Intégration: Pas de problème entre le Gabon et le Cameroun

C’est en substance ce qu’a voulu faire comprendre l’ambassadeur Michel Mandougou face à la presse camerounaise, sur l’affaire des refoulés de Djoum.

Des africains en situation illégale concernés par l’expulsion
L’Ambassade du Gabon au Cameroun a démenti qu’il n’y ait jamais eu d’expulsion des camerounais du Gabon. L’ambassadeur Michel Mandougou a réuni la presse locale et internationale ce mercredi 15 juin pour donner la position officielle de son pays sur ce qu’on appelle désormais l’affaire des expulsés de Djoum. Plusieurs milliers de camerounais vivent au Gabon sans être inquiétés et vous le savez, a déclaré l’ambassadeur. Selon lui, le Gabon a réagit face à la présence: d’immigrés clandestins originaires de plusieurs nationalités d’Afrique.

A la suite de plusieurs rapports des autorités locales et des organisations de protection des forêts, des missions officielles d’inspection ont constaté l’existence d’actes de braconnage et d’exploitation artisanale massive des ressources minières, de l’or en particulier, a indiqué Michel Mandougou. Selon le responsable diplomatique, ces trafics criminels auraient atteint un pic avec le constat par les autorités gabonaises du massacre de trente deux éléphants, espèces protégés au Gabon. L’ambassadeur a donné un chronogramme des événements qui ont précédé les expulsions. Le constat officiel a été fait par les autorités gabonaises le 14 avril 2011. En mai dernier, le ministre gabonais en charge des relations extérieures, a tenu une séance de travail avec les ambassadeurs des pays concernés. C’est au terme de nombreux appels à l’ordre que son État aurait décidé d’utiliser la force.

Intervention de l’armée gabonaise en raison de la présence d’armes de guerre
L’ambassadeur n’a pas démenti l’intervention de l’armée. Face à des armes de guerres utilisées pour abattre des éléphants, mais aussi devant l’agression dont ont été victimes certaines de nos forces de l’ordre, nous avons estimé que la simple police ne suffisait plus, c’est pourquoi l’armée est intervenue, a-t-il fait savoir. Sur le refoulement vers le Cameroun, les diplomates gabonais font savoir que ce sont les fuyards qui ont eux même choisi la destination du Cameroun. Nos forces de l’ordre n’ont fait que les accompagner, a précisé le responsable de la communication auprès de l’ambassade. Il dénonce également le lynchage médiatique dont a fait l’objet son pays par la presse camerounaise et rejette l’hypothèse admise par certains médias selon laquelle, des fuyards auraient été tués ou auraient marché sur près de 300 kilomètres à pied. Bien sûr aucune intervention des force de l’ordre ne se passe sans heurt, mais de là à dire qu’il y a eu des morts, je trouve que c’est un peu exagéré a-t-il fait savoir. De sources officielles gabonaises, ce serait au total 4700 personnes appartenant à plusieurs nationalités africaines, qui ont été expulsées du Gabon. Dans les commentaires plusieurs de ces personnes seraient de nationalité camerounaise. La version de l’ambassade du Gabon rejoint le récit des faits rapportés par le quotidien bilingue «Cameroon Tribune». Un article rapporté par l’agence de presse chine nouvelle fait savoir aussi, qu’une liste des premiers expulsés faisaient ressortir 1.517 Camerounais recensés, 362 Nigériens, 269 Maliens, 80 Burkinabè, 22 Ivoiriens, 19 Sénégalais, 7 Guinéens (Guinée-Conakry), 5 Centrafricains, 5 Tchadiens, 1 Ghanéen et 1 Béninois. Pour certains observateurs le lynchage médiatique dont parle l’ambassadeur du Gabon reste inexpliqué. D’un autre côté, en 2010, un problème semblable, concernant des immigrés camerounais dans ce même pays avait éclaté dans la zone frontalière de Kye-ossi.

Michel Mandougou: Ambassadeur du Gabon au Cameroun face à la presse
journalducameroun.com)/n