Cameroun-admission au concours de l’Enam: encore des couacs!

Dans un communiqué, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative indique que des incohérences ont été enregistrées sur la liste d’admission au concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature session 2019-2020.

«Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra)porte à la connaissance du public que des incohérences ont été enregistrées dans certains arrêtés portant publication des résultats d’admission aux concours d’entrée à titre de l’année académique 2029-2020, faisant apparaître sur les listes d’attente les noms de certains candidats définitivement admis», peut-on lire sur un communiqué de presse du Minfopra.

Selon la note signée le 08 septembre par Joseph Le, après vérifications faites, il a été établi que les noms des candidats définitivement admis et figurant également sur les listes d’attente relèvent d’une «malencontreuse erreur matérielle.»

Il indique par ailleurs qu’un arrêté modificatif a été pris ce même jour (08 septembre) en vue de clarifier les choses.

En rappel, sur la liste de résultats d’admission à l’Enam session 2019-2020, des mêmes noms étaient présents dans la case des admissions définitives et également dans celui de la liste d’attente. Des incongruités qui ont tout de suite soulevé des vives critiques dans l’opinion publique. Bon nombre y voyait d’ailleurs la résultante des tripatouillages et du système de parrainage généralement attribués à cette école.

Ce n’est pas la première que les résultats d’admission à ce concours font jaser. On se souvient qu’en 2017, la publication des résultats avaient fait l’objet d’un jeu de ping-pong entre l’ancien directeur général de l’Enam, Linus Mendjana et le ministre de Fonction publique d’alors, Michel Ange Angouing. Les premiers résultats publiés par le Dg vont être annulés par le ministre, qui quelques jours plus tard va en publier une nouvelle avec 452 noms en plus.

Communiqué du Sdf au sujet des tripatouillages à l’Iric: nivellement par le bas et triomphe de la médiocrité

Par Jean Takougang, Ministre Shadow Cabinet de l’Education et de la Formation

Le Sdf a appris avec stupéfaction le scandale de tripatouillage des résultats du concours d’entrée au Master, section diplomatie à l’Iric de Yaoundé. Cet évènement, on peut s’en convaincre, n’est que la partie visible de l’iceberg des pratiques mafieuses et odieuses qui ont cours dans tous les simulacres de concours et de pseudo-recrutements qui sont organisés dans ce pays depuis quelques décennies et dont le but réel n’est pas de choisir les meilleurs pour bâtir notre pays, mais de mettre à l’étrier les pieds de la progéniture de l’oligarchie au pouvoir en vue de plomber l’alternance et de former des dynasties administratives familiales et hégémoniques qui vont encore confisquer le Cameroun et ses richesses pendant des décennies encore.

Figurez-vous que si deux listes, on ne sait comment, n’avaient pas été publiées l’une à la suite de l’autre et dans des délais assez courts, le pot aux roses n’aurait pas été découvert et ils auraient accompli le crime parfait comme ils l’ont presque toujours réussi jusqu’à présent. Car si déjà pour un concours qui laisse des traces indélébiles la manipulation peut être aussi grossière, il y a tout lieu de nous demander si les recrutements des 25 000 et autres chiffres faramineux et irréalistes qu’on annonce de temps en temps à grands renforts de publicité profitent réellement à toute la jeunesse camerounaise et non pas encore et toujours à toutes ces dynasties familiales toujours plus que cupides. Le Sdf rappelle que le Cameroun appartient à tous les Camerounais dans les mêmes proportions et interdit à un petit groupe d’usurpateurs dévergondés de morceler le titre foncier de notre patrimoine national au bénéfice exclusif de leurs familles, de leurs affidés et de leurs commensaux.

C’est une situation qui est inacceptable, intolérable et qui ne peut plus longtemps durer car de telles pratiques criminelles consacrent le triomphe de la médiocrité et du nivellement par le bas des ressources humaines qui doivent conduire notre pays vers le développement et la prospérité. On comprend pourquoi depuis les décennies nous pataugeons dans la vase de la corruption et des passe-droits multiformes et ne pouvons ainsi espérer atteindre les sommets.

Le Sdf, dont la vision est essentiellement construite sur l’égalité des chances, se sent blessé au tréfonds de ses convictions, condamne avec la dernière énergie ces pratiques impudiques et immorales et exige:
.Que les candidats lésés soient sans délais rétablis dans leurs droits ;
.qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise en place lors de la session de mars pour établir les responsabilités et que les coupables soient sévèrement punis ;
.qu’une réflexion commune soit menée pour trouver des méthodes applicables lors de tous les concours en vue d’empêcher que de tels dérapages se reproduisent.

Au cas où rien n’est fait dans des délais raisonnables, le Sdf n’hésitera pas à se constituer partie civile pour défendre les candidats lésés devant les juridictions compétentes.

Fait à Yaoundé, le 04 avril 2015


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