Cameroun : les indicateurs politiques et économiques inquiètent

La crainte d’une multiplication des attaques avant les élections, prévues cette année, et la forte dépendance envers les recettes pétrolières freinent les investissements.

Le Cameroun est classé « C-rated », par une revue 2018 de The Economist Intelligence Unit (EIU), un Think Tank d’analyses des risques. Selon cette agence, le « C-rated » du Cameroun sur le plan politique est synonyme de pays à risques élevés.

« Le gouvernement fait face à de graves risques politiques découlant des [régions] anglophones agitées du pays, les attaques des séparatistes devant se multiplier avant les élections législatives de 2019. Boko Haram, un groupe djihadiste basé au Nigéria, pose également des risques pour la sécurité », note cette évaluation pour le Cameroun.

Le rapport édite par ailleurs que le Cameroun occupe la 13e position (sur 44 notés) des pays ayant les gouvernements les plus autoritaires d’Afrique Sub-Saharienne à côté du Zimbabwe, ou encore de la République Centrafricaine. Le pays est classé 123e sur 165 pays au niveau mondial.

Sur le plan économique, avec un « CCC », le Cameroun est classé parmi les pays à dette souveraine ultra spéculative. « L’économie est fortement exposée aux chocs, du fait de sa dépendance aux exportations de produits de base », relèvent les analystes de EIU. Le rapport ajoute que « des problèmes structurels, tels que la médiocrité des infrastructures et la lenteur des progrès dans l’élargissement de la base de revenus non pétroliers, signifient que la note ne s’améliorera pas à court terme ».

Dans le secteur bancaire, la situation n’est pas plus enviable : « la santé du système bancaire est compromise par la mauvaise qualité des prêts et son exposition au secteur public, qui a été durement touché par la faiblesse des revenus pétroliers. L’accès au financement est limité par un climat des affaires médiocre, une réglementation insuffisante et des informations insuffisantes sur les emprunteurs, en particulier pour les petites entreprises », écrit The Economist.

Cameroun : Paul Biya ordonne l’arrêt des poursuites contre 289 détenus anglophones

Cette décision du chef de l’Etat a été prise jeudi en lien avec le processus de désarmement, démobilisation et de réintégration des miliciens camerounais.

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, ordonne l’arrêt des poursuites pendantes devant les Tribunaux militaires contre 289 activistes anglophones arrêtés pour des délits dans le cadre de la crise anglophone. L’annonce a été faite ce jeudi par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Le ministre délégué à la présidence chargé de la défense veillera de la mise en œuvre de cette décision.

L’arrêt des poursuites ordonné intervient après la création d’un Comité national de désarmement, démobilisation et réinsertion (CNDDR) qui devait œuvrer auprès des combattants sécessionnistes du Sud-Ouest, du Nord-Ouest et des repentis de Boko Haram.  « Cette décision du chef de l’Etat procède de  sa volonté de permettre à ceux de nos jeunes compatriotes de ces deux régions désireux de renoncer à la violence et de revenir dans le droit chemin de pouvoir nouveau participer à la grande oeuvre de construction nationale », indique Ferdinand Ngoh Noph dans un communiqué rendu public jeudi, 13 décembre 2018.

Dès qu’elle sera appliquée, la libération des détenus anglophones qui s’en suivra sera la deuxième d’envergure qui sera opéré depuis le début de la crise anglophone en octobre 2019. comme cela a été le cas en août 2017, l’identité des personnes devant bénéficier de cet acte présidentiel ne sera pas connue d’avance.

La décision elle-même coïncide de nouveau avec la détention des personnalités reconnues comme leaders des contestations anglophones. L’arrêt des poursuites décrétée l’année dernière avait conduit à la libération de Fontem Neba et Felix Agbor Nkongho Agbor, respectivement secrétaire général et président du Consortium à l’origine des villes mortes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Peut-être parviendra-t-on à la libération des membres du gouvernement de l’Ambazonie détenus depuis un. Laquelle libération avait été demandées à force de violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

 

Plan d’assistance aux populations anglophones : la diaspora invitée à se mobiliser

L’ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis lance  un appel auprès des associations culturelles camerounaises de la diaspora.

La collecte des fonds en faveur du plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest se poursuit. Sur l’ensemble du territoire national comme au sein de la diaspora, les autorités administratives ont décidé de ratisser large. Objectif, atteindre la somme de 12 milliards de francs Cfa fixée par le chef de l’Etat.

L’ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis, Henry Etoundi Essomba, vient d’inviter les présidents des associations sociales et culturelles des Camerounais y résidant, à se retrouver pour échanger sur les modalités de participation à ces collectes de fonds.

A lire aussi : Crise anglophone : un député SDF charge Atanga Nji sur le plan humanitaire d’urgence

Ladite concertation se tiendra le 9 juillet prochain, dans les services de cette représentation diplomatique. Il a précisé par ailleurs, que cette rencontre sera placée sous le sceau du « patriotisme ».

Il faut souligner que l’ambassade du Cameroun aux Etats-Unis est la première représentation diplomatique camerounaise à avoir initiée une concertation sur le sujet. Pendant ce temps, dans le pays, 800 millions de Francs Cfa ont déjà été réunis depuis le lancement des collectes de fonds par les membres du gouvernement le 21 juin 2018.

Yaoundé: mouvement d’humeur des détenus anglophones à la prison centrale

Le traitement infligé à de nouveaux détenus anglophones débarqué hier à la prison de Kondengui a suscité la colère des autres ressortissants du Sud-Ouest et du Nord qui ont, aussitôt, entamé une grève de la faim.

La prison centrale de Yaoundé a été secouée lundi par un vaste mouvement de contestations des détenus anglophones. Ceux-ci ont initié une grève de la faim qu’ils ont suivi mardi pour dénoncer les violences subies par les leurs, révèle l’activiste Agbor Balla.

C’est l’arrivée, lundi, d’un nouveau groupe de ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui a créé cette situation. Ceux-ci, 18 en tout, viennent de la prison de Buéa (Sud-Ouest). Ils auraient été transférés dans un secteur de haute sécurité de la prison de Kondengui où ils auraient été « maintenus enchainés » puis « brutalement torturés« .

Il s’agit des dénommés : Tati Eric Ngu, Harriss Boseme, Nkwetato Robert, Ikoe Clinton, Acha Ivo Aben, John Marinus Ndenge, Oben Frankline Tabot, Eyong Charles, Effia Gideon, Ordema Francis, Agbor Taku Joseph, Awu Gregory Ashu, Tanyi Robert Tataw, Jong Orlandus, Njeya Jukius Bawe, Kum Nestor, Ayukem Franklin et Fonjong Armstrong.

Les autres anglophones, détenus en lien avec la crise socio-politique qui secoue le Sud-Ouest et le Nord-Ouest depuis plus d’un an, ont montré de la sympathie aux leurs en entamant ce mouvement de grève. Des membres de famille des frondeurs ont confié à Journalducameroun.com n’avoir pas pu donner de la nourriture à leurs parents mardi, l’accès à la prison ayant été bloqué.

Le calme est revenu à la prison centrale mais cela s’est fait après un dialogue avec le régisseur de la prison.

Au Minjec, interdiction de dire «régions anglophones»

Dans une récente circulaire, le ministre de la Jeunesse interdit aux fonctionnaires sous sa tutelle d’employer l’expression « région anglophone ». Il recommande l’emploi des expressions ressortissants du Sud-Ouest ou du Nord-Ouest.

L’emploi des expressions régions ou zones anglophones embarrasse le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique, Mounouna Foutsou. Celui-ci a, par conséquent, décidé d’en interdire l’usage au sein des services centraux, déconcentrés, des structures rattachées et des cellules de coordination des programmes de son département ministériel.

«Je vous rappelle que les expressions autorisées pour parler de ces localités restent et demeurent régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest», a écrit le Minjec dans une circulaire datée du 28 juillet 2017.

La décision de Mounouna Foutsou survient à la suite de la crise sociopolitique débutée en octobre 2016. Les populations d’expression anglaise y décriaient une attitude de marginalisation que leur impose le régime de Yaoundé. Ils s’opposaient spécifiquement à l’insuffisance des infrastructures de développement dans leurs régions et à la suprématie du système francophone sur leur culture anglosaxonne.

La crise dite anglophone n’est touours pas résolue au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, quoique depuis  près de trois mois, une situation d’accalmie y est observée.

L’injonction du Minjec a pour conséquence de rétablir la dénomination officielle de ces deux régions du pays. D’un autre côté, cependant, elle semble vouloir taire une réalité qui est celle d’une population anglophone majoritaire dans ces zones. En effet, ces deux régions constituent ce qui était appelé, en 1961, le «southern Cameroon», un territoire jadis sous mandat britannique. D’où l’expression familière de régions ou de zones anglophones.

 

 

 

Le Cameroun à l’épreuve du bilinguisme

Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste

Depuis octobre 2016, les Camerounais anglophones donnent de la voix. Estimant avoir été longtemps lésés par les francophones, ils protestent contre les autorités de Yaoundé, la capitale. Pour la première fois, ils ont dépassé le stade de simples contestations citoyennes en déclenchant, dans la partie anglophone, plusieurs actions aux relents insurrectionnels. Parmi celles-ci, l’organisation de «journées villes mortes», tous les lundis.

L’origine de ce conflit remonte à la Première Guerre mondiale quand l’Allemagne, qui administrait ce territoire, presque égal à la superficie de la France, capitule. Placé sous mandat de la Société des nations (SDN) – ancêtre de l’actuelle Onu -, le pays est confié à la France et à l’Angleterre. Partage entériné par le Traité de Versailles, en 1919. Située au sud-ouest, la partie anglophone n’occupe que le dixième du territoire, mais comprend un quart de la population totale qui s’élève aujourd’hui à près de vingt et un millions d’habitants.

Ainsi sont nés les deux Cameroun. L’un francophone, l’autre anglophone. Jusqu’aux années soixante, quand souffla le vent des indépendances africaines, les Camerounais avaient acquis deux identités différentes. Deux manières distinctes de vivre. Et, plus que tout autre facteur, la langue eut pour immense effet de séparer les mêmes ethnies, de part et d’autre d’une frontière artificielle.

En dépit de ce handicap, les Camerounais choisirent l’unité que consacrera la Constitution, d’octobre 1961. Le bilinguisme y est reconnu, sans ambiguïtés : «La République du Cameroun adopte l’anglais et le français comme langues officielles d’égale valeur

Les anglophones mal traités ?

Or, il y a loin de la coupe aux lèvres. Qu’est-ce qui a fait que celle-ci se renverse à mi-chemin ? Les anglophones enragent. De l’égalité des deux langues prescrites par la Constitution, ils n’y voient que la «francisation s’installer en tous lieux et dans tous les domaines», s’est insurgé, récemment, sur les antennes de RFI, l’avocat et homme politique Bernard Muna. Dans un long reportage publié par Le Monde (16 juin), Vivian, une anglophone, enfonçait le clou : «Les anglophones sont traités comme des citoyens de seconde classe.» Ces deux arguments dominent la perception de presque toute la communauté.

Pourtant, à en juger par l’attitude du gouvernement, au travers d’arrêtés et autres décisions administratives visant à renforcer la notion de bilinguisme, on ne peut mettre en cause la bonne foi des autorités de Yaoundé, tant le catalogue de ces mesures est épais. On y lit, par exemple :«Tout Camerounais a le droit de parler français ou anglais à tout service public ou parapublic, sans se gêner.»

Mais, rien n’y fait. Le problème persiste. Jusqu’à nourrir, aujourd’hui, l’idée de séparation et de création d’une république à part. Pour venir à bout de ce mouvement, Yaoundé recourt à l’usage de la force. Ce qui a don d’aggraver la situation au lieu de l’apaiser. Répression rime, souvent, avec radicalisation.

Jusqu’où irait ce bras de fer ? Comme on sait, la langue et la religion peuvent diviser. Parfois, jusqu’au tragique comme ce fut le cas au Liban entre chrétiens et musulmans. Depuis des décennies, la langue divise les Belges. Entre Flamands et Wallons, le sourire est souvent affecté…

Aux Camerounais de choisir entre l’unité et le séparatisme.

 

 

Le procès des manifestants anglophones reporté au 27 juillet

L’audience prévue ce jeudi n’a pas pu se tenir du fait de l’absence d’un accesseur.

Le procès de Nkongho Agbor Balla, Fontem Neba, Mancho Bibixy et 24 autres manifestants anglophones est reporté au 27 juillet 2017. L’audience programmée ce jeudi, 29juin, ne s’est pas tenu pour constitution illégale du tribunal. Les accusés étaient présents, la juge Abega l’était aussi. L’absence de l’un des deux accesseurs désignés dans le cadre de ce affaire a conduit la juge a reporté le procès. Si l’audience avait eu lieu, elle aurait permis l’audition d’une vingtaine de gendarmes et militaires présentés par le ministère public comme témoins.

Certains des avocats qui, audience après audience, affluent au Tribunal militaire de Yaoundé, en soutien à leurs confrères Nkongho Agbor Balla, y voient une décision normale. «Quand on a désigné un juge ou des accesseurs, il faut qu’ils soient là. Sinon comment vont-ils faire pour se prononcer s’ils n’ont pas suivi tous les débats ? La juge était dans son droit de reporter l’audience», déclare Me Mbianda. Pour d’autres par contre, le problème se situe ailleurs «Quand un avocat défend son client il souhaite que les procédures avancent le plus rapidement pour que ce dernier puisse vite retrouver la liberté. Même si la juge n’est pas allée contre la loi en reportant le procès, il reste   qu’on aurait quand même pu ouvrir les débats ce jour. Ce n’est pas comme si les débats avaient commencé depuis. Et puis il faut voir qu’on a à peu près 28 personnes à juger dans le cadre de ce dossier, donc si on commence comme ça on risque de ne pas s’en sortir», indique me Emmanuel  Simh.

 

Nouvelle audience pour les manifestants anglophones

Les accusés, 27 au total, vont comparaitre pour la huitième fois dans le cadre de leur procès pour terrorisme. L’audience de ce jour pourrait donner lieu à l’ouverture des débats sur le fonds du dossier.

Nkongho Agbor Bala, Fontem Neba, Mancho Bibixy et 24 casseurs présumés vont de nouveau comparaitre devant la barre ce jeudi, 29 juin 2017. Ils seront sortis de la prison centrale de Yaoundé et conduits au Tribunal militaire, conformément à la décision de la juge Abega qui avait rejeté leurs demandes de remise en liberté et de surveillance judiciaire.

Cette audience est la huitième du genre pour L’enseignant Fontem Neba, l’avocat Nkongho Agbor Balla et l’animateur radio Mancho Bibixy. Elle devrait donner lieu à l’ouverture des débats sur le fond du dossier. Les témoins du ministère public, une vingtaine de militaires et gendarmes, devraient être interrogés par les représentants de l’Etat du Cameroun, puis par le conseil de la défense.

Jusqu’ici, les débats avaient porté sur des questions de procédures.

 

 

 

Cameroun: la Cour refuse la liberté provisoire à des manifestants anglophones

Le juge a rejeté ce mercredi les deux requêtes présentées par le conseil de la défense relative à la remise en liberté des 27 manifestants et la mise sous surveillance judiciaire de Fontem Neba et Nkongho Bala.

Deux requêtes présentées devant le juge et aucune réponse positive obtenue. Tel est le résultat de la démarche entreprise le 27 avril dernier relative à la liberté provisoire de Fontem Neba et Nkongho Agbor Balla, Mancho Bibixy et 24 autres anglophones, d’une part, et la mise sous surveillance judiciaire à Bamenda de Fontem Neba et Nkongho Agbor Bala.

La juge Abega a rejeté lesdites demandes ce mercredi, 07 juin. Les inculpés resteront par conséquent en détention à la prison centrale de Yaoundé.

Le 24 mai dernier, le ministère public avait requis le rejet de la demande de remise en liberté de l’ensemble du groupe au motif que ces derniers sont poursuivis pour des faits passibles de la peine de mort. De son point de vue, il n’était donc pas question de donner la latitude à ces 27 inculpés de mener le cours de leur vie sans aucune contrainte autre que se présenter au tribunal à la date fixée pour les audiences.

S’agissant de la mise sous surveillance de leaders de la contestation anglophone Fontem Neba et Nkongho Agbor Bala, cette requête était le fait du ministère public qui ne s’était pas opposé à ce que cela leur soit accordé en remplacement de la remise en liberté des deux hommes, initialement requise par leurs avocats. Le ministère public entendait par là obtenir du juge une restriction de leurs libertés en dehors des murs de la prison.

«Nous sommes très choqués parce que lors de la dernière audience le parquet disait ne pas s’opposer à la prise de la mesure de surveillance judiciaire et nous espérions de manière légitime que nos clients seraient remis en liberté aujourd’hui. Le tribunal en a décidé autrement et nous prenons acte de la décision qui est rendue par le tribunal. Nous disons seulement que l’argument judiciaire dit par la juge ne nous convainc pas du tout. Elle s’appuie sur le fait que les mesures qu’elle devait prendre relèvent de celles que doit prendre un juge d’instruction et qu’étant juge militaire il n’y a pas eu d’instruction préalable dans ce dossier. Or ça n’a pas de sens parce qu’en matière de terrorisme précisément, le tribunal est saisi par mise en jugement directe dont cet acte vaut exactement la même chose qu’une ordonnance de renvoi. C’est simplement un jugement de Ponce Pilate qu’elle a pris de ne pas remettre en liberté des gens qui avaient présenté des garanties, les meilleures pour revenir au tribunal», a indiqué Me Emmanuel Simh.

Le procès est renvoyé au 29 juin prochain et devrait permettre l’ouverture des débats sur le fond du dossier.

 

 

Yaoundé: des manifestants anglophones entament une grève de la faim en prison

Ces derniers décrient, entre autres, les mauvaises conditions carcérales et leur détention toujours pas suivie de chefs d’inculpation.

Des  manifestants anglophones détenus à la prison centrale de Yaoundé entament une grève de la faim pour dénoncer «leur détention illégale». Ils se présentent comme faisant partie de la première vague de ressortissants Du Nord-Ouest et du Sud-Ouest transférés à la prison de Kondengui depuis plus de six mois.

Les motifs de leur grève de la faim sont  précisés dans une correspondance adressée lundi, 05 juin 2017, à l’intendant de la prison. Ils y indiquent que depuis le mois de novembre 2016, ils sont «détenus sans inculpation». Ce qui, selon eux, aurait favorisé la perte de leurs emplois, «Nous sommes loin de nos familles et nous n’avons aucun moyen d’assistance ni d’aide, malgré les temps difficile qu’ils traversent. Pendant notre détention, nous avons perdu nos emploi, nos moyens de subsistance. Nos familles se retrouvent à la rue, nos proches ont les cœurs brisés et nous sommes incapables de leur fournir une quelconque assistance ou confort.»

Ces détenus se plaignent par ailleurs du fait que le Tribunal militaire leur réclament «10 000 Francs CFA avant que tout cas ne puissent être porté devant la justice et que les dossiers ne soient transmis à leurs avocats».

Les mauvaises conditions carcérales, les tortures physiques et morales, avec pour conséquence des traumatismes, à eux infligées sont d’autres raisons qu’évoquent ces détenus pour justifier leur grève de la faim.

Détention des leaders anglophones: des avocats canadiens écrivent à Paul Biya

 L’ONG Lawyers’ rights watch Canada demande la libération des prisonniers ainsi que l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’usage excessive de la violence par les policiers pour disperser les récentes manifestations dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.

Un comité d’avocats canadien pour la défense des droits de juristes saisit le président Paul Biya sur la crise socio-politique qui perdure dans les régions camerounaises du Nord-Ouest et  du Sud-Ouest depuis le mois d’octobre 2016. Dans une correspondance datée du 31 mars,  «Lawyers’ rights watch Canada (LRWC)» dénonce «les arrestations arbitraires, la détention et les procès intentés contre les défenseurs des droits des anglophones». Notamment Nkongho Félix Agbor Balla, Dr Fontem Aforteka’a Neba, Mancho Bibibxy, Justice Paul Aya, Justice Sokem Ngale et Roben Fon.

«LRWC s’oppose au pouvoir du droit pénal d’arrêter, de détenir et de poursuivre les juristes éducateurs et les autres membres des communautés anglophones du Cameroun pour avoir exercé leurs droits démocratiques de se réunir et de protester. Le gouvernement du Cameroun semble utiliser à tort des pouvoirs de droit pénal pour faire taire et punir les principaux membres de la communauté qui s’engagent à réclamer des réformes sur les inégalités de la minorité anglophone du Cameroun pour l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux tribunaux et aux recours juridiques , et d’autres services essentiels».

«Lawyers’ rights watch Canada» plaide pour la libération «immédiate» de Nkongho Félix Agbor Balla, Dr Fontem Aforteka’a Neba, Mancho Bibibxy, Justice Paul Aya, Justice Sokem Ngale et Roben Fon. Cette ONG demande d’interrompre toutes les procédures en cours au Tribunal militaire de Yaoundé et d’abandonner toutes les charges retenues contre ces derniers.

De plus, la LRWC exhorte le chef  de l’Etat et le Premier ministre à ouvrir une enquête indépendante sur les morts qui ont été enregistrés et l’usage excessif de la violence par les policiers et les forces de l’ordre pendant les manifestations  du 08 décembre  dernier ; d’ordonner des poursuites dans un tribunal civil contre toutes les personnes qui seront désignées au terme de l’enquête comme des auteurs présumés de cette violence.

 

Retour d’Internet au Cameroun: « l’espoir est permis »

La connexion Internet est de retour dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis le 20 avril. Cependant trois mois de censure ont affecté les activités dans la zone anglophone.

Cela fait plus d’une semaine que la censure sur Internet a été levée, après plus de trois mois de coupure dans les deux régions anglophones du Cameroun. La mesure a coûté chère aux internautes en général, aux entrepreneurs numériques en particulier, et la relance économique reste difficile. C’est le cas à Buea, une ville dans le sud-ouest anglophone du Cameroun.

L’affluence est de retour dans les points de service Internet. Au quartier Molyko, autour de l’Université, les opérateurs de téléphonie reçoivent du monde. Après plus de trois mois de chute d’activité, la normalisation est progressive. Mais Charly, propriétaire d’une micro entreprise numérique, a de la peine à redécoller:

« Honnêtement parlant, le coup reste inestimable pour moi. Perte en temps, en argent et en risque. Donc, on ne peut pas estimer. »

Non loin, John, promoteur d’un cybercafé, n’arrive plus à redémarrer certains de ses ordinateurs grippés pour être restés trop longtemps sans utilisation. John préfère ne pas s’appesantir sur les pertes:

« Actuellement, les pertes sont énormes. C’est quelque chose dont nous ne pouvons même pas parler, parce que si l’on y regarde de près, nous avons des factures, la maison, à payer, Internet que nous avions payé juste avant la coupure, ce qu’on nous demande encore de payer, sans compte notre profit manqué ».

« L’espoir est permis »

C’est d’ailleurs trois jours après la levée de l’interdiction que les cybercafés ont effectivement eu la connexion à Buea, contrairement à d’autres secteurs. Et malgré ce retour d’Internet, les entrepreneurs du numérique se plaignent du débit qui reste inférieur à celui d’avant la censure, même si pour Madame Forecha Justine, cela est mieux que de risquer encore sa vie et beaucoup d’argent pour rallier Douala en deux heures de route, juste pour une connexion Internet :

« Quand nous avons appris le retour d’Internet, cela m’a vraiment réjoui. Ce matin, j’ai réalisé un entretien au bureau des transports, et je suis maintenant dans ce cybercafé pour poursuivre les recherches. C’est plus rapide pour moi et moins cher ». 

Le retour d’Internet dans les régions anglophones du Cameroun est un signe d’espoir pour Basil Azenkeng, directeur général d’un important hôtel :

« Vous ne pouvez pas ramasser le lait qui s’est versé. Mais nous pouvons aujourd’hui prendre de nouvelles décisions pour l’avenir. Maintenant qu’Internet est rétabli, l’espoir est permis ». 

Le rétablissement d’Internet dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest fait partie d’une série de mesures que prend le gouvernement camerounais pour tenter de mettre un terme à la crise anglophone. Toutefois, les autorités ont prévenu qu’elles veilleraient à ce que Internet ne soient plus utilisé à tort par des tiers.

 

Procès des anglophones: la liberté provisoire requise par la défense

Le juge a entendu, jeudi, les raisons qui poussent les avocats de Fontem Neba, Nkongho Agbor, Mancho Bibixy et 25 jeunes inculpés a demandé leur remise en liberté.

La première audience des leaders de la contestation anglophone jointe à celle de Vingt-cinq ressortissants du  Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’est tenue jeudi, 27 avril 2017, au Tribunal militaire de Yaoundé. Elle a été marquée par la demande de liberté provisoire émise par le conseil de défense de Fontem Neba, Nkongho Agbor Balla, Mancho Bibixy et 25 autres personnes, jugés pour «hostilité contre la patrie», «outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires», «rébellion», «dégradation des biens publics», «pillage en bande» et «coaction des actes de terrorisme».

L’audience a par ailleurs été ponctuée par l’entrée dans la procédure de la partie civile, entendons par-là les victimes, et la présence des 17 témoins de  la défense. Ces derniers devaient être entendus. Chose qui n’a pas été faite du fait des débats sur ses procédures liées à l’arrivée de la partie civile et de la demande de mise en liberté des accusés.

A ce propos, la défense a présenté deux requêtes devant la Cour, notamment ne pour la remise en liberé de Fontem Nea et Nkongho Agbor Balla, puis une deuxième demande pour l’ensemble des 27 inculpés.

«Nous avons demandé au juge de permettre à nos clients de comparaitre libre aux prochaines audiences. Cette demande était fondée sur le fait que la loi camerounaise prévoit que la détention est l’exception et c’est la liberté qui est le principe. De toutes façon, ces personnes poursuivies ne représentent aucun danger, ni pour l’ordre public, ni pour a sécurité des biens et des personnes. Que dès lors, il est de bon droit qu’elles soient remises en liberté.  Nous pensons que les 25 autres personnes doivent être remises en liberté parce que leurs familles ne sont pas à Yaoundé, parce qu’on ne peut pas les garder incarcées alors que les faits pour lesquels ils sont poursuivis sont les mêmes que pour les autres», explique Me Nsihm.

Le commissaire du gouvernement a demandé le report du procès pour lui permettre de présenter des contre-arguments. La prochaine audience est prévue le 24 mai 2017.

 

Les candidats à la présidentielle française interpellés sur la coupure d’Internet au Cameroun

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont privées d’Internet depuis le 17 janvier, suite à une série de manifestations publiques survenue dans cette partie du pays. Cette suspension fait polémique

Un collectif d’organisations non gouvernementales appelle les candidats à l’élection présidentielle française à briser leur silence sur la coupure d’Internet imposée par le  gouvernement camerounais dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Ces deux régions sont privées d’Internet depuis le 17 janvier, suite à des mouvements d’humeur des populations anglophones dénonçant la suprématie du français dans les systèmes éducatifs et juridiques qui y sont établis.

«La France est engagée dans la protection et la promotion de la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de réunion et d’association sur Internet comme dans le monde réel. Mais la classe politique française est malheureusement restée silencieuse, malgré les liens qui unissent la France et le Cameroun, et en dépit du caractère inédit de cette coupure Internet, dans sa durée et son ampleur», indique le collectif dans une lettre reçue par Le Monde Afrique.

Ce collectif est constitué, entre autres, de : Access Now ; African Freedom of Expression Exchange (AFEX) ; Africtivistes ; Bibliothèque sans frontières ; Internet sans frontières ; Digital Rights Watch – Australia ; Media Foundation for West Africa (MFWA) ; Pan African Human Rights Defenders ; Paradigm Initiative Nigeria ; Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) ; Projet pour une alternance crédible au Tchad (PACT) ; Tournons la Page ; Turkey blocks

Ces organisations demandent aux candidats à la présidence française de prendre position face à cette coupure d’Internet et de s’engager à accorder la priorité à la protection des droits humains, et en particulier l’expression de ceux-ci dans l’espace cybernétique, dans leurs rapports avec les pays africains.

La suspension d’Internet dans les régions citées ne cesse de susciter l’indignation des Camerounais aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur des frontières. Réunis autour du Hashtag #BringBackOurInternet ou des manifestations aux Etats-Unis et en France, des Camerounais avaient milité en faveur du respect de leurs droits fondamentaux et leur liberté d’expression.

Sur place dans la région du Sud-Ouest, des entrepreneurs ont lancé un «camp de réfugiés Internet» pour permettre aux hommes d’affaires de poursuivre leurs activités sur la toile.

 

 

 

 

 

 

 

 

Paul Biya et les siens rattrapés par le contentieux historique national au Cameroun occidental

Où est passée notre indépendance? Nous exigeons la restauration de notre indépendance! »
C’est le cri de certains « anglophones », alors que d’autres se battent pour le fédéralisme…
Chaque chose a son temps, chaque chose a ses limites! L’heure de la Vérité Historique longtemps cachée, a sonné dans notre pays.

L’UPC décapitée, l’UPC écrasée, l’UPC divisée et multipliée, la France et ses laquais camerounais croyaient le tour joué pour des décennies et des générations, ils s’étaient convaincus d’avoir définitivement pris le dessus sur la volonté de notre peuple à prendre son destin en mains, et à être le véritable et l’unique maître du Kamerun.

La France s’est trompée…

Bien entendu, le problème posé aujourd’hui peut paraître différent puisque les temps sont autres, mais cette crise « anglophone » qui désarme Mr Biya et les siens, démontre la clairvoyance et la justesse des positions politiques des pères fondateurs de l’UPC.

Pourquoi ce qui est appelé crise « anglophone » aujourd’hui ne peut pas être résolu par Mr Biya ? Pourquoi tout le monde évite d’appeler cette crise par son nom?

Pourquoi l’état camerounais est-il obsédé par un éventuel « agenda caché » des patriotes « anglophones« ? De quel « agenda caché » s’agirait-il?

Pourquoi le fédéralisme a-t-il été abandonné? Pourquoi la décentralisation n’a jamais abouti? Pourquoi la décentralisation et le fédéralisme aujourd’hui eux seuls, ne peuvent pas être la solution de cette crise?
Appeler cette crise par son nom.

Au moment où le gouvernement camerounais est en train de remplir ses prisons avec les patriotes « anglophones », au moment où notre pays traverse l’une des crises les plus importantes de sa jeune histoire, de plus en plus de voix se lèvent, pour expliquer ce qui se passe et pour chercher des solutions, mais l’on se rend rapidement compte avec beaucoup de tristesse que tout le monde évite de dire la vérité sur l’origine réelle de la crise, car un véritable malaise s’est emparée de la classe politique camerounaise et les oblige à jouer aux autruches.

Le gouvernement et ses griots n’appellent pas cette crise par son nom, les « anglophones » non plus, même ceux qui se réclament de l’UPC, ceux-là même les plus intéressés à ce que le pays et le monde entier sachent réellement ce qui se passe dans notre pays n’en parlent pas…il est pourtant certain que notre pays est en marche!

Une marche lente bien sûr, mais une nouvelle marche vers son Indépendance « suspendue » et entravée par le contentieux historique Franco-Kamerunais.

« kunde i séki! Kunde i séki! Kunde i séki!  » disait le Mpodol Ruben Um Nyobe quelque temps avant son assassinat.

Cet état camerounais crée dans la Violence et dans le Sang essaie d’étouffer l’élan d’expression et de liberté qui s’éveille progressivement dans le pays, mais cette fois-ci c’est une bataille perdue d’avance, car le monde a évolué, nous ne sommes plus dans les années cinquante et soixante, les patriotes « anglophones » et « francophones » ont eu le temps de vivre et de souffrir dans leur chair, toutes les limites de la gouvernance néocoloniale : les choses ne seront plus comme avant!

La justesse des positions upécistes : « où est passée notre indépendance? Nous exigeons la restauration de l’indépendance du Cameroun occidental! » …pourquoi la réunification n’est-elle plus réclamée aujourd’hui ?
Cette réclamation de l’Indépendance de nos frères  » anglophones » est juste et fondée, mais elle apparaît partielle et incomplète, puisqu’elle montre très bien combien les véritables patriotes « anglophones » devraient corriger leur tir en intégrant leurs revendications dans le contexte national et en exigeant l’Indépendance de tout le Kamerun.

Car ce qui est à l’origine des problèmes actuels a une histoire qui vient de loin: c’est le résultat des trahisons, des mauvais choix et des échecs de notre passé commun.

Le fait que la lutte actuelle ait commencé au Cameroun Occidental ne la limite pas seulement dans cette zone, elle est le combat de tout notre peuple, elle est la continuité de la lutte qu’a commencé l’Union des Populations du Cameroun dans les années quarante pour le Bien-être et l’Émancipation de toutes nos populations. La nécessité, la soif de notre Indépendance sont ressenties partout dans le pays car malgré tous les sacrifices des générations passées, le Kamerunais ne s’est jamais senti le véritable maître de son pays!

Les trahisons d’hier et les erreurs d’aujourd’hui.
Ce Cameroun qui est critiqué aujourd’hui par certaines élites « anglophones » a été créé AVEC la complicité active des « anglophones« , oui! Ce Cameroun qui a discriminé et discrimine les « anglophones » est une œuvre de la trahison des élites « anglophones« , il faut le dire aujourd’hui, il faut le crier afin que la génération « anglophone » actuelle relativise ses positions et ne commette pas les mêmes erreurs car Hier, les Foncha, Endeley, Muna, etc, avaient fait un choix délibéré pour le néocolonialisme et pour cette mauvaise Réunification: où étaient-ils? que faisaient-ils lors des génocides dans les pays Bassa et Bamileké ? Où étaient-ils et que faisaient-ils lorsque les Tankeu Noé et les Makanda étaient publiquement massacrés? Où étaient-ils lorsque pendant dix ans, le président Ernest Ouandié résistait et luttait les armes à la main pour une véritable indépendance et pour une juste réunification? Oui où étaient les Muna lors de l’assassinat du président Ernest Ouandié?

Le fait que Ndeh Ntumazah se soit exilé et que l’illustre Albert Mukong ait passé toute sa vie en prison prouve très bien la trahison des élites « anglophones » dans la construction de ce Cameroun néocolonial sous les bottes françaises. Ce passé de trahison devrait inviter les véritables patriotes « anglophones » à plus d’ouverture envers leurs frères « francophones » puisque seuls, ils ne s’en sortiront pas.
3° La parabole de la tortue…à nos frères « anglophones ».

La sagesse bantoue nous enseigne à ne jamais nous précipiter sur la tortue que l’on trouve sur la table de notre salon…car elle ne s’y est pas mise seule, c’est bien quelqu’un qui l’a posée: les upécistes n’ont pas échoué parce qu’ils étaient moins patriotes ou bien parce qu’ils n’étaient pas intelligents…la lutte pour le Kamerun doit être nationale!

Cette lutte actuelle ne réussira que parce qu’elle sera nationale ou bien elle ne réussira pas!
Aux « francophones » d’exiger leur Indépendance !
Où sont-ils? demandait l’artiste…oui où sont-ils? Ceux-là qui se réclament de l’UPC, où sont-ils pour exiger cette Indépendance pour laquelle des centaines de milliers de patriotes upécistes ont donné leur vie?

Où est passée notre Indépendance dont ne parle jamais le président Biya et son gouvernement?
Où est passée notre Indépendance qui n’a jamais été célébrée par notre peuple ?
La fébrilité dont fait montre le gouvernement camerounais en emprisonnant sans discernement les « anglophones » prouve bien qu’il est dépassé et sans armes face à cette crise qui l’a entraîné dans un cercle vicieux d’exigence d’Indépendance et de Souveraineté.

La décentralisation, le fédéralisme et la sécession…
Contrairement à ce qui se dit, le gouvernement camerounais n’aurait pas beaucoup de mal aujourd’hui à accepter enfin la décentralisation effective ou même un certain fédéralisme.
Le blocage du gouvernement réside aujourd’hui dans sa connaissance des causes profondes de cette crise. Le régime est bien conscient que la crise actuelle touche et remet en cause les fondements de l’état camerounais qui a été crée essentiellement pour servir les intérêts de la France.
C’est la raison pour laquelle le fédéralisme a échoué, c’est pourquoi la décentralisation n’a jamais été concrétisée.

La remise en question des relations avec la France
Plus que quiconque, le gouvernement sait très bien que cette crise n’est qu’une manifestation du contentieux historique national crée par le contentieux historique Franco-Kamerunais, que le changement de la forme de l’état ne pourra pas satisfaire les revendications légitimes de notre peuple (« anglophone » et « francophone »).

Le blocage du gouvernement se situe dans ce qu’il appelle « agenda caché » car qui réclame l’Indépendance tient à sa Souveraineté. Qui revendique sa Souveraineté veut se délivrer des menottes du FCFA et du compte d’opérations, puisque le maintien du FCFA est une manifestation de l’esclavage et/ou du racisme. Parler en ces termes suscite très souvent des réactions inappropriées de nos compatriotes, puisque ce qui est caractérisé par certains intellectuels de notre pays comme une relation d’Amour-Haine entre le Kamerun et la France gouvernementale, cache autre chose: un Malaise, une mauvaise relation entre nos deux pays puisque si Haine il y aurait,qui haïrait qui en réalité? Celui qui méprise ou bien celui qui est méprisé? Celui qui exploite ou bien celui qui est exploité?
Le plus souvent en politique, lorsque l’on ne veut pas réfléchir sur un problème délicat comme celui-ci, on l’évacue en évoquant le racisme…

Peut-on avoir une idée de ce que pensait le général De Gaule des africains lorsqu’il leur imposa le FCFA?

Que pensent réellement les dirigeants français successifs des africains, lorsqu’ils tiennent à maintenir le FCFA alors qu’ils n’admettraient pas un seul instant l’utilisation d’une telle monnaie pour leur pays?
Quelle est la véritable nature des relations des dirigeants français avec l’Afrique?

Le président Poutine a dit que l’Occident ne tient à traiter les autres qu’en vassaux…ce ne serait donc peut-être pas le racisme, mais le président Zuma lui aussi, a dit la même chose sur l’Occident. Le président Zuma a dit que l’Occident continuait à traiter les africains en vassaux, ce serait l’exploitation esclavagiste et pas le racisme?

Dans tous les cas de quel côté serait la Haine? Du côté du maître ou bien de celui de l’esclave?
Lorsque l’ancien président français Jacques Chirac a reconnu que la grande partie de l’argent qu’il y a en France provient de l’exploitation de l’Afrique depuis des siècles, il a demandé aux dirigeants français du Bon Sens dans leur relation avec l’Afrique, il ne leur a pas demandé de la générosité.

Cette crise « anglophone » a un nom qui est le contentieux historique national au Cameroun Occidental. Elle ne sera véritablement dépassée qu’avec la solution du contentieux historique franco-kamerunais.

Au Cameroun, les régions anglophones toujours privées d’Internet

Les régions anglophones du Cameroun sont coupées du Net depuis la mi-janvier 2017. Une marginalisation numérique qui fait écho aux discriminations dont se plaignent les anglophones depuis des décennies

Le Cameroun est devenu le théâtre de la plus longue coupure d’accès à Internet (à la fois sur le réseau filaire et mobile) enregistrée sur le continent africain à ce jour. Depuis le 17 janvier 2017, les deux régions anglophones du pays (Nord-Ouest et Sud-Ouest) sont privées de connexion.

La mesure fait suite à une série de manifestations, dont certaines ont été violemment réprimées par la police, pour protester contre les discriminations dont fait l’objet la minorité anglophone du pays et réclamer plus d’autonomie.

Les régions anglophones rassemblent 20% de la population camerounaise estimée à quelque 22,5 millions d’âmes. L’année 2016 marque un nouveau tournant dans la dénonciation de la marginalisation dont les anglophones se disent victimes. Ces derniers estiment qu’ils sont traités comme des citoyens de seconde zone dans un système socio-politique dominé par le français parlé dans les 8 autres régions du pays. La langue de Voltaire et l’anglais sont pourtant toutes les deux les langues officielles du Cameroun.

Un ras-le-bol général
La grogne a commencé en octobre 2016 face au silence du pouvoir alors que les avocats réclamaient le départ de juges francophones nommés dans l’ouest du pays. En mai 2015, une association de juristes anglophones avait demandé au président camerounais Paul Biya de revenir sur leur nomination, les magistrats n’étant pas au fait du «Common Law», le système juridique anglo-saxon en cours dans cette partie du pays.

Le mouvement de protestation s’est ensuite étendu aux enseignants et aux étudiants, avant d’embraser tout le monde anglophone. En matière de justice, d’éducation et de représentation politique, les anglophones s’estiment lésés depuis la réunification des Cameroun francophone et anglophone en 1961 et l’abolition du fédéralisme en 1972.

«Nous recevons tous les jours des messages de détresse émanant de cette partie du Cameroun, beaucoup de messages de personnes qui sont inquiètes aussi, indique Julie Owono, responsable Afrique de l’ONG Internet sans frontières. Notamment au moment où la répression s’est intensifiée  arrestation de leaders politiques ou de simples badauds pris avec des tracts en leur possession – et qu’aucune information ne filtrait via Whatsapp, Viber… Il y a trois mois encore, on avait des images, par exemple, des manifestations qui se sont déroulées à l’université de Buea (fin décembre 2016, NDLR) et qui ont été violemment réprimées par la police.»

Les ONG de défense des droits numériques et les Nations Unies ont déjà demandé à maintes reprises aux autorités camerounaises de rétablir la connexion à Internet dans les régions concernées. En vain. «La suspension d’Internet à cette échelle viole le droit international. Elle ne supprime pas seulement le débat public, mais prive également les Camerounais de l’accès aux services essentiels et aux ressources de base», a déclaré David Kaye, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.

Le silence des opérateurs privés
L’organisation de défense des droits numériques Access Now et sa campagne #KeepItOn, à laquelle est associée Internet sans frontières et plusieurs autres associations, a également interpellé les opérateurs privés de télécommunications, notamment le sud-africain MTN, le français Orange et le vietnamien Nexttel.

«Le contexte camerounais s’avère très particulier, explique Julio Owono. D’habitude, les entreprises privées sont promptes à se désolidariser des autorités dans ce type de situation. Nous avons également essayé de les contacter mais aucune n’a donné suite. C’est la première fois que nous sommes confrontés à ce cas de figure. Les abonnés s’en prennent aujourd’hui à ces opérateurs. On ne peut pas leur en vouloir puisque nous n’avons pas la preuve que les firmes concernées sont en désaccord avec cette censure. Par ailleurs, contrairement à l’Ethiopie (où l’internet mobile a été suspendu pendant plus de deux mois en 2016, NDLR), l’état d’urgence avait été déclaré dans les régions concernées. Ce qui n’est pas le cas au Cameroun. Ce qui se passe aujourd’hui dans les régions anglophones n’a aucun fondement légal, ne serait-ce qu’au regard même de la loi camerounaise.»

Le coût de la coupure était estimé à 1,39 millions de dollars à la mi-février par les ONG. Et «ce n’est qu’une estimation de base», insiste Julie Owono. La ville de Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, baptisée la «Silicon Mountain» parce qu’elle a vu naître plusieurs start-up prometteuses, est aujourd’hui particulièrement pénalisée.

«C’est une très mauvaise décision du gouvernement camerounais d’autant que le pays se targue d’être l’un des pionniers de l’économie digitale en Afrique centrale. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Cela va avoir un sérieux impact sur l’économie camerounaise qui souffre déjà (le FMI préconise depuis 2016 un retour aux plans d’ajustement structurels, NDLR)».

#BringBackOurInternet est devenu le mot d’ordre de ralliement pour exiger la fin de ce blocus numérique. Le mouvement est porté par ceux que l’on a appelé les réfugiés numériques. Ces derniers ont trouvé asile dans d’autres parties du pays, à Douala entre autres, la capitale économique du Cameroun, pour poursuivre leurs activités professionnelles.

Le Barreau du Haut-Canada demande la libération de l’avocat Nkongho Agbor Talla

Ledit organisme demande au gouvernement camerounais de libérer ce leader anglophone et de s’assurer que toutes les procédures contre lui soient menées dans le respect de son droit à un procès juste

Alors que le procès des leaders de la contestation anglophone, détenus depuis le 17 janvier, entre à sa deuxième audience le 23 mars, des soutiens continuent à affluer pour la cause de l’avocat Nkongho Félix Agbor Talla jugé pour terrorisme. C’est le cas du Barreau du Haut-Canada qui a indiqué, dans, un communiqué datant du 24 février, être  «très préoccupé» par l’arrestation de ce dernier.

Nkongho Félix Agbor Talla et Fontem Neba  ont été interpellés dans le cadre de leurs activités à la tête du Consortium de la société civile du Cameroun anglophone. Un mouvement, frappé de nullité, à l’origine des appels aux villes mortes qui ont paralysé les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest les 09, 16 et 17 janvier. Nkongho Félix Agbor Talla et Fontem Neba  sont les signataires desdits appels.

«Dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte pour établir les responsabilités de ces exactions qui ont causé d’importants dégâts matériels et humains, un certain nombre de personnes, dont les nommés Fontem Aforteka’a Neba et Nkongho Félix Agbor Balla, ont été interpellées et placées sous-main de la justice. Les intéressés bénéficieront, cela va de soi, de toutes les garanties légales pour un procès équitable», avaient indiqué le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, le 20 janvier.

Ces derniers sont jugés pour actes de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, insurrection, outrage au président de la République, aux corps constitués et fonctionnaires, rébellion en groupe, guerre civile, propagation de fausses nouvelles et apologie de crimes. «A ces chefs d’accusation principaux, il faut prévoir d’ajouter ceux qui pourraient ensuite être liés à leurs conséquences prévisibles. Au regard de ces chefs d’accusations, on peut se rendre à l’évidence qu’aucune des personnes poursuivies ne l’est pour le simple fait d’avoir fait grève, d’avoir instigué ou participé à une manifestation pacifique.», avait souligné Issa Tchiroma Bakary au lendemain de leur première audience tenue le 13 février au Tribunal militaire de Yaoundé.

Pour le Barreau du Haut-Canada, qui prend note de tous ces faits, «les avocats, comme tous les autres citoyens, doivent jouir de la liberté d’expression, de croyance, d’association et de réunion. En particulier, ils ont le droit de prendre part à des discussions publiques portant sur le droit, l’administration de la justice et la promotion et la protection des droits de l’homme et d’adhérer à des organisations locales, nationales ou internationales, ou d’en constituer, et d’assister à leurs réunions.»

Par conséquent, le Barreau du Haut-Canada «presse» le gouvernement camerounais de respecter ses obligations en vertu du droit international en matière de droits de la personne. Il appelle les autorités à  «libérer immédiatement et inconditionnellement Felix Agbor Balla ; à garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Felix Agbor Balla ; à garantir que toutes les procédures contre Felix Agbor Balla soient menées dans le respect complet de son droit à un procès juste, en conformité avec le droit international ; à mettre fin à tous les actes de harcèlement contre Felix Agbor Balla ainsi que contre tous les autres avocats et défenseurs des droits de la personne au Cameroun ; ainsi qu’à assurer en toutes circonstances le respect des libertés et droits fondamentaux de la personne conformément aux normes internationales en matière de droits de la personne et aux instruments internationaux

 

Crise anglophone: nouvel appel au boycott dans les écoles

Le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone a appelé, jeudi, les populations à se mobiliser pour garder les  écoles fermées jusqu’à la libération de toutes les personnes détenues depuis le début des contestations

Le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone (CRCSC) sort une nouvelle fois de l’ombre pour lancer un appel à la désobéissance civile dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans un communiqué publié jeudi, 23 février 2017, ladite organisation appelle les parents et les élèves à «continuer à garder les écoles infiniment fermées». Ce, précise le Consortium, jusqu’à ce que «tous les leaders et tous les anglophones arrêtés soient relâchées et jusqu’à l’ouverture d’un dialogue rentable».

Cette annonce survient près de trois jours après une injonction du ministre de l’Enseignement secondaire, Jean Ernest Ngalle Bibehe demandant aux élèves à s’inscrire aux examens relevant de la Direction des examens des concours et de la certification (DECC) et du Général certificate of education board (GCEB) avant le 28 mars prochain. Cette décision a pour effet de mettre un terme aux allégations relatives à une éventuelle année blanche au Cameroun.

Le CRCSC invite également les populations du Sud-Ouest et du Nord-Ouest à observer «indéfiniment» des villes mortes chaque lundi, dès le 27 février.

Le Consortium et le Southern Cameroon national council (SCNC) ont été interdits d’activités le mardi 17 janvier 2017, à la suite d’un arrêté du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd).

Les deux mouvements exigeaient la libération de tous les manifestants interpellés à Bamenda et détenus depuis le 21 décembre, avant le début de toute négociation. Une exigence réitérée par les syndicats des enseignants anglophones engagés dans le dialogue avec le Comité interministériel.

Toutes les manifestations, réunions et activités initiées ou soutenues par ces deux organisations ont également été interdites sur l’ensemble du territoire national. De même que «Tout groupement apparenté ou poursuivant un but similaire ou par toute autre personne s’en réclamant. Tous contrevenants à l’interdiction sont passibles de poursuites judiciaires conformément à la législation en vigueur», avait indiqué le Minadt.

Pour les prochaines semaines, le Consortium appelle tous les habitants à boycotter la journée internationale de la femme, le 08 mars, et la Fête de l’Unité nationale le 20 mai.

 

 

Les Camerounais de France se mobilisent pour la cause des populations anglophones

Le Collectif Eseka pour un Cameroun nouveau entend tenir, samedi, une marche de solidarité envers les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest privées de tout accès Internet depuis plus d’un mois

La diaspora camerounaise en France se positionne en faveur du respect des droits des populations des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans la crise qui paralyse cette partie du pays depuis plus de trois mois.

Pour cette dernière,  la «crise sous-tendue par les revendications des populations anglophones dans divers domaines, portant sur le non-respect du bilinguisme intégral (français-anglais dans les textes et dispositifs officiels), la marginalisation sur les plans administratif et politique, le débat sur la forme de l’Etat et une critique de l’évolution du processus de décentralisation, souligne les fragilités et les errements de la gouvernance, la remise en cause des acquis formels de la réunification et les limites de la politique d’intégration nationale au Cameroun. »

Ces Camerounais, organisés autour du Collectif Eseka pour un Cameroun nouveau, entendent tenir une marche de solidarité envers leurs concitoyens, privés depuis un mois d’accès Internet, le 25 mars 2017.

«Cette journée de solidarité vise à interpeller sur la situation, la libération des personnes détenues, le rétablissement de la connexion Internet et lancer un appel pour un dialogue national autour de la question anglophone», indique le Collectif dans un communiqué rendu public dans la semaine.

Au mois d’octobre dernier, des avocats des régions du Nord-Ouest étaient descendus dans la rue pour exiger la traduction d’un nombre de textes législatifs, notamment des actes uniformes de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Face à la réaction violente des forces de l’ordre pour disperser la manifestation, le corps des enseignants avaient organisée une manifestation, en signe de solidarité aux avocats. Cette dernière avait tourné aux émeutes.

Malgré des tentatives de négociations initiées par le gouvernement, les contestations ont pris de l’ampleur avec l’implication des partisans du sécessionnisme et du fédéralisme. Ce, à travers des mouvements tels que le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone (CRCSC) et le Southern Cameroon National Council (SCNC), frappés d’une mesure d’interdiction. Les deux organisations avaient, entre autres, réclamé la libération de toutes les personnes interpellées lors de la manifestation des enseignants avant l’ouverture de tout dialogue.

Depuis ces évènements, les activités scolaires et académiques peinent à reprendre du fil dans les deux régions. Pour réagir, le gouvernement a coupé tout accès à Internet dans la zone anglophone. Ce qui a pour conséquence d’y paralyser un bon nombre d’activités économiques.

 

 

Crise anglophone: Non à la «sécession» numérique

Par le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P)

Au Cameroun, le pouvoir punit depuis quatre semaines la minorité anglophone en coupant tout accès à Internet. Il s’agit d’après l’ONU d’une violation des Droits de l’Homme.

Ainsi pour combattre de prétendus «sécessionnistes», la dictature trentenaire en place a pris l’initiative d’une «sécession numérique». Qu’elle ne s’étonne pas qu’une partie grandissante des Camerounais anglophones en vienne à se radicaliser sous cet étouffement répressif. En effet aucun peuple ne peut ainsi être bâillonné, puis privé intentionnellement de tout accès à internet, sans revendiquer une forme de libération.

Nous, Camerounais francophones, avons encore la possibilité d’éviter que la libération de nos sœurs et frères anglophones ne se traduise en sécession définitive, simplement en veillant à la restitution de leur pleine et entière citoyenneté. Cela passe inévitablement en 2017 par le libre accès à internet.

«Aucun gouvernement au monde n’a vaincu la désobéissance civile par l’obscurantisme brutal et total. Avis à tous les va- t-en guerre qui encouragent et soutiennent le dictateur Paul Biya dans cette voie répressive sans issue» pour l’unité et la cohésion du Cameroun.

Réfléchir à comment mettre un terme en Justice à cette sécession numérique

En effet au regard de la résolution adoptée récemment par l’ONU, qui considère la privation intentionnelle par un gouvernement de tout accès internet comme une violation des Droits de l’Homme, le temps est peut-être venu pour que les opérateurs et fournisseurs qui collaborent avec les autorités camerounaises dans ce crime politique aux conséquences économiques désastreuses soient poursuivis devant les juridictions internationales compétentes.

Nous devons y réfléchir sérieusement. Parce qu’il faudra bien en déterminer les responsables afin d’obtenir des réparations pour nombre de ces start-ups de la Silicon-Mountain camerounaise, pratiquement poussées à la ruine par le régime de Yaoundé.

Nous ne pourrons simplement plus rester passifs, appelant en vain au rétablissement de l’accès à internet à des populations des régions anglophones, «punies» collectivement pour insoumission civique au centralisme autoritaire du dictateur Paul Biya.

Cameroun: la solidarité de Valsero aux populations anglophones

Mon frère anglophone

En ce moment où tu te sens seul et abandonné par ta famille, tes concitoyens et tes dirigeants, je tenais à ce dont tu saches que je partage entièrement ta douleur.  Je ressens profondément chacune de tes souffrances. Nous sommes une famille, un peuple, un pays. Lorsqu’un membre de la famille, une partie du peuple ou du pays souffre, c’est toute la famille, tout le peuple, et tout le pays qui souffre.

Je ressens et partage ta frustration. Je peux ressentir la tiédeur  de tes larmes le long de ma joue et tes cris de douleur et souffrance endolorissent ma gorge. Comme chacun d’entre nous, tu travailles et participes à la grandeur de notre pays à tous.

Ta sueur et ton sang ont contribué à fabriquer le béton qui constitue le socle de notre indépendance et de notre unité nationale.

Tu as marqué de ton empreinte chacune de nos victoires et tu as fait tienne chacune de nos douleurs et chacune de nos défaites. Voilà pourquoi, il m’est inacceptable et inconcevable que tu sois taxé de terroriste –intégriste et traité comme tel dans la manifestation fut-elle bruyante d’une de nos revendications….Oui frère ce sont nos revendications à tous.

Je n’accepte pas que tu sois qualifié d’anti-patriote. Si faire preuve de patriotisme veut dire :

Fermer sa gueule, être toujours d’accord et d’avis, ne jamais se plaindre, ne jamais critiquer, ne jamais s’opposer, ne jamais proposer, ne jamais donner son avis, ne jamais se lever, ne jamais pleurer et ne jamais hurler sa colère et sa frustration…

Alors je suis le premier terroriste

Nous sommes tous patriotes, car ce pays, cette patrie, nous appartient à tous. Maintenant c’est qui le bon patriote? Celui qui revendique une meilleure gouvernance ou celui qui impunément vandalise les caisses de l’État quitte à mettre à mal la cohésion sociale.

Mon frère anglophone… Je sais que tu souffres, car je souffre avec toi. Mais, ne restons pas prisonniers des chaines de la colonisation, ce lourd héritage colonial nous empêche d’imaginer tous ensemble avec nos particularités et nos différences la société qui nous convient à tous, qui nous prend tous en compte et qui garantit les principes de cohésion sociale et de développement  global.

De grâce frères et sœurs, ne soyons pas rigides, intolérants, intransigeantes, et fixes sur nos décisions. Soyons toujours prompts à faire évoluer le débat. Car il s’agit bien d’un débat.

À ceux qui nous dirigent,

Il n’est pas valeureux pour un État de traiter ses concitoyens comme des bêtes sauvages. Ça ne grandit pas un État de déshumaniser sa population, quelle que soit la situation qui se présente.

Tout comme il est inacceptable et impardonnable que des concitoyens foulent aux pieds et souillent les valeurs, les emblèmes, les bases et les fondements d’un État, de son pays, de sa patrie. Éradiquons le radical qui sommeille en chacun d’entre nous.  Extirpons de nos esprits le poison de la haine.

Mon frère anglophone

En tant que francophone je tenais à te présenter mes sincères excuses et ceux des milliers d’autres francophones qui pensent comme moi. Je sais que nous ne sommes pas assez expressifs, mais beaucoup de cœurs, d’âmes et d’esprits francophones souffrent avec vous et même autant  que vous. Ce silence pourrait s’apparenter a de la lâcheté ou a une muette acceptation de la situation. Mais non.

C’est plutôt de la honte

En tant que francophone j’ai honte de mon silence, de mon attitude discriminatoire, de mon intolérance. J’ai honte de toutes ces fêtes, de toutes ces bières, de cet internet que j’utilise, de voir mes enfants aller à l’école, au lycée, à l’université librement. Pendant qu’a quelques kilomètres, des Camerounais, des frères et des sœurs, des membres de ma famille souffrent, sont bunkerisés, mis en quarantaine et piégés par un cordon de sécurité militarisé.

Oui j’ai honte que le radicalisme, l’intolérance, la xénophobie soient devenus le carburant qui nous anime. On a coutume de dire que le linge sale se lave en famille. Restons en famille et dans un esprit de famille lavons ce linge sans honte et sans complexe. Nous avons tous une part de responsabilité dans la situation actuelle.

Questionnons-nous. Questionnons nos actions, écoutons-nous, échangeons dans un cadre familial et convivial. À défaut, créons ce cadre et disons- nous tous.

Car le linge sale se lave en famille.

 

Après l’euphorie de la CAN, le Cameroun de nouveau aux prises avec la réalité

Après une pause pour célébrer la victoire des Lions indomptables à la CAN, les contestataires anglophones ont repris du service en appelant aux villes mortes, le 11 février, dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest

Passées la joie et l’effervescence suite à la victoire des Lions Indomptables, le Cameroun fait de nouveau face à ses dures réalités. Parmi elles, la crise anglophone qui secoue le pays depuis plusieurs semaines maintenant.

Les protestataires de cette partie du Cameroun semblaient s’accorder quelques jours de répit le temps de la finale de la CAN. La coupe étant rentrée au Cameroun, ils ont relancé leurs manifestations.

Ce vendredi, c‘était journée ville morte. A Bamenda, chef-lieu de la région Nord-Ouest, l’une des deux régions du Cameroun, les activités ont tourné au ralenti. De l’avis des initiateurs de cette bouderie, le mot d’ordre a été largement suivi. Les écoles sont restées fermées, de même que les commerces et autres points névralgiques de la ville.

Pour le pouvoir, cependant, la mise à mort des activités dans les régions anglophones n’est que la conséquence des inquiétudes des populations qui craignent des violences ou représailles si jamais elles ne suivent pas le mot d’ordre.

Depuis plusieurs semaines maintenant, les deux régions anglophones du Cameroun sont engagées dans un bras de fer avec le gouvernement. Leurs populations affirment être marginalisées au profit du français, du reste dans le système éducatif et judiciaire.

Jusque-là, les négociations au cours desquelles les protestataires réclament un retour au fédéralisme comme ce fut le cas jusqu’en 1972, n’ont rien donné. Bien au contraire, le ton est monté d’un cran. Des leaders syndicaux ont été arrêtés. Quant à internet, il reste perturbé dans ces régions.

Procès d’activistes anglophones: première audience sous fond de polémiques

Fontem Afoteka’a, Nkongho Félix Agbor Balla et Mancho Bbc étaient à la barre lundi pour entendre l’énoncé des charges retenues contre eux. Cette opération a été stoppée pour défaut de traduction

Le procès opposant l’Etat du Cameroun aux activistes anglophones, Fontem Afoteka’a Nkongho Félix Agbor Balla et Mancho Bibixy alias Bbc, s’est tenu lundi, 13 février 2017, sous fond de polémique.

Alors que l’audience était réservée à l’énoncé des charges retenues contre les prévenus, ces dernières n’ont pas pu être signifiées aux concernés pour défaut de langue. L’acte d’accusations avait été produit en français, alors que les accusés sont d’expression anglaise. Pour pallier à cette situation et s’assurer de la compréhension, par les accusés, des tords retenus contre eux, la Cour a fait appel aux services d’un interprète. Seulement, le désigné étant étranger au métier, l’appropriation du vocabulaire juridique s’est avéré difficile pour lui, rendant alors inexacte la nature des chefs d’accusation en langue anglaise.

Fontem Afoteka’a Nkongho Félix Agbor Balla et Mancho Bibixy sont accusés de « coaction de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, insurrection, outrage à corps constitués et aux fonctionnaires« . Des faits de rébellion en groupe et de défaut de carte nationale d’identité sont en plus reprochés à Mancho Bibixy. Tandis que Fontem Afoteka’a et Nkongho Félix Agbor Balla sont également jugés pour excitation à la guerre civile, et propagation de fausses nouvelles.

Il est concrètement reproché à l’animateur de radio Mancho Bibixy d’avoir «commis des actes susceptibles de causer la mort, d’engendrer des dégâts physiques et matériels, de semer la terreur, de revendiquer la division du Cameroun et la création d l’Etat d’Ambazonia, et d’avoir outragé, sans preuves, le président de la République». Tandis que de leurs cotés, Fontem Afoteka’a et Nkongho Félix Agbor Balla sont inculpés pour avoir «pousser les habitants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à s’armer contre les autres populations du Cameroun

De la traduction faite, il ressort que les nommés sont accusés d’avoir causé la mort. Toutes choses qui ont suscité l’indignation du conseil de la défense – représenté par Me Charles Tchoungang, Me Ben Muna et Me Patrice Monthe – et de la centaine d’avocats présents à cette audience.

Pressentant visiblement un potentiel report du procès, les bâtonniers Ben Muna et Tchoungang ont demandé, «sous réserve de l’avis des accusés», la poursuite de l’audience sans actes d’accusation. Ils ont cependant dénoncé le fait que les accusés ont été enlevés de leurs régions d’origine, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, pour être jugés à Yaoundé.
«Notre système judiciaire est formé sur le fait que dans chaque chef de région, sauf dans les départements spéciaux comme Nkongsamba, il y a un tribunal militaire. I il n’y a aucune raison de faire voter une loi qui dit que pour certaines infractions, le tribunal de Yaoundé seul est compétent. Nous avons eu tout de suite des difficultés dans la traduction de l’acte d’accusation et ce sera pareil tout au long du procès. Cette situation révèle le véritable problème que posent nos compatriotes anglophones. On se rend compte qu’effectivement, on les entraine tout le temps chez nous pour leur imposer notre façon de vivre. Il est là le débat de fond», a déclaré Me Charles Tchoungang à l’issue des débats.

Fontem Afoteka’a Nkongho Félix Agbor Balla et Mancho Bibixy plaident non coupables des chefs d’accusation retenus contre eux.

Procès à tendance historique

Le procès de Fontem Afoteka’a, Nkongho Félix Agbor Balla et Mancho Bbc, est de l’avis du conseil de la défense, une répétition d’un fait marquant de l’histoire du Cameroun. Selon Me Ben Muna et Me Tchoungang, l’arrestation du trio pour avoir exercé leur liberté de «penser, d’association, de conscience et la liberté d’expression»] en revendiquant le retour au fédéralisme, est semblable à l’affaire ayant opposé l’Etat à des Camerounais ayant réclamé le multipartisme dans les années 1990.

Pour eux, il s’agit d’interroger l’effectivité de l’Etat de droit au Cameroun. «Le chef de l’Etat avait déclaré dans un discours que les Camerounais n’auront plus besoin de passer par les maquis pour exprimer leurs opinions», a indiqué Me Tchoungang citant le président Paul Biya.

En posant ainsi les contours du dossier, la défense tente de réorienter les débats vers la légitimité des mesures adoptées par l’Etat pour mettre un terme aux manifestations organisées dans les régions anglophones du pays en novembre dernier ; et l’usage  de la violence utilisée.

«La violence de l’Etat est gouverné par le principe de la légalité et de la constitutionnalité. Nous avons signé des accords internationaux, nous avons le préambule de la Constitution qui fixe un certain nombre de droits fondamentaux, notamment celui du procès équitable. Nul ne peut être poursuivi ou arrêté que dans les formes prévues par la loi. Or ces formes ici  n’ont pas été respectées », s’insurge Me Tchouungang.

Procès sous haute sécurité et vice de forme

L’audition des témoins est une étape phare de l’audience tenue lundi sous haute sécurité. Les éléments des forces de l’ordre en uniforme et en civil se sont mobilisés dans la salle d’audience afin d’intervenir rapidement en cas de nouvelles altercations.

Le 01er  février, une altercation était survenue au Tribunal entre un des responsables du tribunal et des avocats venus s’enquérir  des raisons du report du procès des trois leaders anglophones. L’atmosphère est devenue tellement électrique que tous les journalistes avait été priés de quitter les lieux, à l’exception des reporters de la Crtv, la télévision d’Etat.

Après avoir entendu les charges présentées par le commissaire du gouvernement, il était attendu de ce dernier qu’il auditionne ses témoins afin que ces derniers étayent sa version des faits. Seulement, il n’en a pas été ainsi, le ministère public a dit poursuivre ses investigations. Lesquelles consistent à ce jour, à «l’identification des témoins».

« C’est l’accusation qui engage des poursuites, quand elle vient, elle vient avec des témoins pour étayer les charges. C’est elle qui arrête les charges ce n’est pas nous. S’il n’y a pas de témoins ça pose problème« , souligne Me Patrice Monthe.

Le procès est reporté au 23 mars pour présentation des témoins du ministère public.

 

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Issa Tchiroma Bakary: «la responsabilité de tout gouvernement est de préserver l’ordre public»

Ainsi s’est exprimé, mercredi sur RFI, le Mincom au sujet de la crise sociopolitique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun

C’est en novembre dernier que les avocats anglophones – suivis des enseignants – sont entrés en grève, dénonçant la prééminence du français. Puis la contestation s’est étendue à des sécessionnistes. Le ministre camerounais de la Communication (Mincom) et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, est revenu sur la question ce 25 janvier, sur Radio France international (RFI). L’intégralité de l’interview.

RFI : Cela fait deux mois que la crise dure et la contestation ne s’éteint pas. Quel est le message aujourd’hui du gouvernement camerounais?
Issa Tchiroma-Bakary: Le gouvernement camerounais privilégie le dialogue comme toujours. Deux commissions, l’une en charge de rencontrer les syndicats de l’Enseignement et puis l’autre, des avocats. Ces deux commissions ont été mises en place pour travailler sans relâche avec les uns et les autres. Malheureusement, chaque fois qu’on est arrivés à une solution, il y a toujours eu les uns et les autres qui se retirent pour monter la surenchère verbale, pour présenter des nouvelles revendications, dont les dernières en date sont le fédéralisme et la sécession. Mais le gouvernement reste ouvert. Le dialogue, c’est le maître mot que le chef de l’Etat instruit à son gouvernement et à l’ensemble de l’Etat.

Le Consortium des organisations de la société civile anglophone est interdit. Son leader est arrêté. Internet est coupé. Les médias sont menacés de fermeture. Le gouvernement choisit tout de même la voie de la répression?
La responsabilité de tout gouvernement au monde, en particulier celui du Cameroun, est de préserver l’ordre public. Lorsqu’une poignée d’individus par la violence, par l’insurrection, par la menace, prend toute une région en otage, il va s’en dire que cela est inacceptable pour tout Etat de droit qui se respecte.

Combien de personnes ont été arrêtées?
Je ne saurais vous dire le nombre de personnes arrêtées, mais toute personne qui participe aux «ville morte», à l’insurrection, tous ceux-là doivent s’attendre à répondre à la rigueur et aux exigences des lois de la République.

Le déploiement des forces de défense et de sécurité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest semble impressionnant. Est-ce que cette manière forte ne risque pas de radicaliser plutôt les sentiments?
Ça donne plutôt l’assurance aux uns et aux autres, aux commerçants qui se trouvent dans la violence par la menace obligés de fermer boutique, aux parents d’élèves qui se trouvent dans l’obligation de garder leurs enfants à la maison, tous ceux-là apprécient les efforts du gouvernement. Vous n’avez peut-être pas vu les images où on moleste des élèves qui veulent aller à l’école, on entre dans des établissements, on utilise des barres de fer et des gourdins pour forcer les étudiants et les élèves à sortir des salles de classe. Ça c’est inacceptable.

On voit aussi des images de la répression contre les manifestants.
Ce n’est pas de la répression. Que voulez-vous, lorsque vous avez en face de vous des gens qui incitent à la haine, la violence, notre Constitution fait du Cameroun un Etat unique, fraternel, bilingue, démocratique. Quiconque se met au travers de ce principe est bien manifestement hors-la-loi.

Vous dites : «Ni fédéralisme ni sécession».
J’ajoute toujours : «au nom de la loi».

Mais un homme comme le cardinal Christian Tumi explique que le fédéralisme, ce n’est pas la division. Pourquoi ne pas discuter de ces thèmes-là?
Nous disons que le fédéralisme est un rétropédalage et c’est le peuple camerounais dans son ensemble, en 1972, qui a voulu qu’on passe de la fédération à l’unité. Et c’est pour cette raison que nous célébrons le 20 mai.

Et c’est pour cette raison aujourd’hui qu’on arrive à cette situation d’incompréhension?
Non. Lorsque vous avez affaire à des extrémistes violents qui refusent de regarder les lois de la République, il va sans dire qu’il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Nous disons donc que dans le cadre de la décentralisation, dans le cadre de l’application intégrale du bilinguisme – et le chef d’Etat venait encore d’en manifester l’intention -, dans ce cadre-là, il n’y a pas de problème qui ne trouve pas de solution.

Issa Tchiroma, photo d’illustration
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Cameroun: toujours pas de reprise de cours dans les régions anglophones

Dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest les écoles sont restées fermées, lundi, tout comme les commerces et certaines entreprises

Deux semaines après la rentrée du deuxième trimestre, les cours n’ont toujours pas repris dans les principales régions anglophones du Cameroun.

Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les élèves n’ont pas repris le chemin de l’école ce lundi, 23 janvier 2017. Ce, malgré les nombreux appels du gouvernement à une reprise des cours dans cette partie du pays.

Selon des sources locales contactées par Journal du Cameroun ce lundi, les activités étaient bloquées dans les principales localités. «Seuls les mototaximens circulaient dans les rues et des éléments des forces de l’ordre sont disséminés aux alentours des écoles pour assurer la sécurité. En dehors de ça la ville est déserte», a indiqué une source établie à Limbé.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays connaissent une crise sociopolitique depuis plus de deux mois. Laquelle, commencée par une grève d’avocats puis d’enseignants, a conduit à l’arrêt des classes et à l’observation de trois journées villes mortes (09, 16 et 17 janvier) dans ces deux régions.

L’accès à Internet est bloqué dans les deux régions depuis mardi dernier. «Il est même devenu impossible aux clients des banques de retirer leurs sous aux distributeurs. Tout est mort», a souligné notre source qui envisage déjà de quitter temporairement la région.


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Question anglophone: la réponse à Abouem à Tchoyi

Par Dieudonné Ambassa Zang

Nous allons nous essayer à un exercice fort risqué, celui de faire un commentaire composé du texte de S.E. Abouem à Tchoyi sur la «question Anglophone».

À notre sens, ledit texte soulève plusieurs questions que l’on pourrait résumer en trois, à savoir:

1- L’instauration d’un État unitaire fortement centralisé. L’autonomie des collectivités territoriales est très réduite et, sur du point de vue juridique, il n’existe qu’une seule personne morale de droit public : l’État. Ainsi, tous les pouvoirs constitutionnels sont regroupés entre les mains d’un niveau unique de gouvernement qui dispose seul du pouvoir normatif et auquel tous les citoyens sont soumis. L’État unitaire s’oppose à l’État fédéral ou confédéral où la souveraineté est partagée avec les États fédérés ou confédérés.

2- L’instauration d’un régime de type «présidentialiste», lequel est un système de gouvernement issu d’une altération à la fois du régime politique américain dit «présidentiel» et du régime français de la Vème République dit «parlementarisme rationalisé», dans lequel le chef de l’État est en même temps chef du gouvernement.

Ici, dans la pratique du pouvoir, c’est le président qui domine les autres Pouvoirs (législatif et judiciaire) et transforme le Premier ministre en premier des ministres, un «primum inter pares».

|3- Le non-respect du «Gentleman Agreement» entre les autorités du Cameroun occidental (Anglophone) et celles du Cameroun oriental (Francophone) lors de la conférence de Foumban du 16 juillet 1961 sur «les conditions d’une réunification effective du Cameroun». Le devoir de mémoire nous impose de relever qu’à l’issue de la conférence le 21 juillet 1961, les protagonistes ont opté pour la fédération.

Toutefois, le choix de cette option reposait sur un malentendu, car les leaders des deux délégations (celle du Cameroun oriental et celle du Cameroun occidental), n’avaient pas la même vision de la fédération. Il convient de classer ici la question de la non-pratique effective de l’anglais comme langue officielle, au même titre que le français. Au regard des positions occupées pendant sa longue et brillante carrière politique notamment en tant que gouverneur des provinces du Nord-ouest et du Sud-ouest, le papier de S.E Abouem à Tchoyi présente un intérêt évident.

Dans le fond, l’analyse de cet ancien Haut Commis de l’État ne manque pas de pertinence et permet une meilleure compréhension de la «Question anglophone». Cependant, son papier me laisse sur la faim, car il se limite aux constats. Au vu de son expertise et en sa qualité de témoin privilégié de l’histoire, il eut été souhaitable qu’il esquissât quelques ébauches de solutions pour permettre d’apporter une réponse durable, voire définitive, à cette lancinante question.

Mon avis sur la forme de l’État
Vous me permettrez dire un mot sur la question soulevée par une faction du mouvement politique anglophone appelé Southern Cameroon national council (SCNC) et prônant la sécession des Régions «Anglophones» du Nord-ouest et du Sud-ouest et la création de l’État indépendant d’Ambazonie. Il est bon de dire haut et fort à ceux de nos compatriotes qui feraient partie de cette faction du SCNC qu’il s’agit d’un combat perdu d’avance en raison du principe de droit international appelé le «Uti possidetis» reconnu par la communauté internationale et lequel consacre le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Concernant le retour à l’État fédéral, j’observe que cette question éminemment politique n’intéresse pas que nos compatriotes anglophones. Cette éventualité fait des émules chez les compatriotes francophones.

Dès lors, il est difficile d’avoir un avis tranché sur la question et seul un sondage sérieux et indépendant pourrait permettre de se faire une idée plus précise sur le poids des Camerounaises et Camerounais qui souhaitent ce retour à l’État fédéral afin que, si nécessaire, soit organisé un référendum. Je voudrais juste me permettre de rappeler que la souveraineté appartient au peuple. Si je pouvais me risquer à faire un commentaire, je dirais que la décentralisation telle que consignée dans la Constitution de 1996 et les textes d’application aurait pu permettre de répondre à bon nombre de préoccupations. Hélas, cette décentralisation a un goût d’inachevé, tout au moins parce que l’une des deux entités décentralisées, à savoir la Région, n’existe que sur le papier. Je pense sincèrement que les Camerounais et Camerounaises pourraient bien se satisfaire d’un État unitaire, mais avec une forte dose de «régionalisation» ; comme en France, en Italie ou en Espagne.

Sortir de la crise et trouver des solutions durables
Sortir de la crise et trouver des solutions durables à la «Questions Anglophone» passe à mon sens par un dialogue franc et sincère, tous les protagonistes étant mus par l’intérêt général et le désir du vivre ensemble. Je voudrais saisir cette occasion pour relever que dans sa Décision N°266/03 rendue au cours de sa 45e session tenue du 13 au 27 mai 2009 dans l’affaire opposant Kevin Mgwanga Gunme et al / Cameroon, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples avaient fait un en semble de recommandations en direction tant de l’État du SCNC. Il est difficile de savoir s’il y a eu de part et d’autre une volonté réelle de mettre en uvre ces recommandations.

Toujours est-il que ce serait une bonne base pour un dialogue. Et concernant la conduite de ce dialogue, je recommande que l’état du Cameroun sollicite l’assistance des Nations unies, de l’Union africaine, de la France, de la Grande-Bretagne et du Canada. Au-delà et pour terminer, je pense sincèrement qu’il faut aller au-delà de la simple querelle sur la forme de l’État pour poser plus sérieusement la question de la protection des minorités tribo-ethniques (Pygmées, Sawa etc.) et linguistiques (Anglophones) au Cameroun. Cette protection des minorités s’impose à l’État du Cameroun qui a souscrit divers instruments juridiques internationaux prescrivant que des dispositions constitutionnelles soient prises dans ce sens.

Article lié: le problème anglophone pourrait devenir le nouveau Boko Haram


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question anglophone: la diaspora camerounaise prône la décentralisation

Par la Diaspora camerounaise de Benelux et de France

Considérant que le 09 janvier 2017, l’opération «ville morte» a été suivie par plusieurs villes des régions anglophones suite au mécontentement des enseignants et des magistrats anglophones dont les revendications sont légitimes.

Considérant que les référents identitaires se transforment en seuls et derniers recours lorsque le politique a fait faillite dans son rôle de faire cohabiter des hommes et des femmes qui ne pensent pas la même chose et n’ont pas les mêmes valeurs.

Considérant que la question anglophone est positive pour réinventer l’Etat camerounais au sens où le conflit qu’elle induit met en lumière un manque d’entretien politique de la réunification, rouage essentiel de l’Etat camerounais.

Considérant que le Cameroun ne peut se targuer de vivre parce que Yaoundé respire quand Bamenda, Buéa et leurs populations suffoquent
Considérant que la respiration de Yaoundé sera courte dans le marathon du développement économique, social, politique et environnemental du Cameroun tant que toutes les autres régions du Cameroun et leurs populations ne trouveront pas leur souffle.

Considérant que l’Etat camerounais est face à un sérieux problème d’autorité et de gouvernance quand des écoles et des services ne fonctionnent pas dans une partie de son territoire.

Considérant la dignité de traitement que l’Etat camerounais doit à chaque citoyen camerounais.

Considérant l’égalité de traitement qu’implique le statut de citoyen camerounais.

Considérant que plusieurs de nos compatriotes anglophones de Buéa et de Bamenda ont été humiliés par les forces de l’ordre camerounaises
Considérant, au regard des émeutes de la faim de février-mars 2008, que lesdites forces de l’ordre camerounaises sont récidivistes dans la répression sanglante et humiliante des manifestations citoyennes
Considérant que lesdites forces de l’ordre bénéficient d’une impunité sacro-sainte de la part du Renouveau National et que cela consacre le règne du deux poids deux mesures inadmissible dans une république
Considérant que la rupture de confiance entre nos compatriotes anglophones et les forces de l’ordre camerounaises confirme la rupture de confiance entre plusieurs Camerounais, l’Etat camerounais et ses représentations.

Considérant que l’Etat camerounais en lutte contre la secte terroriste et islamiste Boko-Haram ne peut faire l’économie d’une union sacrée et d’une confiance au zénith entre le peuple camerounais et ses forces armées.

Considérant que le Cameroun ne peut combattre efficacement Boko Haram que si tous ses fils et toutes ses filles francophones comme anglophones vibrent en phase de façon à ériger devant la secte une ligne Maginot infranchissable.

Considérant que la République du Cameroun ne peut consolider la construction de la nation camerounaise sans consolider et améliorer de façon constante le vivre ensemble entériné jadis par les accords ayant donné lieu à République unie du Cameroun.

Considérant que la construction de la nation camerounaise nécessite une excellence politique permanente et un dialogue de tout instant entre les instances dirigeantes, les élites, le peuple, le pays officiel et le pays réel.

Considérant que toute demande émanant de la population camerounaise, d’une région camerounaise ou d’une partie de sa population doit être examinée avec sérieux, dialogue, médiation et discussion afin d’aboutir à des solutions concertées destinées à conforter le Cameroun comme projet de vie commun.

Considérant que l’exercice du monopole de la violence légitime est une réponse non seulement inefficace mais aussi inadaptée aux revendications citoyennes que soulève la question anglophone.
Considérant que l’usage de la violence comme seule réponse à la question anglophone est moins la preuve de l’autorité de l’Etat camerounais que sa dégénérescence.

Considérant que le Cameroun est signataire de la Charte Universelle des Droits de l’Homme et se doit de respecter scrupuleusement celle-ci dans le traitement de ses citoyens.

La diaspora camerounaise du Benelux et de France déclare qu’une décentralisation démocratique, compétitive et solidaire de l’Etat camerounais peut, suivant les modalités ci-après, résoudre la question du pouvoir, de son partage, de sa gouvernance et de son identité que pose la question anglophone.

1.La décentralisation camerounaise doit être démocratique afin d’éviter une reproduction locale et ou régionale d’un ensemble de dominations nationales que les populations anglophones en particulier et les populations camerounaises en général dénoncent déjà au sein de l’Etat camerounais centralisé. Une redistribution démocratique du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire aux régions et des régions aux populations concernées est primordiale afin que chaque région, ses identités et ses sensibilités historiques puissent s’exprimer dans un cadre capable d’en promouvoir l’excellence. C’est une façon de responsabiliser les Camerounais et de donner libre expression à la richesse que représentent les multiples identités nationales. La logique de fond de la décentralisation camerounaise doit être de bâtir les bases locales, identitaires, régionales et populaires d’une démocratie camerounaise profonde alliant les principes théoriques aux problèmes et objectifs réels des régions du pays dans une approche du pouvoir où s’applique le principe de subsidiarité.

2.La décentralisation camerounaise doit être compétitive. Le but de la compétition dans une décentralisation n’est pas de plonger le pays dans un magma darwiniste où les régions camerounaises entreraient dans un choc de titans ou un combat de gladiateurs. La compétition se pense ici comme un facteur d’émulation vers l’excellence des projets de vie régionaux de manière à ce que chaque région camerounaise ait dans son agenda le désir permanent, légitime et prétentieux d’être la région camerounaise où «l’art de vie» est le meilleur, le sport plus complétif, le pouvoir plus démocratique, les entreprises plus dynamiques, la gouvernance plus compétente, l’administration plus diligente et efficace, les citoyens plus intègres et respectueux des règles civiques, les universités plus à la pointe de la recherche etc. Dans une telle dynamique le Cameroun tout entier deviendrait un pays habité d’un souci d’excellence dans tous les domaines.

3.La décentralisation de l’Etat camerounais se doit aussi d’être solidaire. Cela implique de mettre en place une nouvelle conception du pouvoir et un nouvel exercice de celui-ci par l’Etat camerounais de façon à ce qu’il continue à assurer la coordination de l’ensemble national via des projets nationaux, des lois nationales, des règles de partage des richesses nationales entre l’Etat et les régions. La nomenclature des formules juridiques, techniques et institutionnelles à mettre en place dans tous les domaines pour maintenir la solidarité entre les différentes régions camerounaises et inventer un nouveau pouvoir décentralisé à la fois hiérarchique et de coordination du nouvel Etat décentralisé, ne peut être trouvée qu’en mettant en dialogue, l’Etat, les experts de la décentralisation, les régions camerounaises et leurs populations respectives.

4.La décentralisation camerounaise doit promouvoir la suppression de tout ce qui peut entraîner l’arbitraire du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.

5.La décentralisation camerounaise doit promouvoir une vision positive du pouvoir en le donnant aux populations régionales qui seules peuvent en améliorer la légitimité.

6. La décentralisation camerounaise doit abandonner un pouvoir qui s’exerce comme un obstacle à l’expression des identités, des régions et de leurs singularités pour en faire un puissant vecteur de leur libre expression.

7.La décentralisation camerounaise doit faire des projets régionaux le résultat d’une majorité d’idées qui donne une assise plus solide à leur réussite et en assure la légitimité à la fois politique et populaire.

8.La décentralisation camerounaise doit promouvoir une nouvelle figuration régionale du pouvoir de façon à en renforcer la proximité avec les populations régionales.

9.La décentralisation de l’Etat camerounais doit entraîner une organisation préalable et immédiate des états généraux de la Justice camerounaise qui réuniraient tous les intervenants de la Common Law et du droit francophone afin d’harmoniser les procédures et les règles de droit du Cameroun sans léser aucune sensibilité et ayant pour seule boussole l’intérêt général du peuple camerounais.

[b10.]La décentralisation de l’Etat camerounais doit engager une véritable réforme universitaire qui tienne compte de l’environnement socio culturel de chaque entité capable de valeur ajoutée dans la formation des Camerounais. Elle doit instituer et promouvoir un test de bilinguisme (expression et écriture) obligatoire et éliminatoire pour l’accès de tout étudiant camerounais à l’Université et à toutes les grandes écoles nationales.

Fait à Bruxelles le 15 janvier 2017

Organisations signataires :
Le Collectif Des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE) : Kadji Elie
Fondation Moumié : Delphine Fouda
Le Cercle Belgo-Africain Pour la Promotion Humaine (CEBAPH) : Hugues Seumo
Action Solidaire Internationale (ASI) : Gisèle Emegue
L’ Association Pour la Promotion de la Justice et de l’Education, (L’APJE) : Roufaou Oumarou
Le Mouvement de février 2008 : Marcel Tchangue
Le Cercle de Réflexions Economiques Sociales et Politiques (CRESPOL) : Thierry Amougou, Membre Fondation Moumié
L’observatoire des élections de la diaspora camerounaise (OEDC) : Luc Banemeck




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Cameroun: le gouvernement interdit deux mouvements anglophones

Lesdites organisations sont le Southern Cameroun national council et le Consortium, un mouvement sécessionniste, et le CRCSC, à l’origine des villes mortes en zone anglophone

Le gouvernement camerounais vient de suspendre deux organisations de la société civile réputées pour leurs influences dans la poursuite des revendications anglophones depuis la manifestation des enseignants violemment réprimées à Bamenda le 08 décembre dernier.

Le Southern Cameroon national council (SCNC) et le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone (CRCSC) ont été interdits d’activités mardi, 17 janvier 2017, à la suite d’un arrêté du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), René Emmanuel Sadi, diffusé à la radio publique.

«Sont nulles et de nul effet, pour activités contraires à la Constitution et de nature à porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité du territoire, à l’unité nationale et à l’intégration nationale, les groupements dénommés Southern Cameroon national council et Cameroon anglophone civile consortium», indique le texte ministériel.

Toutes les manifestations, réunions et activités initiées ou soutenues par ces deux organisations ont également été interdites sur l’ensemble du territoire national. De même que «Tout groupement apparenté ou poursuivant un but similaire ou par toute autre personne s’en réclamant. Tous contrevenants à l’interdiction sont passibles de poursuites judiciaires conformément à la législation en vigueur», a conclu le Minadt.

Le CRCSC est à l’origine de l’appel à des journées ville morte observées dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest les 09, 16 et 17 janvier 2017. Toutes choses qui ont empêché la reprise des cours dans les villes anglophones à la rentrée du deuxième trimestre.

Lundi, dans le cadre de ces villes mortes, des élèves ont été contraints de quitter les établissements, de même que la radio publique annonçait des mesures d’intimidations pour obliger les commerçants à cesser leurs activités.

Objectif : «faire pression sur le gouvernement pour qu’il trouve des mesures concrètes aux revendications anglophones», avait expliqué le Consortium.

Cette organisation qui regroupe les enseignants et les avocats demandait la libération de tous les manifestants interpellés à Bamenda et détenus depuis le 21 décembre, avant le début de toute négociation. Une exigence réitérée par les syndicats des enseignants anglophones engagés dans le dialogue avec le Comité interministériel Ad Hoc, selon le président de ladite Commission Ghogomu Paul Mingo, qui était l’invité du journal de 13h de la radio publique.


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Cameroun: la ville de Bamenda à nouveau paralysée par une grève

Dans ce chef-lieu de la région du Nord-Ouest, les écoles et les commerces sont restés fermés cette matinée de lundi

On n’a pas fini de parler des revendications des anglophones au Cameroun. Alors qu’un dialogue est en cours pour trouver des solutions aux problèmes soulevés par les enseignants et les avocats des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, la ville de Bamenda est de nouveau paralysée par un arrêt d’activités.

Ce lundi, 16 janvier 2017, les commerces, bureaux et les écoles sont restés fermés, selon des informations relayées par la radio publique dans son édition du journal de 13h. Il y est fait état de mesures d’intimidations sur des commerçants pour les obliger à observer le mot d’ordre de grève lancé par le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone (CRCSC).

Selon des sources contactées par Journal du cameroun, une cessation d’activités est également observée dans la région du Sud-Ouest.

Cette nouvelle grève, survient une semaine après la journée «ville morte» observée le 09 janvier 2017 dans la même ville sur appel du CRCSC.

Du fait de cette ville morte, la rentrée du deuxième trimestre de l’année scolaire en cours n’avait pas été effective dans les principales localités engagées dans les manifestations en faveur de la cause anglophone ; notamment Bamenda et Buéa. Depuis ce jour, l’école n’a pas repris dans cette partie du pays.

Des sources locales avaient évoqué l’absence d’enseignants dans les établissements. La radio publique, pour sa part, avait relevé la présence du corps enseignant, en situation de chômage du fait de l’absence des élèves.

Le CRCSC attend du gouvernement des actions concrètes face aux problèmes historique des anglophones du Cameroun. Il est soutenu par d’autres organisations de la société civile à l’instar de l’Association des parents du Cameroun (CAPA).

Cette organisation s’est réunie le samedi 14 janvier dernier et a appelé les dirigeants de l’union des enseignants à «mettre fin aux pourparlers jusqu’à ce que tous nos enfants détenus illégalement à Yaoundé soient libérés».

La Capa « demande aux parents de l’ouest de continuer à garder leurs enfants en sécurité jusqu’à ce que des solutions durables soient trouvées aux nombreux défis qu’ils rencontrent dans un pays, appuie l’appel du consortium et du peuple pour les opérations de la ville fantôme dans toutes les régions Camerounaises de l’ouest le 16 et 17 janvier.

Dans cette perspective, nous exhortons les parents à assumer leurs responsabilités et à garder leurs enfants en sécurité à la maison. Nous demandons instamment à notre peuple d’être pacifiques, d’éviter toute forme de violence ainsi que toute provocation des forces gouvernementales », a indiqué la CAPA dans un communiqué publié à l’issue de ses assises.


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Bamenda: Maurice Kamto assurera la défense des manifestants détenus

Le président du MRC va défendre les neuf manifestants encore aux mains des forces de l’ordre depuis leur interpellation le 08 décembre 2016 dans la région du Nord-Ouest

Le juriste et homme politique d’opposition Maurice Kamto va assurer la défense des manifestants interpellés à Bamenda et détenus à Yaoundé depuis le 08 décembre dernier, a appris Journalducameroun.com auprès du parti politique d’opposition qu’il dirige: le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

Il s’agit de neuf personnes encore aux mains des forces de l’ordre après la libération de 21 manifestants le 09 janvier dernier et de 28 autres avant. Ce qui porte à 49 sur 58 le nombre de «casseurs» remis en liberté depuis leur interpellation à la suite des violences ayant causé deux morts, une dizaine de blessés et d’importants dégâts matériels, selon un bilan officiel présenté le 11 décembre 2016 par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

«Maurice Kamto a décidé de défendre toutes les personnes interpellées et détenues à la suite des revendications violemment réprimées par les forces de l’ordre. C’est scandaleux de poursuivre des jeunes qui ont exprimé une opinion, quelque soit cette opinion, dans leur pays, à visages découverts, et non-porteurs d’armes. C’est un régime de terreur qu’on veut mettre en place, mais ce n’est pas comme ça que ce problème sera résolu», a indiqué le trésorier du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Dr Alain Fogue Tedom, joint au téléphone par Journal du Cameroun.

Selon le cadre de ce parti politique créé en 2012, à la suite de la désertion de Maurice Kamto, des rangs du parti au pouvoir, cette détention de manifestants constitue une violation aux droits de l’homme et elle serait favorisée par la loi antiterrorisme en vigueur dans le pays depuis décembre 2014.

«En 2014 lorsqu’on avait voté la loi antiterroriste, le MRC avait trouvé que cette loi ouvrait la voie à des fins politiques. Elle avait été critiquée par le président Kamto. Il se trouve que ce qu’on redoutait à l’époque, à savoir l’utilisation de cette loi pour priver de liberté d’expression des Camerounais, est en train de se réaliser», souligne le Dr. Alain Fogue Tedom.

Les mouvements de grève ont commencé dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest par une manifestation des avocats anglophones demandant la traduction des textes juridiques en anglais. Laquelle a été suivie d’une grève des enseignants demandant entre autres, le retrait de tous les enseignants francophones de leurs écoles.

Au MRC, Maurice Kamto avait relevé l’existence d’un problème anglophone et appelé le gouvernement à un dialogue. «Commencées par le mouvement des avocats de cette région, les revendications sont aujourd’hui suivies par l’ensemble de la population dont les « Bayamsellam » et les syndicats des enseignants pour ne citer que ceux-là, et se traduisent aussi par une grève générale lancée depuis le lundi 21 novembre 2016. Tout cela est l’expression d’un mal-être profond qu’on ne saurait banaliser, alors que l’on a célébré il n’y a pas longtemps le 50e anniversaire de la réunification du pays dans des conditions critiquables et critiquées, et pas seulement par les populations anglophones.

Au demeurant, dans mon intervention au meeting de notre parti organisé à Bamenda le 25 juin dernier, comme à l’occasion d’autres interventions publiques avant, j’ai indiqué qu’il y a un problème anglophone au Cameroun qu’il faut résoudre politiquement et pacifiquement», avait-il déclaré dans un discours relatif à aux événements de Bamenda et Buéa.

Maurice Kamto
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