Cameroun : l’Union européenne et l’Onu veulent renforcer la stratégie dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages

Ces deux organisations ont réuni les acteurs de la chaine contre ce phénomène afin de faire un diagnostic de la lutte et adopter de nouvelles stratégies.

La criminalité liée aux espèces sauvages  et le trafic illicite des ressources naturelles n’est pas une priorité des gouvernements des pays de l’Afrique centrale. Pourtant, « le trafic des espèces sauvages est l’un des crimes organisés les plus rentables au monde. Son ampleur exacte est difficile à quantifier, mais différentes sources estiment que les profits tirés de ce trafic se situent entre 5000 et 13 000 milliards Fcfa par an dans le monde », relève le représentant de l’Union européenne à l’atelier de renforcement des capacités des Etats membres de la Ceeac  (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) pour la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et le trafic illicite des ressources naturelles. Rencontre qui s’est tenue à Yaoundé du 30 mars au 2 avril 2021.

Comme l’a souligné Cheikh Ousmane Toure, le coordonnateur régional du Programme mondial de lutte contre la criminalité liée à la faune et à la flore en Afrique centrale de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), cet atelier de quatre jours avait pour objectifs,  « Renforcer la capacité des acteurs de la chaine pénale (les forces d’application de la loi, la justice), renforcer la coopération internationale ; et lutter contre le blanchiment et la corruption qui va avec ce type de criminalité ».

Pour Arnaud Demoor, chef de coopération à l’Union européenne, « cet atelier vise à faire un diagnostic par rapport à la situation législative nationale, par rapport aux conventions internationales et de voir dans quelle mesure il y a des possibilités d’amélioration et notamment de tout ce qu’on appelle le Law Enforcement. C’est tout à fait capital. Parce que trafic transnational organisé est opportuniste ».

Ainsi, ont été appelés à la réflexion sur les stratégies permettant de lutter efficacement contre ces phénomènes, les responsables de la justice, de la police, de la gendarmerie, des Douanes, des forces armées, mais aussi, des ministères des Forêts et de de la Faune, des Mines, des Finances, de l’environnement ; ou encore des responsables de l’Agence nationale d’investigation financière. Toutes ces institutions vont être renforcées pour que la coopération entre les Etats de l’Afrique centrale soit effective dans la réduction de la criminalité sus-citée et le trafic illicite de ressources naturelles.

Des cellules anti-trafic installées dans deux aéroports du Cameroun

Les aéroports de Douala et de Nsimalen ont inauguré jeudi leurs unités composées chacune de 17 agents issus de la police, des douanes et de la gendarmerie nationale

Des cellules anti-trafic ont été inaugurées jeudi, 06 octobre 2016, dans les deux principaux aéroports du Cameroun situés dans les métropoles économique et politique du pays, Douala et Yaoundé.

Ces infrastructures rentrent dans le cadre du projet européen dénommé Airport communication project (Aircop), financé par l’Instrument européen contribuant à la stabilité et à la paix (ICSP) et mis en uvre par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’organisation de la police internationale Interpol.

Elles ont été réalisées à hauteur de 2 milliards FCFA, dont 88% provenant des financements européens, avec pour objectif de lutter contre le trafic de drogue et autres activités illicites dans des aéroports internationaux de 26 pays d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Afrique, à travers l’établissement d’une communication opérationnelle entre les agents et un renforcement de leurs capacités opérationnelles.

Les cellules de Douala et Yaoundé sont composées chacune de 17 agents issus de la police, des douanes et de la gendarmerie nationale.

Mis en uvre au Cameroun depuis 2013, grâce à un co-financement du Japon, l’AIRCOP, apprend-on, est doté d’un matériel de détection adapté aux normes modernes en la matière.

Déjà opérationnelles depuis quelques mois, ces dispositifs ont déjà permis, selon l’ambassadeur de l’Union européenne au Cameroun, Françoise Collet, d’intercepter 14 kilogrammes de cocaïne, 48 kilogrammes de Tramadol, 550 kilogrammes de khat.

Ces cellules anti-trafic ont aussi facilité la saisie de médicaments contrefaits, d’écailles de pangolin, de l’ivoire, des devises en dollars et en euros équivalent à plus de 52 millions FCFA ainsi que des pierres précieuses.


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