Cameroun : le taux de réussite au baccalauréat général 2020 en chute de 13,18%

Il y a eu une baisse de performance à la session 2020 du baccalauréat de l’enseignement général comparé au taux de 60,50% enregistré lors de la session de 2019.

47,22%, c’est le taux de réussite national à la session 2020 du baccalauréat pour de l’enseignement général, selon les statistiques provisoires publiées par l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC). La région du Nord-Ouest qui baigne dans la crise sécuritaire compte le plus grand taux de réussite avec 59,22 %,  soit 61 admis sur 106 candidats. En 2019 cette région était déjà en tête avec 66,86%.

Au fond du classement, l’on retrouve l’extrême-Nord au dixième rang avec 27,82%. Cette région également en proie à l’insécurité occupait la même position en 2019 (45,82%).

A noter qu’au-delà des crises sécuritaires, l’année scolaire a été perturbée sur l’ensemble du territoire par la pandémie du Covid-19. Celle-ci a conduit à la suspension des cours et au  confinement des élèves  pendant plus de deux mois.

Lire l’intégralité des statistiques provisoires de l’OBC en cliquant ce le lien.

Cameroun : Kevin G. Gassam célèbre sa sortie de prison et l’obtention de son baccalauréat

Le jeune élève de terminale C au lycée de Bangangté vient d’être déclaré admis à la session 2020 du bac pour lequel il  été en prison pour complicité dans la fuite des épreuves.

24 heures après sa sortie de prison,   Kevin G. Gassam jubile sa réussite au baccalauréat. Ceci en attendant le dénouement de l’affaire qui l’a conduit à Kondengui pendant près d’une semaine. S’il a été sorti de la prison de Kondengui.

Kevin Gassam (18 ans) était le plus jeune de la bande des cinq arrêtés dans l’affaire de la fuite des épreuves de Physique, Chimie et SVT des classes scientifiques lors la dernière session de l’examen du Baccalauréat général.

Leur incarcération avait suscité l’indignation au sein de l’opinion. D’abord en raison de l’âge des prévenus et ensuite parce que les responsables de l’Office du Baccalauréat, indexés à l’issue de l’enquête administrative du ministre des Enseignements Secondaires, comme les auteurs et complices desdites fuites, demeurent en liberté.

Cameroun/Fuite des épreuves au Bac: la justice peut-elle dédouaner le candidat de 19 ans qui a partagé ?

Par Serge Espoir Matomba, Premier secrétaire du parti Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS)

 

Baccalauréat 2020. Alors que les candidats passent en toute quiétude leurs épreuves, un scandale d’envergure vient entacher leur déroulement dans les séries scientifiques de cet examen certificatif.

Les épreuves ont fuité et presque tous les candidats en ont pris connaissance bien avant leur distribution dans les salles de composition. De la fraude à grande échelle.

Comment est-on arrivé là ?

Une enquête pour identifier les responsables est initiée par le ministre des Enseignements secondaires avec la complicité technique des services en charge des questions de piratage informatique. Des coupables sont identifiés quelques semaines plus tard et leurs noms rendus public dans l’ensemble .

Les fonctionnaires et un élève candidat à cette session du baccalauréat présumés coupables de cette forfaiture sont interpellés par le juge et déféré en prison .

Le tollé est général et les voix s’élèvent de toutes parts dans l’opinion pour dénoncer ce qui est considéré comme une injustice.

Les partisans de cette thèse estiment et soutiennent que l’élève n’a aucune responsabilité dans le délit commis puisqu’il n’est administrativement pas en charge de la sélection, de la reprographie et de la distribution des épreuves pour être lui aussi incarcéré.

Certes, les fonctionnaires présumés coupables de ces actes n’auraient pas dû les poser . Soit !

Mais en quoi et au nom de quel droit l’élève était-il obligé de divulguer des informations qu’il savait sensibles une fois qu’il les avait reçues ?

Doit-on tout se permettre au nom de ce qu’on est derrière un clavier ou de ce qu’on serait adolescent ?

Pouvons-nous nous autoriser de penser qu’un candidat au baccalauréat âgé de 19 ans est à ce point insconcient ?

Ou considérer que le statut d’adolescent est une immunité qui protège de toutes les dérives ? Auquel cas , tolérons et libérons désormais tous ceux de cette tranche d’âge qui agressent, volent, violent et assassinent. Non ! Trêve d’incohérences et de contradiction !

Nous ne pouvons en même temps pas souhaiter une justice libre et indépendante et vouloir lui dicter sa conduite au gré des intérêts lorsqu’elle décide de s’appliquer.

Nous ne pouvons pas décrier un Cameroun de l’arbitraire , des abus et de l’impunité et en être les premiers promoteurs .

Nous ne pouvons pas réclamer une République exemplaire et promouvoir le contraire dans nos actes .

Le réflexe de la République du tout permis doit à un moment s’arrêter. Et si cela doit commencer par la décision de ce juge tant mieux , quitte à ce qu’il décide d’être indulgent ou pas . Mais vivement que cela le soit en toute indépendance et en son âme et conscience.

Cette interpellation doit au demeurant nous prodiguer des enseignements.

D’abord que tout n’est pas bon à partager sur les réseaux sociaux. Ensuite que la République peut décider à tout moment de traquer ceux qui la traînent dans la rue et dans la boue, et les punir .

Le changement souhaité de notre société nous incombe à tous. Il commence par notre affranchissement de nos émotions, par notre devoir de lucidité et d’objectivité .

C’est à ce prix et à celui de bien d’autres plus que nous sortirons des impasses auxquelles nous sommes quotidiennement confrontés.