Cameroun : pourquoi les enseignants reprennent-ils la grève ce 25 avril 2022 ?

Les mouvements OTS, OTA et les syndicats des enseignants durcissent les modalités de grève. Ils transforment l’opération « Craie morte » en « Ecole morte » pour obliger  le gouvernement à aller au-delà de ce qu’il s’est engagé à faire.

Insatisfaits de la lenteur d’exécution par le gouvernement des directives du président de la République en leur faveur, les enseignants relancent la grève. Les membres du collectif « On a trop supporté » (OTS) renforcent les modalités du débrayage et visent à paralyser le système éducatif jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Cette nouvelle formule de la grève prend effet à compter de ce lundi 25 avril 2022, jour de rentrée scolaire pour le compte du troisième trimestre de l’année scolaire 2021-2022, jusqu’au 29 avril, disent-ils.

En effet, la menace provient au moins de quatre mouvements réunis. Il s’agit du Collectif des enseignants vacataires du Cameroun (Cevcam), « On a trop attendu (OTA), « On a trop supporté (OTS), le syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique. Dans un communiqué conjoint, ils annoncent la reprise la grève après une trêve de deux semaines. Celle-ci avait pour but de « rattraper le temps perdu et de permettre au gouvernement de payer la totalité de la dette due aux enseignants (…), rappellent-ils.

Ils disent passer à l’exécution de la note du 02 avril 2022 qui fixait sept exigences préalables au ministre des Enseignements secondaires pour  une reprise effective des cours ce 25 avril 2022. Selon les grévistes, ces conditions ne sont toujours pas remplies.

Dans ce même document, la raison de la reprise apparaît. « La grève reprend en raison de la désinvolture et de la mauvaise foi du gouvernement qui n’a même pas daigné respecter sa promesse sur la résolution d’un seul des problèmes posés, et sur son mépris des différentes autres réclamations qui sont pourtant à la fois légitimes et légales », expliquent les signataires du document. Sont ainsi visés en dehors de l’arrêt des cours, le déroulement des épreuves sportives, des épreuves écrites et des épreuves pratiques des examens officiels 2022.

Pourtant, en fin mars dernier, le gouvernement a annoncé avoir commencé à résoudre les problèmes administratifs et financiers posés par les enseignants. Le ministère des Finances a donné des assurances sur l’effectivité des premiers  versements dans les comptes de certains enseignants.

Cet argent était destiné à régler  la dette due au  « non-paiement des indemnités de non-logement aux 5 289 personnels du ministère des Enseignements secondaires, ainsi que celle liée à l’intégration partielle des 20449 personnels de ce même département  ministériel pris en charge aux 2/3, pour un montant total de 17 milliards 600 millions de francs CFA, soit un milliard 759 millions de francs CFA par  mois », tel qu’annoncé par le ministre de la Communication le 10 mars 2022.