Il s’agit du projet de construction de 1224 logements dont 224 logements sociaux, de quelques équipements collectifs de base, ainsi que de l’aménagement des voiries et de réseaux divers.
Le directeur général de la Société immobilière du Cameroun (SIC) a procédé le 24 juin à Ekoko II, dans le département de la Mefou-et-Afamba à la réception officielle des matériaux du projet SIC-Pizzarotti.
1224 logements dont 224 logements sociaux, de quelques équipements collectifs de base, ainsi que de l’aménagement des voiries et de réseaux divers. Le tout sur une superficie de 16 hectares.
La création de ce pôle industriel sur l’axe routier Yaoundé-Mfou va permettre de booster l’activité socioéconomique et industrielle par la création d’une chaîne de valeur impulsée par l’installation de PME et PMI autour de la base industrielle.
La SIC assure également que la capacité de production de la base industrielle sera exploitée sur une période de 40-50 ans avec une production annuelle d’au moins 1 000 logements. Le coût de cette phase I est estimé à 96,7 milliards FCFA.
La première étape de cette phase I du projet, d’après la communication de la SIC, porte sur « l’acquisition d’un stock important de matériels, machines et équipements dédiés à la mise en place et au fonctionnement de la base industrielle pour la production des logements ».
La seconde phase porte sur la construction de plus de 9 000 logements sociaux, notamment à Zouatoupsi et Nkolntsam à Mbankomo. Le coût global du projet est évalué à plus de 115 milliards FCFA d’après une convention de financement entre la Caisse autonome d’amortissement et la banque italienne Intesa San Paolo.
La directrice dudit établissement, Mme Noah Léonce Béatrice, avait initialement demandé juste une contribution en bois. Le don a été réceptionné le 19 août 2016
L’entreprise citoyenne FIPCAM (Fabrique Camerounaise de Parquet), présente et intégrée au Cameroun depuis bientôt 15 années, a dans le cadre de la mise en uvre de sa politique sociale, entrepris une fois de plus de marquer le change en s’engageant de manière pérenne par des réalisations sociales concrètes et durables. Elle a voulu ainsi se mettre au chevet de la jeunesse de la localité de Mfou afin de contribuer à l’émergence d’un capital humain de qualité en fournissant, selon ses moyens, un cadre propice à la diffusion du savoir.
Le 19 Aout dernier, l’école maternelle publique de Mfou a eu le privilège d’être l’heureuse bénéficiaire d’un don de la société FIPCAM, estimé à plusieurs millions de francs CFA.
M. Muller Stéphane, Administrateur Général Adjoint de cette société et dirigeant particulièrement sensible du volet «Education de la jeunesse», a personnellement procédé à la remise des clés d’un ouvrage constitué d’une salle de classe intégralement construite par la société FIPCAM, de même que d’un bureau doté d’un secrétariat pour la Direction de cet établissement scolaire.
Madame la Directrice dudit établissement, Mme Noah Léonce Béatrice, très impressionnée par ce geste à caractère social, ne cache pas ses émotions en ces mots «Alors que ma demande initiale portait sur une contribution en bois, Mr le Directeur, vous vous êtes engagé à mettre à la disposition de notre établissement scolaire deux bâtiments, clés en main ! Pour cela, soyez en remercié !! Car ceci prouve l’intérêt que vous accordez à la formation des jeunes Camerounais qui, grâce à ce don, seront désormais à l’abri des intempéries».
L’élan social de Monsieur Muller Stéphane ne s’est pas arrêté là car en plus de ce don, il a pensé à l’équipement complet de cette salle de classe en offrant aux jeunes enfants de l’école des chaises et tables appropriées, deux lits et un placard de rangement. Actes totalement louables dans un contexte global au sein duquel les pouvoirs publics essayent autant que faire se peut de combattre la pauvreté et d’assurer le développement économique et social.
Consciente que l’Etat ne peut agir seul, la société FIPCAM s’est une fois encore montrée volontaire à être gratuitement partenaire du gouvernement Camerounais par des actes qui démontrent son caractère d’entreprise citoyenne soucieuse du bien-être des communautés et de l’environnement au sein duquel elles évoluent.
Monsieur Muller Stéphane a promis de continuer à faire de son mieux malgré ses nombreuses occupations au quotidien à la tête de l’entreprise, et il a aussi exprimé le souhait qu’il soit fait bon usage de ce don.
Ce centre de santé a reçu un don de matériel qui lui permettra comme à Douala et Bandjoun, de pouvoir posséder un dossier médical de ses malades dans un serveur
Près de cinq salles de classes détruites et les observateurs reposent le problème de la qualité des infrastructures scolaires
Cinq classes hors d’usage
Une violente tempête a causé de nombreux dommages dans la localité de Mfou, située dans le département de la Mefou Afamba, à quelques 45 kilomètres à l’est de Yaoundé. Selon les premières constatations la toiture de cinq salles de classe du lycée classique a été emportée les rendant impraticables. «Ce matin, nous avons parés au plus urgent en essayant de privilégier les classes d’examen» a affirmé ce jour le proviseur de l’établissement. Les dégâts pour l’administration sont tout aussi importants, surtout que les élèves venaient de terminer les séquences. «Il est vrai que nous avions déjà relevé les notes, mais de nombreuses copies des élèves ont été détruites et pour sûr, ils ne recevront pas leurs copies» déclare un professeur. Désormais les autorités sont à l’écoute de l’administration centrale. «Nous avons déjà adressé une correspondance à la hiérarchie et nous attendons qu’elle réagisse, on nous a demandé d’être patient» a dit pour sa part Patrick Ngolle III, le préfet de la localité.
Un problème plus général
Heureusement aucune perte en vie humaine n’a été déplorée. L’incident est survenu alors que personne logiquement ne se trouvait dans les locaux du lycée de Mfou. Mais le débat sur la qualité des infrastructures scolaires au Cameroun est soulevé. Elèves et professeurs se plaignent régulièrement d’un cadre, qui devient parfois insupportable. «Il arrive souvent que la salle chauffe comme s’il n’y avait pas de toiture» affirme Eric Bassong, élève dans un lycée de Yaoundé. Le constat récurent est que ces catastrophes surviennent dans des établissements construits il y a quelques années, alors même que on entendra jamais cela au lycée Leclerc à Yaoundé, au lycée Joss à Douala ou encore dans les nombreux lycées classiques du Cameroun, alors que ceux-ci ont parfois plus de trente ans d’âge. «La vérité c’est que le gouvernement ne contrôle plus aujourd’hui la qualité, comme le faisait les blancs», affirme Essola Victor, un professeur à la retraite.
Silence au ministère des enseignements secondaires
Au ministère des enseignements secondaires on n’a pas souhaité commenter cette catastrophe. Sous couvert d’anonymat, certains responsables font remarquer que le ministère a hérité de nombreuses choses de l’ancien super ministre de l’Education nationale. L’affaire est très embarrassante, surtout quelques jours après que le chef de l’Etat ait indiqué les bons résultats dans la construction des établissements scolaires comme une des promesses tenues par le gouvernement. Il ne pouvait savoir que certains de ces établissements ne respectent pas les normes architecturales requises. Dans les coulisses, on accuse le mode de construction de ces bâtiments. Les marchés publics lancés à cet effet sont très souvent exécutés sans qu’une attention particulière ne soit portée sur les standards de sécurité, de solidité et même d’hygiène. Avec le retour de la saison des pluies, les autorités en charge des établissements scolaires redoutent de nouveaux drames.
Les journalistes du groupe François de Salles étaient dans la Mefou et Afamba, à la prison de Mfou
La joie pouvait se lire sur les visages des pensionnaires de la prison de Mfou ce samedi 20 décembre, à l’occasion de la visite que leur ont rendue les journalistes du Groupe François de Salles. Il s’agissait pour la quinzaine de journalistes mobilisés pour la circonstance d’apporter du soutien et du réconfort à ces marginalisés de la société. La rencontre débutée aux environs de 11h s’est ouverte par une messe dirigée par le Père Beraud, ex-correspondant du journal Français La Croix au Chili. Dans son homélie, il a indiqué » Chacun de nous tous a une vocation. Même à l’intérieur de ces murs, on peut réaliser de grandes choses. On peut transformer cette prison en famille ». Et de préciser que tous les apôtres sont passés par la prison.
Après la messe, les journalistes se sont rendus dans le jardin de la prison situé derrière celle-ci. Là, ils ont réalisé quelques sillons pour la culture du mais. De retour dans l’enceinte de l’édifice carcéral, un match de handball opposant une équipe mixte des prisonniers et celle des visiteurs a eu lieu sous la grande attention du public. L’on a pu apprécier les talents de Mme Dikoum, la non moins célèbre détenue. Le match s’est soldé par un score nul, 5 buts partout. Une autre rencontre, en football cette fois, a opposé une équipe de détenus à celle de l’association inter-dominationnelle Step Cameroon. Puis est arrivé l’heure de la remise des dons et des prix aux différents lauréats de la semaine culturelle s’achevant samedi. Les meilleures équipes et meilleurs joueurs des championnats de football et handball organisés dans la prison ont été primés tout comme les meilleurs danseurs, meilleurs supporteurs et l’équipe en charge de la gastronomie.
Homélie du père Béraud dans la prisonJournal du Cameroun)/n
Le lot de journaux, magazines et divers ouvrages apportés par le Gfs a aussi été remis pour alimenter la bibliothèque. Il s’agissait des journaux comme Le Monde, Cameroon Tribune, Libération, Jeune Afrique, l’Express, Santé Magazine. et de livres religieux. Laurentine Assiga, la présidente du Gfs, les a exhorté à les lire parce qu’il s’agit d’ouvrages « chers dont quelques uns coûtent jusqu’à 5 000 Fcfa dans les kiosques ». De grandes marmites, pour une valeur de 70 000 Fcfa ont aussi été remises à la prison par le président de l’association Step Cameroun. Pour que la fête se prolonge, Mme Bindoua Jeanne d’Arc, régisseur de la prison a annoncé que les quartiers resteront ouverts jusqu’à 18h au lieu de 17h, pour que la fête soit belle. Une exposition vente des produits fabriqués par les détenus a clôturé la rencontre riche en échanges de toutes sortes avec les détenus.
Crée le 3 mai 2003 à Yaoundé, le Groupe des journalistes de François de Salles milite pour l’amélioration des conditions de vie des journalistes et de l’image de la profession. Il s’agit pour les journalistes d’abandonner quelques temps la critique pour agir en faveur du bien être social. Elle regroupe en sont sein une vingtaine de journalistes animés par ce même désir ardent de venir en aide aux être marginalisés. Lors de la précédente sortie du groupe, ils avaient procédé au nettoyage d’un pavillon de l’Hôpital Central de Yaoundé.
Ici, c’est mieux qu’à Kondengui
Ici, c’est mieux qu’à Kondengui, parce qu’il y a moins de gens. Là bas nous étions 5000. Pourtant, lorsque nous sommes nombreux ici, nous sommes 350. Côté nutrition, à Nkondengui on ne peut pas survivre avec la ration qu’on y reçoit. Là bas c’est le Nkontchap (couscous haricot) tous les jours. Ici à Mfou, on nous fait quand même des plats de couscous, et on varie, bien que ce soit parfois mal préparé. On s’en sort comme ça. Et la quantité est plus volumineuse. Côté discipline, elle règne vraiment. Je suis arrivé ici parce qu’on me reprochait le meurtre d’une dame à Nkoabang.
Atounang Marie Joseph, détenuJournal du Cameroun)/n
Le prisonnier a aussi un côté positif
Nous autres encadreurs sommes comme les parents des détenus. Alors quand nous avons une visite pour nos détenus qui sont comme nos enfants, nous ne pouvons qu’être très contents. Et les journées culturelles que nous organisons chaque année entrent en droite ligne de cela. Ça permet aux populations d’entrer en prison et voir quand même le côté positif du prisonnier. Parce que dehors, la société pense que le prisonnier est l’homme le plus mauvais. Pourtant il a aussi un côté positif. C’est pourquoi vous voyez qu’il y a des expositions ventes des objets que les prisonniers fabriquent. Toutefois, vous savez qu’ils viennent de divers horizons, avec des cultures et des éducations différentes. C’est pourquoi c’est un peu difficile de les amener à être des hommes honnêtes. Nous prenons des dispositions particulières en ces périodes parce que les prisonniers veulent sortir pour aller fêter dehors. Mais même en restant ici, ils vont fêter d’une façon ou d’une autre. Ils recevront un repas spécial. Nous allons leur préparer de la viande ou le poisson avec du riz.
Mme Mbah née Mbolo Tabi, intendante de prison, chef de bureau des affaires administratives.Journal du Cameroun)/n
Ça me fait oublier mes problèmes
Ça me fait de la joie au c ur de voir les étrangers de l’extérieur. ça me fait oublier quelques temps mes problèmes. Parce que ça fait déjà un an que je suis ici. Et je ne vois pas souvent mes parents, ma famille (sanglots). Je suis arrivé ici par ce que j’avais eu des problèmes avec ma patronne chez qui j’étais ménagère. On m’a accusé de vol d’argent.
Mbida Nadine, détenueJournal du Cameroun)/n
Ça va aider les prisonniers dans leur réinsertion
Cette visite va aider les prisonniers au niveau de leur réinsertion. Nous recevons très souvent pareilles visites. Et l’accueil ici est plus facile parce que nous avons un faible effectif. Mais le travail reste le même car on travaille jour et nuit.
Intendant Ondoua Apollinaire, chef de bureau des affaires financièresJournal du Cameroun)/n
J’ai gagné en expérience
C’est un geste de solidarité et salutaire que nous venons de faire à la prison de Mfou. Bien sûr, tout journaliste doit prendre un temps de répit pour réfléchir et voir ce qu’il peut apporter comme contribution à l’épanouissement des autres êtres humains qui sont parfois marginalisés ou délaissés. Aujourd’hui, j’ai gagné en expérience. C’est vrai que ce n’est pas la première fois que j’assiste à une cérémonie de remise de dons dans une prison, mais je suis venue à Mfou pour la première fois. Pendant le petit temps que j’ai passé avec ces détenus, j’ai appris un certains nombre de choses comme la patience, la tolérance, la persévérance.
Florianne Payo, journaliste dans le groupe l’AnecdoteJournal du Cameroun)/n
Super intendant des prisons et régisseur de la prison principale de Mfou, elle évoque le quotidien de son établissement!
Est-ce que c’est facile de diriger une prison comme celle de Mfou?
Etre régisseur c’est un travail difficile quelle que soit la prison. Je suis à mon premier poste. Parce que j’ai plutôt passé beaucoup de temps à la direction des services centraux de l’Administration pénitentiaire. Je suis ici depuis décembre 2007. Pour moi c’est plus difficile, parce que je suis partie directement des dossiers pour le terrain. Et je suis mère de 7 enfants; les éduquer n’est pas facile parce que chacun a sa personnalité. A plus forte raison, diriger plus de trois cent personnes c’est pénible.
Nous nous sommes un peu promené dans les quartiers, apparemment tous les prisonniers sont dociles.
Ils ne sont pas tous dociles. Parce qu’il y en a qui font des bagarres, beaucoup de chanvre entre dans la prison et lorsqu’ils ont déjà fumé le chanvre, ils deviennent agressifs.
Par quelle voie le chanvre entre t-il dans la prison?
C’est un trafic! Ceux qui sortent par exemple pour aller faire des corvées peuvent faire entrer le chanvre. Parce qu’ici normalement, lorsque vous venez de l’extérieur, avant de traverser la deuxième porte, l’on doit vous fouiller. Et pour peu qu’il trouve un fonctionnaire complaisant, c’est-à-dire qui ne fait pas normalement son travail, il entre avec la marchandise prohibée. De même, au niveau du quartier Ecole où nous avons notre poulailler, il y a une rigole qui permet d’évacuer de l’eau. Ils jettent aussi des choses par là.
Quelles mesures avez-vous pris face à cette pratique?
Comme mesures que nous prenons déjà, nous demandons aux fonctionnaires de bien faire leur travail. Nous leur disons que les prisonniers ne sont pas des gens à qui on peut faire confiance. Parce que le prisonnier cherche à avoir votre confiance. Dès qu’il sait qu’il l’a, c’est alors qu’il commence à faire le trafic. Quand il a déjà fait quatre, cinq, six mois dehors à sortir de temps en temps, c’est alors qu’il replonge.
Nous avons constaté que les prisonniers sont très actifs. Il y en a qui font des beignets, d’autres qui vendent des bananes. Comment parviennent t-il à se procurer la matière première?
Nous avons un commissionnaire, un prisonnier à qui nous avons déjà fait confiance. Il se rend au marché deux fois par jour. Si ça ne tenait qu’aux détenus, il y serait allé mille fois. J’ai donc restreint ce nombre. Pour la banane, c’est une ancienne gardienne de prison qui vient en vendre. Il y a même certains prisonniers qui font seuls leur cuisine ici. Ils envoient faire le marché et l’on revient avec les ingrédients.
Pourquoi certains prisonniers peuvent sortir et pas d’autres ?
Selon les textes, le prisonnier peut être admis à sortir quand il a déjà purgé les deux tiers de sa peine. Mais ce n’est pas toujours évident. Nous les mettons souvent à l’essai. Certains, dès leur première sortie rentrent saouls ou avec du chanvre indien. Alors, nous restreignons de nouveau leurs sorties. Tout dépend de la confiance qu’on leur porte. Laquelle n’est jamais une garantie. Certains usent de ce stratagème pour s’évader dès qu’on les laisse sortir.
Bindoua Jeanne d’Arc, régisseur de la prison principale de MfouJournal du Cameroun)/n
D’où vous viennent les moyens pour nourrir tout ce monde?
Le ministère de la justice nous envoie des cartons semestriels. Mais avec le coût de la vie, ça ne suffit pas. Récemment le vice premier ministre a doublé les crédits d’alimentation dans les prisons. Nous nous débrouillons néanmoins avec le jardin et autres pour essayer d’améliorer leur quotidien. Le chiffre pour la nutrition quotidienne d’un détenu oscille autour de deux cents francs maintenant. Mais ce n’est pas le chiffre exact.
Mais des détenus se plaignent de ce qu’ils ne reçoivent qu’un repas par jour et que ce n’est pas suffisant.
Les détenus n’ont droit qu’à un repas par jour, selon les textes. Ce qui se passe c’est que ce repas est déjà consistant. Vous-même vous voyez ce qu’il y a là comme personnes; si vous vous mettez à les nourrir deux fois par jour, c’est avec quel budget?
Et les visites comme celle du Groupe François de Salles sont elles fréquentes?
Nous recevons fréquemment des visites comme la votre en fin d’années. Nous voulons que ces visites soient plus fréquentes. Ces gens, lorsqu’ils reçoivent des visites, ils sont très contents. Il y a certains ici qui n’ont jamais de visite. Or une visite comme la votre, ils peuvent la prendre comme la leur.
Au-delà de tout ceci, ne pensez vous pas qu’il fait mieux vivre dans la prison de Mfou que dans les autres prisons du Cameroun?
Nous sommes une prison privilégiée. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui nous aident. Par exemple, L’atelier de coiffure, c’est Nolfowop, une Ong qui dépend du Caire qui nous a donné du matériel pour le créer. Pour la bibliothèque, c’est des dons comme le vôtre. Nous sommes vraiment privilégiés, mais nous aimerions que cela continue parce que nous voulons que nos détenus en s’en allant aient appris un métier. C’est également pour cela que nous avons un jardin. On les y permute tout comme dans le poulailler. Les derniers sujets de ce poulailler ont été vendus aujourd’hui. Nous les employons par vague pour éviter qu’ils deviennent oisifs après leur sortie. Surtout que la plupart de nos détenus sont des voleurs.
Cérémonie réligieuse dans la prisonJournal du Cameroun)/n
Le coordonnateur de Step Ministry Cameroon révèle les mobiles des gestes de son association.
C’est quoi Step Ministry-Cameroon?
Nous sommes une organisation chrétienne qui a été créé en 2002. Nous sommes interdominationels. C’est-à-dire que nous travaillons avec toutes les organisations confessionnelles qui croient que quelque chose peut être fait dans la vie de ceux qui sont mis à part ou vulnérables. Et notre souci majeur c’est de les recentrer sur des valeurs spirituelles, morales et citoyennes. Pour ce faire, nous encadrons les jeunes en matière de sexualité, d’accompagnement spirituel des personnes infectées et affectées par le Vih/Sida. Nous accompagnons également les jeunes qui sont dans le milieu carcéral et même dans le milieu extra scolaire. En 2004 nous avons obtenu le prix du Commonwealth (Youth African Programm), soit deux ans après que nous ayons été légalisés. Et nous essayons de nous engager un peu plus tous les jours en travaillant à plein temps.
Quel est le champ d’activité de votre association en ce qui concerne les prisons?
Pour l’instant, le ministère nous a autorisé à travailler avec trois prisons: la prison de Yaoundé, la prison principale de Mfou et la prison principale de Mbalmayo. Nous menons des actions hebdomadaires dans toutes ces prisons. Nous avons tout un programme d’activité que nous avons déposé auprès des régisseurs de toutes ces prisons. Nous déroulons nos activités concernant la citoyenneté, les droits du citoyen, l’éducation à la citoyenneté, à la spiritualité. parce qu’en prison, on a plusieurs soucis. On se demande si on est encore de ce monde. Et très souvent nous permettons à ceux là de comprendre que malgré la situation dans laquelle ils vivent, Dieu est avec eux.
D’où vous viennent les moyens de vos actions?
Vous savez, quand on a la passion, quand on aime quelque chose, on est prêt à jeûner parce qu’on veut apporter des encouragements à un autre. Tout ce que je fais pour l’instant, c’est avec des moyens propres. Et je n’en ai pas assez. J’ai même des problèmes; mais je me fie à la Bible où Jésus dit, « j’étais en prison, vous m’avez rendu visite. Chaque fois que vous avez fait à un tiers, c’est à moi que vous l’avez fait ». C’est cette parole du christ qui est la motivation de l’action que nous menons.
Quelle est la nature et la valeur des dons que vous avez offert aux prisonniers aujourd’hui?
Nous apportons surtout des marmites. Car nous avons essayé d’évaluer les besoins de la prison. Nous nous sommes rendus compte que c’est l’une des priorités. Ces marmites ont coûté 70 000 FCFA. Nous pensons que ce n’est pas le montant, mais le geste. Ce n’est pas le premier don que nous leur offrons. Et ce n’est pas la première fois. Nous avions déjà apporté des marmites, du savon, du sel, du riz, des sandalettes.
Daniel Nguanou, coordonnateur de Step Ministry CameroonJournal du Cameroun)/n
Et après ces mois de soutien à la prison, sentez-vous des effets de vos efforts?
Lorsque qu’on a dit Step ministry, vous avez vu la réaction des détenus. Ils étaient tous fiers. C’est parce que nous sommes tous les jours ensemble. Nous essayons de les conseiller non seulement sur le plan spirituel et moral, mais nous essayons de leur dire qu’ils ne sont pas des éternels détenus. Et que lorsqu’ils vont sortir, ils seront des hommes comme nous car bon nombre d’entre eux sont innocents. Nous prenons les numéros de téléphones et appelons les parents de ceux là dont on ne sait pas qu’ils sont en prison. Nous avons fait une étude sur la vulnérabilité des prisonniers et nous nous sommes rendus compte que beaucoup de jeunes n’ont même pas de visite. Or ces problèmes, la prison ne peut pas les résoudre avec ses moyens modiques.
Quelles sont vos doléances?
Il y a juste deux mois que nous avons eu l’autorisation pour exercer dans les prisons. Et quand nous voyons ce qui a été fait, depuis octobre jusqu’à ce jour, je crois que ce n’est pas rien. Par rapport à une organisation qui ne vit qu’avec ses moyens propres, en attendant que certains ouvrent des portes, où que des partenaires s’associent à notre vision. Les trois prisons, c’est un début. Mais, parce que les détenus ont besoin d’un encadrement qui puisse leur permettre de se sentir véritablement à l’aise comme s’ils étaient dehors. Notre v u c’est que le ministère puisse nous appuyer afin qu’on puisse continuer ce ministère avec joie et efficacité. Nous sommes ouverts à tous ceux qui peuvent mettre leurs énergies pour apporter un plus à ceux qui souffrent. Parce que le problème n’est pas seulement physique, il est même mental et spirituel. Il s’agit de leur apporter un espoir, de leur faire comprendre que le Christ est au centre de leur vie et que le désespoir ne devrait pas les amener à décrocher
Communion de Step Ministry avec les prisonniersJournal du Cameroun)/n
Ce soudanais emprisonné depuis un mois dit avoir perdu tous les membres de sa famille dans la guerre du Darfour.
« Ahmed »! A l’appel de ce nom par un autre détenu, un homme mince et barbue se lève machinalement, le regard furetant celui qui peut bien l’appeler. Sans doute ne l’a-t-on jamais appelé ou du moins, de la sorte. Aussi, se dirige t-il rapidement vers le journaliste, à la fois émue et surpris. « Il n’entend, ni ne parle que l’anglais », prévient Mme Mbah, l’intendante. Sur les raisons de sa présence dans ce lieu peu recommandé, Adam Ahmed Hoziafa raconte » On m’a arrêté et conduit ici parce que les soudanais m’ont vendu un faux passeport Irlandais. J’ai été arrêté il y a un mois à l’aéroport, le 19 novembre ». Il dit avoir 30 ans, mais on lui donnerait bien plus. Originaire de la région du Darfour, le jeune homme était étudiant en informatique et faisait du commerce selon ses dires. Seulement, avec la guerre, l’école a fermé. Les affaires sont tombées à l’eau. Les membres de sa famille ont été décimés. » Personne ne sait que je suis ici. Je ne sais même pas si ma s ur est encore vivante. J’ai dû donner beaucoup d’argent pour sortir du pays et à présent, j’ai perdu tout ce que j’avais », ajoute t-il.
Aujourd’hui, Ahmed est seul au monde et seul dans la prison principale de Mfou. Son quotidien se résume à des sorties dans la cour et des retours dans son lit. Il a très peu d’amis avec qui bavarder, la quasi-totalité des détenus étant francophones. Mêmes les livres de la bibliothèque sont en français. En attendant, il s’habitue petit à petit à entendre le français. « La vie ici est très vraiment difficile pour moi. Ils nous donnent à manger une fois par jour, et la quantité n’est pas suffisante » signale le soudanais. Mais il affirme qu’il le ferait encore si c’était à refaire. « Je ne sais pas si c’était une bonne ou une mauvaise idée de venir au Cameroun. Parce que si j’étais resté, je serais mort à l’heure actuelle. Il fallait fuir la guerre. Surtout que j’ai eu des problèmes avec les Janjawids et le gouvernement » précise t-il. Mais il déplore l’abandon dont il fait l’objet de la part du Haut commissariat aux réfugiés. « J’ai demandé à entrer en contact avec le Hcr en vain. J’ai tout perdu dans ma vie. J’aimerais que le Hcr me vienne en aide, que je devienne réfugié et reste au Cameroun », implore t-il. N’ayant pas encore été jugé, il ne sait pas combien de temps il fera au bagne. De ce fait, il ne peut alors rien envisager pour sa vie. Vers 16h 30 ce samedi, une foule de prisonniers se bousculent pour recevoir leur repas du jour. Ahmed, lui, est assis au loin. « Tu vois, c’est comme ça qu’on mange ici. Je préfère attendre qu’ils aient fini de bousculer avant de venir prendre ma part », dit le jeune musulman.
Adam Ahmed Hoziafa, prisonnier soudanaisJournal du Cameroun)/n