Cameroun : le gouvernement va former 240 experts en sécurité routière

Le concours est ouvert dans les filières « Inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière » et « Délégué au permis de conduire et à la sécurité routière ».

Le ministère des Transports lance un nouveau concours pour recruter et former 240 experts en sécurité routière. Les 240 places sont ouvertes pour des candidats camerounais et étrangers. Le ministère des Transports se propose ainsi de former 160 inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière, dont 20 internes et 80 délégués au permis de conduire et à la sécurité routière, dont 10 internes.

Le concours aura lieu le 15 juillet 2023 au Centre unique de Yaoundé. Les conditions d’éligibilité et le formulaire peuvent être soit retirés dans les délégations régionales et départementales du ministère des Transports.

Les chiffres relèvent qu’en 2021, plus de 3 000 personnes sont mortes dans des accidents de la route. L’excès de vitesse apparaît comme la première cause des accidents de la circulation. Ce nouveau recrutement va donc aider ce département ministériel à renforcer la sensibilisation.

Cameroun: 365 morts sur les routes en 7 mois

Selon des chiffres officiels, près de 400 décès ont été enregistrés dans des accidents de la circulation de janvier à juillet 2019. Le ministre des Transports, dans la mouvance de la rentrée scolaire prévue le 02 septembre prochain, a publié un « manuel de procédure » devant être respecté par les compagnies de transport pour éviter les hécatombes.

Le 27 août dernier, un accident survenu sur la route Yaoundé-Soa a fait des morts et plusieurs blessés. Les sources officielles font état d’un mort, des témoins émettent le chiffre de trois tandis que l’association Securoute (milite pour le respect du code de la route et la réductions des accidents) annonce 6 décès au cours de ce drame. Le lendemain, 28 août, un autre accident impliquant deux semi-remorques fait parler de lui sur la route Yaoundé-Douala. Bilan provisoire de ce côté, deux morts.

Au courant de l’année 2019, des hécatombes ont été enregistrées sur les routes. Le plus mémorable est celui survenu en juin dernier à Col Batié, dans la région de l’Ouest qui a causé la mort de plus de 20 personnes. Selon les estimations officielles, 365 morts et plus de 1200 blessés ont été comptabilisés, durant la période de janvier à juillet 2019. Des chiffres qui pourraient être revue à la hausse.

Des accidents sont généralement accrus à la veille des rentrées scolaires. Le trafic étant dense et la demande grande, des agences de transport font généralement des entorses au code de déontologie et à celui de la route pour faire le maximum de bénéfices. Une imprudence favorisant les catastrophes sur la chaussée.

C’est dans l’optique de contrer cette tendance que le ministre des Transports, Ernest Massena Ngallé Bibehe a fait un rappel à l’ordre aux responsables de ces structures de voyage via un communiqué daté du 28 août. Il instruit à ces dernières de ne pas faire une utilisation abusive des chauffeurs et de véhicules en mauvais états techniques et de respecter le code de la route.

Il somme également les conducteurs de moto taxi de faire preuve de civisme, d’éviter les surcharges et la consommation de stupéfiants. Le Minstransports ne s’arrête pas là. Il décline également la responsabilité des parents qui doivent apprendre des mesures élémentaires du code la route aux enfants avant la reprise des classes. Une interpellation est également faite au gouvernement qui doit, entre autres, prendre des mesures pour intensifier les contrôles routiers.

Yaoundé : Automobilistes, un peu de tenue!

Ce dimanche 12 mars, la communauté internationale célèbre la journée mondiale de la courtoisie au volant. Petit arrêt sur les attitudes inciviques observées sur la voie publique

« Enlève ça de là ». « Tu es sorcier? ». « Fiche le camp dis-donc ». Les répliques ne manquent pas aux automobilistes pour se défendre. A Yaoundé, les conducteurs de taxis, voitures personnelles et autres véhicules de transport vont parfois jusqu’à chercher des injures en-dessous de la ceinture. Il arrive que des mots, on en vienne aux mains. Des scènes récurrentes après un accident, notamment. Chimène se souvient d’une situation qui a dégénéré entre deux conducteurs de taxi à Elig-Essono il  y a trois ans. L’un a tenté de s’en aller sans devoir s’excuser, après avoir égratigner le véhicule de l’autre. Celui-ci n’a pas attendu pour se rendre justice. Il a rattrapé le fuyard, l’a sorti de son taxi et l’a rué de coups. Tous deux ont terminé au commissariat. Il aurait pourtant suffi que le fautif s’excuse.

Autant d’attitudes qui ont justifié qu’on consacre toute une semaine à la courtoisie au volant. Le but n’est pas d’en faire une fête, mais de rappeler aux automobilistes qu’il est important de faire preuve de civisme au volant, ne pas injurier, ne pas crier, faire preuve de respect vis-à-vis de l’autre. Le constant est parti du fait que la conduite automobile cristallise  les tendances les plus animales de nombreux (ses) hommes et femmes civilisé(e)s qui deviennent de véritables mufles dès qu’ils montent dans leur automobile.

En même-temps, il est facile de s’emporter quand on observe des stationnements sur la chaussée, des passages en force sur les trottoirs, des dépassements sur la droite, des violations de sens interdit, des sorties en vitesse de virages ou de voies secondaires, sans parler des klaxons assourdissants à tout-va!  Des attitudes que l’on observe dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala. Pour Jean K., conducteur de taxi dans la ville de Yaoundé, sensibiliser les automobilistes à la courtoisie au volant serait peine perdue. Il faudrait d’abord que les gens « arrêtent d’acheter leur permis ». Ainsi, on aura plus de chauffeurs soucieux du respect du Code de la route. Sinon, on continuera à se faire la gueule sur la route. « Parfois, c’est même celui qui a tort qui commence à t’insulter. On voit de ces choses en route », rigole le chauffeur.