-belle».
Pour la somme de 1000 Fcfa on pourra assister à ce monologue théâtrale de 55 minutes de durée. Il se déroule entre la vie et la mort de l’héroïne dans un décor mêlant l’ambiance aérienne et la danse contemporaine. Il s’agit d’une pièce écrite et mise en scène par Emery Noudjiep Tchemdjo, le lauréat du grand prix et du prix de la mise en scène au festival les scènes du théâtre francophone 2009 avec «Black Neige et les Sept nègres» l’autre spectacle de la compagnie Acor contemporain .
Certes il s’agit selon la compagnie d’un projet majeur. Il n’est cependant pas le premier. Les autres récentes productions de cette association culturelle étant «le temps d’une cigarette», «le jeu de vengeance» et «Black neige et les Sept nègres» . Ces productions ayant respectivement remporté, le prix du meilleur texte et le prix du meilleur spectacle au festival les scènes du théâtre francophone.
En prélude aux grandes premières, il s’est tenue le 29 Août dernier à l’espace Zingui une représentation dudit spectacle en présence de professionnels du théâtre, metteur en scène, dramaturge, Comédien, diffuseurs mais surtout de la presse. Cette représentation était une occasion de découvrir et d’apprécier d’un il critique cette pièce théâtrale avant les grandes représentations des 04 et 17 Septembre 2009 dans les centres culturels de Douala et de Yaoundé et celle du 11 Septembre à l’espace culturel Urban village.
60 troupes de théâtre scolaire des villes du Cameroun sont réunis actuellement à Douala dans le cadre du festival de théâtre scolaire
La maison des jeunes et des cultures (MJC) de New Bell à Douala II organise depuis lundi dernier et ce jusqu’au 09 février prochain, le 12éme festival de théâtre scolaire et amateur baptisé: théâtralement vôtre. Pour cette édition, la MJC innove et se veut être un festival populaire et populeux en triplant le nombre de troupes en compétition. Celui-ci passe en effet, de 20 à 60 troupes de théâtre. Les jeunes comédiens viennent des établissements scolaires des villes de Douala, Yaoundé et Mbalmayo.
La nouvelle dimension que le comité d’organisation veut donner au festival d’une part, et permettre à un large public de mieux comprendre le langage et les codes de l’art théâtral pratiqués par les élèves et les amateurs d’autre part.
Didier Nyoumi, directeur du festival
Ateliers de formation dirigés par l’icône du théâtre camerounais M. Etoundi Zeyang, conférences – débats, constituent les temps forts de cet évènement. Ajouté à l’utile, l’agréable avec notamment les prestations des troupes théâtrales des collèges Pozam, Evangélique de New Bell, Eyengué Nkongo, du Lycée d’Akwa, Intac, et les compagnies de théâtre amateur telles le CHAOS, la troupe de l’IFA de Mbalmayo. Très attendue, la conférence de vendredi sur une thématique qui fait couler beaucoup de salives au sein du milieu culturel: « la problématique de la répartition du droit d’auteur et du droit voisin : le cas de Douala. »
« Dans le théâtre, l’on corrige les m urs en riant » disait Molière. Dans un contexte où les valeurs culturelles ont tendance à reculer face au « America way of live », dans un contexte où il devient urgent de protéger également mère nature, il est question de faire du théâtre non seulement un outil de communication, un moyen d’expression de la jeunesse camerounaise, mais aussi un moyen de sensibilisation sur l’importance de la préservation de l’environnement. D’où le thème choisi cette année par la MJC, « citoyenneté et environnement : jeunes agissons pour un environnement sain ». Didier Nyoumi explique : « nous pensons que la citoyenneté et l’environnement sont des thèmes forts sur lesquels les jeunes devraient se focaliser s’ils veulent développer ce pays. Citoyenneté par ce que celui qui aime son pays participe à son développement de différentes manières. L’environnement par ce que nous pensons que c’est le défi fort du prochain millénaire et ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui doivent pouvoir préserver cet environnement s’ils veulent que le monde continu d’avancer de façon sereine ». La maison des jeunes et des cultures se fixe donc plusieurs missions au cours de ce festival
Premièrement, former les jeunes, deuxième mission, faire en sorte que tous ceux qui seront primés cette année continuent leur formation après « théâtralement vôtre. » C’est pour ça qu’on a fait appel aux jeunes de Yaoundé et de Mbalmayo pour qu’ils viennent communier avec ceux de Douala dans cet évènement culturel.
Didier Nyoumi, directeur du festival
A la fin de ce festival, les 6 troupes victorieuses soit 3 par catégorie, vont s’adjuger les tréteaux (trophées) d’or, d’argent et de bronze. Plusieurs distinctions et reconnaissance seront également remises par le ministère de la culture et autres partenaires, soucieux de l’essor du théâtre, art généralement relégué en seconde zone.
Crée en 1995 à la maison des jeunes et des cultures, le festival «Théâtralement vôtre» a contribué au rayonnement du théâtre en milieu jeune dans la cité économique. Près de 250 troupes (en moyenne 25 troupes par édition), ont porté haut les couleurs des lycées et collèges et groupes artistiques, en prestant par exemple sur les planches du festival à la MJC, du centre culturel camerounais et français en passant par le foyer protestant. Les objectifs du festival sont multiples : promouvoir et vulgariser la culture en général et le théâtre en particulier, réconcilier le théâtre avec son milieu naturel qu’est l’école, développer une véritable culture de la pratique du théâtre en milieu scolaire et extra scolaire. Il est aussi question de former les encadreurs des troupes scolaires et amateurs, détecter les jeunes talents, bref, faire du théâtre un outil de communication et un moyen d’expression pour la jeunesse.
Longtemps abandonné et boudé par le public, cette maison de la culture est en réfection depuis un mois. Dans le but de retrouver son aura d’antan.
C’est depuis le mois de Décembre 2008 que les travaux de réfection du centre culturel camerounais (Ccc) ont été lancés. Ce jeudi matin, le décor a visiblement changé : une nouvelle couche de peinture sur les murs de la façade principale, des bureaux et des toilettes montrent aux visiteurs que les choses sont en train de changer dans ce lieu. Dans certains bureaux, quelques employés rangent leurs effets dans le coin pour permettre aux ouvriers de mieux travailler. Dans les toilettes, les sanitaires ont changé, les installations d’eau et de courant électrique sont aussi en réfection. Au niveau de la salle des spectacles, les vieux rideaux habituels ont disparu. Le podium et les installations de climatisation sont aussi installés. A l’extérieur, quelques personnes discutent à propos des travaux. Trois comédiennes sont quant à elles assises dans la salle « tuant » visiblement le temps. En effet, depuis le début des travaux, tout le personnel est en congé. Il s’agit des membres du Ballet national, du Théâtre national et de l’Ensemble national.
Assis dans son bureau où l’odeur de la nouvelle couche de peinture est encore forte, le régisseur du Ccc, monsieur Bogné nous accueille d’un air timide. Mais, le reporter finit par trouver en cet homme d’une quarantaine d’années, une sympathie artistique. A c ur ouvert, le maître des lieux parle du centre, de ses difficultés, ses capacités et ses ambitions. On apprendra alors que depuis trois ans, le Ccc fonctionne sans budget, que les artistes sont abandonnés à eux-mêmes et se débrouillent autant que faire se peut. On n’y retrouve aucun agent d’entretien et seul, un veilleur y est en service. Les bureaux mal équipés et peu éclairés reflètent l’image d’une structure aux abois. Pour le régisseur, c’est cette image négative du Ccc qui fait bouder le public, les mécènes et hommes de culture. Plusieurs spectacles de haute facture se tiennent au Centre culturel français ou dans les salles de cinéma. Pourtant, le Ccc qui fait partie du patrimoine national a une salle de spectacle d’une capacité de 200 places assises. Un espace qui, viabilisé, peut rehausser l’image culturelle du pays.
La vue principale du centre culturel camerounaisJournalducameroun.com)/n
La réfection actuelle du Ccc est une initiative de la ministre de la culture Ama Tutu Muna « qui est arrivée ici et a constaté que le centre était presque mort » avance le régisseur. Pour lui, les responsables du ministère de la culture ne font aucun effort pour viabiliser ce centre parce qu’ils sont tous des fonctionnaires et ne peuvent pas comprendre les problèmes des artistes. M. Bogné estime que le Ccc valorise pourtant l’image du Cameroun à l’extérieur. Il prend l’exemple du Ballet national qui rentre d’une tournée en Chine et au Ghana. Toutes ces structures du Ccc font des recherches dans le domaine des arts et de la culture au Cameroun et hors des frontières nationales. Certains grands noms de la musique camerounaise travaillent ici, dans le but d’encadrer et de soutenir les jeunes artistes. C’est le cas de Anne Marie Nzié.
Il faut dire que le bâtiment qui abrite le Ccc date de l’époque coloniale. C’est dans ce bâtiment que se trouvait au départ le siège du centre linguistique et ce n’est qu’à partir de 1960 qu’il sera transformé en centre culturel camerounais. Depuis, dans cet espace se sont produites de grandes voix de la musique et du théâtre. Oncle Otsama, Essindi Mindja, Jean Miché Kankan n’y sont pas inconnus. Aujourd’hui, seuls quelques jeunes artistes continuent à y prester, parfois devant un maigre public.
Le personnel du Ccc actuellement en congé est aussi confronté au problème des salaires. « Nous avons des problèmes de salaires comme partout ailleurs. Le personnel médical a repris le travail aujourd’hui après une grève vous le savez » nous lance le régisseur. Mais, la joie de tous est d’avoir entamé l’année avec ces travaux qui montrent que le ministère de la culture est sensible à la misère qui bat son plein au Ccc. Un centre qui aura longtemps souffert d’un manque de communication et même d’action de marketing à l’occasion de grands événements culturels organisés au Cameroun. Même si l’Etat envisage la création, dans le futur, d’un Théâtre national pour redorer le blason de ce secteur, il importe d’abord de refaire la santé du Ccc, faire de ce lieu un espace populaire et ouvert à toute sorte de spectacles. Y organiser régulièrement des activités culturelles et nouer des partenariats avec d’autres structures. Le ministère de la culture pourrait y organiser des conférences, ateliers, tables rondes.
Le Ccc aurait pu être le lieu principal de la célébration des 50 ans de carrière du doyen Manu Dibango et des 60 ans de carrière de Anne Marie Nzié. Des événements placés sous le haut parrainage du chef de l’Etat Paul Biya. La salle des spectacles du Ccc pourrait être utilisée pour la projection des films, courts et longs métrages, camerounais et africains. « Des actions qui, bien menées par les hommes de culture eux-mêmes, pourraient effacer au Ccc, l’image de parent pauvre de la culture camerounaise ».
La salle des spectacles du centre culturel camerounais
Ce qui doit être un lieu de rencontre et d’échange par excellence brille plutôt par sa vétusté et son manque de logistique appropriée
Le toit coule et il n’y a pas assez d’espace pour que tout le groupe s’entraîne normalement . C’est du moins ce que confie une jeune artiste du ballet national à propos du centre culturel camerounais (Ccc) ou le ballet et les autres groupes de l’ensemble national s’exercent à leurs arts.
Une conversion difficile
A l’origine, le centre culturel camerounais situé à quelques pas de la maison du combattant de Yaoundé, n’est pas destiné à un usage culturel (Si oui, à celui de la répression). De fait, il s’agit d’une ancienne maison de détention dans laquelle « rebelles » et autres « subversifs » étaient incarcérés. Question de « s’assagir » en méditant sur leur sort dans le sous-sol « paisible » du bâtiment. La roue de l’histoire tourne et nombre de ces « bandits » d’alors deviennent des « héros nationalistes ». A son tour, la vielle baraque qui les confinait connait une conversion. L’ancienne prison devient un centre culturel. On n’aurait pu en faire un musée ou autre chose question de montrer aux camerounais comment fonctionnait leur pays. C’est parce qu’on ne prend pas la culture au sérieux dans ce pays (Cameroun) s’indigne un étudiant, adepte des arts. En réalité, le centre culturel camerounais ne paye pas de mine. L’on observe quelques personnes assises sur des bancs ou qui déambulent. Pourtant, de l’extérieur, la petite clôture autour de la bâtisse et la façade avant aux allures de modeste palais peut laisser croire à un intérieur aux décorations culturelles attrayantes et à une ambiance conviviale. C’est tout le contraire. L’espoir se dissout brutalement lorsqu’on plonge dans les ténèbres de la grande salle de spectacle. Un podium en planches poussiéreux, qui ne rassure pas quant à sa stabilité. Des sièges donc le cuir noir accompagne plutôt bien l’enthousiasme depuis longtemps émoussé des artistes du théâtre national. Ces derniers, comme les autres artistes de l’ensemble national du Cameroun, se retrouvent pourtant chaque jour dans ce lieu. Une arrière-cour abrite, dans une pièce, l’orchestre national. Sur le sol de la salle d’orchestre, un tapis que nul ne s’embarrasse plus de piétiner avec des chaussures boueuses ou poussiéreuses. Le split au mur rappelle qu’à une époque ce studio était climatisé comme le sont tous les studios de musique digne de ce nom. « Si on ferme la porte, il fera trop chaud. Mais, on ne peut pas aussi vraiment être concentré avec les bruits venant de l’extérieur » confie un saxophoniste et chanteur de l’orchestre.
Tentative de restauration
Pourtant, dans les années 1990, le Centre culturel camerounais a connu des réfections. Rien n’y a fait. Le lieu reste lugubre avec des pièces, à usages de bureaux ou autres présentant l’aspect d’un site abandonné et non nettoyé depuis très longtemps. Le Ccc ne dispose pas d’une logistique viable permettant aux divers courants artistiques de s’exprimer. C’est à l’image de la culture de notre pays (Cameroun) déduit un critique d’art excédé. Il se laisse dire que : la culture ne dit rien aux autorités. Elles font semblant de l’aimer juste pour en tirer profit, et s’enrichir au détriment des artistes et de la culture elle-même.
Le Cameroun ne dispose pas d’une maison de la culture véritablement conçue à cette fin et capable d’accueillir des événements majeurs. Quelques centres culturels étrangers et autres lieux de fortune relayent, tant bien que mal, cette carence.