Boko Haram réduit le nombre de ses attaques au Cameroun

Selon une étude menée par l’Ong International Crisis Group, les opérations menées par le groupe terroriste nigérian sont en baisse depuis quelques mois en territoire camerounais

Au Cameroun, les attaques menées par le groupe terroriste nigérian ont « considérablement » été réduit ces derniers mois. Le constat est fait par International Crisis Group. Spécialisée dans la prévention et la résolution des conflits, cette Ong venait de mener une étude sur le sujet.

Selon le rapport de cette étude, Boko Haram a enregistré depuis fin 2015 des offensives « musclées » de l’armée camerounaise. Conséquence, les islamistes ont subi des pertes considérables, tant sur le plan humain que matériel. La mise en place de la Force multinationale mixte (FMM), qui ressemble les soldats du Nigeria, du Niger, du Bénin, du Tchad et du Cameroun, a également largement contribué à limiter l’action des islamistes.

Entre 2014 et 2015, les incursions des combattants de Boko Haram étaient quasi-quotidiennes. Mais aujourd’hui, « Nous avons observé une spirale descendante vertigineuse du nombre d’attaques et d’attentats suicide », a indiqué Hans de Marie Heungoup, un des auteurs du rapport de l’Ong, ajoutant que désormais, leur nombre est passé à « une moyenne comprise entre six et huit par mois depuis septembre ».


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Cameroun et Nigeria: des réfugiés inaccessibles aux agences humanitaires

Dans ces pays, plusieurs victimes de Boko Haram restent dans des régions aux routes minées ou rendues impraticables par la saison des pluies, coincées entre la secte terroriste et les mouvements de

Le périple de Khadija a pris fin à Kolofata, dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord. Cette Nigériane a marché durant des jours pour fuir Boko Haram, qui a tué son mari. Elle a franchi la frontière du Nigeria, officiellement fermée, et s’est échouée dans ce camp improvisé, où il n’y a rien à manger et pas de soins disponibles.
«De toute façon, on est déjà morts», lâche-t-elle simplement, entourée de ses sept enfants affaiblis. Par mesure de sécurité, elle n’a pas le droit de circuler dans la ville ni de continuer sa route. Les djihadistes continuent de semer la terreur à Kolofata, frappée par sept attentats-suicides ces douze derniers mois.

«Désastre majeur» annoncé
Combien sont-ils, comme elle, inaccessibles aux agences humanitaires, au bout de routes minées ou rendues impraticables par la saison des pluies, coincés entre la secte terroriste et les mouvements de trois armées de la région : Tchad, Nigeria, Cameroun ? Côté nigérian de la frontière, on parle de 800 000 déplacés, dont beaucoup de femmes et d’enfants, regroupés dans une vingtaine de «camps» au milieu de villes en ruines, gérés par des forces armées nigérianes débordées, démunies et peu habituées à venir en aide à des populations affamées. Plutôt que de camps, certains parlent de mouroirs : le taux de malnutrition varie de 13 % à 40 %. Plus largement, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), deux millions de personnes sont menacées par de graves pénuries alimentaires dans le nord-est du pays. Le 1er juillet, l’Unicef avait prévenu que 250 000 enfants de moins de 5 ans allaient souffrir de malnutrition sévère extrême dans l’Etat de Borno cette année, dont 50 000 risquent même de mourir si rien n’est fait.

Côté camerounais de la frontière, la situation n’est pas beaucoup plus réjouissante. Il y a deux populations distinctes : les déplacés internes, 170 000 personnes, dont un quart ne reçoit aucune aide. Et les réfugiés en provenance du Nigeria, estimés à 100 000 personnes, dont une grande partie, 65 000, sont entassés dans le camp de Minawao, créé à l’été 2013 sur une plaine désertique à 70 km de Maroua, pour accueillir au maximum 20 000 personnes. Le gouvernement camerounais, qui accueille déjà 259 000 Centrafricains réfugiés de l’autre côté du pays, n’a pas donné suite à la demande de la communauté internationale de mise à disposition d’un second site.

«Tous les ingrédients sont réunis pour un désastre majeur», énonce, lugubre, Bruno Jochum, directeur de Médecins sans frontières (MSF) Suisse. L’organisation dénonce la stratégie des armées des trois pays consistant à vider des zones entières pour regrouper les populations dans des camps sans aucune assistance. «Déplacements forcés, insécurité alimentaire accompagnée parfois d’interdictions de planter ou de pêcher, peu ou pas d’accès humanitaire depuis deux ans, poursuit le responsable de l’ONG. Cela fait longtemps que nous n’avons pas vu de telles conditions, et c’est aujourd’hui la situation humanitaire la plus dramatique à laquelle nous sommes confrontés.»

Sauver ses enfants
Adja et Fata, deux Camerounaises de la région de Kolofata, ont elles aussi marché longtemps sous un soleil de plomb pour sauver leurs enfants maigres et décharnés. Elles ont réussi à atteindre l’hôpital de Mora fraîchement réhabilité par MSF. Aucun homme : ils sont morts ou combattent dans les rangs de Boko Haram. Sur le bord de la route, Adja, une cultivatrice aux mains calleuses, a trouvé un bébé. «Je ferai tout pour qu’elle vive, dit-elle. Je la considère comme mon neuvième enfant.» A ses côtés, Fata fixe les yeux vitreux de sa petite-fille, dont la mère a été tuée par les djihadistes.

«Toute la zone sud du bassin du lac Tchad est frappée par une malnutrition aiguë, raconte l’un des neuf médecins de Mora. Et la situation ne cesse de s’aggraver, le taux de mortalité infantile est très élevé dans la région, mais l’accès à de nombreuses zones reste encore trop risqué.»

Pour le moment, les ONG, qui n’emploient dans la région, par mesure de sécurité, que des employés africains, principalement tchadiens et camerounais, se refusent à se déplacer sous escorte de l’armée dans les zones où sévit Boko Haram. «C’est un principe de base pour nous, de ne pas être assimilés à l’un des acteurs du conflit et de préserver notre neutralité, explique Bruno Jochum. Mais, face à la gravité de la situation, une réflexion est entamée. Nous n’excluons plus de faire des exceptions pour atteindre des populations qui n’ont parfois pas eu d’aide depuis dix-huit mois.»

Même inquiétude du côté du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «Cette catastrophe humanitaire est très difficile à gérer de par les problèmes d’accès aux zones et la difficulté d’élargir nos rayons d’action vers le lac Tchad, où la situation est préoccupante», dit Simon Brooks, chef de délégation du CICR à Yaoundé. Ce jour-là, ses équipes ont tenté de rallier Makari, porte d’entrée vers la partie camerounaise du lac Tchad, abritant un «secteur» de la Force multinationale mixte (FMM) qui mène des opérations depuis plusieurs semaines. Mais l’état de la route en déréliction, inondée par les pluies, les a contraints à rebrousser chemin. «Nous concentrons nos efforts sur la zone du lac Tchad, encore peu accessible, et où il faut se faire accepter par des populations qui n’ont parfois jamais vu un humanitaire de leur vie», indique un membre de son équipe.

Aveuglement des autorités locales
«On reste aveugle sur une grande partie du sort des populations dans les zones où se déroulent les combats», poursuit Bruno Jochum.
De fait, les urgences ne cessent d’apparaître au fil des avancées militaires. Depuis Maroua, la grande ville du nord du Cameroun, plusieurs ONG étudient les options pour acheminer de l’aide et des équipes du côté nigérian de la frontière, où les besoins urgents sont estimés à 300 tonnes de nourriture par jour. Mais les routes sont périlleuses, parsemées de trous et de mines, traversant des villages où Boko Haram dispose toujours de complicités et d’informateurs. Et il ne suffit pas de franchir la frontière. Côté nigérian, les autorités refusent encore de parler de «famine».

«Les autorités locales nigérianes se refusent à voir le drame, ne veulent pas voir de tentes d’urgence et refusent de traiter les cas de malnutrition grave dans leurs hôpitaux, déplore un humanitaire qui fait des allers-retours à Maïduguri, la capitale de l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria. Or il y a d’autres cas aussi graves que Bama dans la zone.»

«Bama» a été un électrochoc. Mi-juin, le gouverneur de l’Etat de Borno, Kashim Shettima, s’est rendu dans cette ville fantôme où il ne reste plus que quelques soldats débordés par la gravité de la situation des 24 000 déplacés qui comptent chaque jour leurs morts. Il s’est décidé à évacuer 478 enfants sur les 15 000 qui y survivent et les a transférés à l’hôpital de Maïduguri, où les équipes médicales ont découvert que 39 % d’entre eux souffraient de malnutrition sévère. Un taux parmi les plus élevés de la planète.

En plus de la volonté politique, l’argent manque. «C’est une crise qui se déroule dans l’indifférence de la communauté internationale», tempête un humanitaire tchadien. L’Union européenne vient de promettre 58,2 millions d’euros, mais la plupart des donateurs sont frileux. «L’essentiel de l’attention va sur le Moyen-Orient, les réfugiés et les migrants en Europe alors que ce conflit a fait près de 3 millions de déplacés», regrette Bruno Jochum, de MSF. «Par le manque de financements, on tourne au ralenti, enchaîne Khassim Diagne, représentant au Cameroun du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Sur les 27,8 millions de dollars demandés par le HCR pour les réfugiés nigérians, seulement 14 % ont été financés pour 2016.»


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Guerre contre Boko Haram: la diaspora camerounaise met la main à la poche

Selon des statistiques publiées par le Minrex, les contributions financières reçues au 29 avril étaient équivalentes à 79 millions de F CFA au titre du soutien à l’effort de guerre

Le ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex) a publié vendredi, 29 avril 2016, les statistiques des contributions des Camerounais vivant à l’étranger à l’effort de guerre contre la secte islamiste Boko Haram. Il en ressort que les citoyens établis en Suisse ont fait un don de plus de 37 millions de FCFA pour la cause, soit le montant le plus élevé.

Les autres communautés qui se sont manifestées en soutien aux forces armées et aux victimes de la secte terroriste sont: la communauté camerounaise d’Egypte (plus de 5 millions de FCFA), celle d’Afrique du Sud (près de 5 millions de FCFA), de la Chine (plus de 11 millions de FCFA), les Camerounais vivant au Congo-Brazzaville (plus de 3 millions de FCFA), ceux vivant en France (plus de 5 millions de FCFA) et la communauté camerounaise du Sénégal (plus de 3 millions de FCFA).

L’Association générale des Camerounais de Guinée équatoriale s’est aussi mobilisée en appuyant les autorités par les don des sacs de riz, de sucre, d’huile et des palettes d’eau minérales, d’un coût de 800 000 FCFA.

Ce soutien de la diaspora s’inscrit dans la mouvance de solidarité observée depuis 2015 au Cameroun, et qui se manifeste notamment par des contributions de dons en espèces et en nature émanant d’hommes politiques, d’entreprises, d’organisations non gouvernementales, d’autorités du pays et même des citoyens ordinaires.

Le Cameroun dispose, depuis avril 2015, d’un compte ouvert dans les livres du trésor public, lui permettant de retracer les contributions faites en appui aux forces de défense et de sécurité engagées au front contre Boko Haram.

A la mi-avril 2016, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation – René Emmanuel Sadi – qui préside le Comité interministériel ad hoc de gestion des dons destinés aux populations et aux forces de défense, faisait état d’une enveloppe de 2,5 milliards F CFA déjà collectés dans le cadre de l’effort de guerre des populations et du chef de l’Etat contre la secte islamiste Boko Haram, qui sévit dans la région de l’Extrême-Nord.


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Boko Haram: près de 2000 otages libérés dans la région de Walassa au Nigéria

C’est le résultat d’une opération offensive de trois jours, menée par le premier secteur de la Force multinationale mixte et le 152e bataillon nigérian

Les éléments de la force multinationale mixte (FMM) et le 152e bataillon nigérian ont mené une vaste opération de trois jours dans la région de Walassa, localité située à près de 35 km du nord de Kumshe au Nigéria, a-t-on appris ce matin à la radio publique nationale du Cameroun. Au cours de cette vaste opération, plus de 300 terroristes de Boko Haram ont été neutralisés et 17 villages détruis; suivi de la libération de plus de 2000 personnes.

Pour le général de brigade Bouba Dobekreo, commandant du premier secteur de la Force multinationale mixte basé à Mora (Extrême-Nord du Cameroun), cette opération a été un véritable succès car elle a permis de: «nettoyer une base logistique où on fabriquait des kamikazes, récupérer plusieurs armes et de détruire plusieurs véhicules, mobylettes, appartenant à la secte Islamiste Boko Haram ».


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Boko Haram: un militaire camerounais mort sur le champ de bataille

Le Caporal-chef Aziz a rendu l’âme suite à l’explosion du véhicule dans lequel il se trouvait, en partance pour Koumché au Nigeria où l’armée camerounaise est engagée depuis lundi

Mardi 23 février 2016, alors que la troupe spéciale conduite par le Caporal-chef Aziz venait d’entreprendre une opération de déminage d’un terrain pris d’assaut par les assaillants de Boko Haram, c’est un bruit assourdissant qui a déchiré le silence et dispersé les éléments de l’armée camerounaise. Pris au piège par une mine, le Caporal-chef Aziz a été déchiqueté par l’explosion. Non loin de lui, quelques-uns de ses compagnons sont certes secoués par le choc de la déflagration mais, ils s’en sortent avec des blessures graves.

Issu de la promotion de 2009 du BIR, ce fils de Tibati dans le département du Djerem, région de l’Adamaoua était inscrit sur le tableau d’avancement pour le port du grade de sergent le 1er avril 2016. Ce soldat n’aura jamais l’occasion, de son vivant, d’arborer les 02 chevrons d’or censés le hisser au rang de Sous-Officier.

Mais le sort en a décidé autrement. Le Caporal-chef Aziz avait quitté Tignère dans la région de l’Adamaoua, son lieu de service, en octobre dernier pour regagner Kolofata son poste de détachement au front.

Ses camarades de la 54ème unité du Bataillon d’Intervention Rapide de Tignère, (BIR) sont sous le choc.


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Cameroun: Boko Haram cause la fermeture de plus de 130 écoles en 2015

Face aux assauts récurrents des jihadistes, les jeunes apprenants de ces établissements ont été redéployés dans des sites d’accueil

Cent trente-six écoles primaires et maternelles publiques ont été fermées dans huit arrondissements des départements camerounais du Mayo Sava, du Mayo Tsanaga et du Logone et Chari (Extrême-Nord), mais aussi dans des localités situées dans la région de l’Est frontalière avec la République centrafricaine du fait de l’insécurité provoquée par la secte islamiste Boko Haram, a-t-on appris lundi auprès des services compétents du ministère de l’Education de base.

Face aux assauts récurrents des jihadistes, les jeunes apprenants de ces établissements ont été redéployés dans des sites d’accueil sur prescriptions du président Biya.

Face aux risques encourus le chef de l’Etat avait, en fin avril 2015, décidé du déblocage en urgence de 3,9 milliards FCFA pour la construction de 196 salles de classe équipées de 7000 tables-bancs, 83 latrines, 79 forages, 20 dortoirs et 10 cantines

Dans la foulée, une enveloppe de 350 millions fut également mise à disposition afin d’offrir des fournitures scolaires de première main aux élèves et didactiques aux enseignants.

En mi-janvier dernier le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) indiquait que plus de 33.000 enfants des écoles primaires avaient été déplacées depuis avril 2015 écoulée du fait des insurrections Boko Haram dans la région l’Extrême-Nord.

Des écoles maternelles et primaires ont été abandonnées à cause des exactions de Boko Haram
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De 2013 à nos jours, Boko Haram a exterminé 1168 Camerounais

Selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, 1098 civils, 67 militaires et 3 policiers camerounais ont perdu la vie à la suite des exactions de la secte islamiste nigériane

1098 civils, 67 militaires et 3 policiers : c’est ainsi que sont répartis les 1168 Camerounais morts depuis 2013 à la suite des « agressions barbares » dirigées contre le Cameroun par la secte islamiste Boko Haram, rapporte le ministre de la Communication (Mincom), porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary.

S’exprimant jeudi, 14 janvier 2016, au cours d’un point de presse, le Mincom a affirmé que 315 incursions, 12 accidents sur mines et 32 attentats-suicide ont été attribués à ce mouvement jihadiste pendant la période considérée.

Depuis le début de l’année, a précisé Issa Tchiroma, les statistiques officielles font état de 15 attaques terroristes perpétrées par Boko Haram contre les intérêts et les populations camerounaises, au nombre desquelles deux attaques-suicide avec 10 personnes tuées, 11 blessés, 9 personnes enlevées et 6 cas d’incendie d’habitations et de concessions.

Le porte-parole du gouvernement a, par contre, dénoncé le comportement de certains acteurs de la société civile nationale ou internationale, qui selon lui ont choisi ce moment précis pour mettre le Cameroun, et particulièrement les forces de défense et de sécurité sur la sellette, les accusant de toutes sortes d’exactions et de violations des droits de l’homme.

« Le gouvernement ne peut rester insensible à un tel harcèlement, du reste dénué de tout fondement, tant les allégations proférées revêtent un réel caractère de gravité et même d’indécence », a déclaré le Mincom camerounais.

Rejetant formellement ces accusations, il a estimé que cette ardeur à défendre les droits humains ne doit pas pousser ces organisations non gouvernementales à confondre le bourreau qu’est Boko Haram et la victime qu’est le peuple camerounais.

L’adresse de Issa Tchiroma Bakary, note-t-on, semble particulièrement viser un rapport d’Amnesty International datant de septembre dernier et qui déplore des « violations des droits de l’homme commises par ses forces de sécurité camerounaises », coupables selon l’ONG « de crimes au regard du droit international et d’autres violations des droits humains ».

Pour lui, il y a plutôt lieu de féliciter l’armée camerounaise, qui a su « donner la réplique, infligeant de lourdes pertes à l’ennemi et lui faisant subir d’importants revers qui aujourd’hui, ont fini par l’affaiblir, au point de le réduire à des actes de couardise ».

L’on constate pourtant que le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a récemment radié des rangs 4 soldats camerounais pour « faits avérés contre l’honneur et l’éthique des forces de défense », en rapport avec des exactions commises sur des populations civiles dans la région de l’Extrême-Nord en proie aux attaques de Boko Haram.

L’armée camerounais en éveil au front contre Boko Haram.
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Boko Haram: Dieunedort Kamdem propose les armes spirituelles

Selon ce pasteur camerounais, la lutte conte la secte islamiste est une guerre idéologique qui ne saurait être menée par les armes physiques

Invité dimanche dernier sur le plateau de l’émission l’ « Arène » sur Canal 2 International, le pasteur Dieunedort Kamdem, qui dirige la Cathédrale de la foi à Yaoundé, préconise pour la lutte contre la secte islamiste barbare Boko Haram (Daesh), une approche spirituelle.

« Le gouvernement constitue les forces de sécurité pour lutter contre Boko Haram mais oublie l’essentiel: la guerre contre Boko Haram n’est pas une guerre à mener militairement. C’est une guerre idéologique. On ne peut pas combattre une idéologie par les armes physiques. Il faut une idéologie plus forte que la précédente. Je propose donc que nous puissions toucher le problème qui pousse les gens à aller se bombarder.» À déclaré le pasteur pentecôtiste. Certains spécialistes en sécurité diront certainement que, cette stratégie est « non conventionnelle », face à des terroristes déshumanisés.

Pas si sûr donc que, l’eau bénite du «pasteur» fasse son effet sur Abubakar Shekau et ses acolytes !


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Critiquées sur une opération armée, les autorités camerounaises répondent

Dans un rapport publié en septembre dernier, Amnesty International répertorie de nombreuses violations des droits de l’homme dans deux villages au nord du pays

Amnesty International demande des explications aux autorités camerounaises sur une opération de ratissage de l’armée dans deux villages dans le nord du Cameroun. Dans cette opération conjointe de l’armée, de la police et de la gendarmerie pour déloger des combattants du groupe Etat islamique (ex-Boko Haram), 200 personnes ont été arrêtées mais 130 d’entre elles sont toujours portées disparues. 25 autres sont mortes en détention dans la prison de Maroua, la capitale provinciale.

Dans un rapport publié en septembre dernier, l’ONG répertorie de nombreuses violations des droits de l’homme lors de l’opération.

« Nous savons qu’une enquête interne et administrative a déjà été ouverte en mars 2015, en ce qui concerne les personnes mortes en détention. Mais, à ce jour, rien n’a été fait pour essayer de donner des informations aux familles, des gens qui sont, encore aujourd’hui, portés disparus depuis un an. Nous demandons une enquête impartiale par une institution indépendante qui puisse essayer de faire la lumière sur ce qui s’est passé parce que pendant la même opération de bouclage et ratissage, huit personnes dont un enfant ont été tués, et environ 80 maisons ont été brûlées. Des biens ont été emportés par les forces de sécurité. », estime Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique centrale à Amnesty International.

De son côté, le Cameroun qui a en effet ouvert une enquête interne se défend de couvrir les agissements présumés de ses forces de sécurité.

« C’est injuste de faire passer la victime pour le bourreau. C’est Boko Haram qui égorge et décapite nos populations, comme de temps en temps aussi quelques-uns de nos militaires. Qu’il y ait eu des bavures, nous le reconnaissons. Et d’ailleurs, nous avons un colonel qui était responsable de la gendarmerie à cette époque-là. Il sera traduit devant la cour martiale parce que c’est sous son administration qu’il y a eu négligence, et après avoir placé des gens dans un magasin désaffecté, le lendemain quand on ouvre le magasin, on constate qu’il y en avait 20 ou 25 qui étaient morts. Ça relève de sa compétence, c’est le plus haut gradé. Mais tous ceux qui, de manière ou d’une autre, seraient pris en flagrant délit du non-respect des droits de l’homme en répondront devant des tribunaux militaires. », explique Issa Tchiroma, le porte-parole du gouvernement.

es soldats camerounais patrouillent à bord de véhicules militaires dans la commune de Fotokol, à la frontière du Nigeria, le 3 février 2015.
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Boko Haram: des enfants déscolarisés au Cameroun en raison du conflit

Selon un communiqué de l’Unicef, plus de 2000 écoles sont fermées à travers le Cameroun, le Nigéria, le Tchad et le Niger. En cause, la guerre que mènent ces pays contre le terrorisme

Les violences contre les populations civiles dans le nord-est du Nigeria et dans les pays voisins ont forcé un million d’enfants à abandonner l’école, a affirmé mardi, 22 décembre2015, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).

« A travers le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger, plus de 2.000 écoles sont fermées en raison du conflit, et des centaines d’autres ont été attaquées, pillées ou incendiées », a déclaré l’Unicef dans un communiqué.

L’Unicef a également indiqué que le nombre d’enfants dont l’éducation est interrompue à cause du conflit s’ajoute aux quelque 11 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire qui étaient déjà déscolarisés dans les quatre pays en question avant même le début de la crise.

« C’est un nombre stupéfiant, a déclaré Manuel Fontaine, directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
« Le conflit est un coup très dur pour l’éducation dans la région et la violence éloigne de nombreux enfants des salles de classe depuis plus d’un an, ce qui les expose au risque d’abandonner les études complètement », a-t-il ajouté.

En outre, environ 600 enseignants ont été tués au Nigeria depuis le début de la rébellion de Boko Haram.

L’Unicef a précisé qu’il avait aidé à rescolariser 170.000 enfants dans les zones les plus sûres des trois Etats du Nigeria les plus affectés par le conflit, où la majorité des écoles ont pu rouvrir.
« Le défi auquel nous faisons face consiste à assurer la sécurité des enfants sans pour autant interrompre leur scolarité », a déclaré M. Fontaine.

« Des écoles ont été la cible d’attaques, donc les enfants ont peur de retourner en classe; et plus ils restent longtemps à l’écart de l’école, plus ils courent le risque d’être victimes d’abus, d’être enlevés et recrutés par des groupes armés », a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, l’Unicef a reçu 44% des fonds nécessaires en 2015 pour répondre aux besoins humanitaires des enfants au Niger, au Nigeria, au Cameroun et au Tchad.

En 2016, l’Unicef aura besoin de près de 23 millions de dollars pour fournir un accès à l’éducation aux enfants affectés par le conflit dans les quatre pays, dont la plupart vivent dans la région du lac Tchad.


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Issa Tchiroma Bakari: «Les touristes n’ont rien à craindre au Cameroun».

Déclaration du ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, face à la presse au sujet de la libération des otages

Mesdames et messieurs, chers amis journalistes, le plaisir est immense de vous réunir cet après-midi pour que nous parlions du dénouement heureux de cette prise d’otages. Tout est bien, qui finit bien. Rappelez-vous que c’était le 19 février dernier qu’indépendamment de sa volonté, notre nation s’est retrouvée au-devant de la scène où les projecteurs de l’actualité présentait le Cameroun, pas sous les auspices favorables. Le Président de la République Son Excellence Monsieur Paul Biya, s’est senti tellement blessé qu’il s’est fait un point d’honneur, celui de ne ménager aucun effort pour ces otages soient retrouvés et libérés sains et saufs. Evidemment, il l’a fait grâce à sa sagacité, à la sagesse mais également au doigté que nous lui connaissons. Il l’a fait sans tambours ni trompettes. Il l’a fait sous le sceau du secret, de la confidentialité. En cela, comme il le dit lui-même dans ce communiqué, il a été assisté par les gouvernements pour lesquels il a exprimé gratitude et reconnaissance. Mais le Président Biya était seul aux commandes. Il a mené de bout en bout cette opération. Je pense que nous devons être fiers de l’avoir comme Chef de cette nation. Je ne voudrais pas évoquer les prises d’otages de par le monde où ils passent des années. Grâce à Dieu, grâce à la sagesse du Chef de l’Etat, les otages français ont été libérés. Vous savez le plus grand Général de tous les temps est celui qui gagne une bataille sans tirer de coup de feu. Dans le secret et la discrétion, c’est ce que le Président Biya vient de faire, ces otages ont été libérés. Je crois que la presse nationale dans son ensemble ne fera pas la fine bouche. Je suis persuadé que l’heure n’est pas aux interrogations, l’heure est à la fête. Le Cameroun vient de marquer un point important sur le plan international. La mystique de l’unité nationale nous prescrit plutôt de célébrer. C’est donc pour cette raison que j’invite les uns et les autres à célébrer.

Je voudrais que l’ensemble de la presse focalise l’attention sur l’essentiel et non l’accessoire. Les otages ont été libérés. Nous savons qu’ils ont été fait otages sur notre territoire, nous savons aujourd’hui grâce à l’engagement personnel du Président de la République et de tous ceux qui l’ont aidé. Ces personnes sont libres. Le Président Biya a exprimé sa gratitude aux gouvernements nigérian et français. En son nom, je réitère l’excellence des relations qui existent entre ces trois nations, en particulier entre le Cameroun et le Nigeria. Mais qu’est-ce qui s’est passé? Vous savez, c’est sans roulement de tambour que le Chef de l’Etat est arrivé à ce niveau, ce résultat. Toutes les nations ont mis leurs moyens pour obtenir cette libération. Aujourd’hui, les otages sont libérés. Avec le temps, lorsqu’il sera loisible au gouvernement de vous réunir, pour peut-être donner une information de quelque nature que ce soit. Rassurez-vous que je me ferai le plaisir de vous réunir pour en parler. Je profite de l’occasion pour dire à tous les touristes que le Cameroun est une terre où règne la paix, la concorde et qu’il ne leur arrivera rien. Le gouvernement a pris toutes les mesures pour qu’un tel incident ne se reproduise plus.

Tout s’est passé sous le sceau du secret et de la confidentialité pour ne pas mettre la vie des otages en danger. Les otages ont été libérés, c’est la chose fondamentale. Qu’est-ce qui s’est passé? Les Etats ont mutualisé leurs efforts. Les Camerounais ont apporté leur concours à leur Chef. Le Président Biya a exploité tout filon, toute source d’information à sa disposition et c’est la somme de tout ceci qui a abouti à ce résultat.

Issa Tchiroma, ministre de la communication du Cameroun
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Nigéria: Boko Haram revendique les attaques contre deux églises

Des islamistes ont attaqué dimanche deux églises situées dans le nord et le centre du pays

L’attentat à la voiture piégée, à Jos, dans le centre du Nigeria, n’a pas fait de morts mais des jeunes s’en sont pris en représailles à des personnes qui se trouvaient sur les lieux, faisant deux morts. Le groupe islamiste Boko Haram, qui veut imposer la charia, la loi islamique, dans le nord du Nigeria, a revendiqué la responsabilité des deux attaques. « Oui, nous avons fait les deux et nous continuerons jusqu’à ce que nous parvenions à notre but », a déclaré son porte-parole, Abu Qaqa, aux journalistes lors d’une téléconférence à Maiduguri, où se trouve le quartier général de la secte. Il a refusé de répondre à d’autres questions. Les attaques contre les églises sont devenues la marque de fabrique de Boko Haram, qui s’est allié à d’autres groupes islamistes de la région pour devenir la plus grosse menace pour la sécurité au Nigeria. « Trois hommes armés se sont rendus sur place et ont commencé à tirer sur des gens à l’extérieur de l’église avant d’entrer dans le bâtiment principal pour poursuivre leur tuerie » a déclaré un des témoins qui se trouvait dans l’église de Biu Town, dans l’Etat de Borno (nord).

Quarante et une personnes ont été transférées à l’hôpital pour y être soignées, a indiqué Emmanuel Ayeni, commissaire de police de l’Etat du Plateau, dont Jos est la capitale. Peu après l’attentat suicide, des jeunes chrétiens se sont rassemblés et ont érigé des barrages routiers avant d’être dispersés par la police. Deux personnes ont été tuées. « Les circonstances de la mort des deux personnes tuées par la foule restent obscures », précise le commissaire Ayeni. Le Nigeria est secoué depuis un an par une série d’attaques contre des lieux de culte majoritairement chrétiens revendiquées par le groupe islamiste Boko Haram. Depuis mi-2009, la secte multiplie les attaques contre les responsables gouvernementaux, les forces de sécurité et les minorités chrétiennes dans les villes du nord à majorité musulmane. On se souvient qu’une vague d’attaques à Noël avait fait 49 morts dont un kamikaze. L’attentat le plus meurtrier (44 morts) s’est produit à l’extérieur d’une église en périphérie d’Abuja.

Boko Haram avait son quartier général et sa principale mosquée à Maiduguri jusqu’à leur destruction en 2009 au cours d’une violente opération de l’armée. Depuis, le rayon d’action de jihadistes, jusque-là confiné à la région de Maiduguri, s’est élargi à d’autres régions du nord et du centre du pays, jusqu’à atteindre la capitale fédérale, Abuja. Depuis la mi-2009, les violences ont fait plus d’un millier de morts.

Des islamistes ont attaqué dimanche deux églises situées dans le nord et le centre du pays
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Nigeria: Les violences de Boko Haram ciblent les chrétiens

Après les églises, les magasins des chrétiens ont été incendiés dans le nord-est du pays, faisant un total de 40 morts

Au lendemain des sanglants attentats qui ont notamment visé deux églises, les chrétiens du Nigéria continuent de vivre l’Apocalypse. Ces actes revendiqués par la secte islamiste Boko Haram qui promet de poursuivre son offensive, se sont poursuivis hier lundi 26 décembre 2011. Une trentaine de commerces gérés par des chrétiens ont été brûlés à Potiskum (nord-est), selon la police et des témoins, faisant craindre une nouvelle vague de violences sectaires au Nigeria. Un supermarché a aussi été incendié de même que le domicile d’un dirigeant chrétien local, selon un habitant. A Madalla, près de la capitale Abuja, des centaines de chrétiens ont assisté à une messe célébrée dans une église visée la veille par un attentat qui a fait 35 morts, l’assaut le plus meurtrier parmi la vague d’attentats qui a secoué le Nigeria le jour de Noël. Des tâches de sang maculaient le mur extérieur de l’église Ste Theresa et des secouristes ramassaient encore hier lundi des restes humains jonchant le sol devant l’édifice.

L’explosion a retenti alors que les fidèles sortaient de l’édifice. Certains ont brûlé dans leurs voitures et d’autres, blessés, se sont précipités vers un prêtre pour demander l’extrême onction. L’archevêque Martin Uzoukwu, en célébrant la messe en souvenir des victimes, a appelé les fidèles à ne pas avoir recours à la violence. Ce dont nous avons besoin, c’est de vos prières a-t-il dit. A Damaturu (nord-est), par centaines, des habitants étaient rassemblés, lundi 26 décembre matin, devant des stations de taxis et arrêts de bus pour fuir la ville en proie à un nouveau cycle de violences et théâtre d’un attentat suicide dimanche. C’est calme aujourd’hui mais rien ne garantit qu’il en ira ainsi dans les prochaines heures, lance un homme devant un arrêt de bus. Des gens ont été tués et je pourrais être la prochaine victime.

Boko Haram à l’origine de ces troubles veut instaurer un Etat islamique au Nigeria. L’année dernière à la même période, ce même groupe avait revendiqué des attentats qui avaient tué plus de 80 personnes. La secte Boko Haram, dont le nom signifie en langue africaine haoussa que l’éducation occidentale est impure, a été créée en 2003 par Mohamed Yusuf. Elle a pour but l’instauration de la charia, la loi islamique, au Nigeria, un grand pays sub-saharien à la population également partagée entre musulmans et chrétiens. Le groupe s’inspire du mouvement des talibans afghans: ses partisans, qui portent de longues barbes et des foulards rouges ou noirs, utilisent la peur pour imposer leur idéologie. Boko Haram a revendiqué des dizaines d’attentats et de fusillades dans son fief du nord du pays, notamment à Maiduguri, Kano et Sokoto.

Les réactions dans le monde face à ce drame ont aussitôt retenti. Le pape Benoît XVI a fait part lundi 26 décembre de sa profonde tristesse et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à la fin des violences au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 160 millions d’habitants également répartis entre musulmans, majoritaires dans le nord, et chrétiens, plus nombreux dans le sud. La chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton s’est dite profondément choquée. Quant au président nigérian Goodluck Jonathan, il a promis que tout serait fait pour que les coupables soient jugés mais les autorités ont jusqu’à présent échoué à empêcher la secte de multiplier ses attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières.


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