Cameroun : Ayang Luc et ses projets extravagants

Le scandale a éclaté avec la diffusion sur les réseaux sociaux de documents annonçant le financement sur fonds publics de deux projets : voiture 120 millions de F et maison 2 milliards de F.

Ayang Luc, l’inamovible président du Conseil économique social (CES) a le goût du luxe et le fait savoir. Au Cameroun, une polémique sans fin à cours depuis près d’une semaine autour de Luc Ayang, en poste depuis 39 ans au CES. Ce dernier qui veut se doter d’une nouvelle résidence a signé personnellement un appel d’offre pour la construction de sa future somptueuse villa. Coût annoncé : deux milliards de F CFA.

Le deuxième appel d’offre, c’est l’acquisition d’un véhicule d’apparat pour un coût de 120 millions pour un seul et même bénéficiaire, le président du Conseil économique et social : Ayang Luc, quatrième personnalité dans l’ordre protocolaire du pays.

Cette somme astronomique correspond à la phase 2 du projet de construction, laissant supposer que la phase 1 était encore plus coûteuse. Selon l’appel d’offres, les travaux consistent en la construction d’une villa R+1 pour le compte de Luc Ayang. Cette révélation soulève des interrogations quant à la continuité de ce cycle de dépenses extravagantes, qui pourrait s’étendre jusqu’à une hypothétique phase X, engloutissant ainsi des dizaines de milliards de F CFA.

Il n’en fallait pas plus pour déclencher une vague d’indignation autour de ces dépenses jugées « extravagantes » et « somptuaires ». Des dépenses intrigantes aux yeux de ceux qui les critiquent et qui en interrogent  la pertinence au regard du rôle méconnu de cette institution. Ils estiment le Conseil économique et social « inutile, décoratif et moribond ».

Selon Rfi, comment donc justifier une telle gabegie dans un pays qui manque cruellement d’infrastructures de base ?, s’interroge par exemple l’ancien élu SDF Jean Robert Wafo. « Ils n’ont plus peur de rien. Ils n’ont plus honte, il n’y a plus de limite », s’est pour sa part indigné le journaliste Paul Mahel sur une publication sur sa page Facebook. Un vrai torrent de désapprobation qui va des réseaux sociaux aux médias classiques. Mais surtout un sacré coup de pression sur le gouvernement duquel on attend désormais de savoir s’il maintient ces dépenses annoncées ou pas.

Cameroun : comment le ministère des PME a dépensé les 2 milliards F reçus des fonds Covid

Le troisième rapport sur l’Audit du Fonds Spécial de Solidarité Nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales, au titre de l’exercice 2021 circule.

La chambre des comptes de la Cour Suprême a rendu le troisième rapport sur l’Audit du Fonds Spécial de Solidarité Nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales, au titre de l’exercice 2021.

Le budget de 2 milliards de FCFA destiné aux cibles du ministère des PME a été octroyé, sous forme d’appuis directs, à 429 artisans et 291 PME retenus à l’issue de la sélection rigoureuse des dossiers reçus à la faveur de « l’appel à candidature pour la sélection des PME, des artisans et des organisations de l’économie sociale éligibles à l’octroi d’appui dans le cadre de l’opérationnalisation du Fonds spécial ». Par ailleurs, les opérations de ce ministère ont également permis de générer environ 930 emplois artisanaux, et de sauvegarder près de 870 emplois, ainsi que d’en créer environ 70 nouveaux chez les PME à fort potentiel.

Aussi, les résultats de la situation comptable au 10 juin 2021, obtenus au terme des investigations auprès du Payeur spécialisé du CAS COVID-19 par ladite Chambre, « ont fait état d’un paiement de l’intégralité du montant de 2 milliards FCFA, soit 100% de la dotation budgétaire du MINPMEESA allouée par le décret de répartition du 20 juillet 2020 », indique ledit Rapport. La Chambre des Comptes s’est par ailleurs « assurée de la réalité des paiements en contrôlant un échantillon de 210 artisans et organisations de l’économie sociale et 150 PME bénéficiaires ».

Les éléments susmentionnés ont amené les rapporteurs à dire que l’action conduite par le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (MINPMEESA) dans le cadre de la mise en œuvre dudit Fonds est qualifiée de « dynamique », de même que « l’efficacité de son dispositif » a été jugée « bonne ».

Economie :  ce que la Camerounaise Vera Songwe laisse à la CEA

Depuis l’annonce de sa démission, Antonio Pedro (Secrétaire exécutif adjoint de la CEA chargé de l’appui aux programmes) est nommé Secrétaire exécutif par intérim jusqu’à nouvel ordre.

La Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Camerounaise Vera Songwe, quitte ses fonctions. Elle n’y est plus officiellement depuis le 1er septembre 2022, après cinq années de service dévoué à la CEA et à ses États membres.

Annonçant sa décision de se retirer lors d’une réunion-débat le 22 août, Songwe a remercié le personnel de la CEA pour son esprit d’équipe et son soutien pendant son mandat.

« Ce fut un privilège de travailler avec vous et de servir l’ensemble du système des Nations Unies. Je ne saurais trop exprimer ma gratitude pour le soutien, les encouragements, les conseils, la patience et l’amitié que j’ai reçus de votre part tout au long de ces années », a déclaré Songwe.

Selon le communiqué publié par la CEA, Vera Songwe qui était à la tête de cette organisation depuis 2017 est la 9e secrétaire exécutive. Elle avait en bandoulière les idées pour une Afrique prospère. Et elle avait à son actif l’initiative de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine.

Parmi les projets qu’elle a laissés en attente d’exécution figurent ceux liés à l’industrialisation de l’Afrique, à l’impact des changements climatiques sur le développement, à la résilience de l’Afrique face aux pandémies comme la Covid-19 et à la participation du secteur privé.

De même, les problématiques liées aux Objectifs de développement durable (ODD) et à l’autonomisation économique des jeunes et des femmes y font partie.

Par ailleurs, entre autres projets réalisés figurent aussi la création, par elle, du centre numérique d’excellence, une source à la demande du conseil technique des pays africains, destiné à l’identification numérique de leurs économies. A cela s’ajoute la création du Fonds d’appui au leadership de la femme africaine, qui constitue un fonds d’impact développé visant à accélérer la croissance des fonds gérés par des femmes en Afrique.

Antonio Guterres avait nommé le 13 avril 2017 la Camerounaise au poste de secrétaire exécutive de la CEA, en remplacement du Bissau-Guinéen Carlos Lopes, démissionnaire depuis le 31 octobre 2016. L’économiste camerounaise, âgée à l’époque de 42 ans, avait été choisie parmi 77 candidats. Vera Songwe avait quitté ainsi le groupe de la Banque mondiale qui l’employait depuis 1998.

 

Cameroun : personne n’échappe à la conjoncture économique internationale

Entre la pandémie du Covid-19 et sa guerre russo-ukrainienne en cours, le Cameroun comme la plupart des pays qui géraient déjà des chocs internes, subit de plein fouet les répercussions de ces crises.

Dès 2020, la pandémie à corona virus qui a secoué le monde n’a pas épargné le Cameroun qui, depuis des décennies, entretient des relations commerciales avec plusieurs pays dans le monde. Ça n’a donc pas été une surprise que les répercussions économiques soient immédiatement ressenties à tous les niveaux dans le pays. En effet, la dérégulation sans précédent des chaînes d’approvisionnement des marchés internationaux et le renchérissement des prix des produits en grande consommation sont parmi les impacts les plus importants.

Au Cameroun, au terme d’une étude réalisée en juin 2020, l’institut national de la statistique a donné une idée des conséquences de cette pandémie sur l’économie nationale. Selon l’INS, 93% des entreprises locales ont été négativement impactées par  la pandémie, ainsi que 60% des ménages. Le chiffre d’affaires a baissé, les postes supprimés, le niveau des revenus a considérablement diminué, etc.

A en croire Cameroon tribune, une situation que la guerre entre la Russie et l’Ukraine est venue aggraver. Car, ces deux pays font partie des principaux pourvoyeurs des marchés internationaux en céréales (blé, orge, maïs), en oléagineux (nécessaires pour la production des huiles végétales), en gaz et en pétrole. De ce fait, au Amroun comme partout ailleurs, le taux d’inflation a grimpé.

Il a même explosé dans certains pays. De 2,5% en 2019-2020, le Cameroun vit aujourd’hui une hausse généralisée des prix de l’ordre de 4,6% au premier semestre 2022. Un taux qui est néanmoins parmi les plus faibles, quand les indicateurs affichés ailleurs +73,49% en Turquie ; +27% au Ghana ; +17% au Nigéria, +5,19% en France, etc.

Au quotidien, ces chiffres se traduisent dans la réalité des populations. Importer au Cameroun poisson, riz et autres céréales, sucre, carburant, gaz domestique, intrants agricoles, matières premières pour la production sur place des matériaux de construction (ciment, fer à béton, tôle), etc. est de plus en plus difficile. En cause, le renchérissement du coût du fret maritime, le protectionnisme des pays producteurs, entre autres. C’est ainsi que progressivement, on a assisté à la hausse des prix des produits de grande consommation sur le marché local.

Mais comme les pouvoirs publics ont à cœur de maintenir un certain équilibre, pour ne pas mettre les populations en situation de précarité, le gouvernement n’a pas tardé à mettre en place une batterie de mesures pour contrer les effets de la pandémie mondiale et de la guerre en Europe de l’Etat. D’où la résilience qu’on reconnaît au Cameroun. Sauf que pour maintenir la tête hors de l’eau, des dépenses imprévues ont été engagées et des manques à gagner enregistrés, du fait de certaines initiatives impulsées par le président de la République.

Quand on sait qu’avant leCovid-19, le Cameroun devait déjà gérer d’autres situations qui continuent de perturber son fonctionnement optimal, l’on peut que son économie soit grandement fragilisée. Il s’agit précisément de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de l’insécurité dans la région de l’Extrême-Nord causée par la secte islamique Boko Haram, etc.

Cameroun-Pays/Bas : une semaine économique pour fructifier les opportunités

Cet événement prévu du 10 au 15 mai 2022, entend rassembler les entreprises camerounaises et hollandaises autour d’espaces de discussions et des réseaux d’échanges d’expériences.

Une semaine économique et culturelle du Cameroun organisée du 10 au 15 mai 2022 à la Haye.

La rencontre vise à redynamiser la coopération bilatérale entre notre Pays et le royaume des Pays-Bas, l’un des plus anciens partenaires traditionnels du Cameroun. Outre cet objectif général, cet événement est une nouvelle passerelle entre les opérateurs économiques publics et privés des deux pays.

Elle sera ponctuée des rencontres d’affaires offrant l’opportunité aux opérateurs économiques des deux pays de bâtir des partenariats commerciaux et d’investissement mutuellement bénéfiques.
Les secteurs d’intérêts de ces rencontres économiques sont : l’agriculture et l’élevage, l’industrie et l’agro-industrie, le bois, l’économie verte, l’horticulture, la culture, le transport maritime et fluvial, les mines, le tourisme, les services numériques et le secteur financier.

 

 

 

Le Forum d’investissement en Afrique est en cours

Cette 3è édition se tient virtuellement du 15 au 17 mars 2022.

Ce sont plus de 300 investisseurs qui y participent. Les secteurs qui attendent les investissements sont : l’agriculture et l’agroalimentaire, l’éducation, l’énergie et le climat, les soins de santé, les minéraux et les mines, les technologies de l’information et de la communication et les télécommunications, ainsi que l’industrialisation et le commerce.

« L’Afrique est résiliente, les économies africaines se remettent bien des effets de la pandémie. Les opportunités d’investissement en Afrique n’ont pas changé, et le continent  reste le lieu de choix pour l’investissement, pour obtenir des retours importants sur l’investissement », a souligné le président Adesina, lors de son discours d’ouverture.

 « Aujourd’hui, au moment où nous nous réunissons, nous avons environ 42 projets d’une valeur de 48 milliards $, avec différentes opportunités d’investissements ».

Lancé en 2018, le forum d’investissement en Afrique est une plateforme multipartite et multidisciplinaire qui fait avancer les projets de partenariat privé et public-privé vers la bancabilité. Elle permet également de lever des capitaux et d’accélérer les transactions jusqu’à la clôture financière.

Le forum est une initiative fondée par huit institutions partenaires : Banque africaine de développement, Africa 50, la Société financière africaine, la Banque africaine d’import-export, la Banque de développement de l’Afrique australe, la Banque de commerce et de développement, la Banque européenne d’investissement et la Banque islamique de développement.

Initialement prévu pour se dérouler en décembre 2021, en Côte-d’Ivoire, ce forum avait été reporté en raison de l’apparition du variant omicron, l’une des formes les plus contagieuses du coronavirus.

Cameroun : la BM veut investir 60 milliards F dans un projet pour lutter contre l’insécurité alimentaire

 

Le ministre de l’Agriculture a échangé sur le sujet le 08 mars avec le directeur régional Afrique pour le développement durable de la BM

Gabriel Mbairobe, ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) a reçu en audience Siméon Ehui, le directeur pour la région Afrique de la Banque mondiale (BM) en charge du développement durable.

«  Nous sommes en discussion avec le Cameroun pour la finalisation d’un projet de lutte contre l’insécurité alimentaire, d’un montant de 100 millions de dollars (près de 60 milliards de FCFA). Il est question de voir comment maturer et finaliser ce projet », a déclaré Siméon Ehui au sortir de l’audience.

Selon le ministère de l’Agriculture, ce projet de lutte contre l’insécurité alimentaire devrait décupler l’assistance aux personnes en situation d’urgence alimentaire sur le territoire camerounais, accompagner les petits exploitants agricoles dans l’accroissement des rendements agricoles et sensibiliser les populations sur les effets des changements climatiques.

Statistiques

Environ 2,7 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë (Cadre Harmonisé (CH), Phases 3 à 5) au Cameroun pour la phase courante d’octobre-décembre 2020 et 2,3 millions (9%) en phase projetée (Juin-Août 2021). La grande majorité de ces personnes se trouvent dans les régions de l’Extrême-Nord, Nord-Ouest, Littoral et Sud-Ouest et Adamaoua selon l’Action contre la faim (ACF)

Selon Ocha Cameroon, les raisons sont d’ordre sécuritaire et climatique (rareté des pluies). Mais aussi  « les attaques des oiseaux granivores et des pachydermes sur les cultures qui ont sérieusement perturbé la saison agricole 2021 ». Pour toutes ces raisons, l’organisation parle de « menace à la sécurité alimentaire de plusieurs communautés ».

L’insécurité alimentaire résulte essentiellement d’une consommation alimentaire inadéquate (10.7% de la population), de stratégies adaptations négatives basées sur la consommation alimentaire ou sur les moyens d’existence (respectivement 10.2% et 17.2% des ménages), ou de la vulnérabilité économique, avec 33.2% de la population consacrant 65% ou plus de leurs dépenses aux aliments. Par ailleurs, 1.1% des ménages souffrent de faim grave à très grave.

 

Cameroun : ouverture de la 5ème édition du Forum économique – Afrique le 27 juillet

Le forum placé sous le thème « l’information juridique dans les pratiques économiques en Afrique »se tiendra dans la cité capitale.

L’Hôtel Mont-Febe de Yaoundé servira de cadre à la 5e édition du Forum économique-Afrique  prévu du 27 au 28 juillet. Pendant deux jours, les participants – l’Agence française pour le développement (Afd), l’Institut d’analyse économique  de  la France (Iae) et des cabinets d’audit et conseils – échangeront sur des thématiques tournant autour des questions comptable, fiscale, juridique et économique.

En matière comptable, l’accent sera mis sur les problèmes rencontrés en entreprise dans l’application des nouveaux dispositifs du Sycohada revise, et sur les opérations de contrôle interne, d’audit et de commissariat aux comptes.

Il sera par ailleurs question d’aborder les implications fiscales liées au Sycohada revise ; le droit de la concurrence et de la distribution ; l’arbitrage et la médiation en droit Ohada, ainsi que sur les sûretés et autres garanties en droit Ohada. Et pour terminer, en matière économique, il sera question de comprendre la place de l’Afrique dans la compétition économique mondiale et en indiquer les enjeux.

Le Salon économique et commercial Nigeria-Cameroun reporté

Ledit événement initialement prévu pour le 12 au 19 juillet 2016 à Yaoundé, s’ouvrira le 05 décembre 2016

Le Salon économique, financier et culturel Nigeria-Cameroun (NICAMEX), initialement prévu du 12 au 19 juillet 2016 dans la capitale camerounaise, Yaoundé, a été reporté du 5 au 12 décembre de l’année en cours «sur instructions des autorités gouvernementales camerounaises», a -t-on appris vendredi auprès du comité d’organisation de l’événement.

Selon une note d’information signée du coordonnateur de cette manifestation, Marcel Tchuisseu, cet ajournement vise à permettre la tenue du forum entre les deux pays que les présidents Biya et Buhari «ont résolu d’organiser à Abuja au Nigeria», sans plus de précision quant à sa date.

De l’avis de l’organisateur, Africa Business Club, le NICAMEX, qui prévoit la participation de 2000 délégués des deux pays pour 250 stands et plus de 25.000 visiteurs, ambitionne de promouvoir le label «Made in Cameroon», mais aussi la destination de ce pays aux investisseurs de ce grand voisin.

Cette manifestation annonce ainsi des rencontres «Business to Administration» (B2A) destinées à des échanges directs avec les plus hautes autorités administratives nigérianes, des rencontres «Business to Business» (B2B) permettant des rencontres directes de partenaires importateurs ou représentant de marques, mais également des rencontres «Business to Consumers» (B2C) qui permettront, aux entreprises, de réaffirmer leur notoriété auprès de leurs consommateurs et visiteurs.

A en croire les récentes statistiques du ministère des Finances, en 2014, le Nigeria demeurait le premier partenaire du Cameroun en Afrique de l’ouest avec 42% des exportations et 61% des importations, suivi de la Côte d’Ivoire (28%).

Ce voisin, avec 11,5% des échanges globaux, était aussi le deuxième partenaire bilatéral après la Chine et devant l’Espagne, la France, l’Inde et les Pays-Bas.

S’agissant du plan du solde global de la balance des paiements, il était déficitaire avec le Nigeria (-570,7 milliards FCFA), après les 414,2 milliards FCFA 2013.
Concernant les principaux fournisseurs du Cameroun, le Nigeria pointait également à la 2ème place derrière la Chine et devant la France.

Le Cameroun et le Nigeria sont, par ailleurs, actuellement engagés dans la guerre contre la secte islamiste Boko Haram qui sévit de part et d’autre de la frontière terrestre depuis plus de 3 ans.


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Le modèle économique hérité de la colonisation est inadapté

Par Michel Lobé Etamé

L’Afrique est en pleine mutation. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) des états subsahariens ferait pâlir les pays occidentaux. Il est compris entre 5% et 8%. Mais, il n’en est rien. Ces chiffres masquent une réalité quotidienne. Le chômage est au plus haut. La sécurité alimentaire bat de l’aile et l’accès aux soins reste un défi permanent. La violence urbaine explose.

La dépendance économique et politique de l’Afrique s’inscrit dans son histoire coloniale qui fait de ce grand continent un fournisseur de matières premières à l’occident, puis aujourd’hui à la Chine. Ce qui, au dire des cercles avisés, la cantonne dans un rôle d’exécutant et de receveur d’ordre. C’est dans cet esprit que l’Afrique « moderne » s’exécute.

Lorsque nous regardons les transitions économiques des autres pays, il ne nous échappe pas qu’ils produisent tous des biens de consommation qu’ils exportent, soit pour les marchés régionaux, soit pour l’étranger. C’est le cas des pays asiatiques dont le PIB était inférieurs à celui des pays africains en 1960. La Corée du Sud que nous citons en exemple avait un Pib inférieur à celui du Cameroun, du Congo ou de la Côte d’Ivoire. Mais ce pays a choisi de coopérer avec les américains. Juste après nos indépendances, les américains ont choisi de délocaliser certaines industries où la main d’ uvre était dominante en Corée du Sud. Ce pays, pauvre, sans ressources minières et sans formation a mis en place des politiques de développement pour s’adapter à la production industrielle. La Corée du Sud s’est mobilisée avec un objectif qui impliquait toute sa population. Les délocalisations américaines ont permis un transfert de technologie progressif, planifié et maîtrisé.

Une tradition industrielle s’est installée au bout d’une trentaine d’années par une volonté politique et patriotique sans égal. La formation et l’adaptabilité aux techniques de pointe ont conduit ce peuple à maîtriser les outils modernes de production, mais aussi à innover.

Forts de ses succès, les coréens ont investi dans les bureaux d’études pour la recherche et développement. Ce saut vers l’excellence a fait gagner du temps à ce pays. Au bout d’une trentaine d’années, la Corée du Sud est devenue un producteur reconnu qui concurrence aujourd’hui les pays occidentaux. La maîtrise du savoir-faire en fait un partenaire respecté avec une technologie de pointe favorisée par l’industrie numérique.

L’Asie arrive à se développer sans matières premières et privilégie la formation, la discipline, le patriotisme, la rigueur intellectuelle de masse et l’esprit d’initiative. Au bout de tous ces sacrifices, le savoir-faire se maîtrise et favorise la coopération d’égal à égal. Ces atouts, encouragés par les gouvernements successifs, font de cette région du monde un peuple respecté et admis au concert des nations.

Un modèle de production inefficace
L’Afrique, après les indépendances, n’a pas su prendre les bonnes décisions. Riche de ses matières premières, elle s’est limitée à les exporter sans en tirer ni le moindre bénéfice, ni une plus-value salutaire.

L’Afrique noire, dans son intégralité n’a toujours pas compris que pour le développement économique, il y a des étapes à respecter. Elle ne décide pas de ses priorités et s’accroche aux choix de ses « partenaires » qui voient en elle une vache à lait. Elle ne se rend pas compte que la matière première, sans transformation, ne peut lui apporter la richesse, la liberté, le respect et la reconnaissance.

Elle favorise les projets de développement proposés par des organismes dont le but est de la maintenir dans l’assistanat. Ces projets parviennent, sous forme de package en Afrique. Les experts occidentaux se chargent de les planifier et de les dérouler.

Depuis les indépendances, les entreprises occidentales qui s’implantent en Afrique apportent leur savoir-faire et les ressources humaines qualifiées pour faire fonctionner les usines. Cette coopération est injuste et arbitraire. Elle relègue les cadres africains à un rôle subalterne. Ces entreprises renforcent la dépendance des pays concernés. Il faudrait que ces entreprises inscrivent dans leurs cahiers de charge le transfert de technologie au moment de leur implantation.

Malgré un code des investissements extrêmement généreux, les entreprises étrangères ne partagent pas leur savoir-faire. Cette forme de coopération affaiblit les initiatives locales. Or, l’Afrique doit prendre une part active à son développement et à l’économie numérique qui crée de l’emploi.

Le développement ne se fera pas avec le modèle économique actuel. L’Afrique a besoin de maîtrise industrielle. Elle doit pouvoir négocier de nouveaux contrats qui incluent la formation, la cession du savoir-faire et des brevets qui l’accompagnent. Les investissements en Afrique ne peuvent continuer sur la base actuelle où les nationaux, même formés en Occident, ne peuvent accéder à de vrais postes de responsabilité. L’Afrique doit remettre en cause tous les modèles de développement qui la maintiennent dans un rôle de vassal.

L’Afrique doit aussi s’investir dans l’industrie numérique. C’est une opportunité pour rattraper le fossé qui la sépare des nations industrielles. Saura-t-elle saisir cette chance ?

Michel Lobé Etamé, journaliste
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Des idées de Microsoft pour les perspectives d’émergence du Cameroun

Le directeur général Afrique de l’Ouest et du Centre de la multinationale spécialisée en informatique a présenté vendredi, 25 septembre, à la presse, l’objet de son séjour en terre camerounaise

La sécurité, la cybercriminalité, l’éducation, l’entreprenariat.voilà quelques-uns des centres d’intérêts qui ont meublé les échanges entre Simon Ouattara, directeur général de Microsoft en Afrique centrale-ouest et les instances camerounaises la semaine dernière (Services du Premier ministre, Contrôle supérieur de l’Etat, entre autres). Le responsable de la firme informatique a présenté l’intérêt de ce séjour vendredi dernier, 25 septembre à Yaoundé, à la presse.

D’après Simon Ouatarra, 80% des métiers de demain nécessiteront une compétence en informatique. «Nous pouvons aider le gouvernement à améliorer les compétences des fonctionnaires en informatique ou sur l’utilisation d’Office. La formation de la jeunesse est un autre volet. Pour l’instant, nous sommes encore à la phase exploratoire. Mais, concrètement, nous avons avancé avec le projet avec l’APME pour aider les PME à devenir plus efficaces avec l’utilisation des Nouvelles technologies».

«Il y a une initiative lancée depuis 22 ans par le Premier ministre pour l’évaluation du parc informatique de l’Etat pour se faire une idée du risque sur l’usage des logiciels non originaux de Microsoft ou de ceux d’autres éditeurs. Nous sommes l’un des acteurs impliqués dans cette initiative. Les travaux que nous avons réalisés jusqu’aujourd’hui montrent la volonté au plus haut niveau de l’Etat d’améliorer les choses dans ce secteur.», a ajouté le représentant de Microsoft. Avec plus d’un milliard d’utilisateurs, Microsoft, en tant qu’acteur technologique, entend donc contribuer à sa manière aux perspectives d’«émergence» du Cameroun.

Des idées de développement

Sur le plan académique, la firme informatique se propose d’évacuer le problème des effectifs pléthoriques. Il suffit, selon Microsoft, d’une mise à jour du fichier administratif d’un campus et la firme informatique s’engage à accorder gratuitement des licences de logiciels aux étudiants. Dès lors, le déplacement pour les amphithéâtres sera facultatif. A partir d’une connexion Internet, les travaux dirigés voire les cours pourront se faire en ligne.

Dans le milieu carcéral, Microsoft estime qu’avec la numérisation du système judiciaire et la mise sur pied d’alertes informatiques, on pourrait décongestionner les prisons, en réduisant notamment les détentions prolongées arbitrairement. En Grande-Bretagne, d’après les explications de M. Ouattara, ce modèle de gestion est déjà opérationnel et l’on parle entre autres d’une réduction du nombre de rames de papier utilisés par an.

Dans le domaine économique, le concepteur de logiciels propose des possibilités de traçabilité des financements entre les PME et des organisations. Le but étant à long terme de garantir une bonne gestion des fonds.

Simon Ouattara, présentant des opportunités de développement accessibles en un clic.
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Le directeur général Afrique de l’Ouest et du Centre de Microsoft a profité de son séjour au Cameroun pour présenter de récents produits mis sur le marché par la société créée par Bill Gates et Paul Allen: Le système d’exploitation Windows 10 est disponible depuis le 27 juillet 2015; et la suite Office 2016, accessible depuis le 22 septembre 2015.

Des logiciels qui visent, selon Simon Ouattara, à «donner des possibilités à chaque individu ou organisation d’être plus performant».

La dernière trouvaille de Microsoft.
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Le Cameroun, un bon risque selon les hommes d’affaires tunisiens

Une mission économique annoncée à Yaoundé et Douala du 25 au 28 février 2014 pour explorer les opportunités de partenariat et d’échanges.

La Tunisie est le 38ème client du Cameroun et son 39ème fournisseur. Pour améliorer ces statistiques, les hommes d’affaires de ce pays du Maghreb se rendront au Cameroun du 25 au 28 février 2014. Une visite qui s’inscrit dans le cadre d’une mission économique tunisienne qui viendra prospecter des opportunités d’affaires dans les domaines de l’agroalimentaire, des services, des produits industriels et chimiques ainsi que le commerce. De source officielle, 35 entreprises tunisiennes se sont déjà enregistrées pour effectuer cette rencontre avec les patrons camerounais.

Selon le président directeur général du Centre de promotion des exportations de Tunisie, Abdellatif Hamam, le Cameroun représente un bon risque. « Le Cameroun est à notre connaissance, l’économie la plus diversifiée de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). Dans la mesure où vous avez à la fois, l’agriculture et les forêts qui représentent 20% du produit intérieur brut (PIB) ; l’industrie 20% ; le pétrole qui reprend sa place et représente quelque chose comme 7à 8% du PIB, les mines, etc. », a déclaré Abdellatif Hamam dans un média public camerounais. L’organisation de cette mission économique bénéficie du soutien de nombreuses institutions à l’instar de : l’Union tunisienne pour l’industrie, le commerce et l’artisanat (Utica) ; l’ambassade de Tunisie au Cameroun ; le patronat camerounais (Gicam), le ministère camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).

La Tunisie compte augmenter le niveau de ses échanges avec le Cameroun
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Cécile Dimouamoua, présidente-fondatrice de l’Association Intégration Juridique et Economique

La camerounaise, juriste de formation, consacre aujourd’hui sa vie à la défense des droits des immigrés, ainsi que l’accès aux informations juridiques les concernant

Cécile Dimouamoua, vous êtes présidente-fondatrice de l’association Intégration Juridique et Économique. Comment est née cette association?
J’ai été bénévole dans plusieurs organisations notamment à la Cimade et cette expérience m’a beaucoup marqué. Je recevais au quotidien des personnes immigrées en grande difficulté et par ailleurs en situation irrégulière. C’est alors qu’en les écoutant et les accompagnant dans leurs démarches administratives et juridiques, j’ai compris que ma place était auprès d’elles et que je pouvais me rendre utile en les aidant. J’ai donc abandonné mon poste de responsable juridique en entreprise pour mettre mes compétences au service du plus grand nombre dans le cadre d’une association. L’association IJE est ainsi née en 2007 pour venir en aide aux personnes en situation d’exclusion ; ces hommes et ces femmes toutes origines confondues qui sont arrivés en France pour des raisons diverses et qui s’y retrouvent discriminés à cause de leur origine ou en raison de l’absence de formation professionnelle. Il faut rappeler que moi-même je suis immigrée et qu’à ce titre je me sens plus proche d’eux et je peux comprendre davantage leurs souffrances. Enfin, vivant depuis plusieurs années en France et y ayant fait mes études supérieures je peux leur transmettre les codes et usages pour réussir leur intégration.

Quels sont les combats que vous menez?
Mon propre engagement associatif auprès des immigrés a été nourri par la volonté de faire reculer en France les inégalités en allant ainsi vers une société plus juste et plus équitable. J’ai en effet créé l’association IJE pour promouvoir la justice sociale et l’égalité dans l’accès aux droits car la loi doit être accessible à tous et toujours. Pour moi, c’est sur l’injustice sociale et sur les situations révoltantes en matière de droits que le véritable pouvoir doit s’exercer. Mais les inégalités ne reculeront véritablement que si les personnes sont économiquement intégrées d’où le combat que je mène pour faciliter l’accès à l’emploi et favoriser l’autonomie.

A l’occasion du 08 mars, vous organisez une permanence spéciale consacrée aux femmes. Quel public attendez-vous?
Cette permanence sera l’occasion de rassembler et de célébrer les femmes. Lorsque les femmes sont opprimées, le droit peut leur apporter protection et émancipation. Il est la clé de nombreuses situations douloureuses. C’est pourquoi, cette permanence sera dédiée à l’accueil et à l’écoute des femmes tout en leur donnant des conseils juridiques pour les sortir de leurs problèmes liés par exemple aux violences conjugales ou à leur régularisation. Nous invitons toutes celles qui n’osent pas d’habitude parler, témoigner, à se présenter à cette permanence pour exprimer leurs souffrances ou partager leurs expériences personnelles. Elles seront reçues en toute intimité, et confidentialité dans l’objectif unique de les aider. J’aimerais aussi y recevoir les femmes qui veulent témoigner de leur réussite afin qu’elles servent de « rôle modèle » aux autres.

Quel public, sur un plan plus large, vous sollicite souvent?
Même si nous recevons en majorité les immigrés, force est de constater que ce sont eux qui rencontrent des difficultés en France sur tous les plans d’ailleurs et pas seulement pour les problèmes de papiers, notre association a trois pôles d’activité et donc trois publics différents. Le pôle défense des droits qui informe et accompagne les citoyens pour la défense de leurs droits par une information générale sur les droits et devoirs et par une action sur le terrain. Puis le pôle insertion professionnelle qui reçoit les demandeurs d’emploi dans les ateliers de coaching en stratégie de recherche d’emploi et à ce titre nous organisons prochainement un atelier : licenciement, comment rebondir ? Enfin, dans le pôle développement entrepreneurial, nous assurons un accompagnement juridico- managérial des TPE et auto entrepreneurs ; notre c?ur de cible c’est ici les porteurs de projets de création d’activité et les chefs d’entreprises qui nous sollicitent pour leurs démarches administratives et juridiques. C’est ce public que je voudrais voir le plus souvent car j’ai mis en place des moyens humains pour les accueillir, c’est une équipe de juristes et d’avocats d’affaires, des spécialistes financiers disponibles pour les aider à mettre en place leurs projets et à optimiser leurs stratégies de développement.

Quels appuis apportez-vous aux immigrés dans les situations difficiles?
Nos permanences d’accueil sont des lieux d’écoute et de soutien moral. Le premier lieu d’information d’une grande majorité des personnes reçues. Elles sont aussi des lieux d’orientation de nombreuses associations et services sociaux ; Nous nous engageons à fournir une orientation précise et de qualité. Un important travail d’information du public est réalisé ce qui nécessite un champ de compétences assez large en droit (droit de la famille, droit du travail, droit des étrangers, en procédure ou encore du droit pénal etc). Nous apportons à nos adhérents la garantie d’être pris en charge par un professionnel du droit compétent. L’équipe IJE est en effet composée de plusieurs juristes et d’avocats compétents dans leur domaine. De plus, nous avons à nos côtés un réseau de partenaires de confiance et d’auxiliaires de justice avec lesquelles nous sommes en étroite collaboration : huissiers, notaires, etc. Par ailleurs nous effectuons une démarche pédagogique car nous « disons » véritablement le droit et nous faisons état de ce que les différents textes de loi prévoient.

Cécile Dimouamoua, présidente-fondatrice de l’Association Intégration Juridique et Economique
Ije)/n

Le 28 novembre dernier, la circulaire du ministre de l’intérieur a été rendue publique. Quel est votre commentaire à propos de cette note?
D’une part, Il s’agit d’une circulaire, pas d’une loi. Une « circulaire » n’a ni plus ni moins de valeur qu’une « note de service », C’est pourquoi on aurait préféré que les critères de régularisation définis par cette circulaire soient inscrits dans une loi. Les risques sont donc soit des interprétations différentes d’une préfecture à l’autre, soit que la circulaire ne soit pas appliquée car personne ne viendra « taper sur les doigts » du préfet qui ne la fera pas appliquer ! La preuve, début janvier 2013, en accompagnant à la préfecture de Paris monsieur D, un célibataire ayant séjourné plus de 10 ans en France, l’agent de l’accueil nous a informé qu’à Paris, l’ordre a été donné par le Préfet de Police de ne pas appliquer momentanément la circulaire pour les dossiers de 10 ans de présence et relatifs au travail. D’autre part, bien que la circulaire prévoie des critères de régularisation par le travail, elle exige pour cela la production de fiche de paie. En effet, comment peut-on demander à un sans-papiers de produire les fiches de paie ? Enfin, paradoxalement, la circulaire ne résout absolument pas le problème des travailleurs sans-papiers qui travaillent au noir et les étrangers malades y sont exclus. Mais dans l’ensemble je pense que c’est un texte qui permet de résoudre des situations jusqu’ici inextricables par exemple pour des couples en situation irrégulière qui sont parents d’enfants scolarisés. La circonstance que les deux parents se trouvent en situation irrégulière aujourd’hui peut ne pas faire obstacle à leur admission au séjour.

Il y a d’autres avancées?
La circulaire Valls comporte plusieurs avancées telles que la suppression de la liste des métiers ou l’intégration des Algériens et des Tunisiens au régime commun, ou encore la possibilité de présenter un « cumul de contrats de faible durée », si elle ne garantit pas la régularisation, représente également une ouverture bienvenue en particulier pour les travailleuses domestiques. Concernant les couples, la diminution du nombre d’années de vie commune est aussi une grande avancée en l’occurrence seulement 18 mois de vie commune alors qu’avant il leur était demandé de produire les preuves de vie commune sur cinq ans.

Les chiffres montrent qu’il y’a eu plus de retour à la frontière des sans- papiers cette année que les autres années. Pensez-vous que ça ira en croissant?
Pendant la campagne présidentielle, François hollande avait promis des régularisations au cas par cas et non pas de régularisation massive. Nos craintes aujourd’hui c’est un afflux de dossiers en préfecture suivi de refus de séjour assortis d’obligation de quitter le territoire. C’est pourquoi il est recommandé de faire preuve de la plus grande prudence avant d’entamer toute démarche en préfecture ! Dans tous les cas, il faut savoir que notre association se propose au quotidien d’étudier avec les sans-papiers l’opportunité de déposer leur dossier de régularisation dans le cadre de cette nouvelle circulaire.

Au delà de votre association, existe-il des plate-formes pour informer les immigrés de leurs droits ?
Bien sûr qu’il en existe ! Mais nous apportons une plus-value par rapport aux autres structures spécialisées existantes car nous nous plaçons au-delà du champ traditionnel des associations de défense des droits et également au-delà du travail de l’avocat. Nous mettons sur pied un accompagnement juridique de personnes privées et morales pour qu’elles acquièrent une connaissance claire de leurs droits et obligations. Mais surtout nous effectuons un suivi personnalisé de ces personnes au sein du Pôle Economique de l’IJE en leur proposant des services d’insertion professionnelle, de création d’entreprise. A titre d’exemple j’ai accompagné un ressortissant gabonais, monsieur M, dans ses démarches de régularisation ; quelques temps après avoir reçu sa carte de séjour, il est revenu nous consulter pour la création de sa société de services.

Pour terminer, qui est Cécile Dimouamoua ?
Comme beaucoup d’autres, je suis immigrée, venue en France pour poursuivre mes études. Je suis titulaire d’une double maîtrise en droit des affaires et carrières judiciaires et diplômée en DEA droit public économique. Consultante en entreprise je suis aussi juriste spécialisée dans la défense des droits des étrangers. Je suis une mère de deux enfants que j’adore, pour avoir accepté de souffrir de mes multiples absences pour cause d’engagements associatifs : qu’ils soient très sages et compréhensifs me permet de travailler sans relâche, et leur amour contribue à me faire avancer dans tous mes projets. Ils sont un vrai énergisant pour leur maman. Je suis une femme « normale », j’accompagne mes enfants à l’école, nous faisons des sorties, je cuisine, j’aime le foot et suis passionnée de la mode et décoration intérieure ; je ne regarde pas beaucoup la télévision, j’aime sortir, danser . Je suis une femme de c?ur disponible et accessible qui pense que l’humanité passe par l’autre. Il y a dans mon engagement associatif cette sensibilité féminine, ce don de soi et cette grâce de servir sans contrôler, de changer sans humilier, de faire progresser la société humaine toute entière sans que cela ne soit une quête caractérisée du pouvoir.

Deux collaboratrices de Cécile Dimouamoua
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Cameroun: L’Ambassadeur de Turquie promet l’émergence à Ngaoundéré

« La République de Turquie envisage augmenter la puissance économique et commerciale de l’Adamaoua »

Promouvoir les échanges en renforçant les liens d’amitié qui existent entre la République du Cameroun et la République de Turquie est l’objectif premier de cette descente dans la région château d’eau de S.E Omer Faruk Dogan Ambassadeur de Turquie au Cameroun le 21 septembre 2012. Une visite qui vient une fois encore démontrer l’attention que porte ce grand ami du Cameroun à cette terre à vocation agropastorale. Nul doute qu’il s’agissait également de renforcer les liens d’amitié de fraternité et de solidarité, entre les deux patries. Aujourd’hui et plus que jamais les investisseurs nationaux et étrangers sont appelé à porter un regard particulier à cette partie du Cameroun qui avec son important gisement de bauxite, son sol très fertile, sa riche diversité touristique et culturelle et sa place maitresse de plaque tournante de la zone Cemac. Un effort que la Turquie, un des précieux partenaires de développement de la nation fait depuis plusieurs année déjà par de nombreux investissement dans des secteurs clés. Une uvre qui participe à l’essor économique du Cameroun. Comme la plupart des régions un énorme déficit est constaté en termes d’infrastructures sanitaire, éducatives adéquat et de transformation agroalimentaire. Le regard turc dans l’Adamaoua se porte sur l’élevage à l’agriculture en passant par le tourisme, les ressources aloétiques, minières et autres, qui font de celle-ci le poumon de ravitaillement en produit agro pastoraux de la sous région. Au cours de son séjour dans la métropole régionale, S.E Omer Faruk Dogan a apprécié la solidarité et la paix qui existe au Cameroun, également la sauvegarde des traditions qui demeurent ici des valeurs cardinales.

En visitant la capitale régionale de l’Adamaoua, l’ambassadeur de Turquie a pue apprécier l’énorme potentialité ainsi que les opportunités dont regorge la région. Il a ensuite procédé a un échange avec les autorités administratives de la Région que conduisait Abakar Ahamat gouverneur de la Région de l’Adamaoua. On retient lors de ces échanges que le gouvernement de Turquie est là pour aider le développement de la Région et partant du Cameroun. La Turquie qui uvre dans plusieurs domaines tel que la santé, l’éducation, l’élevage et l’agriculture voudrait par cette rencontre avec les autorités administratives de la place consolider les liens d’amitiés, de solidarités et de fraternité qui existent déjà entre les deux pays amis. L’ambassadeur ne pouvait clore sa visite sans faire une descente à Amity International College, le joyau éducatif turc à Ngaoundéré. L’établissement Turque qui depuis 2005 forme les jeunes camerounais et étrangers des deux sexes qui viennent des villes de Kousserie, Maroua, Garoua, N’djamena et Ngaoundéré tout naturellement. Pour faire complet, Amity International School forme les jeunes de la maternelle au primaire. Dans l’optique d’en faire davantage pour l’éducation des enfants de la sous région à Ngaoundéré, Amity International College élève des nouveaux bâtiments qui vont permettre d’améliorer l’offre de formation au internes et externes.

L’Ambassadeur de Turquie promet l’émergence à Ngaoundéré
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Innovation Economique: Des prix à l’occasion du quatrième forum DAVOC

C’est la grande première du forum des compétences de la diaspora camerounaise, dont la 4e édition débute le 05 mai à Yaoundé

Le verdict attendu le 7 mai
Pour la première fois, CASA-NET (Cameroonian Skills Abroad Network) la grande association matrice du Draw a vision of Cameroon, un forum des compétences de la diaspora camerounaise, a lancé un Prix de l’innovation économique et sociale intitulé « DAVOC AWARD ». Ce concours est l’une des principales innovations du 4ème Forum DAVOC. Ce concours a été ouvert à tout individu, groupe ou association de la diaspora camerounaise qui a manifesté la volonté de présenter un projet ou une initiative concrète destinée à être réalisé au Cameroun. Le comité de sélection a reçu vingt candidatures. Parmi celles-ci seules dix finalistes ont été retenues. Elles appartiennent aux catégories, Santé, Energie/développement durable, Technologies de l’Information et de la Communication et Education. Les projets sélectionnés seront présentés en atelier lors de la 4ème édition du DAVOC à Yaoundé du 05 au 07 mai 2011. Le Jury présidé par Madame Suzanne Ebelle, ancienne Secrétaire générale du MINEFOP, distinguera séance tenante trois lauréats du prix. La remise solennelle du prix de l’innovation économique et sociale DAVOC AWARD 2011 est prévue le 07 mai 2011 pendant la soirée de gala qui clôturera le DAVOC 2011. Les lauréats recevront un trophée et une récompense financière. En outre ils auront l’accès direct aux partenaires techniques et financiers potentiels pendant le DAVOC. Une large visibilité du projet sur les supports médiatiques partenaires de CASA-NET est assurée.

Une innovation importante aux yeux des organisateurs
Depuis son lancement il y a quatre années, c’est la première fois que ce forum prime un projet qui marque par son innovation sur le plan économique et social. Répondant sur la question dans le cadre d’une interview, Brice Moussong secrétaire permanent de CASA NET, a expliqué l’initiative. C’est la première fois également que la diaspora sera étudiée comme pôle d’innovation. Nous avons pour cela axé les travaux sur l’évaluation fine des projets et des initiatives de la diaspora camerounaise. Comme vous le savez, le Réseau CASA-NET a lancé un appel mondial à propositions afin de recueillir les projets de la diaspora. Les projets sélectionnés sont ensuite notés en ateliers et les 3 (trois) meilleures productions se verront récompensées par un « Prix de l’Innovation économique et sociale – DAVOC AWARD 2011 », financé par nos partenaires internationaux. Par ailleurs, la diaspora présente aura l’occasion de faire la rencontre directe des entreprises dans un « Espace Business », tandis que les administrations publiques présenteront leurs programmes au sein d’un « Espace Politiques publiques ». Ces échanges directs, via des stands et des expositions permettront aux partenaires de nouer des contacts utiles pour la concrétisation des projets professionnels et socio économiques sur le terrain camerounais » avait-il déclaré. Le forum DAVOC est une initiative de certains camerounais de la diaspora, dont le but est de rapprocher la diaspora camerounaise de l’urgence sociale au Cameroun, identifier, récompenser et encourager des initiatives originales et innovatrices favorisant le développement social au Cameroun et aussi tirer des leçons de ces expériences, les reconnaître publiquement et les diffuser. Ceci afin de contribuer à l’amélioration des pratiques, des politiques et programmes sociaux au bénéfice des populations les plus nécessiteuses.

Casanet, par ce prix, veut récompenser les innovations camerounaises
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Hervé Lado: Ancien fonctionnaire de la mission économique de l’ambassade de France au Cameroun, il est retourné sur les bancs

Chercheur et doctorant, il a accepté d’évoquer son parcours professionnel, ses ambitions et sa vision du Cameroun de demain

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Monsieur Hervé Lado?
Hervé Lado est un Camerounais qui vit en France depuis deux ans et qui vient de terminer un Master en Finance et Stratégie, option financement des projets dans les pays émergents à Science Po Paris et qui y était Président de l’association des étudiants pour l’Afrique. Je travaille depuis peu au sein du Programme de Recherche « Multinationales et Développement des Pays Emergents » a l’Essec Business School (Chaire IRENE, Institut pour la recherche et l’enseignement de la Négociation en Europe), et prépare en parallèle un doctorat en économie a Paris1 Panthéon-La Sorbonne sur la Responsabilité sociétale des multinationales extractives dans le Delta du Niger (Nigeria). Je suis également titulaire depuis 2000 d’une Maîtrise en Economie et Gestion de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) à Yaoundé que j’ai intégrée après mon Baccalauréat scientifique (C). Juste après l’UCAC, j’ai été embauché à l’Ambassade de France au Cameroun, service économique, pour fournir conseils et prestations diverses aux entreprises françaises dans leur implantation ou dans leur recherche de partenaires d’affaires au Cameroun et dans sept autres pays d’Afrique centrale.

Parlez nous de votre enfance
Je suis né à Baleveng dans la Menoua (Région Ouest-Cameroun) mais je suis originaire du département des Bamboutos. J’ai grandi à l’Ouest pendant toute mon enfance et ensuite je me suis établi à Yaoundé, justement après mon admission au concours l’UCAC. J’ai débuté mes études à Bafou où je suis resté jusqu’au cours préparatoire. Après, ma famille a migré vers Bansoa, ensuite Banganté où j’ai fait l’Ecole catholique Notre Dame du CE2 au CM2, puis le Lycée de Banganté jusqu’en 5e. Par la suite, j’ai suivi mes parents à Baham dans les Hauts-Plateaux où j’ai fréquenté le Lycée de Baham de la 4e jusqu’en Première. La Terminale, je l’ai faite au Lycée de Foumban et c’est de Foumban que je suis allé à Yaoundé.

Quel souvenir gardez-vous de tout cela?
Le souvenir d’un parcours satisfaisant parce que j’ai progressé tout naturellement sans heurts avec quelques succès marquants. Notamment je me rappelle que j’ai eu une bourse lorsque j’allais en 6e mais que je n’ai pas pu percevoir par manque de liquidités, nous avait-on dit. Ensuite, en classe de 4e, j’ai été le premier du Lycée de Baham, et cette fois quand même, j’ai eu beaucoup de cadeaux des anciens et des élites du coin. C’était très encourageant. Jusqu’aujourd’hui, je dispose encore d’un des dictionnaires reçus cette année là.

Vous avez travaillé à l’ambassade de France au Cameroun pendant sept ans et demi, quelles étaient vos responsabilités ?
Le rôle du service économique est de conseiller les entreprises françaises en leur fournissant des informations de nature économique, commerciale, sectorielle pour éclairer leur choix d’implantation ou de recherche des débouchées. Moi j’avais cette responsabilité sur un certain nombre de secteurs comme les bâtiments et travaux publics, les transports, l’industrie, les mines, l’eau, l’environnement. Ce sont des secteurs où il y avait une grande concentration d’opportunités et dans lesquels j’étais charge d’informer et de conseiller les entreprises françaises en répondant à leurs demandes d’informations ou de contacts, en réalisant des prestations facturées (organisation de missions de prospection notamment), et en rédigeant des notes d’information et monographies, à l’attention de ces entreprises mais aussi des autorités françaises. Ça c’était au titre de ma fonction principale d’Attaché Commercial. A côté, j’étais Responsable Qualité ISO puisque le réseau des services économiques français est certifié ISO 9001 pour l’activité de conseil aux entreprises. J’étais donc chargé de rédiger les procédures qui permettent de rendre ce service là avec la meilleure qualité qui soit, faire appliquer ces procédures, former les agents, etc. Donc j’étais chargé d’auditer les autres services économiques dans les ambassades françaises en Afrique.

Après avoir travaillé autant d’années au sein de la mission économique de l’ambassade de France, on imagine que vous avez un regard qui est différent de celui du commun des camerounais. Comment est-ce que vous analysez l’évolution des rapports entre la France et le Cameroun économiquement parlant ?
Il y a une vingtaine d’années, les économies des 14 pays de la zone franc étaient relativement dépendantes de la France pour ce qui est des échanges commerciaux. Ces pays là importaient au moins à 30% de leurs marchandises de France. En termes d’investissement c’était la même dépendance. Aujourd’hui, ça s’est dégradé en défaveur de la France de manière significative car elle a perdu du terrain au profit de nouvelles puissances.

Selon vous c’est quoi les raisons ?
Il y’a d’abord la cherté de ce qui vient de France. Comparativement évidemment à ce qu’on trouve en Asie ou au Brésil. Les gens ne se limitent plus dans des voyages France-Cameroun, ils vont au-delà. Ensuite il y a la question des tracasseries en termes de visas. Ça c’était très marquant. Un homme d’affaires qui va faire la queue au consulat de France pour prendre un visa qu’il n’est même pas sûr d’avoir, y va avec toute l’appréhension du monde. Même la politique de visas de circulation n’a pas encore pu changer la donne, puisque l’attribution demeure discrétionnaire et de toute façon très limitée en nombre. En plus, les conditions d’accueil sont loin d’être systématiquement cordiales. Ce qui contraste nettement avec la politique d’ouverture des nouvelles puissances. Nos interlocuteurs dans les communautés d’affaires ne manquaient pas l’occasion d’attirer notre attention.

Et vous n’avez pas pris conscience du problème pour chercher à le résoudre au consulat notamment ?
Malheureusement ça ne se joue pas à ce niveau là. Les marges de man uvre locales sont relativement circonscrites. Ça se joue au niveau de la politique étrangère de la France. C’est-à-dire que depuis quelques années, il y a des problématiques de maîtrise des flux migratoires qui s’imposent aux politiques en France et en Europe, et ils prennent des mesures parfois un peu trop générales tout en adaptant parfois en fonction des régions, mais il est clair que les flux migratoires qui « dérangent » le plus sont ceux qui viennent des pays en développement, notamment des pays africains.

On a parlé tout à l’heure d’Ubifrance, vous voulez bien nous présenter cette institution ?
Ubifrance c’est une agence publique qui a un statut spécial sous tutelle de Bercy, donc du ministère de l’économie et des finances, qui a pris la responsabilité de piloter le réseau commercial d’appui au commerce extérieur français. Il faut dire que ce réseau a énormément évolué au cours de ces dernières années puisque Ubifrance était d’abord le CFCE (Centre français du commerce extérieur). Toutes ces transformations ont dénoté de la volonté des pouvoirs publics français de rendre cette agence plus efficace, plus performante en termes de nombre d’entreprises clientes, de nombre de prestations facturées, de chiffre d’affaires réalisé, etc. D’ailleurs il a été défini au cours de ces dernières années une carte plus restreinte d’un réseau qui apparaîtrait pour la France le plus performant possible, et dans lequel figure très peu de pays africains.

Quels sont vos projets aujourd’hui?
Mes projets c’est, après la soutenance de mon doctorat en Economie d’ici quelques années à La Sorbonne, de travailler pour le renforcement de la gouvernance et de la responsabilité sociétale des multinationales en Afrique. J’apporterai ma contribution à l’élaboration des politiques économiques dans nos pays et à l’amélioration de nos environnements politiques et des affaires. Je viens d’être déclaré vainqueur, avec quatre autres jeunes dans le monde, du concours des Idées pour l’Action lancé en août 2010 par la Banque Mondiale en partenariat avec la Banque Africaine de Développement et d’autres partenaires pour collecter des idées originales visant à renforcer la gouvernance et l’environnement des affaires dans les pays africains. Très encourageant.

Hervé lado, doctorant à la Sorbonne et ancien fonctionnaire de l’ambassade de France au Cameroun
Hervé Lado)/n

Est-ce que ce n’est pas finalement l’un des problèmes du Cameroun et de nombreux autres pays ? Puisqu’on a l’impression qu’on fait des choses sans pouvoir définir les contours ?
Oui à un moment il faut qu’on se dise qu’on ne peut plus aller à tâtons. Il faut bâtir un plan, on peut dire qu’il y a au Cameroun un ministère qui a cette responsabilité là. Il ya ce qu’on appelle les documents de stratégie pays aujourd’hui qui donnent une vision, un document vision 2025 ou 2035.

Encore faudrait-il qu’il soit appliqué à la lettre ?
Là on retrouve la problématique de la gouvernance et du leadership dans notre pays. Oui il faut planifier, savoir où on va et surtout limiter la dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière d’expertise. On peut demander à des consultants étrangers de faire un travail à un moment donné, mais que ce ne soit pas systématique. J’ai observé que c’était systématique dans notre pays d’appeler la Banque Mondiale, le FMI, des consultants étrangers, des assistants techniques français notamment pour venir faire ce que nous Camerounais pouvons faire, pour peu que nous soyons comptables de nous-mêmes. On est dans un pays avec 70% de jeunes mais regardez le profil du gouvernement camerounais. On croule sous des talents nouveaux et dynamiques, pendant que le gouvernement croule sous le poids de l’âge. ça c’est un défi majeur. Celui qui comprendra ça et qui pourra proposer une offre cohérente dans les prochaines années, va faire renaître très riche ce pays, et on verra un nouveau Cameroun.

Donc en réalité on va vous croiser en économie mais aussi en politique?
Absolument!

On imagine que la formation à sciences Po vous a apporté beaucoup. Est-ce votre avis ?
Tout à fait ! J’y ai passé deux années pleines et riches. Sciences Po est le carrefour d’énormes enjeux politiques, mais bien entendu académiques. Maintenant, une fois qu’on y est, ça n’a que peu d’intérêt si on ne s’investit pas personnellement dans le fonctionnement de Sciences Po. Investissement dans le cadre des associations, rencontrer du monde et faire bouger aussi des choses. J’ai eu l’occasion de le faire, j’étais le Président de l’association des étudiants de Sciences Po pour l’Afrique. L’enjeu c’était de regrouper la centaine d’étudiants africains qui fréquentent cette institution. Le Cameroun est le pays d’Afrique subsaharienne qui y est le plus représenté, ensuite, le Sénégal. Nous avons institué la Semaine Africaine des étudiants de Sciences Po, rendez-vous annuel destiné à découvrir le continent dans toutes ses dimensions. Pour aller plus loin, nous allons construire le réseau africain des anciens étudiants de Sciences Po pour échanger entre nous et accompagner le projet de campus Afrique en projet à Sciences Po qui permettra d’accueillir plus d’étudiants africains dans cette prestigieuse institution.

On va terminer l’interview en demandant votre avis sur deux questions d’actualité. Aujourd’hui le Cameroun diversifie ses offres de partenariats bilatéraux, notamment en les rendant plus économiques avec des pays comme le Brésil, la Turquie, est-ce que vous pensez qu’on a une chance de rendre productif ce type de relation ?
C’est une opportunité car cette dépendance économique unilatérale des pays de la zone Franc vis-à-vis de la France observée depuis les indépendances, devient inacceptable au moment ou nos pays peuvent présenter les mêmes compétences et aptitudes. On doit de plus en plus viser plutôt des interdépendances. Il faut donc qu’à un moment donné les échanges se rééquilibrent. C’est ce à quoi on assiste en ce moment, au profit de ces nouveaux pays. Il faut savoir que lorsqu’on a une dépendance économique, il ya forcément quelque part une influence, voire une dépendance sur le plan politique. Economie et Politique sont ainsi liées. Si cette évolution peut libérer les énergies au Cameroun sur le plan économique, et je pense que ce sera le cas avec des hommes d’affaires qui vont dans ces pays là dénicher des partenaires, trouver des produits innovants, notamment en matière d’énergies renouvelables, ça c’est une très bonne nouvelle. Après, on est en droit d’attendre que ça se transforme en une sorte de libération sur le plan politique aussi. A condition qu’on sache bien discerner la nature et le contenu des offres de ces pays là, offres commerciales, offres de coopération économique et de coopération financière. Il y’a des pays qui proposent des packages alléchants, mais il ne faut pas qu’on renoue avec les travers des précédentes coopérations, et qu’on accepte tout sans critiquer.

2e sujet d’actualité, celle des terrains qui sont de plus en plus acquis par des chinois au Cameroun, notamment pour la culture du riz, mais pas du riz à consommation locale, mais du riz à exporter en Chine. Votre avis sur ce phénomène ?
Cette situation fait partie des limites que je relevais tout à l’heure. La question est simple. Quelle est la vision pour le pays ? Lorsqu’on attribue des parcelles à cultiver à des promoteurs étrangers, est-ce qu’on a pour objectif de résoudre la crise alimentaire locale qui frappe et qui va encore frapper avec une rare violence ? On ne peut pas être insensible à cela. Alors qu’on importe massivement du riz, on ne peut pas se permettre de cultiver du riz localement pour exporter, ça n’a aucun sens. Des politiques iraient dans ce sens seraient largement inadaptées. Et dire qu’il y’a des Camerounais qui ont de l’argent, des compétences, de l’énergie, de l’enthousiasme, mais ne demandent qu’à être écoutés.

Pour quelqu’un qui a travaillé, qui a été fonctionnaire français pendant de nombreuses années ? On est quand même étonné par votre discours, notamment concernant la France.
Si vous êtes étonnée, alors vous avez compris ma démarche. Lorsqu’on travaille dans ce contexte là, les premières années on apprend, on découvre les dossiers, on apprend beaucoup des enjeux des échanges bilatéraux et de la coopération bilatérale. On voit quelle est la nature des relations entre institutions de deux pays, entre les officiels camerounais et les officiels français. On réalise a quel point il peut y avoir une sorte de perversion, volontaire ou non, de ces rapports là, remettant en cause cette notion d’indépendance que j’évoque depuis le début de cet entretien. Lorsqu’on en est témoin, on ne peut pas rester indifférent quand on aime son pays. Vous avez peut-être déjà regardé « un flic dans la mafia », vous voyez, il participe même parfois à des opérations, mais à un moment, il faut un sursaut, et ça été le mien de dire j’ai travaillé pour la France, maintenant je travaillerai pour le Cameroun et pour notre continent.

Qu’avez-vous réalisé ? Que vous participiez à la perversion de l’Afrique ?
On réalise surtout qu’on n’est pas Français et qu’on a encore moins de légitimité à rester indifférent. Déjà en interne, il ya des avantages auxquels on n’a pas droit, ce qui est dans une certaine mesure normal puisqu’on n’est pas Français. Mais au-delà, il s’agit davantage d’un sursaut citoyen, il arrive une sorte de révolte pour dire il y a de l’injustice quelque part dans les relations internationales, et c’est à chaque pays de défendre son bifteck, c’est aux citoyens chacun selon son talent et son originalité, de se mettre en ordre de bataille pour trouver des solutions durables aux problèmes communs d’emplois et de nutrition, et plus largement conquérir la place de leur pays dans le concert des Nations.

Hervé Lado, ancien président de l’association des étudiants de Sciences Po pour l’Afrique
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Football: Les comptes de la fédération nigériane gelés

L’ex président et ses collaborateurs devant la commission de lutte contre les crimes économiques et financiers

Les conséquences de la débâcle de l’équipe nationale du Nigeria de la dernière coupe du monde de football en Afrique du sud continuent de faire l’actualité dans le pays. L’ancien président de la fédération nigériane de football, Sani Lulu et ses collaborateurs se sont présentés devant la commission de lutte contre les crimes économiques et financiers, EFCC du Nigeria, lundi dernier. Ses collaborateurs sont Amanze Uchegbulam, Taiwo Ogunjobi et Bolaji Ojo-Oba, dont le comité exécutif a demandé la démission immédiate. Ceux-ci ont été entendus le même jour, par les membres de la commission citée plus haut. Il était question de faire la lumière sur plusieurs dysfonctionnements observés au niveau de la gestion de la fédération nigériane de football, notamment sur le plan financier. En effet, la commission a découvert au cours de ses investigations, l’existence de trois différents comptes bancaires de la fédération. Le premier est doté d’un montant de 6 millions de dollars américains, le second est crédité de 44 millions de dollars et se trouve dans une autre banque, et le troisième compte est crédité d’un million de dollar américain.

Gel des comptes de la fédération
Face à ces constats, la commission de lutte contre les crimes économiques et financiers a décidé de geler les comptes de cette fédération, pour besoin d’enquête plus approfondie, a indiqué lundi dernier, Femi Babafemi, porte-parole de la commission. Dans la foulée, l’ancien président de la fédération, Sani Lulu et ses collaborateurs, ont reçu l’ordre de se présenter dans les services de la commission chaque semaine, jusqu’à la fin des enquêtes, a précisé M. Babafemi. Au lendemain de la sortie de l’équipe national de Nigeria dès le premier tour de la coupe du monde de football, le Président du Nigeria, Jonathan Godluck, avait dissout toute l’équipe nationale, avant de faire marche arrière, suite aux menaces de la fédération internationale de football association, qui interdit l’ingérence de la politique dans la gestion du football. Quoi qu’il en soit, la mesure étatique avait provoqué un vif remous au sein de la fédération. Dans la foulée, le président Sani Lulu ainsi que plusieurs de ses collaborateurs, avaient été limogés par le comité exécutif de la fédération nigériane de football. Le gel actuel des comptes de la fédération, indique les prolongations de la mauvaise prestation des supers eagles au mondial, sont loin d’être terminées.
Affaire à suivre!

Sani Lulu, président de la fédération nigériane de football