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Cameroun-santé : 800 jeunes recrutés pour sensibiliser contre le VIH/Sida et les drogues
La cérémonie de lancement de la 21ème campagne « Vacances sans Sida » a eu lieu le 02 août 2023.
La caravane ainsi lancée va permettre de mettre bien de jeunes à l’abris de ces fléaux, car les vacances c’est bien, mais les vacances sans SIDA c’est encore mieux.
Selon les rapports des Synergies Africaines dont les activités ont contribué à faire baisser la prévalence ces 20 dernières années au Cameroun, passant de 5,5% à 2,7%, le travail à faire reste important, précisément en milieu jeune car 31% des personnes malades appartiennent à la tranche d’âge de 15 à 24 ans. Par ailleurs, les jeunes de 14-24 ans sont les principales victimes de la Pandémie. 6 nouvelles infections sur 10 sont enregistrées chez les jeunes et les filles sont 9 fois plus touchées que les garçons.
Dans leurs interventions, les deux portes paroles des 130 Pairs éducateurs présents ont tenu à remercier le Président de la République et la Première Dame pour leur attention à l’endroit de la jeunesse. Aussi, ils ont réitéré leur engagement à sensibiliser, éduquer et diffuser des messages de sensibilisation à travers des réseaux sociaux sur les méfaits des drogues en milieu jeunes.
La présentation technique de la campagne va permettre d’apprendre que les jeunes Pairs éducateurs, « Combattants de Madame Chantal Biya », sont recrutés, formés et déployés dans les 10 Régions. Pour l’édition 2023 placée sous le thème : « Les drogues tuent et nous exposent au VihSida », l’objectif est de recruter 800 jeunes Pairs éducateurs.
Sur le terrain, en plus d’informer, éduquer et sensibiliser les jeunes, les Pairs éducateurs ont pour rôle d’encourager au dépistage volontaire et au retrait des résultats, de renseigner et orienter les personnes séropositives, de sensibiliser contre la consommation des drogues.
En mémoire, les problèmes fondamentaux causés par les drogues sont : l’insécurité, le frein à l’économie, la menace pour la paix, le problème de santé publique.
Traitement préventif de la tuberculose : la nécessité d’avoir le choix
Avant l’arrivée de la COVID-19, les deux maladies infectieuses les plus meurtrières étaient le VIH et la tuberculose. Même si le VIH reste tenace, avec 1,5 million de personnes infectées chaque année, les épidémiologistes soulignent que la disponibilité de nombreuses options de prévention est l’une des principales raisons de la diminution du nombre de cas.
Cameroun : les Etats-Unis ont injecté 588 millions de F en 3 ans à l’hôpital Laquintinie
La somme est repartie dans le renforcement des services de prévention, de soins et de traitement pour toutes les personnes vivant avec le VIH, y compris les enfants, les adolescents, les adultes et les populations clés et vulnérables de l’hôpital.
Hier 12 avril 2022, l’Ambassadeur Christopher J. Lamora a visité l’hôpital Laquintinie de Douala, en compagnie de la Directrice Pays du Centre américain pour le Contrôle et la prévention des maladies (CDC), Dr. Emily Kainne Dokubo.
En partenariat avec le ministère camerounais de la Santé Publique, le CDC fournit des soins et des services de prise en charge par l’intermédiaire des partenaires de mise en œuvre dans 308 formations sanitaires réparties dans les 10 régions du pays.
Par le biais du financement du Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le SIDA (PEPFAR) des États-Unis, le CDC soutient les services cliniques et de laboratoires de l’hôpital Laquintinie depuis 2009.
« Au cours des trois dernières années, le CDC a investi plus de $975 000 (588 millions de FCFA) pour renforcer les services de prévention, de soins et de traitement pour toutes les personnes vivant avec le VIH, y compris les enfants, les adolescents, les adultes et les populations clés et vulnérables de l’hôpital », indique l’Ambassade.
Cameroun : plus de 16 000 enfants sous antirétroviraux grâce aux USA
C’est grâce au Plan d’urgence du président des USA pour la lutte contre le SIDA (PEPFAR).
Depuis 2013, le Plan d’urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le Sida soutient les efforts du Cameroun. Le PEPFAR offre une subvention annuelle de 51,4 milliards de francs CFA pour la lutte contre le VIH Sida. Dans ce soutien financier, les femmes enceintes et les enfants bénéficient de 3,4 milliards de francs Cfa. En huit ans, ce sont au moins 289 milliards de francs CFA que les USA investissent au Cameroun dans cette lutte. Pour l’année 2021, le plan de Joe Biden permet de faciliter l’accès aux antirétroviraux à plus de 16 000 enfants au Cameroun. Ces données sont contenues dans un communiqué de presse signée de l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun.
La représentation diplomatique accorde un point d’honneur a la maladie chez les enfants. « Ensemble, protégeons et améliorons les soins fournis à nos enfants et adolescents », préconise-t-elle.
Le soutien des USA à la lutte contre le Sida s’étend au plan mondial. Depuis 2003, le PEPFAR soutient avoir sauvé 20 millions de personnes et prévenu des milliers d’infections au VIH.
Cette année, le thème mondial « Mettre fin à l’épidémie de VIH : assurer un accès équitable, faire compter chaque voix ».
Lyon : le monde en quête de 14 milliards de dollars pour lutter contre des pandémies
Le sommet du Fonds mondial de lutte contre le paludisme, le VIH et la tuberculose qui s’ouvre ce jour est un cadre de collecte des sous nécessaires à la cause.
La sixième conférence sur la restitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le paludisme, le VIH et la tuberculose s’ouvre ce mercredi à Lyon, en France.
Ces assises ont pour finalité le financement des recherches visant à éradiquer ces pandémies. 14 milliards de dollars (8361, 220 milliards de Francs CFA) devraient être mobilisés au terme des travaux le 10 octobre. Soit près de 2 milliards de dollars de plus qu’à la conférence de 2016.
Un parterre de chefs d’Etats africains prend part au sommet de Lyon. Bailleurs de fonds, chercheurs et experts y sont également attendus.
Le président camerounais Paul Biya est arrivé en France mardi, dans le but d’assister au Conclave de Lyon. Le pays est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre ces maladies. Les résultats en sont positifs. Le taux de prévalence du VIH-Sida y est de moins en moins élevé. En 2018, les statistiques nationales affichaient un pourcentage de 3, 4% contre 3,9% en 2016 et 4,3% en 2011. Le nombre de décès liés au Sida est passé de 22 000 en 2010 à 18 000 en 2018, soit une baisse de 19 %.
S’agissant du paludisme, il reste la première cause de mortalité au Cameroun même si de faibles avancées sont enregistrées du fait de la mise à la disposition des populations de moustiquaires imprégnées, entre autres actes. Cette maladie vectorielle reste très répandue en Afrique, première consommatrice des fonds mondiaux de lutte contre les pandémies. Elle cause officiellement 90% des décès enregistrés sur le continent.
L’Elysée encourage d’ores et déjà une forte mobilisation des principaux donateurs. Il encourage par ailleurs les Etats africains à renforcer les investissements dans leurs systèmes de santé internes.
Cameroun : des chercheurs révolutionnent la prise en charge du VIH
Rendus à une époque où les antirétroviraux se heurtent de plus en plus à une résistance du virus chez les personnes vivant avec le VIH, une équipe de chercheurs camerounais encadrée par l’Anrs et de l’Unitaid, vient de parvenir à des conclusions porteuses d’espoir. Celles ci permettront d’améliorer le traitement antirétroviral mais aussi, d’offrir une meilleure qualité de vie aux millions de personnes séropositives que compte l’Afrique.
La bonne nouvelle vient de Yaoundé. C’est au coeur de la capitale politique du Cameroun que l’étude Namsal (New Antiretroviral and Monitoring Stratégies in HIV-infected Adults in Low-Income Countries) menée par un groupe de médecins camerounais et co-financée par l’Anrs et l’Unitaid a été menée.
Cette étude avait pour objectif de comparer l’efficacité du Dolutégravir (DTG) à celle de l’Efavirenz, deux molécules utilisées dans le traitement de première intention chez les personnes séropositives. Elle a permis d’aboutir à la conclusion selon laquelle le traitement de première intention à base du Dolutégravir est une bonne alternative à celui à base de l’efavirenz pour les pays en voie de développement.
Le Dolutégravir, une molécule salutaire pour les pays du Sud
Avant l’étude Namsal, il n’existait jusqu’alors aucun travail scientifique comparant directement l’action du Dolutégravir à celle de l’Efavirenz dans le contexte délicat des pays à ressources limitées comme ceux des situés au Sud du Sahara.
L’étude réalisée auprès de 600 patients volontaires à Yaoundé a démontré la non infériorité du traitement à base du Dolutégravir par rapport à celui à base de l’Efavirinz. Toutefois, les recommandations qui en découlent surclassent de loin le Dolutegravir qui s’avère être une meilleure alternative à l’Efavirinz dans le contexte du traitement des personnes vivant avec le VIH dans les pays pauvres comme c’est la cas du Cameroun.
D’un point de vue clinique, il s’est avéré que le DTG présente une meilleure réponse dans le traitement. Dans le contexte de l’étude, les participants ont montré une tolérance similaire aux deux traitements même si des effets indésirables comme la prise de poids des patients ont été observés chez les patients traités au DTG. C’est d’ailleurs en partie à cause de ces effets que l’étude sera prolongée en 2021 afin de permettre aux cliniciens de mieux contrôler les effets indésirables.
Les conditions de réalisation de l’étude
L’étude en elle même a démarré en juillet 2016. Elle a été menée dans trois hôpitaux de Yaoundé que sont l’hôpital central, l’hôpital militaire, et l’hôpital de district de la Cité-verte. Promue par l’Anrs Cameroun, l’étude a été dirigée par une équipe de médecins camerounais supervisée par le Dr Charles Kouanfack de la faculté de médecine de Dschang et le professeur Eric Delaporte, virologue à l’Université de Montpellier et coordinateur Nord de l’ANRS.
Les participants à l’étude ont été classés en deux catégories. D’un côté se trouvaient des patients suivant un traitement à base de Dolutégravir ( participants DTG) et d’un autre côté se trouvaient des patients sous un traitement à base de l’Efavirenz (participants EFV 400). Après 48 semaines de traitement, 74,5% des participants DTG et 69% des participants EFV 400 présentaient une charge virale VIH plasmatique inférieure à 50 copies virales par millilitre de sang prélevé..
Il est à préciser que la charge virale VIH plasmatique correspond au nombre de copies d’un virus dans un volume de fluide donné.
Le rapport qualité prix
Il est important de souligner que dans ses dernières recommandations, en 2018, l’OMS préconisait déjà un traitement de première intention pour l’infection par le VIH à base de DTG comme alternative d’un traitement à base de l’Efavirenz 400.
L’étude Namsal a permis de démontrer que le protocole à base de DTG est adéquat pour les pays à faible revenus car il coûte moins cher que celui à base de l’EFV et a une meilleure réponse dans le traitement. En effet le DTG est un antirétroviral à haute barrière génétique et donc très efficace pour les virus les plus résistants. Il permet aussi à un patient de rester le plus longtemps possible sur une ligne de traitement.
Rappelons que les patients atteints du VIH sida selon leur niveau d’infection ( nombre de virus présents dans le sang) sont admis sous traitement via des lignes thérapeutiques distinctes.
Au Cameroun, les patients sont classés dans trois différents schémas thérapeutiques (lignes de traitement). De la première pour les moins infectés à la troisième pour les personnes qui présentent une très grande quantité de virus pour une petite quantité de sang prélevé. Durant la phase de traitement, au fur et à mesure que les patients prennent leur médicaments, plus le virus à son niveau mute et au bout d’un certain moment devient résistant au traitement. Quand le virus n’est plus sensible au médicament, le patient est admis à une autre ligne de traitement. Or le DTG dont l’efficacité a été prouvée s’avère très efficace dans ce sens qu’il permet au patient qui suit bien son traitement de rester en première ligne le plus longtemps possible. En d’autres termes, les principes actifs du DTG sont si forts que le VIH ne parvient pas à s’adapter ou encore à muter en leur présence.
Petit bémol…
Cependant, par mesure de prudence, le traitement au Dolutégravir reste déconseillé aux femmes enceintes. En effet, une étude réalisée au Botswana a montré un risque potentiel accru de malformation foetal chez les femmes qui ont pris du dolutégravir au début de leur grossesse. Le traitement au DTG jusqu’alors sera préconisé aux personnes séropositives naïves de traitement antirétroviral, les femmes sous contraception, les femmes ménopausées et les patients à charge virale indétectable.
Des économies pour les Etats qui subventionnent le traitement
Du fait des ressources économiques limitées, l’Afrique au sud du Sahara, se démarque par une progression alarmante du nombre de patients en échec thérapeutique. Eric Delaporte, professeur de maladies infectieuses à l’université de Montpellier, et grande figure contemporaine dans la lutte contre le VIH reconnaît que « dans les pays riches, où les patients bénéficient d’un suivi individualisé et de schémas thérapeutiques “sur mesure”, l’échec thérapeutique est moins fréquent et n’est pas assimilé à un problème de santé publique ». Cependant en Afrique, du fait de la faiblesse des systèmes de santé il est impossible de traiter individuellement les patients ou de mettre au point des protocoles sur mesure.
Plusieurs études ont révélé par exemple qu’en Afrique subsaharienne, les schémas thérapeutiques de 2e ligne coûtent deux fois plus que ceux de 1ʳᵉ ligne. Et pour ceux de 3eme ligne, le coût peut être jusqu’à 14 fois plus élevé.
Cet État des choses pourrait conduire certains gouvernements où la prise en charge du traitement des PVVIH est gratuite, à intégrer le DTG comme traitement de première intention dans leur prochaine transition vers les nouveaux antirétroviraux. Cela permettra de réduire le nombre d’échec thérapeutiques dans le traitement de première ligne, mais surtout de retenir les patients sur la première ligne qui est la moins coûteuse et donc la plus facile à gérer pour les Etats.
Dans un pays comme le Cameroun où la prise en charge des patients admis entre la première et la troisième ligne est subventionnée par l’Etat, il est de plus en plus difficile pour l’Etat de soutenir la subvention dans un contexte où on dénombre de plus en plus de patients qui par négligence dans le traitement grillent la ligne 1 pour s’installer en ligne 2 ou 3 beaucoup plus coûteuses pour l’Etat.
En ce moment, des études socio économiques sont en cours de réalisation par l’équipe Namsal. Elles permettront de déterminer l’impact économique lié à une transition vers le DTG dans le traitement antirétroviral.
VIH/Sida: les moto-taximen, un groupe très exposé au Cameroun (enquête)
Le constat est fait au terme d’une étude bio comportementale et transversale menée par l’ONG Moto Action auprès de 1410 «Bend-skineurs» dans quatre grandes agglomérations du pays
Une initiative pour améliorer le traitement contre le VIH lancée au Cameroun
Dénommé «ANRS 12313-NAMSAL», l’initiative vise à réunir des données scientifiques sur les avantages potentiels de ce traitement à base de dolutégravir
Test obligatoire du VIH: Mama Fouda au c ur d’une nouvelle controverse
Par Benjamin Ndjama
Le ministre de la Santé publique rend obligatoire le test du Vih/Sida pour toute personne en consultation dans un hôpital et suscite la désapprobation parmi les médecins et les experts en laboratoire. Une note d’information publiée le 22 Juin 2016 par le ministre de la Santé André Mama Fouda rend obligatoire le test du VIH/SIDA pour toute personne en consultation dans une formation sanitaire du Cameroun. Une décision qui fait sursauter médecins, pharmaciens et biologistes. A-t-on le droit d’imposer à qui que ce soit un test du VIH ? A-t-on seulement le droit d’imposer à un malade un acte médical qu’il ne souhaite pas ? Nous avons interrogé pour la rédaction de ce texte une dizaine de spécialistes camerounais installés en Belgique. La plupart expriment leur étonnement devant la note d’information du Minsanté.
Un médecin du travail a eu des doutes sur la véracité de l’information parce qu’elle lui paraissait tout simplement contraire à la déontologie médicale et au droit. L’administration d’un acte médical doit respecter l’autonomie du sujet et son consentement. Il nous a été expliqué à cet effet que le seul vaccin obligatoire est celui de la poliomyélite. Un pays comme les Etats-Unis qui a essayé de rendre obligatoire le test du SIDA pour toute personne qui voulait entrer sur le territoire américain a été très critiqué par l’OMS.
Un pharmacien biologiste très connu en Belgique dans les milieux du laboratoire estime que la note d’information du Minsanté n’est pas seulement critiquable, mais qu’elle peut aussi avoir des effets contraires à ce qu’elle recherche.
La note d’information du Minsanté exprime le besoin de se conformer aux grandes orientations internationales en matière de VIH notamment les nouvelles directives de l’OMS et l’objectif « 90-90-90 » de l’Onusida.
Nous avons pris connaissance de la documentation de l’Onusida sur l’objectif « 90-90-90 ». Il n’est dit nulle part dans le texte en question que le test du VIH peut être obligatoire. Tout au contraire le rapport de l’Onusida intitulé 90-90-90 Une cible ambitieuse de traitement pour aider à mettre fin à l’épidémie du Sida condamne toute mesure coercitive au nom du respect des droits humains. Le rapport de l’organisme international relève très clairement :
« Les approches coercitives violent non seulement les normes fondamentales des droits de l’homme, mais elles entravent également l’espoir de mettre fin à l’épidémie du sida. Comme l’expérience à travers le monde l’a montré de manière répétitive et concluante, les approches coercitives éloignent les personnes des services dont elles ont vraiment besoin ».
Le ministre de la santé a-t-il lu ses lignes ? A-t-il lu les rapports des organismes internationaux sur lesquels il prétend s’appuyer ?
L’Onusida a totalement raison. Si les gens savent qu’en se rendant à l’hôpital il leur sera imposé un test du VIH alors qu’ils n’en veulent pas ils cesseront de se rendre dans les hôpitaux et vont s’en remettre aux guérisseurs traditionnels. Ce qui entraînera des conséquences plus que dommageables pour l’Etat général de la santé publique. On se retrouvera dans nos quartiers avec des milliers d’individus qui sont malades mais refusent de se rendre à l’hôpital parce qu’ils redoutent le test du VIH.
Tous les experts médecins, biologistes, pharmaciens camerounais de Belgique interrogés dans le cadre de cette enquête sont hostiles aux mesures coercitives et plaident pour la sensibilisation. Le Radiologue Régis Santou se demande comment on pourra imposer à un individu un test qu’il ne souhaite pas faire ? Arsenne Kamdem Cardiologue à Namur et membre de Medcambel essaye d’adopter dans cette polémique une position de synthèse. Bien qu’il refuse d’entrer en guerre contre la décision du ministre, il pense tout de même qu’il est plus préférable d’investir sur la pédagogie. Il pense aussi qu’il faut respecter la liberté d’un individu de refuser le test.
On peut faire le pari de la pédagogie et le gagner.il suffit de tenir sur le sida un discours positif et rassurant. Or la médecine et le monde associatif, les médias et les gouvernements continuent à entretenir sur cette maladie un discours catastrophiste fondé sur l’équation VIH=SIDA= MORT PROGRAMMEE.
Or nous savons aujourd’hui qui cette équation n’est plus tenable. Un traitement suivi rend le VIH indétectable dans le sang et les spermes. Les statistiques de l’Onusida sur ce sujet sont tout simplement impressionnants. On apprend en lisant le rapport de l’organisme international sur l’objectif « 90-90-90 » qu’à l’échelle d’un pays comme le Rwanda 83% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont vu leur charge virale supprimée après 18 mois de traitement en 2008-2009.
Le rapport cite par ailleurs l’étude Partner qui révèle que parmi 767 couples séro-discordants et après un nombre estimé de 40 000 cas de rapports sexuels, aucun cas de transmission du VIH n’est survenu lorsque le partenaire séropositif avait une charge virale indétectable. Un expert en laboratoire assez bien informé sur tout ce qui touche le Sida nous a expliqué qu’un malade qui suit correctement son traitement aura entre 6 mois et 1 et demi pour que le VIH ne soit plus détectable dans son sang. Ce qui signifie qu’il pourra désormais avoir des rapports sexuels non protégés et faire des enfants.
Toutefois explique le scientifique Camerounais, il faudra qu’il continue à prendre ses médicaments car le Sida peut cesser d’être détectable dans le sang et se cacher dans le cerveau par exemple.
Pourquoi ne pas admettre au regard de tous ces éléments d’information qu’un malade peut se débarrasser du VIH et dans le cas extrême qu’il peut guérir du Sida qu’on doit distinguer de la séropositivité ? Si la population intégrait l’idée que le sida est guérissable beaucoup de gens seraient mieux disposés à se soumettre à un test et à suivre un traitement. Au lieu d’emprunter ce chemin qui paraît plus lucide et plus réaliste on a investi sur le catastrophisme et la peur avec l’idée qu’il fallait effrayer la population pour susciter une prise de conscience.
Une autre question a été soulevée par la note d’information du Minsanté : Un test complet de VIH ne se fait pas dans toutes les unités de santé. Les tests rapides souvent faits en pleine rue par des associations n’ont aucune validité scientifique. Un test complet ne peut se faire que dans un centre agréé conformément à un protocole bien défini : Les personnes voulant connaître leur statut sérologique subissent d’abord un test dit « d’évaluation » dont le plus courant est de type Elisa. Simple et d’un coût abordable, il est réputé posséder une excellente sensibilité, c’est-à-dire capable de détecter avec précision la présence d’anticorps chez des personnes infectées.
Si ce premier test est positif, un deuxième test du même type est pratiqué. S’il s’avère positif à son tour, on effectuera dans un troisième temps un test dit de « confirmation » généralement de type Western Blot possédant une forte spécificité c’est-à-dire capable de détecter avec précision l’absence d’anticorps chez les personnes non-infectées.
Combien de temps tout cela dure ? Dans les pays développés pour un test classique le délai d’obtention d’un résultat peut être d’une semaine. Le délai pour obtenir un résultat négatif fiable après l’exposition à un risque est de 6 semaines.
Tout ce qui a été dit dans les lignes qui précèdent restitue tout simplement l’articulation du processus de dépistage.
Les outils utilisés pour réaliser les tests suscitent encore la controverse sur leur fiabilité à l’intérieur même de la communauté scientifique. La médecine officielle et orthodoxe essaye souvent d’étouffer ce genre de controverses par conservatisme académique et dogmatisme idéologique.
Etienne de Harven docteur en médecine et professeur émérite d’anatomopathologie à l’université de Toronto au Canada restitue si bien le doute qui entoure ces tests. Il écrivait en substance dans un livre tonitruant intitulé les dix plus gros mensonges sur le Sida : « Il n’y a aucune preuve que les protéines antigènes sélectionnés proviennent d’un virus appelé VIH. De plus le phénomène des réactions croisés ne permet pas d’affirmer que les anticorps qui réagissent sont spécifiques des antigènes présents dans le test-Enfin les études réalisées par les firmes fabricantes pour valider leurs tests ne sont pas scientifiquement acceptables-En effet pour prétendre annoncer la sensibilité d’un test VIH, on doit l’évaluer sur une population la plus importante possible d’individus dont on sait preuves à l’appui qu’ils sont porteurs du virus. Or Le VIH étant indétectables même chez les grands malades, ces preuves n’ont jamais pu être apportées »
Nous autres commentateurs nous ne pouvons que suivre avec un étonnement amusé cette querelle de chapelles entre scientifiques.
Il est important d’insister une fois de plus sur la nécessité du consentement personnel dans les tests de VIH. Bousculé par la polémique le ministre André Mama Fouda a tenté un rétropédalage en expliquant que le test du VIH n’est pas obligatoire mais une recommandation. Ce jeu de mots ne sert qu’à camoufler une ruse institutionnelle. Ce qui se passera souvent c’est que beaucoup de malades seront amenés à céder sous la pression et l’intimidation d’un jeu de pouvoir.
La résolution de se soumettre à un test de VIH doit être une démarche libre-Libre car découlant non d’une pression exercée par l’autorité médicale mais de la bonne information du citoyen. Une information qui rassure le malade à l’idée qu’il pourra retrouver une santé convenable. Ce qui est vrai au regard des connaissances disponibles à ce sujet. Car il est important qu’un individu soit préparé psychologiquement à recevoir l’annonce de sa séropositivité. En l’absence d’une telle préparation les perturbations psychologiques provoquées par l’annonce d’une séropositivité et les réactions émotionnelles qui en découlent induisent les réactions physiologiques dommageables pour la santé, en affaiblissant les réactions de défense naturelles de l’organisme.
Oui l’homme de la rue a raison de penser que cette maladie commence le jour où ou on est informé et en vient souvent à penser qu’il est peut-être préférable de ne pas le savoir. Le sentiment de l’homme de la rue correspond à une explication scientifique. Le professeur émérite d’anatomopathologie Etienne de Harven explique le lien entre le stress intense et le déclenchement de la maladie : « Dans la majorité des cas le stress psychologique débute avant le test de dépistage. En effet si l’on fait une démarche d’aller se faire tester c’est que l’on pense avoir eu une conduite à risque-Une fois connue sa séropositivité l’individu entretien souvent son stress soit en s’isolant volontairement, soit par le rejet de l’entourage. De nombreuses études menées depuis des années ont démontrées qu’un stress psychologique sévère induisait des symptômes semblables à ceux rencontrés dans le sida notamment la baisse du nombre de cellules T4 ».
Que faire donc ? Est-ce qu’il préférable de ne pas le savoir ? Non nous pensons qu’il est préférable de le savoir. C’est pour cette raison que l’Etat et le corps médical doivent renoncer au catastrophisme en expliquant à la population que c’est une maladie comme une autre, qu’elle peut disparaître suite un traitement suivi. Or on continue à expliquer aux gens que cette maladie ne se soigne pas. C’est une mauvaise piste, elle mène à l’impasse et compromet les efforts de l’Onusida pour faire reculer la pandémie.
Nous allons conclure par un détail qui fait couler encre et salive. Certains observateurs pensent que toute cette histoire crée par Mama Fouda n’est qu’une affaire d’argent. Le Budget de l’Onusida dans le cadre du projet<<90-90-90>> est étourdissant. Il est donc question de créer quelque chose et solliciter l’aide internationale.
Sur le même sujet lire:Dépistage obligatoire du VIH: la société civile contre la décision du Minsanté

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Dépistage obligatoire du VIH: la société civile contre la décision du Minsanté
Par Alphonse Ayissi Abena, président national de la Fondation camerounaise des consommateurs
Dans une correspondance adressée à Mama Fouda, la Fondation camerounaise des consommateurs rappelle que le caractère systématique du dépistage au VIH est contraire aux recommandations de l’OMS. Une décision qui selon cette association aura une incidence négative au sein des populations. Plusieurs patients seront de plus en plus réfractaires à se présenter dans les formations sanitaires.
[La correspondance adressée au ministre camerounais de la Santé publique André Mama Fouda]
Objet : Dépistage systématique du VIH
Monsieur le Ministre,
En date du 22 juin 2016, vous avez rendu public une note d’information dans laquelle vous rendez systématique le dépistage du VIH. La Fondation camerounaise des consommateurs a pris acte, et par la présente correspondance, souhaite-vous apporter quelques réserves.
La Fondation camerounaise des consommateurs, considère en effet que l’obligation, dans les circonstances prévues ci-dessus, n’est pas la manière la plus appropriée pour protéger les patients et par la même occasion les populations de notre pays.
Monsieur le Ministre, nous ne doutons point de votre volonté de protéger les Camerounais contre le virus du VIH, cependant, votre méthode viole l’éthique et le droit des patients.
Le caractère obligatoire contrarie l’approche médicale du consultant et entrave le suivi thérapeutique et psychologique. Dans le cas du VIH et du sida, maladie transmissible et non contagieuse, l’annonce du statut de séropositivité, qui concerne la vie à venir de l’intéressé, faite froidement et parfois par simple voie administrative (courrier de laboratoire) aura le plus souvent des effets négatifs : angoisse, solitude pour le sujet et tentative de suicide.
Les tests de dépistage obligatoire du VIH sont contraires à l’esprit de nos engagements internationaux, notamment les recommandations de l’OMS et ONU/SIDA. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, le test de dépistage doit être volontaire et il faut reconnaître le droit de la personne à le refuser. Le dépistage obligatoire ou contraint par un prestataire de soins, une autorité, un partenaire ou un membre de la famille n’est pas acceptable, car il compromet les bonnes pratiques de la santé publique et constitue une violation des droits de l’homme. Raison pour laquelle l’OMS a défini cinq éléments essentiels, les «5 C», à respecter et à observer par tous les services de conseil et dépistage : Consentement éclairé, Confidentialité, Conseil, résultats Corrects du dépistage et Connexion/lien avec la prévention, les soins et le traitement.
A titre de rappel, il existe une période de latence entre la contamination et la séroconversion. Un test pratiqué dans cette période et concluant à la séronégativité peut conduire l’individu à un sentiment fallacieux de sécurité, s’il n’est pas informé de ce fait. Il faudrait en conséquence refaire le test périodiquement, si l’on veut maintenir le cap d’une politique fiable de santé publique. S’il y avait au contraire le dialogue souhaité et les explications nécessaires fournies par les médecins ou éventuellement d’autres intervenants sanitaires et sociaux, la responsabilisation de l’individu serait rendue plus aisée.
Les tests de dépistage obligatoire du VIH constituent la non prise en considération des véritables déterminants socioculturels et économiques de l’impact du VIH/SIDA au sein de nos populations qui seront de plus en plus réfractaires à se présenter dans les formations sanitaires.
Monsieur le Ministre, suffit-il de dépister systématiquement pour faire reculer la prévalence VIH/sida?
L’utilité thérapeutique de connaître une séropositivité par le VIH ne peut être discutée : les traitements précoces peuvent allonger la période sans symptômes de l’infection. Mais cette utilité qui nécessite l’accord et l’acceptation de la personne atteinte n’est pas garantie par la nature obligatoire du test quelles qu’en soient les circonstances. Au contraire, le caractère obligatoire du test aurait inévitablement pour effet de dispenser les praticiens et les autres intervenants sanitaires et sociaux de la mission d’information, d’orientation et de conseil habituellement associée à une proposition personnalisée de test dans le cadre d’un dialogue singulier.
En somme, la lutte contre le VIH/SIDA nous fait penser que des actions qui ne sont pas menées et coordonnées dans une vision globale du phénomène SIDA, avec l’implication complémentaire de tous les leaders sociocommunautaires et/ou d’opinion, avec des moyens humains et financiers conséquents, dans un environnement participatif assaini, n’aboutiraient à rien.
Dans l’espoir, de vous voir tenir compte de nos propositions, nous vous prions de trouver ici l’expression de notre considération.

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Des hôpitaux musulmans lancent un projet de lutte contre le Vih/Sida
L’initiative, du Réseau national des formations sanitaires d’obédience musulmane (Renafsom) du Cameroun, vise à sensibiliser les femmes et les jeunes filles musulmanes sur la gravité du mal
Le réseau national des formations sanitaires d’obédience musulmane (Renafsom) a procédé, le samedi, 03 octobre 2015 à Foumban, au lancement d’un projet de lutte contre le Vih/Sida. Le Renafsom entend ainsi sensibiliser les femmes et jeunes filles musulmanes et autres leaders religieux, sur la gravité du mal.
L’initiative est soutenue par le gouvernement camerounais, avec l’appui du Contrat-Désendettement-Développement (C2D). Le projet entend également équiper les hôpitaux d’obédience musulmane en vue de la prise en charge effective des malades, et surtout de garantir la vie aux enfants nés des femmes atteintes.
La campagne de samedi s’est ouverte en présence du préfet du Noun, Donatien Bonyomo, accompagné du président du comité exécutif national du Renafsom, le colonel Housseni Djibo et du coordonnateur régional de l’Unité de coordination du C2D, Dr Raphael Okala.
L’objectif à long terme est de réduire le taux d’infection au sein de la communauté musulmane. En effet, ce taux reste largement supérieur à la moyenne nationale, à cause du manque d’informations, de la stigmatisation et du difficile accès à la prise en charge. Après Foumban, le Renafsom sera à Ngaoundéré le week-end prochain.

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SIDA en Afrique: Taux d’infection et de décès en baisse
Le rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida de cette année montre qu’une accélération de la riposte au Sida génère des résultats au profit des personnes
Selon le rapport de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA 2012, une chute de plus de 50 % des nouvelles infections au VIH dans 25 pays est enregistrée alors qu’il reste 1 000 jours pour atteindre les objectifs mondiaux de la riposte au SIDA. Cette chute est observée à plusieurs niveaux. Chez les enfants, une diminution considérable des nouvelles infections à VIH est observée. Sur les deux dernières années, la moitié de la diminution mondiale des nouvelles infections à VIH a été enregistrée chez les nouveaux nés. Il en est de même pour les décès liés au VIH, le rapport montre d’ailleurs que le traitement antirétroviral s’est imposé comme un outil efficace pour sauver des vies. Sur les 24 derniers mois, le nombre de personnes ayant accès à un traitement antirétroviral a augmenté de 63 % au niveau mondial. Le rapport signale que pour y arriver, les pays augmentent leurs investissements alloués à la riposte au SIDA malgré une conjoncture économique difficile. En 2011, la riposte disposait de 16,8 milliards de dollars, alors que les besoins pour 2015 sont évalués à entre 22 et 24 milliards de dollars. Dans le document, il apparaît qu’en 2011 on estimait à 34 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 2,5 millions le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH et 1,7 million le nombre de personnes décédées de maladies liées au SIDA.
Cependant, le nombre d’infections s’est accru dans quatre autres pays. Il s’agit de l’Angola, du Congo, de la Guinée Bissau et de la Guinée Equatoriale. Ce qui fait penser que les progrès obtenus ne doivent pas faire oublier que l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée dans le monde. Déjà en 2011 on estime à 23,5 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH. Soit 69% de ceux qui sont contaminés dans le monde, dont 92% des femmes enceintes vivant avec le VIH. Plus de 90% des enfants ayant contracté le VIH en 2011 vivent aussi dans cette zone. Pour arriver à un résultat concluant, il faudrait que les 10 objectifs fixés à l’horizon 2015 soient atteints : Il s’agit entre autre de réduire de moitié la transmission du VIH par voie sexuelle, y compris parmi les jeunes, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, et dans le cas du travail du sexe; éliminer la transmission verticale du VIH et réduire de moitié la mortalité maternelle liée au sida; empêcher toute nouvelle infection au VIH parmi les consommateurs de drogues; assurer l’accès universel aux thérapies antirétrovirales pour les personnes vivant avec le VIH admissibles au traitement; réduire de moitié le nombre des décès dus à la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH; prendre en compte les personnes vivant avec le VIH et les familles affectées par le virus dans toutes les stratégies nationales de protection sociale et leur assurer les soins fondamentaux et le soutien, réduire de moitié le nombre des pays dotés de lois et de pratiques punitives à l’égard de la transmission du VIH, du travail du sexe, de la consommation de drogues ou de l’homosexualité.

Vih/Sida: L’index de stigmatisation incrimine le personnel de santé
D’après les résultats d’une étude présentés le 26 novembre 2012, à Douala, le personnel de santé divulgue le statut des personnes vivant avec le vih/sida sans leur accord
Droits fondamentaux
Les résultats de l’étude sur l’index de stigmatisation des Personnes vivant avec le vih/sida (Pvvs) ont été présentés en présence du ministre de la Santé publique (Minsanté). On apprend que 47% des pertes d’emplois ou des revenus des personnes enquêtées sont dues à leur statut séropositif, et des promotions ont été refusées à 10% d’entre elles. Dans la société, 81% des Pvvs sont exclues des activités familiales à cause de leur statut. Au niveau des manifestations sociales, le taux est de 70% selon le Recap+ (Réseau des personnes vivant avec le vih/sida), auteur de l’étude. Ce n’est pas tout. L’étude montre également que 78% des Pvvs sont exclues des activités religieuses et que 2% d’entre elles ont été interdites d’accès à une institution d’enseignement pour les mêmes faits. 42% déclarent que leur statut a été divulgué sans leur accord, dont 14% par le personnel de santé. Une situation qui n’est pas de nature à rassurer les Pvvs. D’après le Repac+, cette stigmatisation constitue un sérieux coup aux droits fondamentaux. Le droit à la vie familiale, à la vie privée, au travail, à la procréation et à l’éducation. «Ces droits sont violés au milieu professionnel, au sein de la société et dans la famille », tranche le Recap+, qui conclut ses travaux par une batterie de recommandations. Comme celle qui demande au Minsanté de prendre des sanctions contre le personnel de santé ne respectant pas les droits des Pvvs.
Méthodologie
Sur le plan méthodologique, l’enquête a porté sur un échantillon de 1300 personnes de deux sexes basées dans 6 régions du Cameroun. La collecte des informations s’est faite à partir d’un questionnaire standardisé. L’objectif principal de cette enquête était de recueillir et d’étudier les expériences de stigmatisation des Pvvs et d’examiner les effets directs et indirects, afin de renforcer les efforts du plaidoyer. La restitution de ces conclusions est l’une des étapes majeures de la semaine camerounaise contre le sida qui s’est ouverte solennellement ce 26 novembre 2012, sous les auspices du Minsanté, et qui est organisée en marge de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le sida qui se célèbrera le 1er décembre 2012. Un atelier de deux jours a été organisé à cette occasion. Ces travaux, tout comme les activités de la semaine camerounaise contre le sida ont été ouverts par André Mama Fouda. Globalement, le Minsanté a accédé aux propositions du Recap+ en prescrivant la lutte contre la stigmatisation comme principal défi à relever. « Des nouvelles initiatives doivent être prises pour en finir avec la discrimination et la stigmatisation », a-t-il indiqué. Le Recap+ est un réseau mis en uvre par l’Onusida dans plusieurs pays depuis 2009 et le Cameroun fait partie de la 2e génération des pays bénéficiaires de cette initiative. Le réseau a déjà fait ses preuves dans les pays comme l’Afrique du Sud et l’Ethiopie où le taux de stigmatisation a diminué d’un cran.

Cameroun: Maroua célèbre le Candlelight Memorial
L’association camerounaise pour le marketing social et les populations ont honoré tous ceux qui sont touchés par le Sida
La région de l’Extrême Nord a célébré de concert avec la communauté internationale la 28ème édition du Candlelight Mémorial le dimanche 15 mai dernier. Présidée par le secrétaire général de la région de l’Extrême nord, la cérémonie avait pour cadre l’amphi 700 de l’Ecole Normale Supérieure de Maroua. Organisée par l’Association Camerounaise pour le Marketing Social sous l’initiative du Global Health Council, cette manifestation avait pour but de réveiller et mobiliser les consciences communautaires dans la lutte contre le VIH et diminuer les stigmates liés à la pandémie. Le thème 2011 du Candlelight Memorial était: « toucher des vies ». Il marque l’ambition des membres de la communauté d’éviter tous ensemble de nouvelles contaminations, améliorer la prise en charge et réduire considérablement les discriminations envers les personnes vivant avec le VIH.
Dès 8heures, des séances de dépistage volontaire, anonyme et gratuit du VIH/SIDA se sont déroulées dans l’enceinte du lycée classique de Maroua. Le public a aussi eu droit à une exposition des produits distribués par l’Association Camerounaise pour le Marketing Social notamment dans les domaines de la lutte contre VIH/SIDA, les maladies hydriques et paludisme. A 13 heures, la cérémonie officielle débutait en présence des autorités administratives, religieuses, traditionnelles, des personnes vivant avec le VIH, et des artistes de renoms à l’instar de Isnebo, de la rappeuse Princesse Kadidja ou encore d’Alfa Barry, tous venus prêter leurs voix à cette manifestation. Prenant en premier la parole, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Maroua a fait confier à l’assistance la joie de sa communauté, heureuse d’abriter cette cérémonie pour enfin attirer l’attention des sceptiques sur l’existence réelle du Sida. Il a par ailleurs exhorté les associations de PVVIH et tout le monde d’apporter une riposte efficace au VIH. Même son de cloche chez Mr Joseph Dzene, représentant du directeur exécutif de l’ACMS, qui prendra la parole à sa suite. Appelant à une action globale, il a par ailleurs rappelé qu’en 2010, 560.000 camerounais vivaient avec le VIH, avec en moyenne 141 nouvelles infections par jour. Cet état des lieux peu reluisant est conforté par d’autres études qui démontrent que d’ici 2020, la situation risque ne pas s’améliorer si rien n’est fait de façon significative pour inverser la tendance. Il apparaît donc qu’aucune action n’est de trop pour conscientiser les populations face à la menace du VIH/Sida. Joseph Dzene a aussi rappelé que le Candlelight Memorial était l’occasion de favoriser les échanges et de susciter les actions en faveur de la prévention, de la prise en charge et du traitement des personnes affectées et infectées.

Pour sa part, le secrétaire général de la région de l’Extrême Nord a interpellé les uns et les autres à se souvenir des personnes qui ont perdu leur vie du fait du Sida et soutenir ceux qui vivent avec le VIH ou ceux qui sont affectés par le VIH. Au cours de la cérémonie, des bougies ont été allumées pour rendre hommage aux victimes et témoigner un soutien aux personnes vivant avec la maladie ainsi qu’à leurs familles. Le public a également eu droit à des prestations musicales d’artistes présents à Maroua pour la circonstance. Alfa Barry, Princesse Kadidja ou encore Isnebo, ont enflammé les près de 600 personnes présentes dans la salle. Pour rappel le Candlelight Memorial à lieu chaque année (depuis 1983), le troisième dimanche du mois de Mai. L’Association Camerounaise pour le Marketing Social a rejoint l’initiative mondiale depuis trois ans en organisant la cérémonie à Garoua en 2008, puis à Nkongsamba en 2009 et à Yaoundé et Bamenda l’année dernière.

Santé: A quel moment l’allaitement maternel peut être un danger pour le bébé?
Risque accru de transmission du Vih – Sida de la mère à l’enfant lors de l’allaitement
Mieux vaut un biberon donné avec bonheur qu’un sein donné à contre – c ur, dit un adage populaire. Or, les mères qui optent pour l’allaitement artificiel, sont parfois considérées comme des sans c ur aux yeux de la société. Celle – ci estime que l’allaitement maternel est un moment de complicité entre la mère et l’enfant. De même, c’est un lait naturel, disponible immédiatement, et protégé le bébé contre certaines carences. Autant des privilèges que présente ce mode d’allaitement. Cependant, l’allaitement maternel à ses avantages et désavantages que l’on ignore. Le contexte peut botter en touche les idées préconçues, et donner une toute autre dimension voire dynamique au débat resté longtemps figé. D’après les médecins en effet, l’allaitement maternel augmenterait le risque de transmission du virus du Sida de la mère à l’enfant en cas de séropositivité de la mère. Et quand on sait les sacrifices qu’une mère peut consentir pour le bien – être de son enfant, il est tout à fait normal qu’elle n’allaite pas celui-ci au sein dès sa naissance, afin de le protéger contre toute transmission du Vih – Sida, les maladies infectieuses et autre malnutrition. Plus qu’une simple vue de l’esprit, il a été déjà établi que le risque de transmettre le virus via le lait maternel, est réel et élevé, à savoir, 20% pendant la grossesse et l’accouchement, et 14% au moment de l’allaitement.
Allaitement artificiel comme réponse
Face à telle situation, l’allaitement artificiel peut jouer un rôle important dans le cadre de la réduction de la transmission du virus d’une mère séropositive à son enfant, et atténuer du même coup, les effets négatifs que pourrait entraîner l’absence de l’allaitement maternel dès l’accouchement. Que les mères se rassurent également sur le fait que l’allaitement artificiel ne favorise pas certaines carences comme on le pense généralement. Une étude en Afrique du sud il y’a quelques années, a montré que les enfants nourris au lait artificiel, grandissent de la même manière que ceux allaités au sein. L’on n’a pas également constaté une quelconque incidence des infections digestives et respiratoires. En conclusion, l’allaitement artificiel peut se révéler sans danger dans les grandes villes des pays à faible revenu, selon Glenda Gray, auteur de l’étude. D’autres chercheurs ont toutefois estimé qu’on ne saurait généralisé une telle étude compte tenu des réalités de chaque pays, de même qu’on ne saurait remplacer une tradition par une autre.
Dans cette dialectique, tous s’accordent sur un fait : l’allaitement maternel peut être un danger pour le bébé en cas de séropositivité de la mère.
