Le présentateur radio de l’émission «Embouteillage» diffusée sur Amplitude Fm s’apprête à reprendre le micro après un mois de suspension
«Mon retour s’annonce fracassant. Il sera même essentiellement brutal. Mais je pense qu’il serait nécessaire que les auditeurs sachent ce pourquoi j’ai été suspendu. Pour le moment, les gens savent que j’ai été sanctionné, mais ils en ignorent totalement les raisons. La déclaration est de Martinez Zogo, présentateur de l’émission «Embouteillage» sur la radio privée Amplitude Fm.
Suspendu le 24 février 2015 par décision du Conseil national de la communication (CNC), Martinez Zogo s’apprête à retrouver la scène médiatique. «Je fais des investigations pour être véritablement opérationnel dès ma reprise. Je crois que je vais me donner encore une ou deux semaines, le temps de bien préparer mon retour.», a-t-il déclaré dans une interview publié la semaine dernière par le quotidien Mutations.
Martinez Zogo qui dit ne pas se reprocher «grand-chose» avait été suspendu temporairement pour «fautes constitutives d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelles en matière de communication sociale». C’était suite à la plainte de Paul Atanga Nji, ministre chargé de Mission à la présidence de la République, qui l’accusait «d’avoir tenu des propos portant atteinte à sa dignité».
Selon la décision de suspension du CNC, Martinez Zogo avait déclaré: «. dans le cadre de l’affaire Campost, monsieur Paul Atanga Nji ne devrait plus être libéré», «on se pose la question de savoir quels sont ceux qui conseillent le président de la République de nommer à des postes de responsabilité des bandits», «. si on s’appuyait sur la compétence, on n’aurait jamais conseillé au président de la République de nommer monsieur Atanga Nji comme ministre chargé de Mission à la présidence de la République et secrétaire permanent du Conseil national de sécurité.».
Le Conseil national de la communication (CNC) vient de prononcer l’interdiction définitive de diffusion de l’hebdomadaire Dépêche du Cameroun, sanctionnant au passage d’autres organes de presse
Le Conseil national de la communication (CNC) a prononcé publiquement mercredi, 26 février, l’interdiction définitive de diffusion de l’hebdomadaire Dépêche du Cameroun, coupable de « déclarations graves et non fondées, citant nommément un certain nombre de personnalités publiques, relativement à des affaires de m urs ».
Il lui est aussi reproché « le caractère grave, indécent, violent et injustifié des déclarations contenues dans ses publications ».
Dans la foulée, les publications La Nouvelle, Le Courrier, le Devoir et Le Soir écopent de suspensions temporaires allant de un à six mois.
Le CNC a également prononcé une suspension de six mois pour l’animateur Martinez Zogo et son émission à grande écoute « Embouteillage », diffusée sur la chaîne privée Amplitude FM. Il est accusé de « faute constitutive d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelle en matière de communication sociale ».
Il a par contre débouté le ministre de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire ainsi que le ministre chargé de Missions à la présidence de la République, Emmanuel Nganou Djoumessi et Paul Atanga Nji respectivement, de leurs plaintes en diffamation contre les journaux Le Jour, L’ il du Sahel et The Guardian Post.
Créé le 21 juin 1991 et réorganisé le 23 janvier 2012, le CNC est un organe de régulation placé auprès du Premier ministre, chef du gouvernement, dont les sanctions ont toutefois, ces derniers mois, fait l’objet de plusieurs contestations ainsi que de recours devant les tribunaux civils du Cameroun.
« Yaoundéens, pourquoi restez-vous là à regarder le Ciel ? »
Cette question s’est posée à nous Vendredi dans la nuit, la vingtaine que nous étions au CHU de Yaoundé. Claude Abé, Joseph Marie Eloundou, Boris Bertholt, Rodrigue Tongué, Serge Aimé Bikoï, Eric Boniface Tchouakeu, Abel Olinga mais aussi des centaines de jeunes accourus des quartiers les plus proches. Charles Ateba Eyene, notre Tara, la petite appellation dont il nous gratifiait tous a rendu son dernier souffle. Hier dans la nuit réunis, non pas pour une dernière émission, pour un dernier regard peut-être? Nous regardions tous vers le ciel pour ne pas nous regarder, pour ne pas réaliser que Charles est mort, qu’il nous a tous plantés là, amis de longue date comme ceux de la vieille.
C’est Claude Abé qui a brisé le silence en nous disant « mais que faisons-nous ici ? Charles est parti et il est en paix, il est mieux que nous ici. » Abel Olinga voulait bien passer la nuit à la belle étoile, Rodrigue Ntongué ne savait pas trop bien quoi dire, nous voulions nous donner de l’assurance les uns aux autres, nous consoler peut-être aussi. Cette question visait à nous faire réaliser une fois pour toute que nous ne verrons plus jamais Charles debout du haut de ses 1, 65 m. Je l’ai pourtant vu tout au long de la semaine et rien ne m’orientait vers une disparition aussi brutale. Charles est parti après avoir trompé la vigilance de tous, seul dans sa chambre, il n’a pas permis que nous pleurions sur son corps chaud avant qu’il ne devienne froid. Roger Kiyeck de Kiki qui nous a tous réunis, Pascal Charlemagne Messanga Nyamding l’ami de toujours, Martinez Zogo le confident, Owona-Nguini pour lequel je l’avais vu dans la semaine afin de préparer les obsèques de la maman (la maman de Mathias Eric Owona Nguini).
Et tous ces jeunes qui à 23h bloquent mon véhicule et m’obligent à échanger avec eux – ils pleurent toutes les larmes de leur corps. Ils me semblent vraiment sonnés par cette soudaine disparition. Je crois que si nous restons devant cet hôpital c’est parce que nous sommes tous tétanisés devant ce qui arrive. Charles ne sera plus jamais physiquement avec nous. Mais comment cela est-il possible ? La mort chacun de nous peut intellectuellement la concevoir et l’appréhender. Oui quelque chose est bien fini, quelque chose de ce que nous avons aimé. Mais c’est quoi cette chose à laquelle nous n’arrivons pas à donner un nom ?
Intellectuellement nous comprenons que ce corps inerte est l’absence de la vie donc présence de la mort, Charles est tout froid mais nous aimerions qu’il soit avec nous à la radio samedi et dimanche et qu’à la fin on achète des soya, qu’il prenne son coca-cola et qu’il mange son pain en distribuant des « tara » à tout le monde. Charles à quelle heure es-tu parti exactement ? As-tu pensé un seul instant à tes enfants ? Ils n’avaient plus qu’un seul parent en vie depuis le décès accidentel de leur maman…
Charles comment veux-tu que l’on tourne ta page alors que tu n’as préparé personne à ce départ ? Ceux et celles qui pleurent aujourd’hui sont faits de chair, ceux qui pleurent le font parce qu’ils t’aiment et quand on aime on a du mal à laisser partir voilà pourquoi nous oublions de partir de l’hôpital. « Yaoundéens, pourquoi restez-vous là à regarder le Ciel » ? Les Yaoundéens ce sont tous ceux qui te pleurent aujourd’hui et nous découvrons que tout cela (ta présence, ta parole) était tellement beau pour que tu passes aussi vite qu’une étoile. Charles tu es parti fier voilà pourquoi occasion ne nous a pas été donnée de t’assister sur ton lit de malade, il ne nous a même pas été permis de te fermer les yeux sur notre monde et de t’aider à traverser de l’autre côté ! Puisse ton départ nous servir de leçon aujourd’hui et demain.