RCA: le président Touadéra en Côte d’Ivoire pour demander l’aide de Ouattara

A Abidjan depuis lundi, le président centrafricain a pour mission de chercher des soutiens financiers et de se nourrir de l’expérience pas si lointaine de la Côte d’Ivoire

A Abidjan, lundi 7 novembre, le président centrafricain Touadéra a été reçu par son homologue ivoirien Ouattara. Une visite à plusieurs intérêts : demander le soutien de la Côte d’Ivoire dans les démarches à venir de reconstruction de la Centrafrique, mais aussi s’inspirer de la situation passée du pays, et enfin solliciter les bailleurs des fonds, à commencer par la Banque Africaine de développement.

Double mission pour le président Faustin-Archange Touadera : d’une part, chercher des soutiens financiers et d’autre part se nourrir de l’expérience pas si lointaine de la Côte d’Ivoire qui s’emploie encore aujourd’hui à reconstruire le pays marqué par dix ans de crise et à réconcilier les populations antagonistes.

« Nous allons entamer donc un processus de désarmement et de réconciliation nationale, de cohésion sociale, a déclaré Faustin-Archange Touadéra après sa rencontre avec Alassane Ouattara. Le peuple ivoirien avec beaucoup de résilience a pu sortir de cette situation. Nous voulons en retirer l’expérience qui fait qu’aujourd’hui la Côte d’Ivoire renoue avec le développement. »

Autre motif de préoccupation pour beaucoup de Centrafricains, le départ de la force française Sangaris du pays. « On souhaitait que cette force puisse rester, mais pour des questions intérieures, je pense que la France a décidé de retirer Sangaris, mais nous a assurés que 200 à 300 hommes resteraient en Centrafrique et appuieraient donc la Minusca. Mais il y a aussi une unité technique de drones qui sera déployée d’ici le mois de janvier pour continuer à assurer la protection civile », explique-t-il.

Le retour à la paix ne peut venir que d’investissements dans la reconstruction des infrastructures, des crédits aux paysans et de l’aide pour les écoles ou pour réhabiliter les points d’eau dans un pays sous-développé, déclare le président Touadera.

Pour cela, il compte sur l’appui de la Banque africaine de développement (BAD) et de la conférence des bailleurs de fonds prévue le 29 novembre prochain à Bruxelles.

Le président ivoirien Alassane Ouattara accueille son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra à Abidjan, le 7 novembre 2016.
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François Mattei: «En 1960, la France a organisé la dépendance des pays africains»

Co-auteur avec l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo du livre, «Pour la vérité et la justice», il parle du contexte de rédaction de cet ouvrage

Comment avez-vous rencontré Laurent Gbagbo?
Je suis allé le voir en prison à titre d’ami, puisque je le connais depuis une dizaine d’années. Professionnellement en tant que journaliste à l’époque au journal France Soir et d’autres supports d’ailleurs. J’ai suivi les affaires ivoiriennes, en particulier les différends qui opposaient les gouvernements successifs de Paris à Abidjan et en particulier Laurent Gbagbo quand il a été arrêté et emmené à La Haye. J’ai demandé un droit de visite et on a commencé à parler, 13 ou 14 fois en prison. Nous avons continué une discussion qui ne s’est jamais interrompue depuis 10 ans.

Comment avez-vous vu cet homme que vous avez connu avant et qui s’est retrouvé derrière les barreaux. Quel est son état d’esprit ?
Il est très serein. Même si je l’ai trouvé au début très fatigué. Puisqu’il avait été d’abord, après son arrestation, sous les bombardements de l’armée française qui ont été très violents sur sa résidence. Il a été arrêté au milieu des morts, des blessés, ça a été d’une extrême violence. Ensuite, il a été détenu à Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire dans des conditions abominables et donc, quand il est arrivé à La Haye, il était en mauvais état physique. Petit à petit il a retrouvé un peu plus d’haleine, intellectuellement disons qu’il est un peu plus combattif.

Dans cet ouvrage, il considère que c’est la France qui a créé la rébellion des forces nouvelles et qui l’a ensuite poussé à gouverner avec cette même rébellion. Comment est-ce qu’il explique tout cela ?
Il faut qu’on considère la vérité des faits. Quand M. Gbagbo a été élu en 2000, il était comme on dit en anglais un outsider. Les favoris étaient M. Bedié qui était directement soutenu par Jacques Chirac à travers le parti du président français (le RPR), Ensuite M. Ouattara en face de lui qui, en 2000, était quelqu’un qui avait fait ses études aux Etats-Unis. Ce dernier avait commencé à tisser un réseau de relations très important à l’étranger. Gbgabo ne devait rien à personne, pas de personne à l’étranger. Son parti, le FPI, est un parti qui a été créé en Côte d’Ivoire sans être rattaché à une entité extérieure. Il est donc apparu comme un gêneur, comme une mauvaise surprise.

Dans cet ouvrage également, il a évoqué la fameuse table ronde de Marcoussis, en 2003 que beaucoup considéraient à l’époque comme une rencontre importante dans le processus de normalisation. Et Gbagbo voit cette rencontre comme un coup d’Etat, pourquoi ?
La façon dont les choses ont été organisées, c’était encore une fois une façon de l’écarter du jeu politique, c’est-à-dire de contrôler la Constitution ivoirienne. Il était président de la République élue et il n’a pas été partie prenante des travaux de Marcoussis. Il n’a pas été invité. Il a été convié simplement pour signer à la fin. Autour de la table-ronde, on a invité en revanche les chefs rebelles qui ont, pour ce faire, créé des partis politiques artificiels pour la cause. Ces oppositions se sont immédiatement trouvées majoritaires par rapport au parti au pouvoir et au parti élu à l’époque effectivement en Côte d’Ivoire. Donc, c’est une forme de coup d’Etat.

Ce ne serait pas exagéré de dire que Laurent Gbagbo en veut à la France aujourd’hui ?
Non ! Ce n’est pas du tout son état d’esprit. Laurent Gbagbo connaît très bien cela. Je vous ai dit qu’il est historien, il connait très bien la situation de la Côte d’Ivoire par rapport à la France, la situation des ex-colonies francophones par rapport à la France. Il n’en veut pas à la France. Il veut juste changer les rapports entre ces pays-là et la France. La France n’a pas organisé l’indépendance en 1960. Elle a organisé la dépendance de ces pays-là pour les garder dans une organisation qui s’appelait la Françafrique et qui est une organisation totalement illégitime, illégale. 50 ans après les indépendances, ces pays-là n’ont pas leur monnaie.

Et comment voit-il son successeur, Alassane Ouattara ?
(Rires) Comment le voit-il ? Il le voit comme quelqu’un qui a usurpé le pouvoir.

François Mattei
Politico Mag)/n

Ce documentaire est une démarche propagandiste contre Gbagbo

Par Mathias Eric Owona Nguini

Gbagbo, le marxiste
Laurent Gbagbo est un homme politique, un homme d’Etat, un universitaire ivoirien et un militant qui est né en 1945. Il a fait ses études primaires et secondaires en Côte d’Ivoire. Il a fait ses études supérieures au moins en partie en France et s’est spécialisé en Histoire. Et par orientation morale et politique, il a beaucoup travaillé sur des questions de décolonisation et sur les mouvements de libérations nationales. Il a donc été effectivement un syndicaliste, un militant et homme politique dans les années 1970 en Côte d’Ivoire dans le contexte extrêmement répressif du régime Houphouët-Boigny. Ce régime qui, sous le couvercle du dialogue et de la palabre, était à l’image des autres régimes africains autoritaires. Et Laurent Gbagbo, est en quelque sorte un récalcitrant parmi les militants. Il n’a cédé à aucune tentative de séduction de Félix Houphouët- Boigny dans son gouvernement pour le copter. Il a dû s’exiler en France où il a épousé une Française avec qui il a eu son fils Michel. La première orientation politique de Laurent Gbagbo est une orientation marxiste même à certaines étapes, marxiste-léniniste.

Gbagbo, le patriote
Il revient en Côte d’Ivoire à la fin des années 1980. Certains estiment que les Français ont fait un certain jeu pour qu’il revienne et gêner Houphouët- Boigny. Dans ce que monsieur Saïd Mbombo dit, il peut toujours se trouver des éléments vrais. Mais c’est dans une trame biaisée. Ceci parce qu’on voit que c’est un documentaire porté à la charge qui a été construit comme tel. On peut effectivement faire des reproches à Laurent Gbagbo en tant que homme d’Etat et homme politique. Mais, pour bien comprendre la trajectoire politique de Laurent Gbagbo en tant que dirigeant d’Etat, il faut la replacer dans un contexte. Et c’est ce contexte qui nous permettra de comprendre que Laurent Gbagbo, quoiqu’on dise, est un patriote, un panafricaniste et comprendre aussi les contradictions auxquelles il a été confrontées dans l’action concrète en tant que homme d’Etat. Parce qu’évidemment, les tâches d’un homme politique d’opposition ne sont pas les mêmes que celui d’un homme d’Etat. Surtout dans les structures politiques d’Etats d’Afrique qui sont pour la plupart des Etats autoritaires.

Gbagbo et l’houphouëtisme
En fait, s’il y a une seule chose qui me semble vrai dans ce que Saïd Mbombo Penda dit, c’est que Laurent Gbagbo a conservé une bonne partie de la gouvernance houphouëtiste. Et c’est ça sa limite. C’est-à-dire qu’en réalité, vous ne pouvez pas critiquer la gouvernance de Laurent Gbagbo en tant que président sans impliquer tous les autres hommes politiques et partisans de la Côte d’Ivoire. Parce que Laurent Gbagbo n’a jamais gouverné seul. Parce qu’en réalité, les éléments avec lesquels Laurent Gbagbo gouverne sont issus du parti PDCI. Ce parti qui est d’ailleurs resté le socle du système politique et institutionnel ivoirien. Laurent Gbagbo a hérité des contraintes de la Côte d’Ivoire qui est un Etat phare dans le dispositif de tutelle internationale de la France. Et ceci a été tout le problème de Laurent Gbagbo parce que les Occidentaux ne l’ont jamais considéré comme un homme du sérail françafricain. Ils estiment qu’il est arrivé au pouvoir par hasard alors qu’il n’en avait pas voulu. Le problème qu’il a eu, c’est qu’il a voulu créer des possibilités de dialogue avec les français. Donc, il ne faut pas avoir une lecture biaisée des événements pour en faire un quelconque documentaire sur Laurent Gbagbo. Des événements qu’il faut lire dans un contexte sans exclure les actes de ses alliés et de ses opposants. Vous ne pouvez pas extraire Laurent Gbagbo de l’ensemble du système ivoirien pour en faire une espèce de portait. Un portrait qui serait isolé sur une logique de diabolisation construite pour la légitimité et de blanchir l’actuel régime ivoirien en place. La plus grande faute de Gbagbo de mon point de vue, c’est qu’il a conservé les structures de la gouvernance houphouëtiste. C’est cette gouvernance qui est à l’origine de tous les problèmes de la Côte d’Ivoire.

Gbagbo et l’ethnicité
J’ai entendu monsieur Saïd Mbombo dire que Laurent Gbagbo a manipulé l’ethnicité et la religion. Je veux bien. Mais quand vous connaissez le parcours de Laurent Gbagbo, s’il y a un homme politique en Côte d’Ivoire qui est le moins porteur du discours de l’ethnicité, c’est Laurent Gbagbo. Si cela a pu arriver, c’est dans le contexte créé par ses adversaires de l’opposition. Laurent Gbagbo ne pouvait pas utiliser l’ethnicité au départ. Si vous prenez son groupe ethnique, les Bétés, au sens strict démographique, vous ne pouvez pas vous appuyer sur les Bétés pour prendre le pouvoir parce qu’ils ne sont pas suffisamment nombreux. Une fois que Laurent Gbagbo était au pouvoir, dans un contexte où les autres forces ont régionalisé la lutte, il est un être humain comme un autre et a pu également s’appuyer sur ce type de mode opératoire. En réalité, ceux qui sont responsables de l’ethnicisation et l’instrumentalisation religieuse de la politique en Côte d’Ivoire sont: (1) Félix Houphouët-Boigny, (2) Henri Konan Bédié, (3) Alassane Ouattara, (4) Laurent Gbagbo et (5) le général Robert Gueï. Monsieur Saïd Mbombo, j’ai une affirmation que ce documentaire sur Laurent Gbagbo est une commande. Car la manière dont vous argumentez montre que vous avez des informations toutes cousues. Il n’y a pas de faits dans tout ce que vous racontez. Est-ce que vous pouvez dire, à partir de Marcoussis, que Laurent Gbagbo a gouverné seul. Tous les gouvernements ont toujours été composés de plusieurs partis. Après Affi N’guessan, il n’y a plus eu de premier ministre du FPI. Il y a eu Seydou Diara, Charles Konan Banny, Guillaume
Soro. Nombre de ces ministres étaient issus du RDR, du PDCI. Donc, vous ne pouvez pas démentir que tous ces gouvernements ne sont pas des gouvernements de coalition. Alors, pourquoi stigmatiser seulement l’anti-néocolonialisme de Laurent Gbagbo et laisser celui des autres? On est donc unanime que c’est de la manipulation idéologique.

Gbagbo face aux coups d’Etat
Laurent Gbagbo arrive au pouvoir en octobre 2000. Il ne se passe pas 3 mois, il y a une tentative de coup d’Etat. Il ne se passe pas si 6 mois, il y en a une deuxième. Il ne se passe pas 1 an et demi, il y en une troisième. Pensez-vous que tout cela ne peut-il pas influencer le positionnement d’un leader politique? Laurent Gbagbo a donc agit sous contraintes. Il se retrouve prisonnier d’un système. Vous parlez des bases militaires que Laurent Gbagbo aurait pu demander le départ de la Côte d’Ivoire. Il faut noter qu’il y a eu des accords. Quand en septembre 2002, la crise qui a donné lieu au coup d’Etat arrive, Laurent Gbagbo demande l’application des accords que la France refuse. Ceci n’est-il pas un fait? Quand il y a les affrontements de 2005 qui font monter la pression, les bases françaises étaient déjà là. Si Laurent Gbagbo, même par instrumentalisation, n’avait pas eu une culture de résistance, il n’aurait pas procédé comme il l’avait fait. Parce qu’il a fait un bras de fer avec la France. Vous parlez du gré à gré. Mais c’est un système mis en place par Félix Houphouët-Boigny. Alors, le documentaire de monsieur Saïd Mbombo Penda est une pièce ultra partisante. Quelque chose qui n’a pas de sens parce qu’on ne peut pas analyser un personnage historique s’il n’est pas dans un contexte. Votre documentaire est une démarche idéologique propagandiste commanditée contre Laurent Gbagbo. Nous sommes ici dans une entreprise où il s’agit de détruire l’image de Laurent Gbagbo. Ceci est un élément de lutte politique.

Mathias Eric Owona Nguini
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Sommet sur sur la sécurité maritime: Alassane Ouattara est attendu au Cameroun

Le chef d’état ivoirien se rendra au Cameroun à l’invitation de son homologue Paul Biya, selon un communiqué de la présidence ivoirienne

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, est attendu lundi à Yaoundé au Cameroun pour prendre part à un sommet sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, a-t-on appris jeudi de source officielle. Selon le communiqué d’un conseil des ministres tenu mercredi, Alassane Ouattara se rendra « à l’invitation de son homologue camerounais Paul Biya » à Yaoundé « les 24 et 25 juin 2013 » pour prendre part à une conférence sur la lutte contre la piraterie maritime et les vols à main armée dans le golfe de Guinée. Le 21 mai, un émissaire du président Paul Biya avait porté cette invitation au président ivoirien, lors d’une audience au palais présidentiel d’Abidjan.

A sa sortie de l’audience, l’émissaire de Paul Biya, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, avait justifié cette conférence par « les actes de piraterie et de vol à main armé constatés dans les eaux territoriales ces derniers temps ». Pour René Sadi, « l’enjeu de ce sommet important interpelle en premier les pays qui ont une façade maritime dont la Côte d’Ivoire et au-delà, l’ensemble des pays africains ».

Alassane Ouattara est attendu au Cameroun
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Côte d’Ivoire: Guillaume Soro recule pour mieux sauter

Le premier ministre ivoirien a présenté la démission de son équipe au président Ouattara, mais il ne quitte pas la scène politique de ce pays

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a présenté le 8 mars sa démission et celle de l’ensemble de son gouvernement. Son successeur sera connu dans les prochains jours. Guillaume Soro vient de passer cinq années à la primature où il a servi l’ancien président Laurent Gbagbo puis jusqu’à récemment, Alassane Ouattara. Il s’est d’ailleurs dit disponible pour «toute autre mission» que celui-ci voudra bien lui confier. Il s’est, aussi réjoui de son bilan qu’il a jugé positif, au regard des affirmations «des citoyens avertis» et a remercié, «sans exclusion», tous ses collaborateurs, exprimant une gratitude toute particulière au président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, pour ses conseils avisés et au président burkinabé, Blaise Compaoré, grâce à qui l’Accord politique de Ouagadougou (APO) a permis la tenue d’élections transparentes et démocratiques et l’avènement d’un président, dont la «légitimité est incontestable», a pu voir le jour. Un accord passé entre le parti de Ouattara et celui de Konan Bedié au plus fort de l’opération victoire contre Gbagbo encadre la nomination d’un premier ministre. Guillaume Soro devrait donc recevoir comme lot de consolation de première qualité, le poste de président de l’Assemblée nationale lundi prochain sauf retournement politique exceptionnel. Pour s’y faire, Ouattara a mis les petits plats dans les grands. Il a mis entre parenthèse la Constitution et a réactivé les accords politiques signés à Pretoria en Afrique du sud. Désormais, selon la décision du chef de l’Etat, il ne faudrait plus avoir 40 ans au moins pour accéder à ce poste, il suffit d’être désigné par un parti signataire de l’accord de Marcoussis. Là aussi Outtara a fait fort, en faisant accepter Guillaume Soro au sein du RDR, (Rassemblement des républicains), qu’il a rejoint avant les législatives.

De nombreux analystes de la politique ivoirienne estiment que d’une manière ou d’une autre Ouattara s’est débarrassé d’un collaborateur gênant, qui avait un certain contrôle sur une partie des forces de l’ordre. Des hommes de Guillaume Soro ont souvent été cités dans le cadre de violentes exactions sur des populations civiles. Jeune et plein d’ambition, il ne fait pas de doute pour les experts, Guillaume Soro trouvera à l’Assemblé nationale un bon repli pour sa stratégie de conquête du pouvoir. Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers qui devra lui succéder. Ironie de l’histoire, le président Outtara qui a été Premier ministre de Bedié, pourrait designer aujourd’hui un Premier ministre proche de ce dernier. Les pronostics penchent majoritairement pour Jeannot Ahoussou Kouadio. Plusieurs raisons plaident en sa faveur. Sur le plan ethnique, il est Baoulé, une communauté qui a apporté un gros soutien à Alassane outtara, lors des récentes élections. En plus il a le meilleur profil des accords sur le poste de Premier ministre, parce que c’est un intime d’Henri Konan Bédié dont il a été l’avocat mais aussi le directeur de campagne lors du premier tour de la dernière élection présidentielle. Enfin, Jeannot Ahoussou connaît également très bien l’actuel président Ivoirien. Il a dirigé sa campagne lors du second tour de la présidentielle et faisait partie de son équipe resserrée lors de la crise qui a suivi.

Ouattara et soro lors du dernier conseil des ministres
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Côte d’Ivoire : Dosso Adama parle de l’après-Gbagbo

Le nouvel ambassadeur au Cameroun a présenté vendredi dernier à Yaoundé au Hilton hôtel la situation sociopolitique de son pays, après la crise post-électorale qu’il a connue

L’impasse post électorale ivoirienne et son cortège de malheurs, la reconstruction et le récent transfert de l’ex président Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale (CPI), l’actualité de ce pays frère et ami du Cameroun est visiblement chaude et dense. L’intérêt que les citoyens et médias camerounais portent au sort au de la Côte d’Ivoire est un fait. D’où cette conférence de presse organisée par le premier ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun après la crise qui a suivi l’élection présidentielle de novembre 2010.
S.E Dosso Adama nommé le 04 octobre 2011, est conscient de l’intérêt des camerounais pour la Cote d’ivoire. C’est la raison pour laquelle il n’a pas tardé à se présenter aux hommes de médias et surtout à donner l’information officielle sur la situation réelle de son pays en tant que « représentant du chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara ».
Méthodique, le diplomate a entamé son exposé sur la reconstruction de la Côte d’Ivoire par la nécessaire sécurisation du pays. En effet, la déliquescence de la société ivoirienne par la circulation des armes, une police et une administration inexistantes constatées au lendemain de la crise, entrave tout projet de reconstruction. A l’aide des chiffres, l’ambassadeur a présenté l’état d’avancement du processus de sécurisation du pays. « La sécurité des frontières et le redéploiement de la police dans les commissariats, à 30% au lendemain de la crise, a atteint les 99% aujourd’hui. La sécurisation du système judiciaire, point focal du programme de campagne du Président est également en bonne voie « , affirme-t-il. Par ailleurs, l’ouverture d’un bureau Interpol est effective et la criminalité est passée de 18 à 2 morts par jour.

Suite logique du calme après les troubles qu’a connu le pays d’Houphouët-Boigny, la réconciliation des populations est le deuxième volet du propos de l’ambassadeur. Selon ce dernier, en s’inspirant des exemples du Guatemala, de L’Afrique du Sud ou encore du Maroc, les autorités ivoiriennes souhaitent surpasser douleurs et ranc urs pour vivre dans le pardon et la réconciliation ; des valeurs gages de l’harmonie et de la prospérité. C’est dans cette optique que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CRDV) a été constituée. Aussitôt active, elle a récemment organisé un atelier avec le concours du Haut commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, impliquant forces vives et société civile afin de recueillir leurs avis. « Après ces dépositions, la CRDV passera aux auditions et nous tirerons un trait sur ce passé regrettable,» promet S.E Dosso Adama, visiblement optimiste. Il s’agit d’une tâche qu’il a personnellement entamée à Yaoundé en rassemblant la communauté ivoirienne au Cameroun sans distinction de chapelle politique ni de région.
La reconstruction et la relance économique en question constitue le dernier point. Longtemps la locomotive de la sous région Afrique de l’Ouest, la Côte d’ivoire est déterminée à reprendre ce rang qu’elle a perdu suite aux troubles qu’elle a connus. « De -5% en avril 2011, le taux de croissance économique passera à 9% en 2012 », annonce l’ambassadeur. Pour y parvenir appuie-t-il, l’assurance du monde paysan, moteur du développement, est déjà un acquis. En matière d’infrastructures, deux chemins de fer et l’autoroute du nord sont en projet.
La réplique des journalistes s’intéresse aux atouts et acquis de la Côte d’Ivoire pour tourner aussi rapidement cette page noire de leur histoire, au moment même où la grogne persiste à la veille d’élections législatives. Inquiétude « dissipée » par la bonne dose de détermination et d’optimisme de S.E Dosso Adama. Bien plus, c’est le paradoxe frappant entre le pardon et les sanctions qui préoccupent davantage la presse. En d’autres termes « comment peut-on vouloir tourner la page sombre par le pardon et la réconciliation de tous les ivoiriens, tout en traduisant un autre (Laurent Gbagbo) devant la CPI ? » La réplique de l’ambassadeur, représentant du Président Ouattara au Cameroun, est claire : « lorsque vous perdez les élections, vous devez vous retirer, (.) la CDRV n’exclut pas de sanctionner les coupables. Le transfert de Laurent Gbagbo à la CPI n’est qu’un début car tous les auteurs de crimes, peu importe leur parti politique ou leur région, seront jugés et c’est la Cote d’Ivoire qui en sortira grandie » a-t-il tranché.

Le nouvel Ambassadeur de Côte d’Ivoire SEM. Dosso Adama et son staff à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
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Le chef par intérim de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire a rendu visite à Laurent Gbagbo

Arnauld Akodjènou s’est rendu le 1er octobre à Korhogo pour s’enquérir des conditions de détention de l’ex-président ivoirien

Arnauld Akodjènou a conduit une mission des droits de l’Homme pour s’enquérir des conditions de détention de Laurent Gbagbo, indique un communiqué de l’Onuci. Accompagné de Guillaume Ngefa, chef par intérim de la division des droits de l’Homme de l’Onuci, M. Akodjènou a déclaré à l’ancien président qu’il s’agissait de faire le suivi régulier de ses conditions de détention et de vérifier qu’il est traité avec dignité, en application de la résolution 2000 du Conseil de sécurité, ajoute le texte. Après sa précédente visite en août, l’Onuci avait fait état, sans plus de précision, de ses « préoccupations » sur les conditions de détention du chef d’Etat déchu, suscitant l’ire du gouvernement du nouveau président Alassane Ouattara. Elle n’a pas cette fois-ci donné son appréciation. Selon le dernier rapport consacré à la Côte d’Ivoire par le conseil des droits de l’Homme de l’ONU, et examiné fin septembre à Genève, M. Gbagbo avait « informé » ses visiteurs en août que, contrairement aux affirmations du gouvernement, il n’est pas en détention dans la résidence présidentielle de Korhogo mais dans une « villa tenue secrète quelque part » dans la ville. L’Onuci, dans son communiqué du dimanche 02 Octobre, affirme simplement que la rencontre de samedi a eu lieu dans une résidence de Korhogo, sans plus de détail. M. Gbagbo est confiné à l’intérieur en permanence et se plaint de l’accès limité à ses avocats, souligne le rapport du conseil des droits de l’Homme. Il a confirmé qu’il n’a été soumis à aucun mauvais traitement physique, excepté l’isolement auquel il est confiné, le manque d’accès à un pasteur évangélique et le fait qu’il ne lui est pas permis de faire une promenade quotidienne pour améliorer sa santé, ajoute le rapport.

Ces visites interviennent après celle de l’ancien représentant spécial du Secrétaire général en Côte d’Ivoire, Young Jin Choi , et le chef par intérim de la division des droits de l’homme, effectué le 4 juillet et le 5 août, des visites similaires à l’issue desquelles ils ont indiqué que l’ex-chef de l’Etat se portait bien et était normalement traité. L’ex-président a été arrêté le 11 avril par les forces pro-Ouattara, soutenues par la France et l’Onuci, à l’issue de deux semaines de guerre concluant quatre mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010. Il est détenu et inculpé comme son épouse Simone et des dizaines d’autres personnalités de son bord, civiles et militaires. Samedi 02 Octobre à Bouaké, le Premier ministre, ministre de la Défense en tournée d’installation des chefs de corps de l’armée, de la gendarmerie, de la police, des douanes et des eaux et forêts, a affirmé que la réconciliation devait se faire sans la libération du président Gbagbo et ses partisans inculpés par le parquet pour crimes économiques et atteinte à la sûreté de l’Etat.La guerre qui a eu lieu en Côte d’Ivoire est finie. Ceux qui doivent répondre devant la justice répondront devant la justice. Je lis dans les journaux, il faut libérer Gbagbo pour qu’il y ait la réconciliation. Mais arrêtons!, a-t-il déclaré lors de la cérémonie.

Quelques ivoiriens continuent à demander la libération de l’ex Président
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Côte d’Ivoire: Inculpation de douze proches de Laurent Gbagbo

Ils ont été arrêtés pour atteinte à la sûreté de l’Etat

La justice ivoirienne n’a pas encore fini avec le camp de l’ex président Laurent Gbagbo. Le chef de son parti et 11 personnalités ont été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat et placés en détention préventive, au moment où le président Alassane Ouattara dit tendre la main aux vaincus de la crise post-électorale. Près de 40 personnes sont désormais inculpées et détenues dans les rangs du régime déchu le 11 avril. Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, le fils de Laurent Gbagbo, le Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, et cinq autres personnes en résidence surveillée à Bouna (nord-est) ont été inculpés ces derniers jours, a déclaré Noël Djè, porte-parole par intérim du parquet d’Abidjan. Cinq personnes assignées à résidence à Katiola (centre), dont l’ex-chef des femmes patriotes pro-Gbagbo, Geneviève Bro Grébé, et l’ancien ministre Jean-Jacques Béchio, ont été inculpées le mardi 9 août. Désormais en détention préventive sur les mêmes sites, les 12 inculpés sont notamment accusés d’atteinte à la défense nationale, de complot contre l’autorité de l’Etat, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel et rébellion, a précisé M. Djè. Vingt-six pro-Gbagbo avaient déjà été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou d’infractions économiques et sont détenus pour la plupart à Boundiali (nord). Parmi eux figurent l’ancien Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo et plusieurs ex-ministres.

Laurent Gbagbo et son épouse Simone restent en résidence surveillée, l’un à Korhogo (nord) et l’autre à Odienné (nord-ouest). Arrêtés le 11 avril à Abidjan par les forces pro-Ouattara, appuyées par la France, après deux semaines de guerre, ils n’ont toujours pas été inculpés. Pour être poursuivi, M. Gbagbo doit voir levée son immunité de membre de droit du Conseil constitutionnel, que lui donne son statut d’ancien chef de l’Etat. Le Conseil est dirigé depuis fin juillet par un allié de M. Ouattara, le vétéran de la classe politique et juriste Francis Wodié. Les enquêtes préliminaires sur les crimes de sang commis durant la crise continuent et le pouvoir compte sur une inculpation à terme de l’ancien président par la Cour pénale internationale (CPI), à qui il a demandé d’enquêter. Ces nouvelles inculpations surviennent après le 51e anniversaire de l’indépendance au cours duquel Alassane Ouattara a tendu la main ce week-end au camp Gbagbo, spécialement aux exilés au Ghana. Leur place est avec nous, a-t-il assuré, plaidant pour une Côte d’Ivoire réconciliée et rassemblée. Mais les intéressés ont de nouveau posé comme préalable la libération de leurs compagnons, certains mettant en doute la bonne foi de M. Ouattara. Le camp Gbagbo et des ONG internationales ont plusieurs fois dénoncé ou redouté une justice des vainqueurs sous le nouveau président, qui a cependant promis la fin de l’impunité.

Selon certaines ONG et l’ONU, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ont été commis par les deux camps durant la crise mais aucune personnalité pro-Ouattara, aucun combattant de son bord, n’a été inquiété. Plusieurs militaires loyaux au régime Gbagbo ont à l’inverse été arrêtés. La justice ivoirienne a enfin lancé des mandats d’arrêt internationaux, visant notamment Charles Blé Goudé, figure de proue de l’ancien pouvoir et chef des jeunes patriotes pro-Gbagbo.

Des proches de Laurent Gbagbo arrêtés, l’ancien président est en résidence surveillée
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Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara tend la main aux partisans de Laurent Gbagbo

Le Front populaire ivoirien a répondu favorablement à cet appel de réconciliation nationale

Le Front populaire ivoirien (FPI) du président déchu, Laurent Gbagbo, a répondu favorablement à l’appel à la réconciliation nationale lancé par le président Alassane Ouattara. Nous avons appris cela avec beaucoup de plaisir, de soulagement et d’espérance. Si le président de la République ouvre son c ur pour dire que nous devons aller à la réconciliation, qu’il lance cet appel à ses frères et s urs du FPI (Front populaire ivoirien) et du LMP (La majorité présidentielle) exilés au Ghana, c’est une main tendue qu’il faut saisir, a réagi Sylvain Miaka Oureto, président par intérim du FPI. Le successeur de Mamadou Koulibaly, ancien président du FPI qui a démissionné en juillet dernier, a toutefois souhaité que ses camarades du parti exilés à l’étranger puissent avoir l’assurance d’être amnistiés, s’ils décidaient de rentrer au pays. Cet appel a été émis par Alassane Ouattara lors du défilé du dimanche 7 août 2011 sur l’esplanade du palais présidentiel à Abidjan pour le 51e anniversaire de l’indépendance du pays. Le président ivoirien dans son allocution veut tendre la main aux partisans de Laurent Gbagbo, dont certains sont exilés au Ghana. Nous avons besoin de tout le monde pour reconstruire le pays, affirmait-il, avant d’assurer que tout serait fait pour que la sécurité de tous soit assurée.

Mais en se disant prêt à saisir la main tendue du président Alassane Dramane Ouattara (ADO), le porte-parole du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo a tout de même posé, de façon subtile, une condition. Ce dernier a, en effet, supposé qu’en appelant ses frères, notamment ceux du FPI et de La majorité présidentielle (LMP) qui se sont réfugiés au Ghana et au Liberia à retourner au bercail, ADO serait prêt à annuler toutes les poursuites engagées contre eux. Le président intérimaire du FPI touche ainsi du doigt le point le plus sensible du processus de réconciliation pour lequel la justice peut constituer un obstacle. L’actuel chef de l’Etat ivoirien a, certes, promis de tout mettre en uvre pour assurer la sécurité de ceux qui, comme quelques officiers de l’armée autrefois réfugiés au Ghana, accepteraient de revenir. N’empêche que le n ud gordien du retour des exilés reste les poursuites judiciaires dont ceux-ci font l’objet.

En parvenant à échapper à la capture lors des affrontements ayant conduit à la chute de l’ancien régime, Blé Goudé, le général de la rue et ses autres camarades en fuite ont prouvé qu’ils n’étaient pas si imprudents que cela. S’ils acceptaient de rentrer au pays, ils prendraient sans doute les précautions nécessaires en vue de ne pas être inquiétés ou de faire prendre le pouvoir en place dans son propre piège en cas de supercherie. L’on ne sait pas non plus ce que ces réfugiés ont pu fomenter comme plans pendant leur exil. La découverte d’armes détenues par des exilés ivoiriens dans un pays voisin est une information, entre autres, à ne pas négliger dans ce genre de situation.

Rappelons que Sylvain Miaka Oureto est le nouveau patron du FPI. L’ancien Secrétaire général du parti, désigné à l’unanimité des membres du Secrétariat général encore en activité, a été oint par acclamations des militants du FPI qui ont pris part aux travaux du Comité central extraordinaire élargi à toutes les structures d’activités et de spécialisation. La réunion s’était déroulée le samedi 23 juillet dernier au siège du CNRD à Cocody. M. Miaka remplaçait à ce poste Mamadou Koulibaly, démissionnaire. Il assure désormais l’intérim du président Pascal Affi NGuessan, arbitrairement incarcéré sans aucun chef d’inculpation, depuis le 22 avril à Bouna par le régime du nouveau chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Par la même occasion, le Comité central extraordinaire a désigné, là aussi, à l’unanimité de ses membres, le député Laurent Akoun pour assurer les fonctions de Secrétaire général adjoint et Porte-parole du parti. Enfin, toute la direction du parti a été renouvelée et adaptée aux difficiles conditions que traverse le FPI depuis avril 2011

Alassane Ouattara a tendu la main aux partisans de Laurent Gbagbo
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Côte d’Ivoire: Le patron de la télévision publique RTI révoqué

Il est accusé d’avoir négligé la couverture médiatique sur le retour du président des USA

Le président Alassane Ouattara vient de frapper un grand coup. Il a limogé le patron de la télévision publique ivoirienne après de graves dysfonctionnements, notamment l’absence d’équipe pour couvrir son retour des Etats-Unis, a-t-on appris de source officielle. M. Ouattara a mis fin par décret aux fonctions de Pascal Brou Aka comme directeur général de la RTI (Radiodiffusion Télévision ivoirienne), qui est remplacé par l’un de ses adjoints, Lazare Sayé Aka, a indiqué dans un communiqué le ministre de la Communication, Souleymane Diakité. Cette décision est la conséquence de graves dysfonctionnements observés dans la gestion quotidienne de la RTI. Ces dysfonctionnements ont atteint leur paroxysme samedi, aucune équipe de reportage n’ayant été dépêchée pour couvrir le retour à Abidjan du chef de l’Etat de sa visite aux Etats-Unis, a-t-il expliqué.

Officiellement patron de la RTI, Pascal Brou Aka était dans les faits le patron de la TCI (Télévision Côte d’Ivoire), les installations de la RTI ayant été détruites durant la crise post-électorale récente et les combats du début avril. La TCI avait été créée début 2011 par le camp Ouattara, cloîtré au Golf hôtel d’Abidjan, pour contrer la propagande de la RTI, alors contrôlée par les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril. Selon des sources bien informées, le sort de Brou Aka était scellé depuis le samedi 30 juillet où, de retour de sa visite de travail aux Etats – Unis, le chef de l’Etat n’a pas trouvé d’équipe de reportage de la télévision nationale pour recueillir ses propos. Une situation qui aurait fort déplu au président Ouattara à son arrivée à l’aéroport d’Abidjan. Ce, d’autant plus que la visite d’Etat qu’il venait d’effectuer aux Etats-Unis lui a permis d’échanger avec le président américain, Barack Obama, le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon et les plus haut responsables des Institutions de Bretton Woods. Ne pas pouvoir donner les nouvelles de ce déplacement important aux Ivoiriens à cause de la Rti était une chose que le chef de l’Etat ne pouvait tolérer. En fin de compte, c’est un technicien de la Rti qui aurait réussi à se présenter à l’aéroport pour interroger le président Ouattara sur sa visite aux Etats-Unis. Mais avant de descendre de son avion, le chef de l’Etat aurait été obligé de patienter à bord de l’aéronef parce que ni le protocole d’Etat ni les cameras n’étaient prêts pour fixer les images.

Des questions subsistent. Le patron de la Rti a-t-il été régulièrement informé de l’heure d’arrivée du chef de l’Etat? Pourquoi pour un déplacement aussi important, l’on n’a pas jugé utile de faire voyager un journaliste de la Rti? L’absence de journaliste de la Rti à l’aéroport était-il le seul fait reproché à Brou Aka? Y a-t-il autre chose qui a fait basculer la balance en faveur de cette décision? Parce que si l’on devrait se fonder sur cet argument, Brou Aka ne devrait pas être le seul responsable à écoper de cette lourde sanction. Parce que l’absence totale de journalistes à l’aéroport est la preuve que la faute ne se situe pas seulement au niveau du patron de la Rti. Il y a un cas de dysfonctionnement plus profond. Brou Aka n’a été que la face visible de l’iceberg. Selon certaines sources, le président Ouattara voulait, à travers cet acte, donner un signal fort, un avertissement solennel à tous les responsables de l’administration ivoirienne. Une passation de charges aura lieu le mardi 02 aout 2011 au siège de la RTI à Cocody.

Pascal Brou Aka (photo) a été remplacé par Lazare Sayé Aka
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Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara officiellement investi président de la République

Face à une forte représentation internationale, il a pris les commandes pour une difficile réconciliation

Depuis samedi 21 mai dernier, Alassane Ouattara est désormais pleinement président de la Côte d’Ivoire, mais il aura fort à faire pour rassembler et réconcilier, priorité pour un pays déchiré par six mois d’une sanglante crise post-électorale. « ADO », comme le surnomment ses partisans, assis sur son majestueux fauteuil présidentiel, et entouré dans la capitale politique d’une vingtaine de chefs d’Etat, dont le président français Nicolas Sarkozy, et du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon: La fête avait tout d’un couronnement. Même s’il est aux commandes depuis plus d’un mois, « il fallait à Ouattara le sacre de l’investiture; d’une façon symbolique, il a maintenant l’autorité », explique un expert. L’intronisation a marqué l’épilogue de la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir après sa défaite au scrutin de novembre 2010, qui a conduit à la guerre dans le pays et à l’arrestation de l’ex-président le 11 avril. « La Côte d’Ivoire se réconcilie et se rassemble», a assuré le nouveau chef de l’Etat. Mais la tâche s’annonce ardue après six mois de violences qui ont fait près de 3.000 morts, selon le nouveau pouvoir. La sécurité reste un défi majeur. Elle incombe encore aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de M. Ouattara, c’est-à-dire aux ex-rebelles du Nord, qui à leur arrivée à Abidjan se sont livrés à des pillages massifs et sont parfois accusés de règlements de comptes. « Il n’y a pas plus de 20% des forces jadis loyales à Gbagbo qui sont revenues au travail », souligne l’expert, pointant l’immense chantier de la réorganisation des forces armées, sur fond de méfiance entre anciens ennemis. Alassane Ouattara a confié à son Premier ministre Guillaume Soro, « chef incontesté des FRCI », le soin de « régler ce problème », indique une source diplomatique africaine. Il dirigera, a priori jusqu’aux législatives prévues avant fin 2011, le « gouvernement d’union » attendu dans les prochains jours. Le nouveau président a souhaité que « des éléments modérés » du parti de M. Gbagbo l’intègrent, ce qui signerait de premières retrouvailles. Privé de l’essentiel de ses hauts cadres, en résidence surveillée ou en exil, en particulier au Ghana, le camp Gbagbo reste pour l’instant sans voix.

La reconstruction de la Côte d’Ivoire, longtemps le partenaire privilégié de la France en Afrique de l’Ouest, a été évoquée par les deux chefs d’Etat lors d’un petit déjeuner. Outre les questions économiques, la question de la sécurité a été abordée, M. Ouattara souhaitant des garanties sur le maintien du dispositif Licorne de l’armée française, dont les effectifs sont passés de 900 à 1.700 hommes au plus fort de la crise. La France s’est déclarée prête à contribuer à une refonte des forces de sécurité ivoiriennes, pour surmonter les divisions Nord-Sud qui les ont traversées depuis la tentative de coup d’Etat contre Laurent Gbagbo et la guerre civile de 2002-2003. Venu à la rencontre de la communauté française, Nicolas Sarkozy a déclaré que la France garderait toujours des forces militaires en Côte d’Ivoire. « Nous garderons toujours des forces militaires ici pour assurer la protection de nos ressortissants », a-t-il dit lors d’un discours devant la communauté française d’Abidjan. Mais je veux que les choses soient claires entre nous. L’armée française n’est pas là pour assurer la stabilité de quelque gouvernement que cela soit, (même) un gouvernement ami. Ce sont les Ivoiriens qui doivent choisir, a ajouté le chef de l’Etat, qui s’exprimait dans l’enceinte de la base française de Port-Bouët. « C’est important d’être ici, en Côte d’Ivoire, à côté du président Ouattara pour la démocratie et pour l’Afrique », a-t-il déclaré à sa descente d’avion. Lors de la cérémonie d’investiture, M. Ouattara a déclaré que le temps était venu de rassembler les Ivoiriens. « Célébrons la paix sans laquelle aucun développement n’est possible », a-t-il poursuivi, lançant un appel solennel à la réconciliation pour qu’émerge « un Ivoirien nouveau ». « La Côte d ‘Ivoire se réconcilie et se rassemble », a-t-il insisté.

Alassane Dramane Ouattara officiellement investi président de la République de la Côte d’Ivoire
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Ibrahim Coulibaly, alias « IB » est décédé hier, tué par les forces républicaines

Portrait du chef du commando invisible dont le profil trouble est lié à la décadence de la Côte d’ivoire

Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit « Général IB », chef du « Commando invisible », est mort ce mercredi soir. Il a été tué dans les combats qui opposaient à Abobo, son fief, ses forces à celles des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), l’armée d’Alassane Ouattara. L’information a été annoncée sur la nouvelle télévision d’Etat ivoirienne, la TCI. Les FRCI avaient lancé une offensive contre le « Commando invisible ». Le groupe armé n’avait pas encore désarmé en dépit des injonctions du président Alassane Ouattara qui avait préconisé l’usage de la force pour contraindre ses combattants à déposer les armes. Une attitude qui avait suscité l’incompréhension dans les rangs du « Commando invisible ».

Ibrahim Coulibaly, dit « IB », aura été la bête noire de tous les régimes en place en Côte d’Ivoire durant une décennie de troubles, avant de périr mercredi sous le feu des forces du président Alassane Ouattara et de Guillaume Soro, son éternel rival de la rébellion de 2002. Sergent-chef qui se rêvait président, le « général IB », comme il se faisait appeler ces derniers temps, a été derrière les soubresauts majeurs qu’a connus le pays depuis 1999, mais sans jamais jouer longtemps les premiers rôles. Le gouvernement a annoncé sa mort après une offensive sur son fief du nord d’Abidjan. Né le 24 février 1964 à Bouaké (centre), deuxième ville de Côte d’Ivoire, Ibrahim Coulibaly entre dans l’armée en 1985. Avec sa carrure de basketteur américain, il découvre le monde politique en devenant garde du corps de plusieurs personnalités, dont l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.

En 2003 éclate une guerre de leadership avec Guillaume Soro, porte-parole des FN à qui il avait laissé le devant de la scène. Les combats meurtriers l’année suivante tournent à l’avantage du clan Soro, qui deviendra Premier ministre en 2007 à la faveur d’un accord de paix. « IB » fuit en France où il est arrêté en septembre 2003 à Paris, accusé de fomenter un nouveau coup de force contre Laurent Gbagbo. Mais il recouvre la liberté après 21 jours de détention et disparaît. Son exil le mène cette fois au Bénin. Même installé là-bas, il est vu derrière l’attentat visant M. Soro en juin 2007. Il est aussi impliqué dans une mystérieuse tentative de coup d’Etat fin décembre. Un piteux « Noël à Abidjan » qui se solde par l’arrestation de plusieurs personnes. Pourtant, l’ex-militaire affirme en avoir fini avec les putschs et vouloir entrer en politique, envisageant même de participer à la présidentielle alors prévue en 2008. Mais cette nouvelle carrière semble brisée par le mandat d’arrêt international délivré en janvier 2008 dans son pays. Déclaré persona non grata au Bénin, il rejoint, selon ses dires, le Ghana. Il aura fallu la crise née de l’élection de novembre 2010 pour qu’il réapparaisse. Début 2011, il revendique la paternité du « commando invisible » d’Abobo, qui dans ce quartier nord d’Abidjan met en déroute les forces pro-Gbagbo, infligeant le premier coup sévère au régime. Après l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril, il ne tarde pas à réclamer son dû: « donne à César ce qui est à César », disait-il le 19 avril à l’adresse des nouvelles autorités, lors d’un entretien à l’AFP. Sommé de désarmer par Alassane Ouattara qu’il tenait pourtant pour un « père », il a cessé mercredi soir, dans la cour d’habitations où ses anciens compagnons l’ont encerclé puis tué, d’être l’éternel croquemitaine de la politique ivoirienne.

Ibrahim Coulibaly, dit IB est mort le 27 avril 2011
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Règlements de comptes dans la communauté ivoirienne au Cameroun

La tête du président de la communauté ivoirienne de Douala -jugé acquis au président déchu – est mise à prix par les pro-Ouattara

La fronde enfle dans les milieux ivoiriens de Douala. En effet, les ivoiriens installés dans la capitale économique piaffent d’impatience de voir enfin l’actuel président de leur communauté démissionner de ses fonctions. Et pour cause, le président actuel de la communauté ivoirienne de la ville de Douala est accusé d’être un partisan de l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Selon ses accusateurs, le président de la communauté ivoirienne de Douala a organisé une cérémonie de soutien au président Gbagbo à la suite des dernières frappes militaires onusiennes et françaises en Côte d’Ivoire. A en croire ses détracteurs, la cérémonie de soutien au président Laurent Gbagbo était meublée de « whisky et de champagne ».

Le casting des participants à cette cérémonie aurait été des plus sélectifs. « Monsieur le président de la communauté n’avait invité que ses amis intimes », explique un ressortissant ivoirien rencontré à Douala. Les intimes de M. Zadi ne se recruteraient que parmi l’élite ou « les riches ». Suffisant pour dénoncer à la pelle son incapacité à rassembler, ou à gérer les différents problèmes que rencontrent les ivoiriens de la métropole économique camerounaise. « Il ne lève jamais le petit doigt pour venir en aide aux compatriotes en délicatesse avec les services d’immigration au Cameroun », soutient un ivoirien.

ADO la solution ?
Avec la venue d’un nouvel homme fort à la tête de la Côte d’Ivoire, les ivoiriens de Douala voudraient s’arrimer à la donne Alassane Dramane Ouattara. Celui-ci se présente comme un rassembleur et un homme de paix qui veut reconstruire son pays. Les ivoiriens de Douala espèrent à la tête de leur communauté un « client » ayant le même profil idéologique que ADO. Le souhait de tous est que la chose arrive le plus tôt possible. Selon des indiscrétions, une assemblée générale extraordinaire de la communauté est en préparation à l’effet de provoquer une élection d’un nouveau président de communauté. « Enfin, ce Zadi va déguerpir », réagit un ivoirien de la capitale économique camerounaise.

A Yaoundé, la nouvelle donne a pris corps après le scrutin présidentiel ivoirien. Le président de l’antenne FPI de Yaoundé, par ailleurs président de la communauté ivoirienne de Yaoundé, a pris faits et cause pour Alassane Dramane Ouattara. Yaya Stéphane ne cache pas ce retournement de veste. Le célèbre styliste laisse trôner, sur l’un des murs de son atelier, un grand portrait d’ADO dans une majestueuse attitude de président de la République de Côte d’Ivoire.

La chute de Laurent Gbagbo crée des dissensions au sein de la communauté ivoirienne du Cameroun
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Côte d’ivoire: Et maintenant ?

Quelques minutes après l’annonce de l’arrestation de Laurent Gbagbo, des cris de joie ont éclaté à Abidjan. Cette joie est loin d’être partagée par tous les ivoiriens. L’avenir est encore incertain…

Liesse à Abidjan.
« Gbagbo s’en va », « C’est vraiment une immense joie, vraiment immense, dit un homme qui porte un t-shirt à l’effigie de Ouattara, parce qu’il y a eu 10 ans de crise, sans avancée, sans développement, mais grâce à Dieu et grâce à Alassane, on peut vraiment exprimer notre joie ». C’est une foule en liesse qui a envahi les rues de Yopougon et d’autres quartiers populaires de la capitale économique ivoirienne. « Vraiment, on remercie Alassane Ouattara, on remercie le bon Dieu, on remercie Ouattara ! » crie une femme. Mais cette fête, d’autres Ivoiriens ne veulent pas encore la faire. Beaucoup de gens sont morts, et dans des dizaines de familles, c’est l’heure du deuil. Certains sont sans nouvelles de leurs proches depuis plusieurs jours et le décompte de toutes les victimes «collatérales» des deux camps va désormais commencer. Des témoins ont en effet fait état de nombreuses bavures des belligérants qui ont tiré des obus sur des maisons ou encore des balles qui sont allées foudroyer des paisibles citoyens cachés dans leurs chambres. Et puis, il y a encore des milices et des mercenaires pro-Gbagbo en ville.

A l’ouest, on retient son souffle
Laurent Gbagbo a souhaité lundi soir « qu`on arrête les armes » et « qu`on rentre dans la partie civile de la crise » dans une déclaration diffusée après son arrestation sur la télévision TCI du nouveau président Alassane Ouattara. L`annonce de ce dénouement de la saga «Laurent et Simone Gbagbo», a été accueillie par un silence prudent à Duékoué, fief pro-Gbagbo, où s`entassent 30 000 personnes fuyant des violences dans cette région, selon des témoins. Seules quelques dizaines de personnes, essentiellement allogènes (non originaires de la région), ont aussi exprimé leur joie dans la rue à l`annonce de l`arrestation de M. Gbagbo. Mais dans la mission catholique de la ville, où sont réfugiés la plupart des personnes déplacées par les violences et craignant des représailles, la nouvelle a été accueillie « dans le calme, dans le silence », a dit Chantale Gueï, qui vit au camp et jointe depuis Monrovia. « Tout ce que nous voulons aujourd`hui, est que le président reconnu par la communauté internationale nous donne une certaine protection, de sorte qu`on n`ait plus en face de nous des gens qui veulent nous tuer. La politique, c`est comme un jeu, il faut un vainqueur et un vaincu. Et je crois que le vainqueur, cette fois, c`est Alassane Ouattara », a-t-elle ajouté.

Et maintenant ?
Alassane Ouattara hérite d’un pays à genoux, à l’économie en panne et à la population divisée. Sur le plan économique, l’encéphalogramme est à plat. Le batîment ne construit plus, les grands groupes étrangers se sont repliés à l’étranger, et les PME sont à court de trésorerie. L’exportation de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, est stoppée depuis fin janvier à cause de l’interdiction faite aux bateaux européens de relâcher dans les ports ivoiriens. Ouattara l’économiste pourrait en outre relancer la confiance et faire jouer ses contacts dans le monde des affaires pour créer des entreprises employant une nombreuse main-d’ uvre, afin de donner un espoir aux Ivoiriens aujourd’hui sans travail. Mais il lui faudra d’abord rétablir l’ordre en récupérant des milliers d’armes illégales. La Côte d’Ivoire possède de facto deux armées depuis la tentative de coup d’État de 2002, suivie de l’assaut des rebelles venus du Nord. Fusionner les deux forces n’ira pas sans mal. Les ivoiriens ont besoin de réconciliation. Un défi pour Ouattara, étant donné la façon dont il sera arrivé à la présidence, élu mais soutenu par des militaires. Il ne devra pas oublier que c’est d’abord le peuple qui l’a porté au pouvoir. Il devra éviter d’être l’otage des militaires. Alassane Ouattara se retrouve aussi à la tête d’un pays hanté par dix ans de violences, commises par tous les côtés: émeutes sanglantes du général Gueï quand celui-ci avait voulu annuler l’élection présidentielle de 2000, assassinats d’opposants par des escadrons de la mort sous Gbagbo et charniers découverts récemment dans des villes conquises par les troupes d’Ouattara. La Côte d’Ivoire ne pourra se passer d’une commission de vérité, justice et réconciliation indépendante menée par la société civile pour faire la lumière sur ces heures sombres de son histoire et enfin, tourner la page ouverte un certain 19 septembre 2002. Pour qu’enfin, l’éléphant se remette debout !

Dans les rues à Yopougon, c’est la joie
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Les grandes inconnues de l’après-Gbagbo

Alors que le conflit politique semble toucher à sa fin en Côte d’Ivoire, la véritable crise reste à venir: celle de la reconstruction

Après des semaines très dures, il semble, du moins en surface, que les troubles en Côte d’Ivoire soient sur le point de s’apaiser. Vaincu à l’élection présidentielle, longtemps reportée, de l’automne dernier, le président sortant Laurent Gbagbo a obstinément refusé d’accepter la défaite et de se retirer du pouvoir. Frustrées, ne croyant plus au dialogue, les forces fidèles à Alassane Ouattara, le président élu reconnu par la communauté internationale, ont décidé de démettre Gbagbo manu militari. Durant les jours de combat acharné dans la capitale économique du pays, Abidjan, Gbagbo a paru près de négocier son départ à plusieurs reprises, pour mieux se dédire et se retrancher à chaque fois. Ses jours paraissent néanmoins comptés, et tout le monde attend avec impatience l’heure libératrice de son départ. Mais si libératrice qu’elle soit, l’éviction définitive de Gbagbo, ne résoudra pas tous les problèmes du pays; le nouveau gouvernement n’en sera même qu’au début de ses peines. Dans le meilleur des cas en effet, Ouattara devra s’atteler à la tâche éminemment ardue de rassembler un pays très divisé. Et sur ce point, le président élu semble conscient de ce qui l’attend. Lors d’une allocution télévisée le 7 avril, il a ainsi affirmé vouloir être le «président de tous les Ivoiriens, (…) le protecteur de toutes les populations». La question est de savoir si ses concitoyens lui en laisseront la chance.

On naît ivoirien, on ne le devient pas
Depuis plus d’une décennie, la Côte d’Ivoire subit de fortes tensions ethniques qui ont plus d’une fois dégénéré en conflit civil. Les minorités ethniques, culturelles et religieuses associées au Burkina, au Mali ou à la Guinée sont depuis longtemps écartées de la vie politique (voire économique), au motif qu’elles seraient moins ivoiriennes. En 1994, sous la présidence de Henri Konan Bédié, l’assemblée nationale a voté une loi visant à empêcher ces minorités de prétendre à la présidence du pays, dans le but d’exclure Ouattara, ex-Premier ministre réputé originaire du Burkina, des élections de 1995 et 2000. A la suite de quoi une vague de racisme a déferlé sur le pays, s’insinuant dans le moindre aspect de la vie nationale. La citoyenneté et les droits fonciers, par exemple, sont devenus accessibles à la condition d’être ivoirien de naissance et enfant de deux parents ivoiriens. En 2002, le malaise provoqué par cette politique d’exclusion et de xénophobie s’est mué en véritable guerre civile, entre un Nord rebelle et un Sud tenu par le gouvernement en place. Aujourd’hui encore, nombre d’Ivoiriens du Sud estiment que Ouattara, musulman du Nord, n’est pas un vrai Ivoirien. Il va donc devoir convaincre les 46% d’électeurs qui ont voté pour Gbagbo, et dont la plupart habitent dans le sud du pays ou à Abidjan, qu’il peut être leur représentant légitime.

Les violences des pro-Ouattara nuisent à la popularité du camp «démocratique»
Or, depuis quatre mois, les troupes rebelles qui contrôlaient le Nord lors du dernier conflit soutiennent Ouattara. Sa popularité risque fort d’en pâtir, puisqu’on le soupçonne déjà, notamment dans le camp Gbagbo, d’être derrière un coup d’État manqué en 2002. Plus largement, la collaboration de Ouattara avec les anciens rebelles, ainsi que le recours à la force armée pour démettre Gbagbo, entachent son image de leader démocratique et pacifique. Sans parler du massacre rapporté dans la ville occidentale de Duékoué, au cours duquel les forces pro-Ouattara auraient assassiné des centaines de civils. Non seulement ces tueries invalident le discours démocratique de ce camp, mais elles pourraient aussi entraîner de sanglantes représailles. S’il entend représenter tous les Ivoiriens, Ouattara devra rapidement faire enquêter sur les crimes commis contre les civils, et punir les coupables -même si certains comptent parmi ses partisans. Lors de son allocution télévisée, c’est ce qu’il a promis de faire, en s’engageant à ce que tous ceux qui ont usé de violence à l’encontre de la population en répondent devant la justice. Sauf que dans la pratique, ce ne sera pas chose aisée. Le camp pro-Ouattara est extrêmement hétérogène, et nombre de ses combattants sont des miliciens de circonstance plutôt que des soldats professionnels.

La France, les pieds dans le plat
Ouattara devra par ailleurs expliquer sa bonne entente avec la France, autre facteur de défiance au sein du camp Gbagbo. On raconte que le président élu, marié à une Française, est ami avec son homologue Nicolas Sarkozy. Ancienne puissance coloniale dans le pays, la France est objet de forts ressentiments, d’autant plus depuis novembre 2004, époque où Gbagbo attaqua une base militaire française sans qu’il y ait eu provocation, obligeant la France à répliquer. La rhétorique antifrançaise et anti-impérialiste fut l’un des principaux outils utilisés par Gbagbo pour renforcer son régime et élargir sa base de soutien au-delà de son ethnie bété; c’est évidemment l’une des raisons de la réticence initiale de la France à s’impliquer plus avant dans la résolution de la crise ivoirienne. Toutefois, quand le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a écrit à Sarkozy, le 3 avril dernier, pour demander que l’armée française participe à la protection des civils, Paris s’est engagé aux côtés des casques bleus. Selon les Nations unies et la France, la décision de bombarder les positions stratégiques de Gbagbo a été prise quand ses troupes ont commencé à utiliser des armes lourdes, telles que mortiers et lance-roquettes, contre des civils et les quartiers des Nations unies à Abidjan. Cependant, il n’aura échappé à personne que cette opération a coïncidé avec la tentative ratée des troupes pro-Ouattara d’assiéger la résidence présidentielle de Gbagbo. Les partisans de ce dernier pourraient donc interpréter l’intervention française et onusienne comme une forme d’assistance à Ouattara, et non comme une opération de protection civile. Le rôle central de la France pour pousser Gbagbo vers la sortie -Paris a insisté pour qu’il signe un document reconnaissant la victoire de Ouattara- n’a certes pas contribué à infirmer ce sentiment. Naturellement, l’intervention était justifiée alors que la crise s’enlisait dans une sanglante guerre de tranchées. Et la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, n’aurait pas pu agir avec la rapidité et l’agilité françaises. Reste qu’une opération sous l’égide de la Cédéao plutôt que de l’Onu et la France aurait, peut-être, envoyé un message plus conciliateur au peuple ivoirien.

Vers un gouvernement de coalition?
Ouattara se trouve donc dans une épineuse situation. L’une des solutions pourrait être de former un gouvernement d’union nationale avec des membres du cabinet de Gbagbo, mais sans celui-ci. Cependant, les gouvernements de coalition formés au Kenya et au Zimbabwe pour résoudre les crises postélectorales nées du refus de présidents sortants de reconnaître leur défaite se sont avérés catastrophiques. Dans les deux cas, le partage du pouvoir entre le président sortant et le leader de l’opposition n’a guère fait mieux que maintenir un fragile statu quo. De fait, depuis le coup d’État militaire de décembre 1999, la Côte d’Ivoire a elle aussi connu plusieurs gouvernements provisoires d’union nationale, plus ou moins inefficaces. Le dernier en date, issu de l’accord de Ouagadougou en 2007, a du reste montré les dangers de cette solution. Car Gbagbo en avait alors profité pour mettre sur la touche tous les autres chefs politiques, afin d’être le seul à décider de l’avenir du pays. En réalité, il gagnait du temps pour se préparer à l’élection qu’il a perdue. Une autre solution serait de modifier la Constitution, afin de faire passer le pays d’un système présidentiel à un système parlementaire, qui laisserait davantage de latitude à des gouvernements de coalition. Jouer sur la décentralisation pour accorder plus de pouvoir aux autorités locales et régionales pourrait également permettre de réduire les tensions géographiques entre groupes ethniques. Mais à court terme, aucune de ces options n’est envisagée sérieusement par la classe politique ivoirienne. L’éviction de Gbagbo, quand elle arrivera enfin, sera une étape décisive dans la résolution de la crise -mais ce ne sera que la première. Ouattara devra encore remettre l’économie sur pied, combattre l’impunité (y compris dans ses propres rangs) et bâtir de solides institutions démocratiques dans l’espoir d’éviter que ce genre de scénario ne se reproduise. Surtout, il devra persuader les partisans de Gbagbo qu’il est leur chef -un Ivoirien, comme eux.

Côte d’ivoire: Laurent et Simone Gbagbo aux arrêts

La nouvelle attendue depuis plus d’une semaine par les pro-Ouatarra est tombée ce lundi en mi journée. L’ancien président ivoirien a été arrêté

On imaginait la fin proche pour Laurent Gbagbo, retranché depuis une dizaine de jours aux confins de son palais avec sa famille et protégé par des gardes fidèles qui ont tenu tête aux soldats des forces républicaines associés aux soldats de la force Licorne. Les versions se contredisent encore sur le déroulement exact de cette capture. Annoncée d’abord comme étant l’ uvre des français, l’information a été démentie par la suite. Alain Toussaint, représentant Europe du Président sortant a déclaré que « Le président Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à des chefs de la rébellion. Ces chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars. Le président était dans son bureau ». « Ce ne sont pas les forces spéciales françaises qui ont arrêté Gbagbo, ce sont les forces d’Alassane Ouattara soutenues par l’Onuci et Licorne qui ont procédé à l’arrestation de Laurent Gbagbo », indique une source diplomatique française reprise par les journaux et dépêches d’agences de presse.

Même si ce ne sont pas les soldats français qui n’ont pas formellement arrêté Laurent Gbagbo, comme l’indiquent plusieurs sources, la France est bien responsable de son arrestation, pour ses proches. Les tirs d’hélicoptères des forces françaises et les dégâts causés par les chars français ont permis son arrestation, a assuré Guy Labertit, un proche de Gbagbo sur i-Télé. «Si la France n’avait pas agit, Gbagbo n’aurait pas été arrêté». Le couple est arrivé à l’hôtel, a affirmé à l’AFP Anne Ouloto, la porte-parole de M. Ouattara. « Laurent Gbagbo est ici avec sa femme et son fils Michel. Je les vois », a-t-elle déclaré. Gbagbo est en bonne santé et il sera jugé, a déclaré l’ambassadeur ivoirien auprès de l’ONU. L’ex-président ivoirien et Simone Gbagbo sont « aux arrêts » et « le cauchemar est terminé » pour les Ivoiriens, a déclaré Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara. Cette arrestation survient après une nouvelle campagne de frappes de la France et de l’ONU sur la résidence où était retranché M. Gbagbo, qui refusait de se rendre, et après plus de quatre mois d’une crise post-électorale sanglante. Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy a eu un long entretien téléphonique avec Alassane Ouattara, peu après l’arrestation de son rival, a annoncé l’Elysée à l’AFP.

Laurent Gbagbo a été arrêté ce lundi 11 avril 2011
Reuters/Str Old)/n

Laurent GBAGBO et Alassane OUATTARA doivent partir !

Par Robert M. LASSEY, Professeur de Philosophie franco-togolais

Le drame qui se joue actuellement en Côte d’Ivoire devant nos yeux est d’une gravité extrême. Il était prévisible depuis longtemps mais une évidente implication active ou passive des grandes puissances en avait dissimulé sinon la gravité, du moins travesti les vrais enjeux. Il y a plus de cinquante ans, les peuples africains avaient nourri de véritables espoirs d’émancipation et d’indépendance. Ils avaient confié leur destin aux mains de ceux qui menèrent cette lutte avec plus ou moins de violence contre le colonisateur. Par la suite, ils ont été non seulement trahis, mais aussi asservis par des hommes, des groupes d’intérêt, des clans mafieux, corrompus et/ ou tortionnaires pour beaucoup d’entre eux. Cette dégénérescence et incompétence des autorités politiques africaines qui ont engendré corrélativement la désespérance et la pauvreté sont à imputer prioritairement aux élites africaines mais les puissances occidentales, dont la France, ne peuvent être exonérées de leur responsabilité. Comment la Côte-d’Ivoire, considérée, à un moment donné, comme la « perle » du développement de l’Afrique de l’Ouest, en est- elle arrivée à ce point de déréliction ? Toutes les politiques africaines des pays européens ont toujours été toujours sous-tendues par trois présuppositions héritées d’un passé d’ignorance, mais qui perdurent, malgré les « ruptures » affirmées.

1. Les propos tenus à Dakar par le Président de la République ne constituent ni un lapsus de langage, ni une erreur de rhétorique. Ils s’inscrivent dans un héritage intellectuel européen que la modernité n’arrive pas à corriger. Ils se situent dans la lignée de la pensé du philosophe allemand Georg W. F. Hegel lorsqu’il écrivait : « . Ce continent n’est pas intéressant du point de vue de sa propre histoire, mais par le fait que nous voyons l’homme dans un état de barbarie et de sauvagerie qui l’empêche de faire partie intégrante de la civilisation.. Dans cette partie principale de l’Afrique, il ne peut y avoir d’histoire proprement dite » . On pose d’emblée et de manière quasi-immuable le repère essentiel, le premier critère des rapports entre L’Europe et l’Afrique. Ces propos comme d’autres sont comme restés gravés dans le « disque dur » de nos hommes politiques comme dans celui d’un certain nombre de chefs d’états africains. Toutes les modalités de rapports de coopération entre l’Europe et l’Afrique sont pré-formatées : le vecteur va de l’Homme Majeur à l’Homme Mineur. C’est sous cet angle que le premier octroya l’indépendance au second. C’est aussi dans cette logique de l’affirmation des droits de l’homme. Sinon, comment expliquer positivement le pillage systématique de ce continent si riche sans respect ni pour l’être humain, ni pour les valeurs, avec la complicité d’hommes liges propulsés au rang de chefs d’état avec la bénédiction des « Hommes Majeurs » ?

2. Le « meilleur dirigeant africain doit servir d’abord les intérêts de la France, voire de l’Europe avant ceux de son peuple. L’histoire européo-africaine est riche des hommes politiques africains qui ont été « sauvés » grâce à des opérations militaires déguisées sous des paravents humanitaires, d’autres qui furent « liquidés », parce qu’incompatibles avec les intérêts de « Ceux qui commandent », là-bas. Alors Gbagbo ou Ouattara ! Foutaises ! Ni l’un, ni l’autre ne sont des anges! Dès le départ, en 2000, pour « Ceux qui commandent », il fut clair qu’on ne pouvait accepter que la Côte d’Ivoire soit dirigée par Laurent Gbagbo, opposant historique au « Vieux » Félix Houphouët-Boigny, l’ami de toujours, l’ami fidèle de la France. Alors il faut le salir comme s’il représentait de toute évidence, un danger grave pour les intérêts de la France. A contrario, on pouvait, on devait soutenir le haut-fonctionnaire international, néolibéral. La décision était prise d’avance.

3. Enfin, les africains n’étant pas mûrs pour la démocratie, il leur faut organiser une mascarade d’élections comme au Togo en 2005 ou ailleurs. En effet, comment mettre en place des élections libres en Côte d’Ivoire alors qu’il existe des zones contrôlées par des groupes armés ? Qui les armait ? Fallait-il que la France choisisse, même implicitement son candidat, à chaque élection en Afrique, au mépris de la vérité et sous le couvert de prétendues commissions de contrôle ou d’observation ? Les élections sur le continent noir ne sont acceptables que lorsqu’elles sont favorables sans concession aux seuls intérêts occidentaux.

La responsabilité de la classe politique africaine est entière. L’amitié et la coopération européo-africaine sont possibles, souhaitées, nécessaires. Mais elle ne peut être efficiente qu’au prix d’une véritable révolution intellectuelle de part et d’autre. Il ne peut y avoir d’échanges, de défense des intérêts des uns et des autres que si les hommes politiques renoncent :

– en Afrique à confondre l’intérêt personnel avec l’intérêt de leur peuple. Il leur faudra instaurer des dispositions juridiques et morales qui sanctionnent la cupidité, les détournements de la richesse publique. Il deviendra tout aussi indispensable que le contrat social et politique ait une dimension globale et vise l’universalité, en dépassant les intérêts familiaux, ceux des clans et des ethnies. Peut-être faudrait-il leur relire (ou simplement lire) la pièce de théâtre d’Aimé Césaire , La Tragédie du Roi Christophe « . Au plus bas de la fosse. C’est de là que nous crions ; de là que nous aspirons à l’air, à la lumière, au soleil. Plus de travail, plus de foi, plus d’enthousiasme, un pas, un autre pas, encore un autre pas et tenir gagné chaque pas. » Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara et leurs amis doivent partir. Ils ne sont pas les hommes de la situation, dès lors qu’ils privilégient leur soif du pouvoir, leurs intérêts au détriment de la concorde et de la paix civile ! Ils n’ont pas la stature d’Hommes d’Etat ! Sinon, ils auraient compris depuis longtemps le vrai enjeu pour leur peuple.

– En Europe, en France en particulier, à droite comme à gauche, le cynisme, le mensonge, l’arrogance doivent cesser. Rompre avec les schémas du passé devient non seulement un impératif politique mais aussi moral. Combien de partis politiques, d’hommes politiques ont tiré bénéfices de l’exploitation des richesses dus sous-sol africain ? « Pays des droits de l’homme ? ». Seulement en France on s’accommode de toutes les tyrannies dès lors que les intérêts économiques et financiers sont sauvegardés, à n’importe quel prix.

– Comment ne pas prêter une attention particulière aux propos de l’écrivain nigérian Wolé SOYINKA « De toute manière, notre propos n’est pas vraiment d’accuser le passé mais d’attirer sur lui l’attention d’un présent suicidaire et anachronique. Le monde est en train d’atteindre l’âge adulte tandis qu’obstinément tu demeures un enfant. »

Quoiqu’il arrive, même si l’ONUCI arrive à faire exfiltrer Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire, le pays resterait ingouvernable.

Il conviendrait de repartir sur d’autres bases, plus saines. Seuls les ivoiriens pourraient en décider, en tout responsabilité.

Attention, Messieurs les gouvernants, la guerre civile est en marche. Vous pouvez encore l’arrêter. N’oubliez jamais le Rwanda.

Crise Ivoirienne: Les camerounais s’échauffent, notamment les pro-Gbagbo

Entre discussions animées, débats divers et marches de soutien, le Cameroun vit à sa façon la crise ivoirienne

Non à l’intervention France-ONU en Côte d’Ivoire
Au Cameroun, la guerre en Côte d’Ivoire est un sujet très sensible. C’est presqu’avec la même passion et le même engagement des ivoiriens, que les camerounais vivent la crise ivoirienne, avec les canons en moins. Si jusqu’à récemment on pouvait constater un léger équilibre entre les pros Gbagbo et les pros Ouattara, la situation a beaucoup changé avec les derniers évènements. Une photo des massacres de Duékoué a été diffusée par de nombreux médias, en même temps que des images de la télévision ivoirienne ont montré des hélicoptères français transportant des rebelles pour les déposer sur des postes de combats. « C’est terrible de voir l’armée française à qui la côte d’ivoire n’a rien fait, tirer sur les symboles de l’État ivoirien. Pour justifier l’impérialisme, on dit qu’on protège les civils» fait savoir un journaliste dans un débat télévisé sur le sujet. Après les frappes aériennes onusiennes et de l’armée française à Abidjan, des conducteurs de mototaxis ont organisé mardi 5 avril à Douala, la capitale économique du Cameroun, une manifestation contre l’entrée de la France dans le combat qui a été dispersée par la police. « Ce qui se passe en Côte d’ivoire nous interpelle tous. Nous ne pouvons pas accepter que des gens viennent s’ingérer dans les affaires d’un pays souverain. La France croit qu’on est encore à l’heure de la colonisation. Nous sommes solidaires des Ivoiriens » a fait savoir un des manifestants, ajoutant que : « L’Afrique doit dire non à l’impérialisme français. La Côte d’Ivoire n’est pas un champ de patates où chacun peut y faire une incursion et dicter sa loi. Il appartient aux Ivoiriens de décider de qui est leur président et non aux puissances étrangères ». On pouvait voir écrit sur des pancartes de manifestants: « 50 ans non à la réconciliation ; Ua, CDEAO, quelle honte ! Libérez l’Afrique : Côte d’Ivoire, Libye ; Gbagbo tient le bon bout, nous sommes avec toi ; La France doit partir de la Côte d’Ivoire ; les Africains en ont marre. Nous sommes fatigués »

Les autorités sans voix, des partis politiques très actifs
Des opposants et leaders d’opinion camerounais ont lancé en ligne une pétition contre «l’impérialisme mondial» en Côte d’Ivoire. La pétition dénonce « une tragédie ourdie » en Côte d’Ivoire par le président français Nicolas Sarkozy et la « fumeuse communauté internationale ». Cette pétition invite « tous les Africains à se mobiliser pour rejoindre les rangs du vaillant peuple ivoirien qui lutte, les armes à la main, pour s’affranchir du joug de l’impérialisme mondial. » Parmi les signataires, on pouvait recenser le MANIDEM et Henriette Ekwe, récente lauréate du prix du courage féminin récompensée par le département d’Etat américain. L’union des populations du Cameroun (UPC), a pour sa part félicité Gbagbo pour son courage. « Votre attitude de vous en tenir aux principes et de respecter scrupuleusement les engagements pris, a permis de faire apparaître au grand jour, même pour les aveugles, la mauvaise foi des ennemis de la Côte d’Ivoire et la permanence de leur volonté depuis en fait 1993, de ne renoncer à aucun de leurs avantages, stigmates des régimes néo-colonisés », peut on lire dans une lettre datée du 26 mars 2011. Les autorités camerounaises, notamment la diplomatie, ne se prononcent pas officiellement sur le sujet. « Le Cameroun n’est que sapeur-pompier, mais jamais pyromane », avait affirmé son porte-parole et ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary. Parlant de cette crise à l’occasion de son discours lors de la cérémonie de v ux au corps diplomatique, le président Biya avait invité les adversaires ivoiriens à suivre l’exemple de la Guinée Conakry, sans véritablement prendre position. Mais les observateurs s’interrogent sur l’attitude qui pourrait être celle du gouvernement dans le contexte d’une marche a faveur de Ouattara. Bien que cela n’ait pas été prouvé, on a appris que le ministre de la communication avait recommandé aux télévisions locales de ne pas diffuser des images de la manifestation pro Gbagbo à Douala.

Affiche portée par des camerounais de Paris lors d’une marche de soutien
Journalducameroun.com)/n

Laurent Gbagbo: « Je ne suis pas un kamikaze »

Alors que les supposées négociations s’éternisent, le Président sortant refuse de se faire passer pour un martyr

Les forces du président ivoirien Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale ont lancé depuis lundi matin l’assaut final contre le bunker où est retranché le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo. En début de matinée, des tirs à l’arme lourde ont débuté près de la résidence présidentielle, dans le quartier chic de Cocody (nord) et du palais, au Plateau (centre), au lendemain d’une journée d’intenses mais infructueuses tractations, au cours desquelles M. Gbagbo a refusé de jeter l’éponge. « On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à la disposition du président de la République », a annoncé Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara. « Le président Ouattara a estimé que les négociations engagées pour obtenir la reddition de Gbagbo traînaient en longueur et que Gbagbo ne cherchait qu’à gagner du temps. Il a donc décidé d’intervenir militairement pour essayer de régler le problème, c’est-à-dire de capturer Gbagbo en vie ».

Ces derniers jours, la télévision de M. Ouattara diffusait des extraits du film « La chute » retraçant les derniers instants d’Adolf Hitler, avant son suicide dans un bunker de Berlin, assiégé par les troupes soviétiques. « Moi, je ne suis pas un kamikaze, j’aime la vie », a affirmé M. Gbagbo mardi à un journaliste français. « Ma voix n’est pas une voix de martyr, je ne cherche pas la mort mais si la mort arrive, elle arrive ». Depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, qui a plongé le pays le plus riche de l’Afrique de l’Ouest francophone dans une quasi-guerre civile, Laurent Gbagbo n’a jamais reconnu la victoire de son rival Alassane Ouattara, au terme d’un processus électoral pourtant certifié par l’ONU. Son régime s’est écroulé, les chefs de son armée ont appelé au cessez-le-feu, les frappes de l’ONU et de la France ont détruit une grande partie de son armement lourd, de nombreux fidèles ont fait défection, mais il refuse toujours de signer sa démission.

Devant cette ultime résistance, « les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) ont décidé de régler le problème de Laurent Gbagbo. On va à la résidence le chercher pour mettre fin à cette comédie. Et on ira partout où il y a des poches de résistance », a ajouté M. Konaté. Outre la résidence, les derniers partisans de M. Gbagbo contrôlent le palais présidentiel et le camp militaire d’Agban, le plus important du pays,près duquel étaient entendues aussi des fortes détonations. « Il faut que la comédie cesse car le pays s’écroule », a conclu le responsable des forces de M. Ouattara.

A Abidjan, les habitants traumatisés par les récents combats restent terrés chez eux. Les rues quasiment désertes étaient abandonnées aux pillards, l’eau et l’électricité sont coupées dans certains quartiers, les provisions de nourriture s’amenuisent. Les affrontements à l’arme lourde dans divers quartiers d’Abidjan ont fait, selon l’ONU, des dizaines de morts et la situation humanitaire est devenue « absolument dramatique », la plupart des hôpitaux ne fonctionnent plus et quand les ambulances sortent, elles se font tirer dessus. Le bilan des morts pourrait toutefois être beaucoup plus lourd, les équipes de secours n’ayant pas pu sillonner la métropole ivoirienne en raison de la grande insécurité qui y règne.

Une carte d’Abidjan avec les différentes localisations concernées par les combats
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Côte d’Ivoire: Les civils pris en otages

En Côte d’Ivoire la population se retrouve prise au piège des combats que se livrent les troupes loyales au président sortant Laurent Gbagbo et celles de l’armée d’Alassane Ouattara.

Alors que le Premier Ministre d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro affirmait ce dimanche que « la situation est « désormais mûre » pour que l`offensive sur Abidjan des forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara « soit rapide » », les ivoiriens vivent un véritable cauchemar. Après plus de trois mois de tergiversations et de négociations vaines menées par la communauté internationale, les armes ont désormais la parole. Depuis maintenant 5 jours, la capitale économique ivoirienne, Abidjan est le théâtre de tirs à l’arme lourde, de combats dans les rues avec son corollaire de victimes civiles innocentes, dont bon nombre sont touchées par des balles perdues à l’intérieur même de leur maison où tout le monde vit terré depuis le début des combats. Un couvre-feu drastique a été mis en place mais même en dehors des heures où il est en vigueur, il est dangereux de s’aventurer dans les rues.

Selon plusieurs sources (ONU, HCR, Croix-Rouge), les combats ont déjà fait six cents morts et plusieurs centaines de blessés. Le nombre de déplacés a atteint le million, dont près de la moitié a fui la capitale Abidjan, où les Forces de défense et de sécurité(FDS, loyales à Laurent Gbagbo) sèment une véritable terreur dans les quartiers pro-Ouattara. En l’espace de deux semaines, le nombre de réfugiés au Liberia voisin a explosé, passant de 95000 à presque 300 000, selon un récent rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le nombre de déplacés à l’intérieur du pays s’est lui aussi accru. La prise mardi 29 mars par les combattants d`Alassane Ouattara de Duékoué, important carrefour de l`Ouest ivoirien, s`est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans variant de 330 tués à un millier de « morts ou disparus ». Le CICR évoque « au moins 800 morts » pour la seule journée du 29 mars, parlant de « violences intercommunautaires », et l`ONG catholique Caritas fait état d` »un millier de morts ou disparus » entre les 27 et 29 mars. Selon l`Onuci, « la plupart » des 330 morts de Duékoué ont été tués par des combattants de M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, les autres l’ayant été essentiellement par des miliciens et mercenaires libériens pro-Gbagbo. Le camp Ouattara a vivement contesté ces « allégations », affirmant que tous les tués étaient des « miliciens » et non des « civils ».

Le Secrétaire général adjoint de l`ONU chargé des droits de l`homme, Ivan Simonovic, est à Abidjan pour « évaluer la situation générale » après le massacre dans l`ouest de la Côte d`Ivoire de plusieurs centaines de personnes, a indiqué ce lundi la mission onusienne à Abidjan. A son arrivée dimanche, il « a exprimé sa vive préoccupation par rapport à la détérioration de la situation des droits de l`homme entachée de massacres à l`Ouest et de nombreuses exactions contre les populations civiles », selon un communiqué de la Mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci). Pendant ce temps, les protagonistes parlent stratégie millitaire. « La stratégie était d`encercler la ville d`Abidjan, ce que nous avons réussi parfaitement. Nous avons envoyé des soldats à l`intérieur de la ville pour faire du harcèlement des troupes pro-Gbagbo, des miliciens et mercenaires. Nous constatons à la suite de ce harcèlement une panique généralisée des troupes (du président sortant Laurent) Gbagbo. La situation est désormais mûre pour que l`offensive soit rapide. Ne vous inquiétez surtout pas. Les Ivoiriens doivent faire confiance aux Forces républicaines » de M. Ouattara, a déclaré M. Soro, Premier Ministre.

Il faut garder les mains en l’air dans la rue, pour montrer qu’on ne porte pas d’arme
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Appel de Douala pour la Côte d’ivoire

Appel signé par quelques personnalités camerounaises

LES PEUPLES AFRICAINS FACE A L’HISTOIRE. Une nouvelle guerre colonialiste a commencé en Côte d’Ivoire. Depuis près de trois mois se déroule en Côte d’Ivoire, une tragédie ourdie par SARKOZY et la Fumeuse Communauté Internationale. Les chefs de file du néocolonialisme ont décidé de dénier au peuple ivoirien son droit à l’autodétermination et à la jouissance de ses ressources naturelles pour la satisfaction de ses besoins essentiels. Pour amener le peuple ivoirien à se désolidariser de son leader, ils vont jusqu’à décider un embargo sur les médicaments.

C’est un acte purement criminel. Les bandits de la Communauté Internationale ont élaboré, depuis longtemps, un plan visant la recolonisation pure et simple de notre continent.

Car notre bois, c’est pour eux !
Notre café, c’est pour eux !
Notre cacao, c’est pour eux !
Notre uranium, c’est pour eux !
Notre pétrole, c’est pour eux !
Bref, nos richesses, c’est pour eux !

Malheureusement pour SARKOZY et ses complices, les peuples africains, à l’instar du courageux peuple ivoirien, refusent que le prochain cinquantenaire soit encore celui de la Françafrique, celui de la Francophonie, celui du Franc CFA, etc.

TROP, C’EST TROP !!

Pour avoir osé exiger un nouvel ordre politique et économique international, qui reconnaisse enfin la place de l’Homme Noir Africain, ils nous opposent des chars. Chaque blessure infligée au peuple frère ivoirien nous fait verser des larmes de sang, des larmes de révolte, des larmes de colère.

Les patriotes africains invitent donc solennellement tous les Africains, où qu’ils se trouvent, à se mobiliser, à s’organiser pour rejoindre par tous les moyens, les rangs du vaillant peuple ivoirien qui lutte, les armes à la main, pour s’affranchir du joug de l’impérialisme mondial.

Que ceux qui sont dans l’impossibilité de se déplacer, sachent trouver le moyen de rendre à SARKOZY et à son compère Peau noire masque blanc BARACK OBAMA de Washington, coup pour coup, là où ils se trouvent. Il s’agit d’affaiblir les positions de l’impérialisme partout où cela est possible.

Nous devons faire comprendre au terrorisme d’Etat international, qu’en attaquant la Côte d’Ivoire, il a déclaré la guerre à tous les peuples africains.

« Le sang des patriotes est une semence de patriotisme. », disait Ernest OUANDIE, martyr de la lutte de libération des peuples africains.
Défendre nos peuples est aujourd’hui, plus que jamais, la responsabilité historique de la jeunesse africaine.

LA COTE D’IVOIRE EST NOTRE PATRIE, L’AFRIQUE NOTRE AVENIR !

Côte d’Ivoire: les forces pro-Ouattara contrôleraient San Pedro

Premier port d’exportation de cacao au monde, c’est une zone stratégique pour le pays et les deux camps

Les Forces républicaines de Côte d’ivoire (FRCI) du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont accentué mercredi leur pression sur le régime du président sortant Laurent Gbagbo en prenant la capitale politique Yamoussoukro quatre mois après le début d’une meurtrière crise post-électorale. Les FRCI, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le nord du pays depuis 2002 et des soldats de l’armée loyaliste qui ont fait défection, ont lancé lundi une vaste offensive dans tout le pays, prenant plusieurs grandes villes, dont la capitale administrative Yamoussoukro. Aux dernières informations, ils auraient fait tomber San pedro. Les Forces républicaines sont entrées mercredi soir à San Pedro (sud-ouest) ont indiqué à l’AFP des habitants. Ce port est stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, en effet, la moitié des exportations de cacao du pays transitent par ce port. Un peu plus tôt dans la journée, les combattants pro-Ouattara avaient pris la ville de Soubré, située à 120 km au nord de San Pedro. Ils ont également pris le contrôle mercredi de la ville de Gagnoa (centre-ouest), dans la région natale du président sortant Laurent Gbagbo.

L’ONU hausse le ton
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi à l’unanimité une résolution qui impose des sanctions au président sortant Laurent Gbagbo et à son entourage, et exige son départ immédiat. La résolution 1975, présentée par la France et le Nigeria, impose « des sanctions ciblées » contre cinq individus, y compris Laurent Gbagbo et sa femme Simone: un gel des avoirs et une interdiction de voyager. L’Union européenne et les Etats-Unis ont déjà adopté des sanctions à l’égard de l’ancien président. Dans la résolution, le Conseil de sécurité apporte son « plein appui » aux forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) pour utiliser « tous les moyens nécessaires » pour assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d’empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre les populations civiles. Le Conseil de sécurité se déclare « profondément préoccupé par la récente escalade de la violence en Côte d’Ivoire » et considère « que les attaques actuellement menées en côte d’Ivoire contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l’humanité et que leurs auteurs doivent être tenus responsables en vertu du droit et des institutions internationaux, y compris la Cour pénale internationale, chaque fois qu’il y a lieu ».

Dans une annexe, la résolution liste les personnes visées par les sanctions. Mis à part Laurent Gbagbo et son épouse Simone, Désiré Tagro, secrétaire général du « cabinet présidentiel » de M. Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien et Alcide Djédjé, conseiller proche de Laurent Gbagbo.

Les forces pro-Ouattara le 29 mars 2011 à Duekoué
AFP)/n

Crise ivoirienne: Offensive déclarée des pros Ouattara

Alors que les regards se tournent vers la Libye et la Syrie, la lutte entre pro-Gbagbo et partisans de Ouattara prend les contours de guerre civile

Offensive des troupes de Ouattara
Dans un reportage ce mardi sur Euronews, on a appris que les pros Ouattara gagnaient du terrain suite à une offensive initiée lundi dans la localité de Duékoué. L’ONU elle, a reconnu que la situation restait très instable. « Les patrouilles effectuées vendredi et samedi derniers par la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont confirmé l’utilisation de mortiers et d’armes lourdes dans le quartier d’Abobo par les forces pro-Gbagbo », a déclaré Nesirky le porte parole de l’ONU, lors d’un point de presse. Il a aussi fait savoir que dans d’autres parties de la ville, les véhicules de l’ONU ont été pris pour cibles. « Un bus de l’ONU a été endommagé par des manifestants dimanche, qui l’ont attaqué à coups de pierres », a ajouté le porte-parole de l’ONU. La France parle déjà de tragédie humanitaire. « Nous sommes confrontés à une tragédie humanitaire en Côte d’Ivoire », a indiqué, son ambassadeur auprès de l’ONU, Gérard Araud, vendredi dernier lors d’une session du Conseil de sécurité sur la crise ivoirienne. Sur le terrain de la diplomatie africaine, c’est aussi la confusion. L’Union africaine, qui vient de nommer un Haut représentant pour la Côte d’Ivoire, se voit contestée par Alassane Drame Ouattara qui estime que l’ancien ministre capverdien José Brito est trop proche de Laurent Gbagbo. L’ONU a quant à elle créé une commission d’enquête internationale suite aux exactions commises de part et d’autre, demandant la fins immédiate des violences.

L’offensive de lundi est le fait des partisans d’Alassane Ouattara. Située dans l’ouest du pays, la ville de Duékoué est un carrefour stratégique entre la capitale politique Yamoussoukro et le port de San Pedro, premier port d’exportation de cacao au monde. « Nous avons engagé les hostilités pour sécuriser le grand ouest, en particulier Duékoué et Guiglo, où des miliciens sèment la terreur », a déclaré le porte-parole des forces fidèles à Alassane Ouattara. Les affrontements ont été violents et si, très vite, les forces républicaines ont affirmé avoir conquis Duékoué, l’information a été rapidement démentie. Le haut représentant de l’union africaine entend cependant poursuivre sa mission jusqu’au bout. « Je pense que ce qu’il faut en ce moment, c’est qu’il y ait des personnes qui parlent avec les deux parties. Et dans ce cadre, le fait d’être ami du président Gbagbo peut-être utile pour pouvoir parler avec lui. Nous pensons d’ailleurs que les propositions de l’Union africaine sont celles qui répondent le mieux à la situation, d’autant plus que pour le Cap-Vert, un des aspects importants c’est de tout faire pour éviter la guerre » a déclaré José Brito sur les ondes de la radio France internationale (RFI)

Manifestation anti-Gbagbo dans la capitale
Donnetonavis.fr)/n

Afrique, le grand capharnaüm continue

Par Georges Njamkepo, Consultant International

C’est ainsi qu’un jour, un occidental demanda à Dieu pourquoi il avait enfoui tant de richesses, toutes les richesses sous la terre du sous continent noir. Et dieu lui répondit : « Tu va voir la bande de tocards que je vais mettre au-dessus. ». Il semble que désormais, nous donnons raison à cette sentence qui veut que nous ayons vocation à être pauvres et misérables, à le rester jusqu’à la fin des temps.

L’euphorie des années d’indépendance
On veut nous faire croire que c’est compliqué, qu’on gère des choses éminemment importantes qui ne sont pas à la portée du citoyen moyen, l’UA a même créé un certain comité ad-hoc de très haut niveau (rires.) pour gérer la crise libyenne, je vous assure je vous rassure, le schéma est plus simple. Faisons un peu d’histoire. Après les années triomphantes de l’Afrique indépendante mais qui n’auront finalement duré qu’un petit printemps euphorique, la lourde réalité de la question du développement a fini par être posée et à s’imposer aux dirigeants du continent. Dans ces années de brume sèche, suivant la démarche consacrée, le débat sur l’essence et l’existence de l’Afrique portera sur un sujet que nous savons désormais d’une importance dérisoire. Fallait-il s’aligner sur l’un des blocs idéologiques de la planète et sur la base de quel critère ce choix devait-il être fondé ? Juste pour cette envie de débat qui nous tient tous aux tripes, les africains ont l’art de choisir de se poser des questions auxquelles il n’y aura jamais de réponse du style, quel est le sexe des anges, alors qu’à quelques encablures de leur maison, il y a la misère et le peuple qui meurt de faim, il n’y a pas d’eau potable et presque pas d’humanité. Finalement, cette grande question sans réponse nous aura valu la disparition des indépendantistes comme Patrice Lumumba, Félix MOUMIE, UM Nyobé.. et les autres, sans oublier les exilés politiques, pestiférés, prisonniers et autres bannis de la nation pour cause de subversion contre les grands camarades du parti. C’est le premier faux départ du continent qui entraînera un chapelet de coups d’état, de putschs, d’assassinats politiques, de complots, de nuits des longs couteaux et autres violentes joyeusetés, parce que si on s’était concentrés sur les problèmes essentiels, il n’y aurait jamais eu pour beaucoup, la convoitise du pouvoir, tellement la tâche était ardue.

En 2011, plus de 50 ans plus tard, nous n’avons toujours pas la réponse sur ce choix entre communisme et capitalisme que certains présentait comme déterminant, mais ce dont nous sommes sûr par contre, c’est l’absence de lumière sous les rayons ardents du soleil qui brule à midi et cette intense obscurité, cet immense obscurantisme que les deux générations ont traversé et qui ont présidé aux destinées du continent. Et on veut nous faire croire que tout est normal, que l’Afrique avance et qu’elle a enfin trouvé son rythme de croisière, on veut nous faire croire que tout est « under control » alors qu’au quotidien nous avons fait ensemble la preuve que nous étions incapables de tenir une ligne de conduite. Ainsi, la première génération de dirigeants pourrait bénéficier de circonstances atténuantes concernant ce vaste gâchis, ce furent des autodidactes souvent analphabètes qui découvraient le pouvoir, les lambris et délices des palais de la République, ils avaient néanmoins pour eux, chevillé au corps, l’envie de bien faire, l’attitude de l’homme d’état, la responsabilité et la fierté de celui qui ne veut pas, malgré sa grande méconnaissance des rouages, joncher son parcours d’erreurs fatales au bien commun, ils naviguaient avec en eux la notion du service public. Cette époque nous aura permis d’assister à la naissance d’une conscience des nations et la volonté d’une intangibilité des frontières coloniales, fut-elle ténue, la posture des dirigeants laissaient augurer d’un avenir de qualité pour le continent, à l’image de la Chine qui démarrait son parcours exactement dans les mêmes conditions que l’Afrique. L’histoire retient que la Chine nous a démontré qu’il fallait se taire et travailler pour avancer. Et puis un matin, patatras…

La fin des certitudes
Malgré toutes les formations, diplômes et titres, séminaires et journées d’études, voyages de recherche et découvertes, missions exploratoires et visites officielles, visites privées et vacances au bord de la mer, les nouveaux dirigeants, ceux des années 80 n’ont eu ni le charisme, ni cette vision qui aurait pu faire décoller l’Afrique sur le plan économique et social. A propos de dirigeants, le Cameroun est un cas particulier en battant plusieurs records mondiaux en marge de celui de la corruption, c’est le pays qui compte parmi les membres de son gouvernement, le plus grand nombre au monde, de doctorats et de diplômés d’agrégation en tous genres au mètre carré, nous prouvant ainsi que le diplôme n’a de valeur que par la personne qui le détient et non du simple fait de son existence. Avis aux jeunes étudiants, suivez mon regard et trouvez l’erreur. Après les rhétoriques et bavardages en tout genre, discours lénifiants, battages médiatiques et verbiages marathon, après la litanie des programmes de développement ponctués par des pluies de motions de soutien de villageois à la recherche sa route bitumée, tout s’est transformé en festivals digestifs et rencontres récréatives, orgies, enrichissement sans cause, récupération de prébendes, atteintes à la fortune publique, détournements de fonds et deniers publics, escroqueries, abus de confiance… aggravés, prises illégales d’intérêts enfin, une kyrielle d’actes anti républicains perpétrés par un gang de petits bonimenteurs transformés pour l’occasion en détrousseurs de la veuve et l’orphelin. La liste est longue, une bible ne serait pas assez épaisse pour l’énumération exhaustive des actes de brigandage que l’Afrique a connus du fait de ses dirigeants. L’Afrique momifiée, muette et aphone est morte à l’aube de la création de monstres comme l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) et ses démembrements, syndicats de potentats, des trucs, des machins ayant pour mission essentielle d’accueillir les cadres indésirables dans leur pays, un vrai jeu de chaises musicales.

La théorie des cousins
Quand on fait le bilan de ces organisations il n’y a rien qui puisse être dit en faveur et ce n’est que normal, sans objectifs prédéfinis, vous ne pouvez demander des résultats. L’incapacité des pays africains à résoudre leurs problèmes donne ainsi à l’occident l’opportunité d’asseoir sa suprématie dans cette guerre pour le leadership du monde en conditionnant les opinions et en encourageant à tout va, l’ingérence humanitaire au nom d’une soi-disant conscience universelle. De fait, les Africains qui n’ont jamais eu aucune position commune sur tout et rien, complexe de l’occident aidant et pour certains l’anxiété face au blanc, se voient imposer la résolution 1973 de l’ONU, dernier exemple en date des avatars de la coopération internationale. Quelle honte, la crise ivoirienne leur est restée entre les mains comme une patate chaude et ils en appellent désormais à l’ONU pour faire le travail à leur place. La Côte d’Ivoire se plaint d’être traitée par la France comme une sous-préfecture de l’administration française. Mais, ne nous y trompons pas, c’est réellement une sous-préfecture de la France quand on sait qu’au lieu de consulter ses homologues et interroger ses collaborateurs, le Président de Côte d’Ivoire se tourne vers Paris pour lancer une étude sur le plan directeur d’urbanisation de la ville d’Abidjan. il en est ainsi pour les autres pays, on a assisté simplement pendant 50 ans, à la mise sous tutelle des pays africains avec la bénédiction de leurs dirigeants. S’il est notoire que tous ces chefs d’états africains et leurs attelages ne savent vraiment plus où donner de la tête, le cas le plus poignant est celui de l’Afrique centrale, la sous région qui tire l’Afrique vers le bas avec la CEMAC comme bateau amiral, un capharnaüm, un ramassis d’individus appelé par abus de langage « hauts fonctionnaires », une immense quincaillerie, une organisation qui n’a jamais pris la moindre directive et qui confirme tous les jours au demeurant, la théorie des cousins, leur absence d’éducation, une caravane qui erre en perdition dans les sables du désert, leur appétence pour la chose inutile et leur besoin viscéral de vendetta et de vengeance. contre on ne sait quel adversaire.

Pour créer une oligarchie aux ordres et sous contrôle, les dirigeants africains n’ont trouvé comme seul moyen que de détruire celles qui avait été patiemment bâties par leurs prédécesseurs et qui géraient avec quand même une certaine hauteur les affaires de l’état, en les remplaçants par les cousins et neveux de ces derniers. Ils ont pris ici le risque de créer des doublures en rupture de ban avec les valeurs immatérielles qui caractérisent la mission de service public. mais ont encouragé aussi la rupture du principe de continuité de l’état, installant de par le fait, un nouveau personnel politique, une nouvelle classe d’individus qui, surpris d’arriver aux affaires, n’ont eu de cesse que de casser la machine de l’état, détruire la conception de l’état, enterrer le principe d’élitisme républicain, vilipender la notion de commis de l’état, oublier l’univers, la noblesse de service public et les valeurs du travail et de l’effort qui s’y amarrent, mettre à bas le respect du bien public commun, incinérer l’idée de civisme qui s’attache à la nation. Qui fait quoi, quand, où et comment, qui décide ? Posez les questions, personne n’a la réponse et en vous regardant fixement dans le silence assourdissant de la machine des états qui tournent à vide sans rien produire, ils nous annoncent ainsi que le sous continent noir est devenu un Titanic. J’accuse ici l’armée des fonctionnaires, ceux qui en Afrique tiennent au bout de leurs mains le destin du continent, d’avoir travesti la mission première qui leur a été confiée en installant sur leurs petits territoires de compétence, des chefferies traditionnelles et des baronnies afin d’assouvir leur soif de pouvoir. J’accuse l’armée des fonctionnaires d’avoir mis en place en Afrique, un système caractérisé par une rupture permanente de la chaîne de responsabilité.

J’accuse enfin l’armée des fonctionnaires de faire de la résistance au développement en continuant à gérer les affaires de l’état comme s’ils étaient dans une boutique d’apothicaire.

Un jour pourtant, nous devrons rendre des comptes pour tout ça. et ce jour-là n’est pas loin.

Georges Njamkepo
Journalducameroun.com)/n

La nouvelle armée ivoirienne est née!

Alassane Ouattara vient de créer son armée dénommée Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI)

Allassane Ouattara a signé, le jeudi 17 mars, une ordonnance portant « unification des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles », l’ex-rébellion du nord, sous l’appellation « Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ». « Je viens de prendre une ordonnance portant création des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), nouvelle armée composée des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles « , annonce Alassane Ouattara. Cette armée sera dirigée par « un chef d’état-major général secondé par un chef d’état-major général adjoint ».

Une cérémonie s’est déroulée hier à l’Hôtel du Golf, pendant laquelle la nouvelle armée, par la voix de son porte-parole, le Colonel Kouassi Patrice, a prêté serment devant le président Ouattara. « J’ai l’honneur de prendre la parole pour vous exprimer notre détermination et notre engagement à vous accompagner dans l’accomplissement des hautes responsabilités que le peuple de Côte d’Ivoire vous a souverainement confiées le 28 novembre 2010 par son vote massif en votre faveur à plus de 54% des voix » a-t-il déclaré. « La mission principale de toute armée est de garantir l’intégrité du territoire national et la vie des populations [.] Désormais nous cultiverons les grandes valeurs qui fondent les armées républicaines : ne jamais tirer sur les populations civiles et encore moins sur les femmes aux mains nues » dira-t-il avant de conclure « Excellence, ordonnez nous obéirons, commandez nous exécuterons ».

La création d’une nouvelle armée nationale était l’un des volets de l’accord de paix inter-ivoirien, signé en mars 2007 à Ouagadougou, entre le président sortant Laurent Gbagbo et l’ex- rébellion qui s’est installée dans la moitié nord du pays après un coup d’Etat survenu en septembre 2002. Un embryon de cette armée a été expérimenté au sein du Centre de commandement intégré (CCI) composé à parité d’éléments de l’armée régulière et des combattants des Forces nouvelles sous un état-major mixte. Le CCI a assuré la sécurisation de l’élection présidentielle de l’année dernière sur l’ensemble du territoire national ivoirien.

La signature de cette ordonnance d’unification intervient, alors que des signes de ralliement de militaires de l’armée nationale à Alassane Ouattara, toujours reclus à l’hôtel du Golf d’Abidjan, sont de plus en plus visibles avec, notamment, la nomination d’un ancien sous-préfet militaire de Laurent Gbagbo comme porte-parole du ministre de la Défense d’Alassane Ouattara. Par ailleurs, cette annonce intervient quelques jours après le massacre à l’arme lourde de 7 femmes à Abobo, par des Fds pro-Gbagbo. Le chef de cabinet militaire du ministre de la Défense, le général Gueu Michel, avait alors assuré que des dispositions seront prises pour sécuriser les manifestations du Rhdp. Par ailleurs, le front militaire est actif depuis que des miliciens et mercenaires du clan Gbagbo ont violé le cessez-le-feu à Zouan-Hounien. Les ex-FaFn ont alors riposté et poursuivi leur avancée. Elles occupent désormais la ville de Toulepleu.

Les officiers supérieurs de FRCI avec le président Ouattara
abidjan.net )/n

Crise ivoirienne: Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara attendus à Addis Abeba

Seul le président reconnu par la communauté internationale a confirmé sa présence

Le président de la commission de l’Union Africaine Jean Ping a rencontré Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Jean Ping leur a transmis à cette occasion des messages d’invitation pour la prochaine réunion des chefs d’Etat du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine prévue le jeudi 10 Mars à Addis Abeba en Ethiopie. Un message a été remis à trois personnes : Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara ainsi qu’au président du Conseil constitutionnel, Paul Yao Ndré.

A peine l’invitation du panel des cinq chefs d’Etat en main, Alassane Ouattara s’est empressé de l’accepter et de confirmer à Jean Ping qu’il se rendrait bien à Addis-Abeba jeudi prochain. Un geste qui contraste avec le silence radio observé par les deux autres invités, Paul Yao Ndré, le président du Conseil constitutionnel et surtout Laurent Gbagbo, le président contesté à l’international. Le palais présidentiel n’a même pas confirmé publiquement avoir reçu une invitation de la main de Jean Ping, et personne dans l’entourage de Laurent Gbagbo ne s’exprime sur ce point. Faut-il y voir une gêne par rapports aux propositions du panel ? En tous cas à Abidjan, nombreux sont ceux qui supputent sur la teneur du plan de sortie de crise que pourrait présenter les cinq chefs d’Etat. Car après la rencontre de Nouakchott, la semaine dernière, les présidents-médiateurs ont confirmé un point, ils ont trouvé une position commune. Reste à la faire accepter par les protagonistes de la crise.

Face à la recrudescence de la violence et à l’impasse politique en Côte d’Ivoire, l’Union Africaine cherche une solution de sortie de crise. Jeudi de la semaine dernière, 7 femmes ont été tuées dans le quartier d’Abobo lors d’une manifestation pro -Ouattara. Samedi 5 mars, les ministres de l’intérieur et de la défense du gouvernement Gbagbo ont rejeté toute implication des forces de défense et de sécurité dans les événements d’Abobo. La tension reste toujours très forte sur le terrain ivoirien. Dans l’Ouest, les Forces nouvelles ont effectué une percée en prenant, dimanche 6 mars, la ville de Toulepleu, à Abidjan, des tirs ont été encore entendus dans la commune d’Abobo. Et c’est dans ce contexte que Jean Ping, le président de la commission de l’Union africaine, a invité Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Paul Yao Ndré, le président du Conseil constitutionnel. Aucune annonce officielle n’a émané du palais présidentiel mais l’un des caciques du pouvoir en place à Abidjan concédait sous couvert d’anonymat que Laurent Gbagbo ne fera pas le déplacement d’Addis Abeba. Pour justifier cette fin de non recevoir à l’invitation de l’Union Africaine, une source explique que Laurent Gbagbo ne veut pas que l’avenir de la Côte d’Ivoire se joue à l’extérieur du pays et qu’il fallait donc que la réunion se tienne à Abidjan. Si, sauf volte-face, le président déclaré par le Conseil constitutionnel adopte la politique de la chaise vide, le président élu selon la CEI et la communauté internationale, lui, ne remet pas en cause sa venue au siège de l’organisation panafricaine.

Selon plusieurs sources, l’UA ne devrait pas revenir sur ses décisions précédentes reconnaissant l’élection d’Alassane Ouattara. Pour ce dernier, ce voyage constitue donc une chance d’être adoubé publiquement par ses pairs africains. Si tel est le cas, ce serait une victoire diplomatique de plus mais en Côte d’Ivoire chacun sait que la victoire décisive ne se joue ni dans les chancelleries, ni dans les salles de réunion. Jeudi 10 mars, le panel devrait informer les quinze membres du Conseil de paix et de sécurité de leurs conclusions avant de les présenter aux Ivoiriens, du moins si les trois invités font tous le déplacement.


http://diplomatie-presse.com)/n

Côte d’Ivoire : L’ONU appelle à une réunion d’urgence

La cause, une livraison présumée illégale d’armes à l’une des parties au conflit

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité afin d’examiner la situation en Côte d’Ivoire et en particulier une livraison présumée illégale d’armes à l’une des parties au conflit. « Le secrétaire général espère que le Conseil de sécurité envisagera de tenir d’urgence une réunion pour évoquer cette question », a déclaré un porte-parole de M. Ban Ki-Moon. L’appel du secrétaire général intervient à la suite d’informations sur la livraison en cours de trois hélicoptères d’attaque du Bélarus et de matériel d’appui à Yamoussoukro destinés aux forces du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. La première livraison est arrivée par avion tard dimanche 27 février et d’autres vols sont prévus ce lundi 28 février, a ajouté le porte-parole. « Il s’agit d’une grave violation de l’embargo contre la Côte d’Ivoire qui est en vigueur depuis 2004 », a ajouté le porte-parole. « Le secrétaire général exige un respect complet de l’embargo et avertit le fournisseur de ce matériel militaire et M. Gbagbo que des mesures appropriées seront prises en réponse à cette violation » de l’embargo. La mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, l’Onuci, a accusé les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo d’avoir blessé trois Casques bleus dans une « embuscade ». Le camp Gbagbo accuse la mission onusienne, dont il réclame le départ depuis décembre, d’être complice des « rebelles » alliés selon lui à Alassane Ouattara.

Pendant ce temps, la situation reste toujours tendue dans le pays. Les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo se battaient encore samedi dernier pour repousser des insurgés en Côte d’Ivoire. Des témoins ont signalé des coups de feu dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, bastion d’Alassane Ouattara, théâtre cette semaine de durs affrontements. Les Nations unies ont prévenu que l’avancée des insurgés dans l’Ouest ainsi que la guérilla urbaine entre factions ivoiriennes hostiles risquaient de précipiter le pays dans la guerre civile. « Cela va bien dans l’Ouest. La situation est en cours de stabilisation et nous avons repris la localité de Bin-Houye et nous sommes présents à Zouhan-Hounien où il y a des affrontements avec les rebelles mais nous marquons des points », a déclaré le général Mangou, loyal à Laurent Gbagbo. Les rebelles des Forces nouvelles, qui soutiennent Alassane Ouattara, ont annoncé avoir été attaqués cette semaine et avoir riposté en s’emparant de Zouhan-Hounien, une localité qui était aux mains du pouvoir. En plus, Le signal de la télévision nationale, la RTI, est interrompu depuis 3H du matin, ce dimanche 27 février, au cours d’affrontements autour du Centre émetteur d’Abobo entre des forces de défense et de sécurité (FDS) et un groupe armé qualifié de « rebelles » par le camp Gbagbo. Le Centre émetteur a été incendié et le signal de la chaîne publique interrompue dans le district d’Abidjan. Vers 8H30mn, les sapeurs pompiers, accompagnés de policiers de la Brigade anti émeutes (BAE) sont allés éteindre le feu, mais aucun équipement n’a pu être sauvé.

La livraison d’armes est une violation de l’embargo contre la Côte d’Ivoire qui est en vigueur depuis 2004
mondial-infos.fr)/n

Afrique, le Radeau de la Méduse.

« La situation en Côte d’Ivoire réveille en nous une impression d’irresponsabilité… »

La situation en Côte d’Ivoire réveille en nous, outre le sentiment de honte que peut procurer l’impression d’irresponsabilité qui nous habitent en Afrique, mais cette sensation de révolte sur une situation qui révèle notre incapacité à voir les enjeux et à comprendre ce qui nous arrive, le fruit de notre propre inconséquence, englués sommes-nous dans notre légèreté. Au-delà des querelles de clochers, quelle différence y a-t-il entre un Laurent Gbagbo et un Allasane Ouattara, lequel des deux apportera réellement quelque chose à son pays. ont-ils chacun un programme et ce programme est-il différent de celui de l’autre. et pendant ce temps, les peuples se déchirent, soutenant l’un au nom d’un faux nationalisme larvé, rêve d’indépendance de l’Afrique ou l’autre pour une certaine honorabilité qu’il aurait acquise durant son parcours professionnel. La situation en Côte d’Ivoire, c’est la partie visible de l’iceberg, c’est ce qui d’une manière sombre, bouillonne dans toute l’Afrique, un homme prêt à tout pour s’accrocher au pouvoir, un autre décidé à le lui prendre à touts prix, à tous les prix. Le monde est en crise depuis de bien longues années, mais l’Afrique depuis bien plus longtemps, aussi loin que remontent les souvenirs des historiens, a toujours été en crise, crise sociopolitique, économique, crise d’identité et ce bien avant la colonisation qui finalement n’est qu’un petit moment, quelques secondes de l’histoire du continent.

Sans remonter plus loin dans l’histoire du continent, nous souhaitons ici aborder en diagonale, trois époques phares, afin de livrer notre lecture de la réalité du continent. Disons simplement qu’au début, ce fut l’esclavage avec son transport de violence que les Africains ont largement cautionné. C’est certes un raccourci de présenter les choses ainsi, mais c’est une triste réalité que les africains ont un goût certain pour l’auto flagellation. Ils s’en plaignent aujourd’hui, mais ont vite oublié que finalement, les occidentaux d’une manière générale, n’ont jamais pénétré la sombre immensité obscure de la forêt pour récupérer des ouvriers à vil prix devenus plus tard des esclaves, ce sont les chefs tribaux qui décidaient qui et quand, tel ou tel devait être embarqué dans les soutes des négriers, jusqu’au jour où, faute de main d’ uvre à livrer, ces chefs tribaux furent obligés eux-mêmes d’embarquer. Nul n’est besoin de chercher des explications, des justifications, ni des parades, nous ne pouvons absoudre les africains dans cette affaire et leur donner comme ils le souhaitent sur ce cas, des circonstances atténuantes, tant il est vrai que c’est volontairement et avec la bénédiction des Africains que l’esclavage a pu être mis en place et se développer. Aujourd’hui, à cors et à cris, ils exigent aux occidentaux d’en porter la responsabilité, en essayant de nous faire croire que la méchanceté de ces derniers frisait la volonté de génocide et la détermination à vider le continent de ses populations. Pourquoi se poser toutes ces questions sur l’existence d’une volonté de détruire l’humanité en Afrique alors qu’à cette époque, les africains eux aussi, en acceptant la livraison de casseroles, miroirs et autres vétilles, fonctionnaient dans une logique commerciale, pourquoi jeter l’anathème sur les occidentaux alors que déjà à cette époque, les africains font la démonstration qu’ils n’avaient aucun sens de la négociation et qu’en eux naissait déjà les premiers germes de la logique de corruption, corruption des esprit mais aussi, corruption tout court. ?

Mémoire sélective que la nôtre, en voulant effacer et fermer les yeux sur notre propre réalité toujours aussi bien vivace de nos jours et les travers qui ont perlé l’existence de l’Afrique, nous n’avons réussi en voulant nous prévaloir de nos propres turpitudes, qu’à montrer à la face du monde, notre incapacité à être responsables de nos destins, de notre destin commun, ignominie parmi tant d’autres, nous avons fait l’exploit de détruire le rêve de nos enfants sur plusieurs générations. Nous osons, oui nous osons nous inscrire en faux, face à toutes ces déclarations qui veulent que les occidentaux aient profité de la naïveté, de la faiblesse et de la candeur des africains pour monter un commerce d’êtres humains, alors que réellement, l’esclavage était en fait, un des éléments constitutifs inscrits dans une logique industrielle et commerciale de production agricole. D’ailleurs, de quelle naïveté, de quelle candeur s’agirait-il quand on parle des Africains, de quelle faiblesse? Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé au Rwanda, ce ne sont pas les blancs qui tenaient les machettes et les coupe-coupes, ce sont bien des noirs qui agissaient dans cette occurrence, ce sont bien des soldats africains qui on pris plaisir à couper (manches courtes ou longues) les bras de leurs congénères au Libéria et en Sierra Leone… Les occidentaux n’ont rien à voir là dedans… Plus qu’une philosophie politique raciste comme certains tendent à vouloir nous faire croire, l’esclavage fut simplement un système économique dont le passage obligé était l’Afrique pour ce qu’elle pouvait fournir en main d’ uvre dans le commerce triangulaire qui fonctionnait entre le vieux continent et le nouveau monde. Les Africains y ont largement adhéré en échange de breloques, casseroles et quincailleries en tout genre.

Durant la colonisation, ce fut la même démarche, opération portes ouvertes sur l’Afrique, allez-y, trompez-nous, prenez ce que vous voulez et repartez avec. L’Afrique s’est livrée pieds et poings liés au colonisateur, sans résistance aucune. Et n’allez pas dire que les colonisateurs avaient des mousquets, cette explication n’a plus aucune valeur dans l’esprit de nos enfants qui déjà nous demandent des comptes, parce que face à la poudre à canons, nous avions mille et une possibilités de nous en sortir, sauf que. nous avons préféré la corruption, nous avons choisi la décadence, la dégringolade et le déclin de notre nation. Oui, pour protéger leurs intérêts, les occidentaux ont intrigué, ils ont manipulé, ils ont divisé et balkanisé l’Afrique, la nation mossi se retrouvant à cheval entre le Ghana, le Mali et le Burkina Faso, les songhaï se divisant entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, et ainsi de suite. Qui donc a empêché et personne n’aurait pu le faire sans la complicité des africains, qui a empêché aux Mossi de se retrouver afin de créer une nation Mossi, qui a interdit aux songhaï de se mettre ensemble pour continuer à partager ensembles les délices de leur tribalité. nous pouvons en dire autant des bantous, des zoulous. Personne, sauf l’absence de volonté politique des Africains et leur capacité à accuser les autres de les persécuter alors qu’entre eux ils n’ont jamais eu le sens de l’existence et de l’essence de la nation.

Nous sommes fatigués depuis la nuit des temps, nous sommes nés fatigués d’entendre le même refrain qui résonne comme une sourate, nous disant que les blancs sont le centre de nos problèmes. Dans les années 1990, combien d’opposants politiques africains du CFA ont fait plusieurs crochets par Paris pour se plaindre des dirigeants de leur pays, combien ont pensé que la solution se trouvait en Europe qui joignant le geste à la parole ont arpenté les rues parisiennes pour trouver du réconfort auprès des dirigeants français ? La théorie du complot de l’extérieur, thèse défendue par tous ceux qui refusent d’assumer leurs responsabilités face aux malheurs qui nous accablent et sur une situation dont ils ont perdu la maîtrise. C’est ce slogan que l’Union Africaine (African Union) entendez (Antidémocrates Unifiés), syndicat des dictateurs africains se cache pour justifier l’inconséquence de certains parmi eux, qui ont poussé la logique jusqu’à monter le peuple contre eux.

Mais enfin, il faudra définitivement arrêter de croire que nous sommes les victimes expiatoires d’un complot international contre une Afrique qui refuse définitivement de se prendre en main. Chacun défend ses intérêts et si dans cette logique, nous sommes incapables de défendre les nôtres, alors n’accusons pas les autres d’épuiser nos ressources. Hier c’était les occidentaux, aujourd’hui ce sont les chinois, bientôt peut-être les martiens. Le demi-siècle qui vient de s’achever nous indique à loisir la qualité des dirigeants dont l’Afrique a bénéficié, selon le théorème « les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent. ». Si nos dirigeants sont pleutres et lâches, corrompus et misérables, dictateurs et autocrates, ils sont à l’image du peuple qui ne comprend que ce discours, parce que ce n’est pas consubstantiel de nos esprits à tous et de notre mode de vie, la notion d’élitisme républicain au service de l’état n’est pas dans la nature des africains. Quand nous regardons notre Afrique, à l’exception de quelques petites poches de résistance de-ci, delà, quand nous lisons la carte de l’Afrique, on a des douleurs abdominales, des crampes d’estomac, car à cette lecture, nous constatons qu’inscrite au fer rouge dans l’imagerie populaire et l’inconscient collectif, notre devise tourne autour des mêmes maux, des mêmes mots que sont l’irresponsabilité, l’imposture, la mystification, la dissimulation, le goût pour l’artifice et la tromperie, le mensonge et l’hypocrisie, la culture de la contrevérité, l’esquive et la simulation.
Le peuple africain se complaît dans cette situation, sans murmurer, sans s’émouvoir, sans se demander si finalement il a vocation à être pauvre, misérable et silencieux face à tout ce qu’il vit au quotidien.

Les Egyptiens et les tunisiens nous ont montré la voie, ils ont déboulonné les statuts inoxydables de leurs dirigeants qui durant de très longues années d’agonie ont lancé aux peuples des oukases de circonstance et à travers une caste de hiérarques, ont exploité la peur et la corruption pour maintenir un semblant de paix et de stabilité. En appelant la France à l’aide, certes sur la base d’accords de coopération militaire et de défense pour qu’elle effectue l’interposition dans son pays, en confiant la concession d’exploitation du port d’Abidjan à Bolloré Africa Logistics, en concédant à Bouygues l’exploitation de l’eau et l’électricité, en allant chercher maître Verges et son confrère Dumas pour le défendre, Monsieur GBAGBO qui crie au scandale international et à l’ingérence, a fait tout en actant le constat d’impuissance d’une coopération sud-sud (n’y a-t-il pas d’entreprises africaines capable de travailler en Afrique au niveau des compagnies occidentales? c’est une question…), exactement ce qu’il ne fallait pas, offrir son pays, avec armes et bagages aux mains de ceux qu’il accuse aujourd’hui d’en vouloir à son pouvoir. De nos jours, il est courant en entreprise pour un Chef de Service, un Chef de Département ou un Directeur BLANC, de recevoir des lettres truffées de délations et d’accusations mensongères sur ses collègues africains, en provenance d’un cadre africain qui cherche à gravir l’ascenseur de la pyramide des responsabilités en entreprise… c’est le quotidien du salarié des multinationales en Afrique, la trahison, la corruption des esprits, l’ambition à tous prix et à tous les prix,… c’est toujours le noir qui vendra son frère…

Alors, alors. Qu’est-ce qu’on attend pour nous lever comme un seul homme et gagner notre indépendance, notre liberté, notre nation et qu’enfin, le problème de la Côte d’Ivoire soit et reste celui des ivoiriens et des seuls ivoiriens.

Non, on dort…

Georges Njamkepo
Journalducameroun.com)/n

Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo contre l’Onuci FM, la guéguerre médiatique se poursuit

C’est désormais à la Radio des Nations-Unies (ONUCI FM) qu’il veut interdire d’émettre depuis Abidjan

Cette guéguerre entre médias et Laurent Gbagbo ne date pas d’aujourd’hui. L’interdiction d’émettre à l’ONUCI FM, la radio des Nations Unies vient une fois de plus renforcer la détermination de Laurent Gbagbo à ne pas se laisser dicter sa conduite par la communauté internationale tout en contrôlant l’information. Cette nouvelle décision du Conseil national de la communication qui a annoncé la fin des émissions, ce 8 février, fait suite à la volonté de Laurent Gbagbo de faire retirer l’organisation onusienne d’Abidjan. L’ONUCI FM, communément appelé « La Radio de la paix » émet en Côte d’Ivoire depuis Aout 2004, et a été installée, après les troubles en Côte d’Ivoire, sur mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce dont se prévaut, Abou Moussa, l’Adjoint du Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire sur le site Abidjan.net. « Cette mesure ne nous a pas été notifiée. La radio émet sur toutes ses fréquences sur l’ensemble du territoire ivoirien.», rappelle à son tour, Sylvain Séminliko, le rédacteur en chef d’ONUCI FM depuis ses débuts. Cette interdiction donc ne semble point perturber les mandataires de l’ONU.

La guéguerre contre les médias occidentaux se poursuit
France 24, TV5, RFI, et maintenant l’ONUCI, la liste est longue des médias qui ont été dans le collimateur de Laurent Gbagbo. Diabolisés, ceux-ci représentent pour lui, la voix de l’occident tant décriée. La guéguerre s’est beaucoup jouée entre la Radio mondiale RFI et le pouvoir de Gbagbo. Accusée maintes fois de désinformation et d’intoxication médiatique, la fréquence de RFI a plusieurs fois été coupée à Abidjan, la première fois en 2000, pendant plus de deux ans et dernièrement en 2010, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. De même que dans le passé, les correspondants de RFI ont régulièrement été sommés de débarrasser le plancher de Gbagbo. Reste que si Gbagbo diabolise ces médias, il s’en sert également. Des interviews à la Une de l’hebdomadaire Jeune Afrique, en période électorale ou des entretiens sur la chaîne privée Canal +, il ne saurait se passer des médias étrangers, surtout pour plaider sa cause personnelle. Mais le « Boulanger » n’en fait qu’à sa tête, puisqu’il est sur son territoire. Sauf que l’ONUCI, la mission de Paix des Nations Unies en Côte d’Ivoire, reste un territoire étranger.


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