Cet usurpateur d’identité, qui avait un compte très visité sur le réseau social Facebook, a été arrêté dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014. Au ministère de la Défense, on évalue les dégâts
Le nommé Fondja Amougou est aux arrêts pour avoir créé un compte sur le réseau social Facebook portant la mention «Armée camerounaise» et représenté comme un «organisme gouvernemental». L’individu a été arrêté dans la nuit du 26 au 27 septembre, a confié à Journalducameroun.com le chef de la division de la Communication au ministère de la Défense (Mindef).
M. Fondja Amougou est perçu au Mindef comme «un illuminé», un «apprenti-sorcier» qui parlait en lieu et place du porte-parole du ministère de la Défense. Le concerné a indiqué quant à lui que c’est plutôt par patriotisme qu’il a créé ledit compte en juin 2012, qui a reçu à ce jour près de 3000 mentions «J’aime» en ligne. Parmi ces mentions, figure celle du spécialiste des questions militaires à la télévision publique nationale CRTV, c’est dire à quel point les internautes sont tombés dans le pot…
Le ministère de la Défense, qui a transmis un rapport à la présidence de la République sur cette affaire, est actuellement en train d’évaluer «l’étendue des dégâts». Le profil Facebook «Armée camerounaise» diffusait des nouvelles sur des victoires imaginaires des soldats camerounais sur le front, à l’Extrême-Nord. Ce qui laissait parfois penser à la démagogie de l’Etat du Cameroun. Et parfois des informations aux conséquences diplomatiques considérables.
Le 15 juillet 2014 par exemple, «Armée camerounaise» a publié sur son profil: «L’armée Camerounaise fait incursion au Nigeria… une Base de Boko Haram Détruite et le pick-up de la gendarmerie récupéré». Au ministère de la Défense, on a sursauté en lisant ce message. Et pour cause: Le gouvernement camerounais s’est toujours montré fermement opposé à l’idée de poursuites de membres de Boko Haram sur son territoire par l’armée nigériane. Dire que l’armée camerounaise poursuit des assaillants en territoire nigérian relevait de la provocation sinon d’une brouille diplomatique.
Le canal de communication du ministère de la Défense
La division de la Communication du ministère de la Défense disposait d’un site web qui est aujourd’hui fermé. Le Lieutenant-colonel Didier Badjeck assure qu’il n’existe pour l’heure aucun compte officiel de l’armée camerounaise sur Facebook. «Nous sommes en train de refaire les structures de communication», a-t-il indiqué à Journalducameroun.com. Un nouveau site web sera bientôt lancé, «d’ici un mois», ainsi qu’un compte Facebook officiel de l’Armée, qui sera peut-être «moins prolixe», tient-il à préciser.
